XVII

Je me rappelle qu'étant petite, je rêvais du prince charmant. Celui qui viendrait me chercher sur son beau cheval blanc et qui me ferait virevolter sur des valses les plus folles. Puis j'ai rencontré Sébastien. Ce mec trop sûr de lui qui m'avait charmée d'un simple regard, d'un simple sourire. Je m'étais dit à l'époque: "Oh putain Sarah t'as une touche avec le canon du lycée". Après quelques années de vie commune et un bébé, je m'étais bien rendue compte que non, les princes charmants n'existent pas. C'est un mythe inventé de pure pièce qui nous font chercher l'idéal sans jamais le trouver.

 Aujourd'hui, j'aime un homme qui est très loin du prince charmant mais qui est si parfaitement imparfait dans tant de domaines que je ne voudrais pour rien au monde un autre homme que lui dans ma vie. Il est si jeune, pourtant entre lui et moi tout semble écrit depuis le début, comme si le destin savait à quel point foutre le souk dans notre vie était bénéfique pour notre couple. Parce que des moments de malheur et de souffrances, nous en avions vécus énormément et je sais qu'on en vivra encore. Nicolas est l'homme de ma vie, je le sais. Depuis que je suis revenue, j'oublie tout ce qu'il ne va pas. Que ce soit mes jobs d'intérimaire mal payée, mon logement trop petit ou encore ce connard d'ex qui a pour mission de me bousiller. Depuis que nous sommes ensemble, je me sens à nouveau forte, je me sens digne d'être aimée et je suis avide d'amour, de son amour. Je voudrais passer mes journées à le contempler, à parler, à faire l'amour. Je voudrais vivre ces moments encore et encore, comme s'ils n'avaient pas de date limite.
Sauf qu'aujourd'hui je sais que tout ceci va s'arrêter. Je suis prostrée devant ma boite mail, à relire pour la quinzième fois le courriel de mon avocate.
Le procés est avancé à la semaine prochaine. Alors je rumine, je ronge mes ongles d'angoisse. Parce que cette date avancée me fait flipper, parce que ça me rappelle trop le premier jugement et parce que je me demande si je n'ai pas encore tout perdu d'avance. J'ai peur. Vraiment. Et je me demande si Nicolas est vraiment prêt à tout quitter ici pour me suivre à l'autre bout du globe. Est-ce qu'il va revenir sur sa parole? Et s'il me suit, comment est-ce que cela va se passer entre nous? Est-ce qu'il m'aimera encore dans six mois? Dans un an? Est-ce qu'il m'en voudra d'être partis en France?

Dans une semaine et demie, je saurais. Je saurais si oui ou non mes efforts ont été nécéssaires. Je pourrais soit continuer une vie de maman qui ne se sent plus mère, ou soit, je pourrais enfin récupérer le rôle qui est normalement le mien.

- T'en fais une de ces têtes... ça ne va pas?

Je relève la tête de l'écran d'ordinateur et balaie du regard le corps de Nicolas. Franck l'emmène depuis deux jours à la salle de sport. Il dit que ça l'occupe puis que cela ne peut être que bénéfique pour sa santé. Tant qu'à moi, je suis restée enfermée ici, sans oser retourner chez mes parents. Je suis encore trop en colère pour y aller sereinement. Et puis, rester ici me permet de regarder Nicolas quand il rentre du sport. D'admirer son torse luisant de sueur quand il s'essuie le front avec le bas de son t-shirt. De laisser mes yeux descendre le long de ce "V" en bas de son torse, d'imaginer ce que...

- Sarah?

- Hein?

Je rougis quand Nicolas se rapproche de moi, assise dans le canapé. Ses yeux brillent d'une étincelle malicieuse qui me donne l'impression de faire quarante de fièvre. Il se penche vers moi, prenant appuis sur les accoudoirs et dépose un baiser léger comme une plume sur mes lèvres.

- Tu n'es pas discrète quand tu me mattes, sourit-il. Je te demandais ce qui n'allait pas...

- Ah... Euh ben t'es mon homme alors je te reluque si j'en ai envie... 

Bordel Sarah arrêtes de révasser sur les cochoneries que son corps t'inspire!

-  Et concernant ce qu'il ne va pas... Je dois rentrer pour jeudi maximum.

Nicolas fronce ses sourcils avant de se laisser choir à côté de moi.

- Pourquoi?

Je lui tends l'ordinateur ouvert sur la page de mes mails. Il lit celui de mon avacote avant de déposer le pc sur la table basse. Je retiens mon souffle, angoissée par ce qu'il va me dire. 

- Okay, on va déjà réserver nos billets alors.

Mon coeur palpite à grande vitesse dans ma poitrine alors que je le regarde tel un poisson rouge.

- Tu viens?

Nicolas éclate d'un rire rauque et Ô combien sexy avant de m'attirer contre lui.

- Je te l'avais dit non?

- J'avais peur que tu changes d'avis en apprenant que ce soit si soudain, chuchoté-je.

- Soudain ou non, je serais quand même venu honey...

Je le regarde en souriant et en ce moment-même je suis persuadée d'avoir des yeux en coeur tellement je suis folle de lui. Bordel! Nicolas vient avec moi! 

J'attire son visage vers le mien, dépose une pluie de petits bisous sur sa belle bouche.

- Je vais aller me doucher et toi, souffle-t'-il, tu vas me faire à manger.

J'arque un sourcil, joueuse.

- Je ne suis pas ta cuisinière chéri.

- Non, c'est vrai. Mais si c'est moi qui fais à manger, on risque de mourir empoisonné.

Je pouffe de rire alors qu'il se lève en riant. Je l'imite et lui donne une tape sur les fesses avant qu'il n'aille prendre sa douche.

*******
Nicolas.

Malgré le stress bien présent à l'idée de prendre l'avion- Bah ouai, c'est une première pour moi- à l'idée de quitter mes potes, je ne peux m'empêcher de sourire ce soir. Dans neufs jours, Sarah et moi s'envolerons pour Marseille. Une nouvelle vie s'ouvre à moi, une chance de tout remettre à zéro, de partir sur de nouvelles bases. Bordel, je vais partir avec Sarah... Jamais j'aurais cru cela possible il y a un mois. Jamais.
Il lui a suffit de revenir pour que je me reprenne en main et même si c'est difficile, et même si l'alcool me tente terriblement, je persiste dans mes efforts. J'ai bien trop peur de tout gâcher en buvant une goutte et de la perde. Alors, j'ai troqué les bouteilles de bourbon contre les boissons énergissantes et les sodas. Heureusement que Franck me motive pour aller à la salle de sport sinon j'aurais déjà pris cinq kilos à ingurgiter ces trucs de merde.
Alors que je courrais sur le tapis de course, Franck m'a demandé si j'avais un plan pour la blondasse. Honnêtement non. Pourtant elle mérite d'en prendre pour son grade aussi mais je ne savais pas trop comment lui faire payer ce qu'elle a fait à Sarah. Sarah... Ma honey... Putain je ne sais pas pourquoi sa copine l'a trahi. J'ai énormément de mal à comprendre même.
Puis... J'ai décris le personnage à Franck qui a une super idée. Bon super j'n'en sais rien mais il est hors de question que cette salope s'en tire à bon compte.

C'est comme ça que là, je me retrouve avec les mecs à faire de la pâte à modeler à vingt-deux heures. Sarah, appuyée dans l'embrassure de la porte, nous regarde sans rien comprendre à ce que nous traficotons. Dean n'en peut plus tellement il rit en modelant les minis véhicules et Franck quant à lui est super appliqué, sourcils froncés de concentration.

- Vous allez m'expliquer?

Je tire la chaise à côté de la mienne pour que Sarah vienne s'asseoir autour de la table.

- Tu veux nous aider?

- Okay, sourit-elle, je dois faire quoi?

Je lève mon mini véhicule et lui montre fièrement, comme un gamin de cinq piges ravi.

- Des queues avec des roues. 

Sarah écarquille les yeux tellement fort que nous rions tous. Elle rougit et je l'embrasse rapidement.

- Et? Pourquoi vous faites ça?

Dean se lève, encore plus fier que moi et fouille le sac plastique qu'il a emmené avec lui. Il en sort un garage à monter.

- Cadeau pour la blondasse, sourit-il.

- Ouai, rit Franck, on lui fait un beau garage à bites!

- Mais vous êtes dingues, rit Sarah.

Elle a raison, on est taré mais comment se venger d'une meuf sans pouvoir l'approcher et encore moins la toucher? En déposant devant chez elle une représentation de ce qu'elle est! Bien évidemment Sarah préfère monter le garage alors que les mecs et moi modelons les verges bien molles –en hommage à son mec.
Une fois fini, nous rigolons tous de notre connerie. Putain ouai c'est certain, on a trois ans d'âge mental.

- Je vais le déposer sur la caisse de l'autre guignol, ris-je.

- Ou chez ses parents, suggère Sarah, on l'emballe avec une jolie étiquette à son nom.

*******

La rue est calme, il n'y a pas une âme qui vive ici. Sarah nous explique que ce ne sont que des maisons habitées par des personnes un peu plus âgées.

- J'y vais moi, dit-elle avec le paquet dans ses mains.

- Euh non, dis-je. Toi tu restes ici parce que si tu tombes sur les vieux de la connasse t'es dans la merde.

- C'est moi qui m'y colle, coupe Dean, restez là. En plus il ne me connaissent pas, son mec non plus et elle non plus.

- Ça marche, sourit Sarah.

Elle lui tend le paquet qu'il prend avec soin histoire de ne pas démolir notre oeuvre d'art.

Quand il sort de la voiture, je serre Sarah contre moi. Elle et moi sur une banquette arrière d'une vieille bagnole, je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée. Nos regards se croisent brièvement avant qu'elle ne colle sa bouche sur la mienne avec fougue. Je l'attire encore plus à moi, la fais grimper sur mes genoux. Elle aspire ma langue dans sa bouche, la caresse avidement. Mes mains se baladent sur ses cuisses nues, remontent légèrement sous sa jupe. Je trace de mon doigt les coutures de sa culotte, caresse par-dessus le tissu sa chatte. Elle est déjà trempée et j'en bande. J'approfondis encore notre baiser, j'ai atrocement envie d'elle, de la regarder s'empaler sur moi.

- Putain vous n'êtes pas seuls là.

Sarah rit contre ma bouche et nous nous regardons dans les yeux. Putain qu'elle est belle. Je l'aime plus que tout au monde.

- Tu vas m'épouser?

Elle sourit, son front contre le mien alors que je trace des cercles avec mon pouce sur la peau sensible de sa nuque.

- Un jour, peut-être...

Je l'embrasse. Bien sûr que si elle m'épousera. Elle et moi on est incapable d'être heureux sans l'un l'autre.

- Je t'aime honey.

- Et moi aussi je t'aime.

La portière de la voiture s'ouvre brusquement sur Dean.

- C'est fait, on peut aller bouffer les lasagnes de Sarah maintenant.

Franck démarre et nous rions en écoutant Dean.

- Je l'ai joué à la zéro zéro sept les mecs, ri-t'-il. J'ai presque fait une roulade dans le gazon pour ne pas me faire voir. J'ai déposé le colis sur le paillasson. 

J'ai vraiment des potes exceptionnels. Ils sont aussi dingues que moi mais je ne les troquerais pour rien au monde. Putain ils vont me manquer ces têtes de cons. 

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Comme promis 😁😁😁 je vous mets quelques photos de mes chouchous ❤❤❤ le concert était vraiment exceptionnel !
J'ai plus de voix tellement j'ai gueulé et chanté mdr 😂😂😂

 

Bisous 😘😘😘😘😘❤❤❤❤❤

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