28
Je le vois dans l'embrasure de la porte de ma chambre, je peux apercevoir ses cheveux en bataille, son imposante carure. Bordel. Moi-même j'aurais dit qu'il était sportif et non geek. Il est canon. Il enlève son t-shirt sans piper mot, me le balance et je pouffe de rire en l'attrapant. Ca sent lui, son odeur, le parfum qui est dorénavant mon préféré.
Après avoir fermé la porte, il avance dans l'obscurité de ma chambre, défait son pantalon, le laisse tomber au sol avec son boxer. Je suis fascinée par lui, hypnotisée. Il est beau, il est arrogant, il est sûr de lui et en même temps, il a cette sensibilité en lui que j'aime tant.
- Viens ici...
Il ne dit rien, repousse les couvertures d'un geste abrupt et caresse mon corps nu du bout des doigts. Je frissonne, impatiente qu'il me touche là. Il esquisse un sourire en coin en évitant mon sexe, redescend ses longs doigts le long de mon autre jambe. Les remonte sur mon ventre, entre mes seins.
- Nicolas, grogné-je.
Je peux voir sa queue dressée fièrement alors qu'il reste debout à côté du lit. Quand son doigt glisse le long de mon sexe, je gémis.
Il l'enlève, le suce. Et moi? Je n'en peux plus. Il m'a à peine touchée que je brûle de désir. Il recommence son manège, me caresse, me pénètre avant de lécher ses doigts. Son silence me trouble, son attitude me décontenance alors malgré mon vagin palpitant, je me crispe.
- Nicolas?
- ...
Je ne sais pas pourquoi mais il me fait flipper. Ce n'est pas celui avec lequel j'ai pris l'habitude de partager mon lit qui me fait face. Je repousse ses mains brusquement et il se fige.
- Honey... Qu'est...
- Arrêtes.
Il grimpe dans le lit, s'assied sur moi en capturant mes mains dans les siennes.
- Dis-moi ce qu'il y a honey...
Il se penche sur moi, effleure sa bouche de la mienne et je sens directement ce qui cloche.
- T'as bu?
- Hmm...Hmm...
Il m'embrasse dans le cou, ses lèvres aspirent ma peau, sa langue apaisent le picotement laissé par son suçon.
- Pourquoi?
Il soupire, me lâche avant de se faire rouler sur le côté.
- Parce que j'ai eu une sale journée de merde. Mais j'suis pas bourré Sarah.
Je sais que je devrais être fâchée de savoir qu'il est saoul sauf que j'ai de la peine pour lui. Même moi j'ai bu comme un trou avec Sophie, tellement que j'ai dû laisser ma voiture chez elle et prendre un taxi pour revenir.
- Viens par ici...
Il ne se fait pas prier et vient se blottir entre mes bras.
- Je suis désolé...
- J'ai bu aussi, soupiré-je.
- On est deux alcoolos.
Je pouffe de rire et il m'imite.
- Si tu savais comme je t'aime Sarah. J'aurais dû le tuer. J'aurais pû mais tu m'aurais jamais pardonné.
Je ne réponds rien, c'est l'alcool qui lui fait dire ce genre de conneries. A la place, je colle ma bouche à la sienne et attrape son sexe dans ma main.
- J'ai très envie de toi Nic... Alors... T'es assez en forme pour me satisfaire?
Sa bite tressaute dans mon poing alors qu'il m'attire contre son torse.
- Tu m'excites Sarah. J'aime quand tu me domines.
J'hausse un sourcil, me mordille la lèvre. Je n'ai jamais été une dominante. Toujours une dominée. Et ça, dans n'importe quel domaine de la vie. Sauf que je suis pompette, qu'il l'est autant que moi et que ce soir, j'ai assez confiance en moi pour oser. Je le repousse sur le dos et il rit. Bordel que j'aime son rire.
Je me mets à quatre pattes à coté de lui, l'embrasse ardemment. Il pose une de ses mains sur ma hanche et je frémis. Ma bouche descend sur son torse, je sens son buste se soulever au gré de sa respiration qui s'accélère.
- Va s'y Sarah...
Je le prends dans ma bouche et il grogne au même moment. Je suis tellement allumée par ma propre audace, par ses caresses, que mon sexe dégouline. Je l'aspire entre mes lèvres, le suce avidement, le lèche, masse ses testicules, je suis déchainée, encouragée par ses râles de plaisir.
D'un coup, il me plaque au matelas et je ris de le voir aussi excité lui aussi.
Sa bouche se pose directement sur mon sexe, il l'écarte à l'aide de sa langue. J'empoigne ses cheveux, surlève mon bassin tandis qu'il me lape avec ferveur. Quand il sent mes jambes trembler autour de ses épaules, il se redresse me tirant un gémissemnt de frustration. Je l'attire alors en moi. Ses mouvements sont rapides, puissants. Je ne retiens plus ma voix, je ne retiens plus rien quand je jouis autour de lui.
*****
Lovée dans ses bras, je caresse tendrement ses pectoraux. Je suis épuisée mais je n'ai pas envie de m'endormir comme si le fait de fermer les yeux allait me faire perdre du temps au lieu de profiter de lui.
- T'aime quoi comme musique?
Je souris face à sa question. J'aime savoir qu'il cherche à me connaitre réellement.
- Un peu de tout... Généralement j'écoute la radio donc c'est assez varié. Et toi?
- De tout. J'ai une préférence pour le rnb.
- T'es un lover, c'est pour ça.
Je glousse en voyant la grimace qu'il fait.
- Je suis loin d'être un lover honey...
Je me rends compte alors que je ne sais pas grand chose de lui, mis à part ce qu'il a bien voulu me montrer.
- Tu n'as jamais eu de vraies relations?
- Si, soupire-t'-il. Enfin, par vraies j'entends plus que du sexe.
- On est d'accord. Allez raconte-moi ça.
- Ben y a rien à raconter en fait, ri-t'il. J'ai été avec plusieurs filles juste pour le cul, comme tous les mecs de mon âge je suppose. Puis il y a celles avec qui j'ai essayé d'être en couple mais comme tu vois, ça n'a pas fonctionné.
Je hoche la tête, pensive. Une question me brûle les lèvres, et j'ai peur d'avoir la réponse.
- Le premier soir où... Enfin où on a couché ensemble. Juste après tu as embrassé une fille. C'était qui? Ta copine?
Il rit alors que moi je ne trouve pas cela drôle. J'aurais adoré voir sa tête si juste après j'avais embrassé un autre mec.
- Mais non Sarah. Elle c'est Sandra. Si tu veux elle et moi on a essayé d'être ensemble mais mis à part le cul, rien ne marche entre nous. Alors on est resté amis et quand nous avons envie, on couche ensemble. Enfin, on couchait ensemble.
Je me renfrogne. J'aurais dû fermer ma gueule. Savoir qu'il s'éclate au lit avec une autre me débecte, me révulse.
- Ah. Cool.
Je me relève, attrape le t-shirt qu'il m'a balancé et l'enfile. Avant que je ne puisse sortir de la chambre, Nicolas est derrière moi, m'enveloppant de ses bras.
- Tu vas où madame Jalouse?
Je ris parce qu'il a raison. La jalousie me bouffe avec lui et ça m'énerve.
- Tu peux bien parler... C'est pas moi qui casse la gueule à tes ex.
Il me mord dans la nuque, sur l'épaule et je ris encore plus quand il me soulève pour me ramener au lit. Nous discutons alors du départ de sa mère. Je suis assez choquée de savoir qu'elle est partie comme ça. Juste par manque de fric. J'irais même à l'autre bout du monde pour voir mon fils, pour ne pas me priver de lui.
- Je sais que c'est pas cool quand on n'a pas de fric, ajoute-t'-il. Mais là, elle est en train de tuer mon père. Chaque jour, il espère qu'elle va changer d'avis, qu'elle va ouvrir la porte et revenir comme s'il ne s'était rien passé.
- Ça doit être dur, chuchoté-je.
- Pas pour moi non. J'ai fait mon deuil d'elle.
Je grimace, priant le ciel pour que mon fils ne pense jamais ce genre de chose de moi. Cependant je ne peux pas me permettre de lui dire que c'est terrible. Il en veut à sa mère et je le comprends. Il baille ce qui me fait bailler en retour. Nous rions alors tous les deux comme deux gamins. J'ai vraiment l'impression de redevenir une adolescente avec lui, c'est grisant mais tellement bon.
- Je pense qu'on devrait quand même dormir.
J'ouvre la bouche pour protester mais Nicolas plaque sa main dessus.
- On a encore toute la journée de demain honey. On parlera de ce que tu veux et on fera ce que tu veux.
Je souris contre sa paume, passe ma langue dessus. Il enlève sa main et capture mes lèvres entre les siennes, m'offre un baiser doux et sensuel, pile comme je les aime.
*******
Il n'y a rien à dire mais se réveiller dans les bras d'un homme, ça fait du bien. Ca change des "maman que je te saute dessus" et des "maman je dois faire pipi" et des coups de pieds dans le dos et tout le reste. Là, je suis bien même si son bras lourdement posé sur mon ventre me donne chaud. Je l'observe alors qu'il dort encore. Il a l'air détendu et ça ne m'étonne même pas. On s'est épuisé à parler et à s'envoyer en l'air. Je suis contente parce que malgré mes craintes du début, je sens que nous sommes sur la bonne voie. Je ne suis plus gênée qu'on nous voit ensemble. On nous regarde même pas de travers, ou très peu. Alors aujourd'hui, à la place de flemmarder, je vais lui proposer d'aller se balader avec moi. Je pense que ça nous fera du bien puis qu'on a besoin aussi de se détendre. Je me blottis contre lui et sa respiration si apaisante me rendort.
- Sarah?
- ...
Je grogne en plissant des yeux.
- Honey?
- Humph... Laisse-moi dormir...
Le rire de Nicolas éclate dans la pièce et j'ouvre un oeil, assez pour voir son portable braqué sur moi. Je prends mon coussin, me cache.
- Qu'est-ce que tu fais? Demandé-je presque étouffée.
- Je veux une photo de nous deux...
Je grogne encore plus, je hais les photos. Je ne suis pas vraiment photogénique alors là, dès le matin, non merci.
- Je suis même pas maquillée, protesté-je.
Nicolas tire le coussin de ma tête en riant et embrasse mon dos.
- Je m'en branle de ton maquillage. T'es belle même avec tes cheveux en pétard.
Je ris, cachée dans mes bras. Il n'abandonnera pas, je le sais alors autant capituler.
- C'est bon, t'as gagné.
Il sourit comme une gamin de cinq ans à qui on vient d'offrir la panoplie des super héros et se couche, sa tête contre la mienne.
- C'est juste pour moi, dit-il d'un ton rassurant. Ce sera notre première vraie photo.
Je suis attendrie par sa voix douce, par son regard qui dévoile tout l'amour qu'il a pour moi.
- Okay, dis-je.
Je dépose un baiser sur sa joue et il prend une photo avant qu'on ne fasse les cons devant l'objectif. Bouches en cul de poule, tirage de langue, grimaces, sourires, on en fait pleins et je m'éclate.
Qui aurait cru que moi, Sarah Mcgrowen s'éclaterait en séance de selfies? Surtout pas moi. Mais c'est le cas. Nous regardons nos clichés et j'en adore certaines.
- Tu me les envoies?
- Oui, sourit Nicolas en prenant contre lui.
Son regard brille, je sais qu'il m'aime et qu'il a conscience que c'est réciproque. J'aime le voir ainsi, souriant, heureux.
*****
Nicolas
Même si le centre ville est plein, Sarah a insisté pour qu'on aille faire un tour. Je suis même étonné mais je dois avouer que je suis ravi qu'on s'affiche tous les deux. Hier quand elle m'a ramené, je me suis senti comme une merde. Mon père était furax malgré mes explications. Evidemment je ne lui ai pas raconté les détails. Il sait seulement que le type en question est l'ex de Sarah et que ce mec est venu me provoquer au boulot. Le reste ne le regarde pas. C'est entre Sarah et moi. Et sa copine je suppose. Et ses parents. Mais qu'est-ce qu'on les meufs pour raconter leur vie à chaque personne qu'elles croisent? Nous les mecs, on n'est pas comme ça. Comme on dit, moins t'en dit et mieux tu te portes. Ce dicton est la pure vérité. Sauf qu'évidemment Sarah est une vraie pipelette et que du coup, je me mets à causer tout le temps. Mais heureusement, rien qu'avec elle.
Aujourd'hui, c'est le dernier jour de la fête forraine et je compte bien y aller pour l'embrasser au sommet de la grande roue. Je sais que ça parait culcul à souhait mais les dires de Sarah m'ont fait sous entendre qu'elle a manqué de romantisme avec l'autre trou du cul. Je veux qu'elle ne manque de rien avec moi. Je veux qu'elle soit amoureuse comme jamais, qu'elle sourit comme jamais, qu'elle s'amuse comme jamais. Je veux qu'elle soit heureuse.
Je souris quand Sarah se rapproche de moi et passe un de mes bras sur ses épaules. Elle enroule le sien dans mon dos, et ce simple geste venant d'elle, de la femme gênée qu'elle était, me fait pousser des putains d'ailes dans le dos.
- Oh et si on faisait ce truc là? S'écrie-t-elle.
- Sérieux? Tu veux aller dans cette sorte de catapulte?
Sarah se retourne vers moi, m'attrape par la taille. Son regard plonge dans le mien.
- Tu vas pas m'dire que t'as la frousse?
Je ris en posant mes mains sur ses joues. Oh putain que si mais je ne compte surtout pas lui dire.
- Moi peur? Oh non honey...
Elle glousse quand je pose mes lèvres sur les siennes.
- Allez viens, on va s'envoyer en l'air, ris-je.
Elle me donne une tape dans le ventre et nous nous dirigeons vers la boule métallique accrochée à deux gros élastiques. Malgré qu'elle rouspète, je paye les places et nous sommes bientôt attachés dans la boule.
- Je ne suis plus très sûre de vouloir le faire, dit Sarah.
J'éclate de rire et prends sa main dans la mienne.
- Oh que si tu vas le faire, assuré-je. T'as voulu me faire grimper dans ce truc, alors tu m'accompagnes jusqu'au bout.
- Oui...
Je vois qu'elle est vraiment en stress. Sa main broie la mienne tellement elle a peur.
- Sarah, regarde-moi.
Elle se retourne vers moi, les larmes aux yeux.
- Ce truc est ultra sécurisé, d'accord? (Elle hoche la tête) On ne risque rien, tu ne risques rien. On est ensemble honey.
- Je sais, sourit-elle doucement.
- Je t'aime Sarah.
Son sourire s'agrandit alors tandis que nos doigts s'enlacent.
- Je t'aime aussi.
- Vous êtes prêts?
Nous nous lâchons du regard pour répondre à l'homme devant nous. Il referme la boule et quelques secondes plus tard, nous entendons le bruit des élastiques qui se tendent. J'ai les mains moites, le coeur qui s'emballe à toute vitesse. Nos mains ne se quittent pas alors que je sais qu'on va décoller d'ici quelques secondes seulement. La foule a commencé à s'ammasser autour de nous, et Sarah rit nerveusement quand le décompte se met en route.
Putain on est fous. Quand le zéro retentit, nous sommes catapultés. Je ne sais pas lequel d'entre nous gueule le plus fort. Je n'suis pas loin de me faire dessus et nos mains sont si serrées que je pourrais arracher le bras de Sarah sans forcer.
Quand la boule ralentit, j'ouvre enfin les yeux. Sarah est morte de rire et nous partons en fou rire.
- Putain on l'a fait!
- C'était génial, rit-elle.
Je porte nos mains jointes à mes lèvres et embrasse ses doigts tremblants.
Quand nous descendons de la boule d'acier, quelques badauds applaudissent. Je serre Sarah dans mes bras, rassuré de retoucher le sol.
- T'avais la trouille, se moque-t'-elle.
- A fond que j'avais la trouille. Je parie que j'ai crié plus fort que toi!
Elle se tient le ventre tellement elle rit et je l'embrasse. Elle est vraiment parfaite, irréelle. Je l'aime plus que tout, je sais que c'est elle la bonne même si je l'explique pas. Je la garde dans mes bras, attendant que nos coeurs se calment. Elle resserre son étreintes aussi, blottis son visage dans mon t-shirt et sens mon parfum.
- Qui voilà donc? Nicolas!
Je relâche Sarah, regardant la personne derrière moi.
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