5- Un rêve devenu réalité.
Caelin.
Mon petit amour se met à sauter sur le lit, me réveillant d'un lourd sommeil. Vincent, lui, me caresse doucement le bras, assis au bord du lit pour laisser la place à Nael de s'envoler sur le matelas. J'ai l'impression de rêver. Voir les deux êtres les plus chers sourire, et être ensemble près de moi, que demander de mieux ?
Je me lève difficilement, et une fois assise, toujours emmitouflée sous la couette, j'attire le regard de mon trésor. Il crie un joyeux « Maman ! Tu as bien dodo ?" », en se jetant dans mes bras, et j'ai risqué cogner le mur, mais mon copain m'avait maintenu en mettant sa main dans le dos. Ce petit geste fit voler en moi des dizaines de papillons que je pensais morts.
Après avoir calmé mon cœur, je serre en retour Nael par l'étreinte qu'il me fait et ferme les yeux comme pour mieux m'imprégner de ce moment. Ses cheveux qui me chatouillent le menton, commençant de plus en plus à devenir bouclés comme les miens avant. Les doigts de Vincent caressant le bas de mon dos, et maintenant... Maintenant son souffle sur mon visage. Et un bisou. Un tendre baiser sur ma tempe qui me ramena 6 ans en arrière. Réalité et souvenir se mélangent, et avec, un rêve qui se réalise. Je m'empêche d'ouvrir les yeux de peur de gâcher ce moment. De voir le visage de Vincent écœuré par son geste. Ou m'apercevoir que ce n'était que le fruit de mes pensées, et remarquer qu'il est parti de la pièce depuis un moment. Mais Nael ne peut rester infiniment dans mes bras, alors, las de notre échange, il me repousse et je trouve le courage de fixer ses yeux aussi sombres que ceux de son père. Lorsqu'il sort de la pièce aux cloisons peintes en un vert kaki s'arrêtant au cadre de la porte, où s'ensuit alors le blanc accentuant la luminosité de la pièce grâce au soleil déjà haut dans le ciel, je me résigne à braquer les yeux sur mon partenaire.
Lui, semble me couvrir d'amour rien qu'avec son regard posé sur moi, mes cheveux, mes mains. Aucun regard pour mon corps, toujours caché sous la grosse couette. Comme si, cette fois, il ne demandait pas à le faire.
J'ai l'impression de rêver.
Je risque sans doute de tout gâcher, mais dans un élan d'espoir, je pose mes mains sur son torse et comble la distance. Nos lèvres entrent en contact et s'ensuit une danse passionnée entre nos langues. Il vient me caresser les cheveux comme s'il s'en fichait aujourd'hui qu'ils ne soient pas lissés, et s'approche de moi.
Ça m'avait tant manqué.
« Haaa beurk, arrêtez de vous faire des bisous, les n'amoureux !» Entendis-je de la part de Nael.
Alors, par dépit, nous nous reculons et je jette un œil sur mon trésor.
Je le vois avec une mine dégoûtée sur le visage au pas de l'entrée de la chambre, ses mains cachant sa vue pour ne pas être témoin de l'amour renaissant entre mon chéri et moi.
Un petit rire traverse ma gorge, et celui de Vincent se joint au mien. Douce mélodie dont je ne pourrais me lasser. Je le retrouve enfin.
— Ha aussi, je t'ai apporté un goûter, me dit-il d'une voix douce.
Oh ?
Il me montre la table basse du doigt. Un plateau y est posé avec une tasse de thé au matcha, un récipient de fraises mélangées dans du sucre, et un tiramisu au speculoos.
Avant et après ma grossesse, je m'en suis gavé. Il n'arrêtait pas de m'en préparer à chaque mérite obtenu, avant Nael. Les félicitations du conseil lors du lycée ? Tiramisu. Mon permis ? Tiramisu. Je termine un livre ? Tiramisu.
Comme son affection pour moi avait changé, il a arrêté et j'ai dû me les préparer moi-même. J'ai toujours fait en sorte de rater un peu la recette pour que les meilleurs jamais mangés soient les siens. Alors, en revoir un pour moi, qu'il a lui-même fait... Je saute dans ses bras, enfouissant ma tête dans son cou. S'écoulent quelques minutes comme ça, mon cœur battant paisiblement dans ma poitrine après avoir enfin retrouvé l'amour de ma vie. Quand je me décale, je murmure un simple merci et dépose un baiser rapide sur sa joue.
Mais tout à coup, tout s'estompe. Les cadres photos, le sourire de mes deux amoureux, l'étagère en bois, le vert de la chambre, le soleil qui illumine les yeux de Vincent. Tout s'envole. Ce qui le remplace, c'est le petit salon où je m'étais endormi, et la vue du plafond.
Chaque fois, je me fais avoir par mes espoirs. Impossible à réaliser, ils apparaissent dans mes rêves pour enjoliver mes nuits. Et encore une fois, je me mets à pleurer les dernières larmes qu'il me reste pour la journée à la pensée de ce rêve si réel.
C'était trop beau pour être vrai...
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