II
Nicolas
J'écrase ma bouche avec force sur la sienne alors que sa chatte enserre déjà ma queue. Elle est bonne et ses cris étouffés dans mon cou vont rapidement me mener à la jouissance. D'une main je presse ses fesses, de l'autre, je repousse ses mains qui glissent sous mon t'shirt. Si cette meuf dont je ne connais pas le nom savait dans quel état je me trouve sous mes habits, elle prendrait peur.
- Va y bébé...
Sa phrase me crispe directement. Bébé... Il n'y a qu'elle qui m'appelait comme ça. Je me fige, relâche la blonde sur le sol tandis que ma queue ramollit déjà.
- Putain mais qu'est-ce que tu fous?
Je la regarde de mes yeux vitreux et souris en coin en rattachant le bouton de mon jeans.
- J'ai fini, grogné-je.
Je fourre la capote dans ma poche alors qu'elle me gueule dessus.
- Mais t'es qu'un connard!
Je ris doucement, ravagé par l'alcool que j'ai ingurgité en masse.
- Ouai je sais.
Blondie n'en revient pas et avant qu'elle ne pense à me foutre un coup de pied bien placé, je sors des toilettes.
La boite est noire de monde, comme tous les vendredis. J'ai rencontré Sarah ici et... Rien. Ça me fait encore mal de parler d'elle. Je ne peux pas passer un seul jour sans penser à elle. Elle me manque. Sauf que je ne pourrais plus jamais la voir.
Je me faufile d'une démarche peu droite entre les danseurs qui ne s'éclatent sur la piste. Je caresse certains culs bandants au passage avant de me laisse tomber sur mon siège.
- Encore en train de te vider les couilles, me charrie Dean.
Je lui adresse mon majeur avant de me ruer sur mon verre. L'alcool me brûle la bouche et la gorge et malgré ma grimace, je sais que c'est exactement ça dont j'avais besoin. Baiser, boire, fumer. Et que ce soit dans n'importe quel sens, ça marche. Pas vraiment mais un peu quand même.
- Nico...
J'arque un sourcil face à l'avertissement de Franck. Je hais quand il prend son rôle de père envers moi. Il n'a rien à me dire. Il sait tout, il sait pourquoi je bois comme un trou. Il faut que je l'oublie... Je n'ai pas besoin qu'il me fasse sa morale à deux balles. Je veux juste passer une agréable soirée. Point barre.
- Franck...
Dean éclate de rire quand il voit que je me fous de la gueule de notre pote. Franck soupire et se lève avant de se diriger vers le bar. Il devrait me reprendre des shots de vodka. Il n'y a rien de mieux pour m'aider à m'endormir. Mais je sais qu'il ne le fera pas et que comme à son habitude, il me rapportera de l'eau. Franck a énormément changé. Il est devenu trop sérieux surtout depuis qu'il est avec une dénommée Emily, Amély, Lucy... Fin, je n'sais même pas comment elle s'appelle mais je m'en branle, c'est pas ma meuf. On a tous changé de toute façon. Sauf Dean peut-être. Il est toujours resté égal à lui-même. Tant qu'à moi... Comment dire? Je suis mort. Ou presque. Je ne suis plus rien. Ah si. Je suis devenu le sans coeur. Parce que mon coeur a arrêté de battre il y a un an quand...
Je souris quand je vois Dean rouler une pelle magistrale à son plan cul du soir. Elle pose sa main sur son paquet alors que celle de mon ami glisse par-dessous sa jupe courte. J'ai envie de lui gueuler de m'en laisser un peu, juste pour rire. Mais je ne suis pas d'humeur à rire. Comme souvent.
- Tiens, bois ça.
Je regarde sans grande envie le verre d'eau que Franck me tend. J'en étais certain!
- Nan. J'ai pas soif.
- Putain Nico fais pas chier!
Je jure en prenant son verre à la con et le bois cul sec avant de le taper brusquement sur la table.
- Ça y est? T'es content?
- C'est toi qui sera content demain matin, dit-il en reprenant sa place. Putain Nicolas tu devrais vraiment arrêter tes connerire mec. C'est pas comme ça que tu vas changer les choses.
Mes mâchoires se crispent tellement fort que j'en ai mal aux gencives. Honnêtement? Qu'est-ce qui pourrait changer ce qu'il m'arrive? Rien. Parce que c'est trop tard, parce que je n'ai pas mon mot à dire et surtout que je suis condamné à vivre avec cette connerie. Je me lève, énervé.
- Tu ne sais pas ce que je vis, craché-je. Tu ne sais pas ce qu'il se passe là-dedans( Je tapote mon crâne de mon index). Je t'emmerde Franck, vis ta petite vie parfaite et fous-moi la paix.
Dean se marre, trop habitué à nos disputes pour se faire du souci. Il sait que je ne lèverais pas la main sur Franck et que Franck ne me touchera pas non plus.
- Très bien mon frère, dit-il en levant ses deux mains, bousilles ta vie. Je t'en prie. Mais quand tu remarqueras que tu t'es planté depuis le début, tu regretteras.
Je bouscule Franck quand je passe à côté de lui. Il faut que je parte d'ici avant que ça ne dégénère plus. Il m'emmerde. Je l'emmerde. Je les emmerde absolument tous. Je suis trop saoul pour me raisonner de toute façon, et là, j'ai besoin de prendre l'air avant de lui gerber dessus. Je suis en rage, je suis dégoûté. Tout le monde pense que mes choix sont les mauvais, que je vois la vie en noire sans aucune raison alors que non. J'ai eu le choix de rien du tout, j'ai eu seulement le choix d'aimer une femme qui ne m'était pas destinée et j'en souffre encore.
Sarah... Rien que son prénom me déchire les tripes. Elle me manque. Elle me manque à chaque seconde même si aujourd'hui tout est fini. De ma faute... De ma putain de faute.
Je monte derrière le volant de ma voiture. C'est une vieille mustang noire que j'ai retapée comme j'ai pu. C'est le premier été qu'elle roulera et j'en suis fier. Le rugissement de son moteur attire toujours les regards, alors pour faire rager les jaloux, je joue plusieurs fois avec ma pédale d'accélaration avant de démarrer en trombe.
Les vitres grandes ouvertes, je respire l'air frais qui s'engouffre dans l'habitacle. Je pourrais crever que je ne manquerais à personne. Même pas elle. Je l'ai trop déçue et d'un côté... C'est mieux comme ça. Si elle savait la vérité, si elle savait ce que je suis devenu, elle refuserait catégoriquement que je fasse partie de sa vie. Putain elle me manque trop... Même son nain me manque. "On est ta famille". Non. C'est faux. Je n'ai pas de famille. Je n'en ai plus depuis bien longtemps.
J'accélère encore, avide de cette adrénaline qui monte en moi. Je fixe mon compteur. Il affiche cent cinquante. C'est pas assez si je ne veux pas me rater. J'écrase la pédale et je jurerais que la voiture a bondit, me clouant au siège. J'hurle comme un malade. Parce que je n'ai plus que ça. Mes cris. Ils évacuent un peu du trop plein que j'ai en moi. Mais ce n'est pas assez. Ce ne sera jamais assez...Cela fait un an que je m'interdis de chialer. Je n'ai pas le droit de le faire. C'est moi qui ai merdé pas elle. Moi qui ai tout fait foiré. Pas elle! Quand je vois l'endroit où j'atterris, je soupire. La faucheuse ne m'aura pas encore maintenant. Dommage.
Je freine sec quand j'arrive devant le terrain. Celui laissé à l'abandon depuis l'incendie. C'était chez moi. Rien que chez moi et chez lui. Je suis tellement désolé 'pa. Il ne reste que des herbes hautes et des détritus à la place. Plus rien qui ne puisse me rappeler mon enfance, mon adolescence. Zéro souvenirs. Que dalle. Que des bribes d'images de temps à autre. Alors je bois pour les oublier aussi vite. Je m'empêche formellement de regarder en direction de chez elle. Je n'y suis plus allé depuis un an. Emy et Raymond n'ont dû rien comprendre à ma disparition de leur vie. Je ne leur ai pas écrit, je ne leur ai pas dit un seul mot. Même pas un adieu. Je ne veux plus jamais faire d'adieu. C'est trop douloureux. Alors je fais demi-tour et rentre chez moi.
******
Mon appartement est assez cool. Pas très spacieux mais quand même bien. Vous savez ce qui est le plus dingue? C'est que cet appart j'ai pu le payer grâce à l'assurance vie de mon père. Ce connard avait une putain d'assurance vie de plusieurs milliers de dollars. Alors je n'arrive plus à croire qu'il ait eu un coup de folie. Non non non... Il savait très bien ce qu'il foutait en boutant le feu à cette baraque de merde. Alors j'ai pû payer les dettes. Et ce petit logement. Je le revendrais dès que j'en aurais ma claque de toute manière. Je ne sais pas où j'irais encore mais ce n'est pas un problème puisque je n'ai aucune attache ici. Nulle part d'ailleurs. Je me laisse tomber dans le canapé et ferme les yeux.
Je n'arrive pas à l'oublier. Pourquoi? Je connais encore par coeur les traits de son visage. Si j'étais fort en dessin, je pourrais le refaire à la perfection. Ses yeux noisettes me hantent chaque nuit, ses larmes aussi.
"Je t'aime comme je n'ai jamais aimé avant toi".
Bordel... J'ai vraiment tout perdu. J'ouvre les yeux en espérant que son visage quitte mes pensées. Elle s'évapore doucement mais sa voix résonne encore en moi. J'en frémis. Elle me manque. Trop.
Il faut que je me change les idées. Je ne veux pas pleurer. C'est de ma faute, je n'ai pas le droit. Alors je prends mon portable, fais défiler les numéros.
- Allo?
- Tu veux passer la nuit avec moi?
- La blonde ne t'a pas suffit gros porc, pouffe-t'-elle.
- Ferme-la Sandra et ramène ton cul.
- Oh calme-toi! J'arrive d'ici une quinzaine de minutes.
Je raccroche. Je n'ai pas besoin de dire quoique ce soit d'autre. Quinze minutes, c'est parfait. En attendant, je vais m'boire le reste de Whisky qui traine dans le placard depuis hier soir en m'fumant un cône.
Sandra arrive et entre sans frapper. Elle m'énerve quand elle fait ça mais après tout, c'est de ma faute. Je ne pense jamais à fermer à clé.
- T'sais pas frapper, grogné-je en écrasant mon joint.
- Putain Nic ça t'arrive d'être sympa des fois? Ah non c'est vrai, j'avais oublié.
Elle lève les yeux au ciel en se déshabillant. Elle sait très bien ce que j'attends d'elle et ce que signifie passer la nuit avec moi. On ne dort pas ensemble. Jamais. Pas maintenant du moins... Elle fait descendre sa jupe courte en se dandidant et mon regard se balade sur son cul. Elle porte un ensemble rose bonbon hideux mais je dis rien, sinon elle va partir et me laisser comme la sombre merde que je suis.
Elle s'approche de moi, plus aguicheuse que jamais et me grimpe dessus. Ma bite se gonfle quand elle se frotte à moi. Je ferme les yeux et la revois elle. Sur moi. A me baiser. Honey...
- Regarde-moi Nicolas...
Je ne le fais pas. Je sais avec qui je baise dans ma tête. Elle moule sa bouche à la mienne, me lèche les lèvres alors que j'écarte son string afin de glisser mes doigts en elle. Elle est trempée de désir et ça me rend dingue.
- Viens sur ma queue.
Elle se relève pour que je puisse abaisser mon froc et viens s'empaler sur moi.
Je la baise et j'imagine Sarah même si ce n'est pas sa peau à elle qui se frictionne sur la mienne, même si ce n'est pas son goût à elle, même si ce n'est pas son odeur à elle. Sarah. C'est elle. Ca a toujours été elle. Si Sandra le savait, elle me couperait la bite. Mais je m'en fout. Je suis le seul à savoir ce qu'il se trame dans ma tête. Alors je pense à ma honey... Comme à chaque fois que je m'envoie en l'air.
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