24

Quand je me réveille, je me sens plus que jamais reposée. Jamais encore je n'avais aussi bien dormi. Je me retourne dans les couvertures, tâte le matelas et j'ai un bref moment de panique quand je sens le lit vide. Putain mais il est où? L'heure sur le réveil indique qu'il est dix-neuf heures trente, j'ai donc seulement fait une sieste. Je me relève difficilement en poussant les draps avec mes pieds. Je baille bruyamment avant de descendre. Je souris malgré le stress quand j'entends les voix de Nicolas et mes parents provenant de la cuisine. J'entre doucement, mal à l'aise de ce premier diner pris ensemble. J'espère que tout va bien se passer, que mes parents ne vont pas trop le cuisiner.

- Aahhhh! La voilà enfin, s'exclame mon père.

Je souris niaisement et m'installe auprès de Nicolas. Je suis assez saisie de le voir si à l'aise avec mes parents. Mais le plus étonnant est sans aucun doute le sourire de mon père. Jamais il n'a sourit à Sébastien. Il ne l'a jamais aimé. Je vous laisse imaginer quand il a appris que j'étais enceinte. J'avais cru retomber en enfance, avoir cinq ans et que je me faisait engueuler pour une grosse connerie.

Nicolas sourit quand nos regards se croisent je ne sais pas pourquoi, cela me fait rougir. Je crois que c'est le premier mec qui me fait autant rougir d'un simple regard.

- Je pensais que tu étais parti, chuchoté-je en me penchant vers lui.

Il se mord doucement la lèvre inférieure et je n'ai qu'une envie: l'embrasser fougueusement.

- Je ne serais pas parti sans te dire au revoir.

Je pose ma main sur sa cuisse, la presse doucement de mes doigts.

- Alors Nicolas, demande ma mère en déposant un plat de grattin dauphinois sur la table, comment va ta maman? Ca fait un petit moment qu'on ne l'a plus vue.

- Maman...

Nicolas prends ma main dans la sienne, me faisant comprendre silencieusement qu'il gère.

- Elle ne vit plus avec nous, répond –t'-il.

Ma mère ouvre la bouche et ses lèvres forment un "O" tellement parfait que j'essaye un bref moment d'en calculer le diamètre. Trois centimètres, plus ou moins.

- Je suis désolée, finit-elle par dire.

Nicolas lui répond poliment et je prie le seigneur pour qu'elle ne lui demande pas pourquoi.

- Pourquoi? Enfin si je ne suis pas indiscrète.

Mais quel putain de karma je vous jure!

- Si c'est super indiscret, dis-je avant que Nicolas prenne la parole.

Et puis quoi encore? Il n'a pas besoin de raconter sa vie à ma mère. Je préfèrais qu'il me la raconte d'abord à moi. Mais pas là, lors de cette première rencontre avec mes parents.

- M'enfin Amy, grogne mon père, laisse-le un peu tranquil.

Nicolas sourit en levant ses mains.

- Ca va, ce n'est rien. Elle est partie tout simplement parce que mes parents ne s'entendaient plus.

Ma mère sourit, ravie d'avoir eu une réponse alors que mon sixième sens me dit que ce n'est pas la réelle explication.
Nous passons le reste du dîner calmement. Mon père pose une tonne de questions sur les ordinateurs à Nicolas et je suis admirative de la passion qu'un mec de son âge peut mettre dans sa façon de parler. Il aime clairement travailler sur ces machines, sur différents programmes. Je ne comprends rien aux trois quarts de ce qu'il baragouine mais mon père semble à fond dans la conversation. Ensuite, nous parlons automobile où ma mère ne manque pas l'occasion de raconter ma première bourde derrière un volant.

- Quand je l'ai vu du balcon emboutir le capot de la Mercedes garée sur le parking, dit-elle, j'ai cru faire une crise cardiaque.

- Et moi donc! J'étais sur le siège passager, ajoute mon père.

Nous éclatons tous de rire et je suis contente de voir que malgré les appréhensions que j'avais et celles de ma mère, ils semblent adorer Nicolas.

Mon téléphone sonne dans la pièce d'à côté. Je sais que c'est super mal poli mais je ne peux pas louper cet appel.

- C'est Timéo, dis-je en me levant.

Je cours jusqu'au salon, décroche le téléphone et le colle à mon oreille.

- Coucou mon amour, dis-je en me laissant tomber dans le canapé.

- Maman! Aujourd'hui avec papa, on a été voir un nouveau lit pour la maison!

Mon coeur se serre à cet instant tandis que la rage coule dans mes veines.

- Oh, c'est génial.

Je ferme les yeux en me bottant le cul mentalement, faut que je mette plus d'entrain dans mes réponses.

- Et papa m'a dit que je pouvais avoir le lit pirate!

Ben ouai, tu m'étonnes. Il aurait choisi un lit en or que ce connard aurait encore dit oui pour avoir les bonnes grâces de notre fils. 

- C'est vraiment cool ça, chéri.

- Papa veut te parler.

- Okay, soupiré-je longuement. Bonne nuit mon Tim, je t'aime.

- Je t'aime maman.

Le coeur au bord des lèvres, j'attends que ce connard prenne le téléphone. Putain il savait pas me parler ce matin au lieu de gâcher ma soirée?

- Sarah.

- Qui veux-tu que ce soit?

- J'ai appris par mon fils que tu voyais quelqu'un.

- Et? M'énervé-je.

Je me lève du canapé, ferme la porte du salon et m'appuie contre le mur. Je triture les feuilles du ficus devant moi, alors que mes jambes tremblent nerveusement.

- Et? Tu es sérieuse? Ri-t'-il. Je veux rencontrer ce mec.

- Non!

Bordel si jamais il savait que Nicolas n'avait que dix-huit ans, il trouverait un moyen pour me le faire payer avec Timéo.

- Non? Bien sûr que si! J'ai le droit de rencontrer le type qui passe du temps avec mon fils Sarah.

- J'ai le droit de voir quelqu'un sans que tu ne te mêles de mon couple merde! J'te fais pas chier moi avec ta Arine?!

- C'est différent, tranche-t'-il.

- J'en parlerais avec mon avocat.

Et je raccroche. J'ai mal à la tête, mes accouphènes sifflent. Je dépose le téléphone sur la commode et me laisse glisser le long du mur. Je m'en sortirais jamais. Je n'aurais jamais la paix. Je n'arrive pas à retenir mes larmes. J'en ai marre, marre de Sébastien. Pourquoi a-t'-il fallu que je tombe raide dingue de lui? Pourquoi l'ai-je fait entrer dans ma vie? Je ne regretterai jamais d'avoir eu mon fils, mais j'ai le droit de regretter son géniteur, hein?

La porte s'ouvre doucement et je redresse la tête vers Nicolas.

Il s'accroupit devant moi et m'attire dans ses bras.

- Je peux le voir, j'en n'ai rien à foutre de son avis.

- Quoi? Dis-je en essuyant mes larmes.

- J'ai entendu, je suis désolé.

Je me relève, gênée que Nicolas ait entendu tout.

- J'en parlerais à mon avocat d'abord, soufflé-je. Je veux être certaine que ton âge ne pose pas...

- Je suis majeur Sarah.

Je me tais, plie entre mes doigts la feuille de ficus que j'ai arrachée.

- Je sais...

- Et alors? Dit-il en se rapprochant de moi. Tu ne risques rien en étant avec moi, okay?

Il a raison. Je ne risque rien. Je soupire, l'attire vers moi et enlace sa taille avant de me lover contre son torse.

- Je suis désolée...

De tout. De douter de moi, de toi, de nous.

- J'espère bien, sourit-il contre ma tempe, je commence à saturer des présentations officielles.

Je ris à travers mes larmes. Il est vraiment adorable avec moi. Et mon coeur ne peut que battre encore un peu plus fort pour lui.

- Moi aussi, ris-je.

- Pourtant...

Il redresse mon visage en posant ses doigts sur mon menton, m'embrasse doucement.

- T'as pas rencontré les personnes les plus importantes pour moi.

Oh non, pas ça...

- Euh... Je suis vraiment obligée de...

- Oui, t'es obligée honey.

Je dépose un baiser sur ses lèvres, soupire d'aise quand il passe ses mains dans mes cheveux.

- On devrait retourner voir tes parents avant qu'ils ne croient que je baise leur fille dans le canapé.

- T'es con, ris-je en lui donnant un tape sur le torse.

A la fin de cette soirée, nous montons dans ma chambre que je m'empresse de verrouiller. Je ne voudrais pas que ma mère feinte n'importe quel prétexte pour venir voir ce que je traficote avec Nicolas. Je suis contente que mes parents l'aient invité à rester. J'en ai besoin cette nuit. Ce dernier enlève son t-shirt, le pose sur la chaise de mon bureau avant de détacher le bouton de son jeans. Mon ventre se crispe alors que je le reluque sans aucune discrétion. Ca devrait être interdit d'être aussi bien foutu à son âge. Ca ne m'étonne pas que je craque littéralement pour lui. Son sourire en coin m'apprend qu'il sait que je le mate.

- Je vais me laver, sourit-il en passant à côté de moi.

Il déverrouille la porte et entre dans la salle de bain de l'autre côté du corridor.

Seigneur Marie Joseph, heureusement que mes parents sont devant la télé et non à l'étage. Je déglutis, me force à m'asseoir dans mon lit pour ne pas aller le rejoindre sous la douche. Je crois que ce ne serait pas très correct de m'envoyer en l'air dans la salle de bain avec mes parents qui regardent l'inspecteur Derrick à l'étage inférieur. Quelques minutes passent avant que Nicolas revienne dans la chambre. Je me liquéfie en voyant des gouttelettes d'eau tomber de ses cheveux et dévaler le long de son torse. Celles-ci finissent leur course juste sur le v qui mène à son pubis. Je n'ai jamais rêver d'être une goutte d'eau. Jusqu'à aujourd'hui. Bordel Sarah réveille-toi merde! Je me relève et écarquille les yeux quand je le vois se coucher en boxer dans mon lit.

- T'as décidé de compliquer l'abstinence d'une nuit?

Un sourire arrogant se dessine sur sa bouche.

- Ne me fais pas croire que tu ne vas pas me la compliquer?

Je souris bêtement, ouvre mon tiroir de sous vêtements et prends le déshabillé noir qu'il aimait bien chez Hunkermöller. Finalement ce truc va me servir!

J'espère que je n'aurais pas l'air d'un boudin là-dedans, sinon je dors à poil, tant pis. J'entre sous la douche, me détends sous l'eau chaude et prends mon temps pour me laver. Je sais que lui aussi doit sûrement penser à refreiner son envie de venir sous l'eau avec moi alors j'en profite.

Je finis par enfiler la nuisette casi transparente, sèche mes cheveux et m'enduis de crème hydratante. Le résultat n'est pas si mal que ça. J'entrouve doucement la porte, passe la tête pour être certaine de ne pas tomber sur mes parents et cours jusqu'à ma chambre. Je ferme la porte, me tourne tout sourire vers Nicolas et... Bah merde, il dort. Je ris seule tellement je me sens conne. Putain je viens de passer vingt minutes à me faire sexy et... Il pieute. J'éteins la lampe, grimpe doucement dans le lit et nous recouvre tous les deux des draps.

Nicolas soupire dans son sommeil, m'attire contre son torse et je souris quand je sens son érection logée entre mes fesses.

- Tu croyais quand même pas que j'allais rater ça, susurre-t'-il.

- Tu faisais semblant?

- Oui, sourit-il contre mon oreille.

Je ferme les yeux quand il glisse une de ses mains sous la nuisette, caresse mes fesses.

- Tu as mis la barre haute honey...

- N'importe quoi, gloussé-je.

Plus son érection grossit, plus je me cambre, collant mes fesses sur lui. Il embrasse ma nuque, mon épaule, mon oreille et moi, je deviens folle. Ce mec me rend dingue. 

- Je voudrais terminer ce qu'on avait commencé dans ce lit... Laisse-moi faire, okay?

- Va s'y...

Ma voix n'est plus que murmure, désir. 

Il écarte mon string, abaisse son boxer et tire mes fesses vers lui. Mon coeur s'emballe un instant mais je suis rassurée quand je sens son érection contre mon sexe. Je me penche un peu en avant, pour lui faciliter la pénétration et gémis quand il s'enfonce en moi.

- Chut honey... On ne doit pas faire de bruit. 

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