8
Nicolas
Depuis que j'ai baisé Sarah, rien ne semble aller comme j'en ai envie. Cette fille me rend complètement dingue et ça me gave. Je voudrais l'oublier, passer à autre chose, sauter toutes les meufs prêtent à écarter les cuisses pour moi. Mais je n'y arrive pas et il est bien là le problème.
Un sourire, un seul putain de ses sourires a suffi à briser ma seule règle : de ne pas tomber raide dingue d'une femme. Pourquoi ? Parce que les femmes sont des garces innées. Elles sont tout sourire quand t'as du fric, une belle caisse et que tu leur offres ce qu'elles veulent. Si tu ne rentres pas dans cette catégorie, elles te prennent pour de la merde en boite.
J'ai conscience que mon tableau soit légèrement exagéré parce qu'il y a quelques exceptions mais faut reconnaitre que la plupart des nanas sont des salopes vénales. Combien de fois je n'ai pas vu mon père chialer après de belles femmes ? Tout, il leur offrait absolument tout... Pour au final qu'il se fasse jeter comme un moins que rien. Même ma mère s'est fait la malle il y a trois ans. Quand il n'y a plus eu de fric, elle s'est cassée avec un avocat à la con et nous a laissé nous démerder avec les dettes. Heureusement que mon géniteur est un bosseur et que mon job puisse l'aider. Pour mes études, je ne me tracasse pas puisque ma bourse prend en charge la totalité des frais.
Alors quand cette fameuse Sarah m'a jeté moi aussi comme une merde, j'ai vu rouge. Je suis parti de ce centre commercial débile, ai juré dans ma barbe pendant casi trois heures même si mes potes me charriaient et je suis allé me bourrer la gueule.
Pourquoi cette fille là et pas une autre ? Pourquoi elle, alors qu'elle ne veut rien à voir avec moi ? Elle voulait seulement du cul. Peut-être même rebooster son ego en se faisant culbuter par un jeune. Sauf que merde, moi j'en veux encore. Et plus. Je la veux pour moi, sous moi, sur moi. Je veux encore la goûter, sentir son odeur fruitée, l'entendre gémir. Je la veux, elle ne me veut pas. On est dans la mouise.
Alors que je suis sous la douche, j'entends la sonnette de la porte d'entrée retentir. Sûrement Dean et Franck qui viennent me chercher pour aller bouffer avant de sortir ce soir. Je ne me grouille pas, mon père peut très bien leur ouvrir et ils connaissent le chemin qui mène à ma chambre. Je coupe l'eau chaude, enroule un drap autour de ma taille et vais m'habiller dans ma chambre.
Je me fige quand je la surprends dans ma piaule. Elle est de dos, en train de lire un de mes textes. Une grosse sans gêne quoi mais je ne veux pas l'interrompre puisque cela me permet de mater son cul moulé dans un jeans foncé. L'heure de m'amuser a commencé. Je rentre dans la chambre sans faire de bruit, lui arrache la feuille des mains. Elle pousse un cri en sursautant.
- Putain tu m'as foutu la trouille !
- Hmm... Hmm... Je peux savoir ce que tu fous ici ? demandé-je en rangeant mes affaires.
Je l'entends déglutir alors qu'elle me reluque. Quand elle se rend compte que je l'ai vue en train de me mater, elle rougit.
- Je... Enfin...
- Tu peux partir ? J'ai d'autres trucs à faire là.
Elle est visiblement super mal à l'aise d'être là et comme je ne l'épargne pas, elle blêmit.
- Je suis désolée, souffle-t'-elle.
- Pour ?
J'ouvre ma penderie, en sort un jeans troué aux genoux et une chemise blanche. Je les dépose sur le lit alors qu'elle part dans un monologue.
- Pour tout. Je veux dire pour la dernière fois qu'on s'est vu, pour la fois où je t'ai foutu à la porte. Pour...
- J'm'en cogne en fait, je mens. Pourquoi t'es là ?
Elle ouvre son sac et en sort un McBook pro. Ah la voilà la raison de sa présence. En gros elle en a rien ciré de moi. Elle a juste besoin de mes services. Encore. Mais quelle connasse.
- Mon fils a renversé du café dessus et il refuse de s'allumer depuis...
Je ne l'écoute déjà plus, restant sur le « mon fils ». Elle a déjà un gamin. Fait chier. Enfin, bien évidemment qu'elle a un rejeton. A quoi m'attendais-je comme elle a vingt-sept ans. Bordel de merde. Je me passe une main nerveuse dans mes cheveux, évitant de croiser son regard. Elle veut quoi ? Que je regarde son pc ? Très bien, on va voir si elle est comme toutes les autres connasses.
- Okay, pose-le là, dis-je en pointant le bureau. J'ai le droit à quoi en retour ?
Elle est bouche bée puis finit par remonter ses lunettes.
- Qu'est-ce que tu veux Nicolas ?
J'avance d'un pas confiant vers elle. Ses yeux descendent sur mon torse avant de remonter sur ma bouche pour se fixer aux miens. Nos corps ne sont séparés que de quelques millimètres seulement. Je me penche vers elle, effleure son bras nu du bout des doigts et souris quand je la vois frissonner.
- Je te veux toi Sarah.
Elle ferme les yeux quand je dépose un baiser à la commissure de ses lèvres.
- Non.
- Non ?
Je recule, essaie de calmer mon pouls qui s'emballe en sa présence et la dévisage.
- Non, c'est non. Je te payerais si tu veux mais tu ne m'auras pas moi.
Bordel elle a dit non. J'en reviens pas. J'étais certain qu'elle allait accepter mais encore une fois, elle me repousse. Si je m'écouterais, je la pousserais sur mon lit et la baiserais pour lui remémorer ce qu'on a ressenti mais je ne peux pas si elle en a pas envie. Elle reprend son ordinateur alors que je dénoue ma serviette. Elle inspire brusquement mais j'en ai plus rien à cirer. Encore une fois, c'est non. Faut que j'arrête de fantasmer sur cette meuf et que je fasse ma vie. Je prends un boxer et l'enfile sous les yeux de Sarah.
- Tu peux laisser ton pc, je te le rendrais demain matin.
- Mais...
- Mais rien Sarah. C'était un piège et tu n'es pas tombée dedans. Point barre.
- Quel piège, demanda-t'-elle en fronçant ses sourcils.
Putain elle devrait partir. Je suis raide dingue d'elle et elle ne voit rien. J'essaye d'être froid avec elle mais c'est dur. Je vais lui faire son pc, lui rendre et puis je redeviendrais le « Nicolas d'avant ». Celui qui s'envoie en l'air avec la première venue et qui fait sa petite vie. Comme je ne réponds rien elle sort de la chambre, son ordinateur sous le bras. Je respire à nouveau, enfile mon jeans. Elle réapparait dans l'embrassure de la porte.
- Je ne sais pas comment te dire que je suis vraiment désolée Nicolas. Je ne voulais pas te faire de la peine ni te vexer. Je ne sais juste pas...
- Arrête s'il te plait, murmuré-je.
- Non, dit-elle. Ne crois pas que je ne suis pas attirée par toi. Tu sais que je le suis mais je ne peux...
Elle n'a pas le temps de finir sa phrase. Ma bouche écrase la sienne avec une certaine violence. Je la sens s'écarter mais je la retiens en passant mes bras dans son dos.
- Embrasse-moi...
- Nicolas...
- Si tu en as envie, fais-le. Personne ne peut te voir ici. On est seul Sarah.
Elle hésite, se mordille la lèvre. Je soupire quand sa bouche effleure la mienne. Je la laisse mener la danse, je veux que ce baiser vienne d'elle, qu'elle ne me reproche rien par la suite. Ses lèvres sont douces, chaudes. Elles ont ce léger goût de rouge à lèvres que j'adore chez elle. Je ne me retiens plus et lui rends son baiser. Nos lèvres bougent ensemble, j'aspire la sienne si pulpeuse dans ma bouche. Sarah en profite pour y faire glisser sa langue. Ce baiser est... Différent. Différent de tous ceux qu'on a déjà échangés. Ses mains froides se posent sur mon torse tandis qu'une des miennes remonte à sa nuque. Je romps ce contact si agréable parce que si elle continue, ça ira plus loin qu'un baiser langoureux.
- C'était si atroce que ça ? lui demandé-je en posant mon front contre le sien. Elle ferme les yeux, soupire.
- Non.
- Alors on fait quoi ? J'étais sérieux quand je disais que je te voulais.
Elle recule et je laisse mes bras tomber le long de mon corps. Je suis surpris quand elle va s'asseoir dans mon lit.
- Mais on ne peut pas.
- Et pourquoi ? Je n'ai pas quinze ans Sarah.
- Tu n'en as que trois de plus !
- Et ?
Je m'installe à côté d'elle, pose une main sur sa cuisse. Elle se relève et prend son sac.
- Et laisse tomber Nicolas. Tu ne comprends pas ce que je ressens.
En deux enjambées, je lui bloque la porte. Elle ne partira d'ici comme ça. Elle me désire mais me rejette et ça me gonfle qu'elle ne veuille pas de moi à cause du regard des gens.
- Et si...
J'hésite à lui proposer. J'ai peur d'un nouveau refus. C'est la dernière fois que je lui demanderais ça.
- Et si on gardait le secret ? On baise ensemble et c'est tout. Personne n'est obligé de savoir ce qu'il se trame entre nous.
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