XVIII

Ses lèvres contre les miennes ne m'ont jamais paru si délicieuses qu'à cet instant. Sa langue qui s'invite dans ma bouche, qui taquine la mienne, l'enlace et la caresse ne me lassera jamais. J'aime sentir ses doigts s'enfoncer dans la chair de mes hanches, j'aime la friction de son corps contre le mien. J'adore être enveloppée de son odeur, être couverte de sa sueur. Mes seins écrasés contre son torse, mes cuisses largement écartées autour de sa taille, mes mains maintenant la tête la tête de lit, je le regarde. Je le regarde me faire l'amour comme lui seul sait le faire. Jamais je n'avais vu autant d'amour dans les gestes d'un homme avant lui. Il est mon tout, il est celui que j'aime le plus au monde. Ses yeux croisent les miens et l'étincelle qui y brille me déstabilise. Je cesse de bouger, fixant mes iris à ses grands yeux bleus. Nous nous fixons sans rien dire alors que de mes mains, je caresse sa nuque.

Ses mains pressent mes fesses, me rapprochant et m'empalant encore un peu plus.

- Qu'est-ce qu'il y a honey ?

Sa voix n'est qu'un chuchotement mais qui me bouleverse au plus profond de mon être.
Jamais je n'aurais cru ressentir à nouveau tout ça pour lui, ressentir de nouveau cette connexion entre nous. Je l'aime tellement que c'en est douloureux. Je ne veux plus jamais le perdre. Je ne veux plus jamais vivre une seule seconde sans être avec lui. Je prends une longue inspiration, retiens mon souffle et ris doucement. Je suis ridicule.

- Je suis juste amoureuse de toi, soufflé-je.

Nicolas resserre ses bras autour de mon corps, me plaquant contre son torse. Les battements de son cœur font écho au mien. Ils sont puissants et réguliers.

- Tu es amoureuse mais tu ne veux pas m'épouser ?

J'enfouis ma tête dans son cou et mords délicatement sa peau en souriant tandis que ses mains caressent mon dos nu.

- Je t'épouserai. Si tu me fais une demande canon que je ne puisse refuser.

Il éclate de rire en m'embrassant dans le cou. Ce rire qui me rend toute chose à chaque fois.

- Donc, sourit-il en remuant légèrement en moi, tu es une de ces meufs qui veulent du romantisme ?

- Ouai...

Je gémis, me remets à bouger sur lui. Il dépose un baiser sur le coin de ma bouche, repousse une de mes mèches derrière mon oreille et sourit.

- Tout ce que tu voudras honey.

Il me retourne sur le matelas et me fait tendrement l'amour.

********

Quand j'ouvre les yeux ce matin et que je vois le temps gris par la fenêtre, je soupire. Nicolas est déjà levé, je l'entends dans la cuisine. Je m'étire entre les draps avant de sortir du cocon douillet dans lequel je me trouvais. Aujourd'hui, je vais aller voir mes parents. Je vais repartir en France et je n'ai pas envie de le faire en leur tirant la gueule. J'attrape le t-shirt de Nicolas, souris en songeant qu'il a fait exprès de le laisser sur le bord du lit pour que je l'enfile.

Alors que je me dirige vers la cuisine, trois coups secs retentissent contre la porte d'entrée. Je fais demi-tour, l'ouvre et hoquète de surprise quand je me retrouve plaquée contre le mur.

- Je n'sais pas à quoi tu joues sale pute mais ça va se retourner contre toi !

Sébastien m'étrangle  alors que j'essaie de me débattre mais mes pieds ne touchent même plus le sol. Son poing s'écrase sur mon oeil et je crie de douleur et de peur. 

- Hon... Oh putain !

Je tombe sur le sol quand Nicolas propulse Sébastien à terre. Je porte mes mains à ma gorge, cherche mon air. Nicolas et Sébastien s'échangent coup sur coup. Je vais vomir. Du sang gicle sur la chemise de mon ex alors que Nicolas jure. Je me relève, paniquée et tire Nicolas par le bras.

- Arrêtes, arrêtes !

- Fils de pute ! Putain t'as osé toucher ma femme ?!

Nicolas écrase son poing dans la figure de Sébastien, et je crie en me bouchant les oreilles quand ce dernier réplique. Ils vont s'entretuer s'ils ne cessent pas et je ne sais pas quoi faire. Miraculeusement, je vois Dean et Franck arriver dans le couloir. Ils se figent quelques secondes, bouche bée avant de courir séparer les deux hommes. Quelques coups volent encore et Dean en profite pour en rajouter. Quand ils parviennent à les séparer, je tremble de tout mon soul. Putain.

- Putain tu viens chez moi et tu lèves la main sur ma femme !Je vais te tuer connard !

Nicolas est hors de lui alors que Sébastien sourit en essuyant le sang au coin de sa bouche.

- Elle l'a mérité cette salope. Vous m'avez pris pour un con avec vos conneries de bites ?

- Oh, oh, oh !

Franck resserre ses bras autour de Nico qui est plus que prêt à étriper ce connard.

Je fous le camp dans la chambre, attrape le téléphone de Nicolas et appelle la police. Tous mes membres sont pris de tremblements, ils sont tellement forts que je dois m'asseoir pour ne pas tomber. Alors que j'essaie tant bien que mal d'expliquer à la personne au bout du fil ce qu'il se passe, les voix s'élèvent encore.

Quand je raccroche, je n'ose même pas sortir de la chambre. Le miroir devant moi me montre mon arcade sourcilière qui fonce déjà. Putain j'n'en reviens pas. Ce connard m'a frappée. Je déglutis alors que mes sanglots me nouent la gorge. Je me réfugie sous les couvertures, pour éviter d'entendre les cris venant de l'appartement.

*****

Nicolas.

Je suis assis dans le couloir d'un hôpital à attendre que Sarah revienne. Les poings serrés, je ne décolère pas. J'ai la haine. Putain ce mec a osé venir chez moi et frapper ma femme. Quel fils de pute. J'aurais dû lui arracher sa sale gueule de prétentieux.

- Et ? Elle est toujours à l'intérieur ?

Je relève la tête vers Franck, et prends le gobelet de café qu'il me tend.

- Ouais les flics lui parlent. Puis je crois qu'ils doivent faire des photos de son œil. C'est obligé pour la plainte.

- Quel fils de pute, soupire Franck.

Je hoche la tête difficilement, préférant me taire. Si j'avais su qu'il s'en prendrait physiquement à elle, jamais je n'aurais fait tout ça. Je le hais. Encore plus qu'avant.
Je me lève, incapable de rester encore assis. Je grimace quand je sens les points de suture sur mes mains. Je suis content de lui avoir défoncer sa gueule. « Elle le mérite » non mais quelle grosse merde ce gars. Quand la porte de la pièce s'ouvre, je trépigne d'impatience. Je laisse les deux flics sortir et m'y engouffre de suite. Sarah me regarde, interdite. Son œil est cerné de noir, de violet. Elle me détaille aussi parce que je suis autant amoché qu'elle mais c'est de la voir ainsi qui me fait le plus mal, pas ma lèvre fendue ni ma joue bleue.
Elle se relève de la table d'auscultation et je la prends dans mes bras.

- Je suis désolé, je suis désolé.

Son corps tremble dans mes bras et ça me déchire le cœur.

- Ce n'est pas de ta faute, pleure-t'-elle. J'ai déposé plainte... Y a plus qu'à attendre.

Je le serre un peu plus contre moi.

- Putain il va me le payer.

Sarah recule son visage pour me regarder. Elle caresse doucement ma lèvre blessée, dépose un petit baiser dessus.

- Il va le payer, chuchote-t'-elle, j'en suis certaine.

Elle essuie les larmes qui se sont mises à couler sur mes joues, et je sèche les siennes.

- Ne pleure pas honey... Je ne veux pas que tu pleures pour ce bâtard.

Elle sourit faiblement avant de se lover contre moi. Je resserre mon étreinte, hume le parfum de ses cheveux. Ça m'apaise irrémédiablement. Bordel que ça fait du bien de la tenir contre moi.

******

Dans la voiture, Sarah ne dit rien. Son regard est rivé à la vitre et sa main est logée dans la mienne. Elle a demandé à Franck de l'amener chez ses parents et même si je suis mal à l'aise de les revoir, je refuse de la laisser seule. Elle est encore choquée par le comportement de son trou d'cul d'ex tant qu'à moi, je fais un effort pour ne pas exploser de colère. Pourtant je me sens sous pression, prêt à péter un câble à n'importe quel instant et l'appel de l'alcool est encore plus fort aujourd'hui. Mais je ne boirai pas, pour elle.

Quand Franck se gare sur l'allée, je prends une profonde inspiration. Depuis quand je ne suis pas venu ? Ils savent ce qu'il m'est arrivé et quelque part, ça me gêne. Je ne sais pas quelle image ils vont avoir de moi et ça me fout la trouille.

- On y va ?

Sarah acquiesce doucement et remercie Franck avant de descendre de la voiture.

- Nico ?

Je croise les yeux  de Franck dans le rétroviseur, l'interroge du regard.

- Ça va bien se passer mon pote, dit-il, et... T'assures avec Sarah. Prends confiance en toi et ce que tu fais.

Je le remercie d'un sourire et lui donne une tape amicale sur l'épaule.

Est-ce que j'assure avec Sarah ? Je ne sais pas... J'espère du moins mais je m'en veux quand même parce qu'à cause de moi, elle s'est pris des coups.

Elle m'attend devant la maison et je fais un signe de la main quand Franck klaxonne en partant. J'attire Sarah contre moi, l'embrasse langoureusement. J'ai besoin d'elle, de la sentir toujours avec moi. Je suis soulagé quand elle me rend mon baiser avec la même intensité. Sa bouche est gourmande, sa langue exigeante avec la mienne et j'aime ça.

- T'as envie que je bande devant ton père ?

Elle rit en me frappant doucement le bras.

- Viens, on y va.

Elle enlace mes doigts aux siens et j'embrasse nos mains jointes avant de grimper les marches du porche. 

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