XXVII

UN PEU PLUS DE TROIS ANS PLUS TARD 

Never give up.

Trois petits mots tatoués sur nos poignets qui peuvent paraitre banals aux yeux des autres et pourtant, ils sont une devise pour nous.

Never give up.

Non, ne jamais rien abandonner. La vie et les évenements ont voulu nous maintenir à l'écart mais n'ont pas réussi.

Never give up.

Il faut toujours croire aux choses qui nous paraissent pourtant impossibles. Jamais je n'aurais cru que Nicolas allait être le centre de mon univers. Pourtant il l'est. 

Never give up.

Ne jamais abandonner ceux qu'on aime ni ce que nous ressentons tout simplement par peur du jugement ou de l'étiquette qu'on nous collera. Suis-je une cougar aux yeux des autres? Je ne sais pas et honnêtement je m'en fiche. Je ne me sens pas vieille quand je suis dans ses bras, je ne me sens pas vieille quand nous marchons main dans la main. Je me sens belle, jeune et confiante. Je me vois à travers son regard seulement, celui du fiancé fou de sa future épouse et celui d'homme sacrément bien foutu.
Nicolas est arrivé par hasard dans ma vie, dans une discothèque franchement ringarde. Un coup d'un soir... Voilà ce qu'il était censé être. Sauf qu'il est devenu plus que ça.

- Je suis devenu ta vie, ton univers, ton fiancé, le papa de tes bébés.

Je pouffe de rire alors qu'il se penche par dessus mon épaule pour lire ce que je tape sur le clavier à une vitesse folle.

- Allez zou, ris-je, arrête de lire ce que j'écris Nic.

Au lieu de m'écouter, il prend une chaise et vient la poser à côté de la mienne.

- Never give up. Il ne faut jamais perdre l'espoir. Jamais je n'aurais imaginé que tu viendrais me chercher et que tu changerais ma vie à ce point.

Je le regarde en souriant comme une imbécile alors qu'il fronce ses sourcils.

- Tu sais bien que si j'avais su...

- Ouai, je sais honey. Tout ce merdier nous a rendu plus forts, plus amoureux encore, non?

Je hoche la tête et me penche pour effleurer ces lèvres. Même après deux années à l'embrasser chaque jour, je ressens encore les papillons dans le ventre quand ses lèvres sont contre les miennes.

- Non ça c'est nain numéro trois, ri-t'-il.

Je glousse en passant la main sur mon ventre bien rebondi. Je suis enceinte de notre deuxième enfant. A cinq mois de grossesse, je ressemble déjà à une baleine même si Nicolas assure que non. En même temps même quand je reste en pyjama toute la journée et que mes cheveux sont en bataille, il dit que je suis belle.

- Au lieu de faire le pitre, dis-je en riant, tu devrais aller à l'aéroport.

Il regarde l'horloge sur le mur devant nous avant de se lever en écarquillant les yeux. Dean et Franck arrivent aujourd'hui et nous avons hâte de les revoir. Nous nous marions demain à onze heures tapantes et de le voir si excité que moi par ce mariage me donne des ailes dans le dos. Je ris en le voyant mettre ses chaussures tout en sautillant. Il attrape sa veste, ses clés de voiture et m'embrasse rapidement.

- Je t'aime Honey.

- Je t'aime aussi Nic' et sois prudent sur la route.

Il lève les yeux au ciel en marmonant un "oui maman" et s'en va. Je me lève de ma chaise, et me dirige vers la salle de jeux des enfants. Nicolas et moi avons acheté une maison ici, à Marseille. Elle n'est pas grande ni petite même si des fois je peste par le manque de rangement. Nicolas a refait les travaux avec mon père parce que oui, l'année dernière mes parents se sont expatriés en France afin de se rapprocher de moi, des enfants et de Nicolas qu'ils aiment beaucoup. On essaie de se voir le plus possible mais ce n'est pas toujours simple avec nos boulots. Je travaille en tant que caissière dans un hypermarché et Nicolas a trouvé un emploi dans une grosse boite d'électricité. Quoi demander de mieux? Rien. Nous sommes heureux, enfin, et c'est le plus important.

Je pousse doucement la porte et découvre Timéo en train de souffler. Cléophée est en train de détruire les légo qu'il monte.

- Maman! Elle est trop chiante! Elle casse tout!

J'entre dans la pièce et attrape ma petite blonde dans les bras.

- Et alors toi? Tu dois laisser Tim jouer tranquillement, ils sont où tes légo?

Cléo croise ses bras et fait une moue boudeuse complètement adorable. Elle a un peu plus de deux ans et ressemble comme deux gouttes d'eau à son père alors que Timéo me ressemble.

Je m'assieds difficilement sur le parquet, ma fille dans les bras et rends les petites pièces éparpillées à Tim.

- Chéri c'est parce qu'elle veut jouer avec toi mais je comprends que ça t'énerve. Cependant ne dis pas de vilains mots.

Timéo fait la tête et je dois rire. J'espère que le troisième ne sera pas aussi râleur que les deux premiers.

- Ben Nico il dit "fait chier" des fois.

Je soupire parce qu'il a raison. Et moi-même je le dis souvent.

******

Nicolas

Je crois que la dernière fois que j'ai été aussi nerveux, c'est quand Sarah a accouché. Je savais que c'était gore. Elle m'avait fait assez de fois regarder les replay de "Baby boom" mais quand je me suis retrouvé dans cette chambre à la voir souffrir sans pouvoir faire quoique ce soit, j'avoue que je n'étais pas loin de tomber dans les vapes. 

Un cri. Un cri de puissance, de vie, de je ne sais pas quoi a changé à tout jamais l'homme que j'étais. C'est là que je me suis sentis papa pour la première fois: Quand ma fille est née. Elle n'avait pratiquement pas de cheveux, était couverte de sang et d'un truc blanc mais bordel... Jamais je n'avais trouvé un bébé aussi beau. Parce que Cléophée est magnifique. Normal elle me ressemble – minute modeste – elle a mes yeux, des boucles blondes toutes douces mais un putain de caractère de cochon. Je crois que ça elle le tient de sa mère. J'ai hâte que mon fils vienne au monde. Trois enfants... Jamais je n'aurais cru en avoir un seul alors trois c'est de la folie. 

Trois parce que oui, je considère Timéo comme mon fils. Son trou d'balle de père et sa pétasse sont repartis aux Etats-Unis et ne viennent qu'une fois par an pour le voir pendant quelques heures lors de leur séjour. Ça me fait mal au coeur pour le nain parce que c'est un chouette gosse et donc j'essaye au mieux de m'occuper de lui. Il sait qu'il peut compter sur moi et que je serai toujours là pour lui quoiqu'il arrive. Des fois sa langue ripe et il m'appelle "papa" mais je ne relève pas. Parce que même si ce n'est pas moi qui l'ai conçu, j'aime ce gosse autant que les miens et oui, je me sens papa de ce mioche. 

- Putain mec t'as la classe!

Je regarde Dean et Franck entrer dans la chambre. Je crois que c'est la première fois que je les vois en costumes.

- Bande de mbg va.

Ils se regardent tous les deux et je ris avant d'ajouter:

- C'est un truc de Sarah, c'est rien.

Je réajuste ma cravate noire et bouge les épaules tel un boxeur. Putain j'arrive pas à croire que je suis nerveux alors que j'attends ce jour depuis longtemps.

- On doit aller la chercher? Demande Franck.

- Non, soupiré-je en allant m'asseoir sur le fauteuil dans le coin de la chambre, on se rejoint à la mairie.

Je suis content que mes amis soient là. Ils sont le seul rappel de mon passé que je ne veux pas oublier. C'est pour cela qu'à chaque Noel on s'est promis de se voir, à chaque été aussi. Pour le moment on tient parole et dès qu'ils débarquent avec leur nana c'est la fête.

Dean recoiffe ses cheveux devant le miroir alors que Franck pianote sur son écran. Je suppose que c'est avec Hayden qui est chez les parents de Sarah.

******

Je sautille sur place, Timéo à mes côtés.

- T'es classe le nain.

Son sourire s'agrandit alors qu'il recentre son noeud pap'. Non mais quel genre de playboy à onze ans. Il sait qu'il est beau, sa mère lui répète au moins quinze fois par jour. Franck et Dean s'amusent derrière moi à qui aura le plus mal en s'envoyant des coups de poing dans l'épaule. Quant à moi, j'attends impatiemment Sarah sur le devant de la mairie. Ensuite nous allons devoir aller à l'église puisqu'elle est croyante. Mes mains se font moites quand j'aperçois la voiture de son père ornée de rubans et de fleurs s'avancer. Mon coeur va imploser dans sa cage, mes jambes tremblent de nervosité. J'ai vu sa robe en photo, parce Sarah n'est pas superstitieuse et donc ne crois pas du tout au genre de connerie qu'on raconte si le marié voit la robe. Je n'y crois pas non plus. Elle et moi avons vécu tellement de choses ensemble que c'est impossible qu'on ait un mariage malheureux. Puis je l'aime. Comme un dingue échappé de l'asile. Elle est tout pour moi, elle est ma femme, ma famille, mon oxygène et ma raison de vivre.

Je me dirige vers la voiture, ouvre la portière et souris quand elle prend ma main pour sortir de la voiture.
J'ai le souffle coupé quand je la vois vêtue de blanc. Bordel je savais qu'elle allait être belle mais là... Elle est bien plus que ça. Elle est magnifique, radieuse, rayonnnante.

Je l'attire contre moi, avide de sentir son parfum que j'adore tant.

- Tu es sublime.

Ses yeux plongent dans les miens et j'essuye la larme qui coule sur sa joue.

- Toi aussi Nicolas, tu es magnifique.

Je l'attire un peu plus contre mon torse, l'embrasse doucement pour ne pas enlever son rouge à lèvres.

******

Je suis nerveux quand c'est à mon tour de prendre la parole. J'ai relu mon texte des dizaines de fois pour être certain de ne rien oublier. Sarah se retourne vers moi et je ne peux m'empêcher de pleurer. L'émotion qui m'envahit en ce moment est intense alors quand je la vois trembler, aussi émue que moi, c'est impossible que je retienne mes larmes, et encore moins mon texte. Je décide donc de dire ce que je pense.

- Sarah... Ma honey... Ce jour pour nous ne marque pas une nouvelle vie ou un nouveau départ. Je crois qu'on a assez donné là-dedans. Ce jour est un des plus beaux passés à tes côtés, un des plus chers à mes yeux. En fait comme chaque jour passé avec toi. Je t'aime Sarah. Je t'aimerai toujours quoique tu dises ou fasses je serai présent comme tu l'as été pour moi. Veux-tu me prendre pour époux Sarah Mcgrowen?

- Oui, sanglote-t'-elle.

Je souris en passant l'anneau d'or blanc à son doigt avant de reprendre sa main dans la mienne.

- Attends, je n'ai pas fini... Je voulais aussi que tu saches que tu es une femme merveilleuse, belle, aimante et aimée comme jamais une autre femme ne l'a été. Toi et moi c'est pour toujours honey. Je n'abandonnerai jamais.

- Nicolas, sourit-elle. I could not love you but know that today I love you, I adore you, I cherish you. Your are my life, my blood, my air, my family. You are my beloved husband. You and me forever. I love you Nicolas. Would you marry me?
( Trad: Je ne pouvais t'aimer mais saches qu'aujourd'hui je t'aime, je t'adore, je te chéris. Tu es ma vie, mon sang, mon air, ma famille. Tu es mon époux bien aimé. Toi et moi c'est à tout jamais. Je t'aime Nicolas. Veux-tu m'épouser?)

Je souris comme un con, ravi qu'elle ait parlé dans notre langue natale.

- Yes honey...

Elle pleure et moi-même je ne vois plus clair tant mes larmes me brouillent la vue.

Quand elle met l'alliance à mon doigt, je n'attends pas que le maire nous déclare mariés puisque dans ma tête nous le sommes depuis longtemps déjà, et l'attire dans mes bras. Je l'embrasse avidement, mets tout l'amour que j'ai pour elle dans ce premier baiser en tant que mari.

- I love you. So much. Je t'aime honey, je t'aime.

- Je t'aime plus que tout.

Nos invités applaudissent derrière nous, Matthew, Dean et Franck crient  comme s'ils étaient à un concert et qu'ils étaient des groupies alors que ma femme se penche pour prendre Cléophée dans ses bras. Je fais un signe de tête au nain qui me rejoint et le porte aussi même s'il se débat en criant des "Lâche-moi! La gêne!". Nous éclatons tous de rire et je regarde ma femme, plus amoureux que jamais. 



Never give up. N'abandonnez jamais vos rêves les plus fous. Battez-vous pour les réaliser, pour les vivres. Mon rêve s'est réalisé. Je viens d'épouser la mère de mes enfants, la femme de ma vie. 

Alors si moi je peux le faire, vous aussi

Ne cessez jamais de croire en vous, ni en l'amour. 



The end. 

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