Chapitre XXXII

Je ferme la porte, ou plutôt claque la porte de la salle de bain avant de m'adosser à celle-ci, la respiration haletante.

Mes yeux bougent à toutes vitesse alors que ma tête me fait un mal de chien. Je pose les paumes mes mains sur mes yeux en gémissant alors que des sanglots s'échappent de ma bouche.

Legend et son frère viennent de me déposer. Je me suis retenue de fondre en larme tout le trajet, mais là, c'est trop. Mais parents ne sont pas ici, je devais dormir chez Jaiden avec Legend.

Putain, j'arrive toujours pas à y croire. Comment les deux personnes que j'aimais énormément ont pu me faire ça? Je comprend que dalle, mais qu'est-ce que j'ai mal bordel!

Je me déplace et avance vers le lavabo où je pose mes mains en soupirant.

Je passe une main dans mes cheveux tout en fixant mon pale reflet dans le miroir.

Mes yeux sont rouges sang, des cernes commencent à se former sous mes yeux, mes joues sont excrément rouges et irritées, et mes cheveux sont en pétards.

Je commence à rire à la vue du fantôme se tenant en face de moi.

Je deviens folle, c'est pas possible.

Il faut que je me reprenne, me morfondre à cause d'un mec autant menteur et connard que beau et doux est tout simplement stupide:

Je m'appuie un peu plus sur le lavabo et me fixe avec insistance, cherchant je ne sais quoi qui pourrait me pousser dans telle ou telle direction.

Je me scrute avec attention, cherchant le moyen d'arrêter tout ça.

En vain.

La seule chose que je vois à travers moi, c'est lui.

Elle me fait penser à lui, cette fille fragile et naïve. Avec lui, j'étais cette fille gobant n'importe quoi, cette fille étant prête à tout pour lui, du moment qu'il restait près d'elle. J'étais cette fille amoureuse transie, ne pensant qu'à lui tout au long de la journée. Je le suis toujours d'ailleurs.

Mais je ne veux plus l'être.

Je ne veux plus penser à lui.

Je ne veux plus avoir mal.

Je rencontre une nouvelle fois mes yeux à travers la vitre, et n'y vois plus que de la colère.

Je pousse un cri perçant et renverse tout les objets se trouvant sur l'évier avec mon avant bras.

Des larmes de colère coulent sur mes joues, attisant encore  plus la fureur au fond de moi.

Mon regard se pose sur la paire de ciseaux posée sur le côté gauche du lavabo et qui n'est pas tombée.

Je l'attrape en tremblant avant de le poser dans creux de ma main pour bien l'observer et réfléchir.

Ai-je vraiment envie de faire ça?

Ne vais-je pas le regretter?

Je veux le faire, et je ne vais pas le regretter! Je ne suis pas une couille molle, ce n'est pas un mec qui va m'empêcher de vivre.

Je porte les ciseaux vers mon épaule droite où j'attrape une mèche de cheveux entre mes doigts de la main droite. Je pose une dernière fois mes yeux sur mon reflet pour apercevoir une nouvelle fois une fille perdue, triste, briser et furieuse.

Mes lèvres tremblent de plus en plus à mesure que j'approche mes ciseaux de la mèche de cheveux.

Je prend une grande inspiration, et la coupe.

Les cheveux tombent au sol, faisant apparaître un soupçon de légèreté en moi.

Je soupire de soulagement et continue à couper.

Au bout de dix minutes, j'ai finis.

Mes longs cheveux bruns descendants jusqu'aux bas de mes fesses ne m'arrivent plus qu'au dessus des épaules.

Ça me fait bizarre et, étrangement, ça me soulage.

Je ramasse toute la masse de cheveux au sol et les jette dans la poubelle, en espérant ne pas provoquer une crise cardiaque à ma mère lorsqu'elle verra la masse brune dans le bac.

Je jette un tout dernier coup d'œil à la glace.

Je n'ai pas l'air d'être la même, et c'est très bien comme ça.

La seule chose à laquelle je pense en me regardant à cet instant précis c'est que j'ai intérêt à me rendre chez le coiffeur dès demain, tout est de travers et désordonné.

+++

"Amour à la con,
tu as bien joué.
Tu m'as attrapé avec ton hameçon,
Maintenant, tu peux bien aller te faire enculer."
-Me

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