21
Nicolas.
Cela fait maintenant trois nuits que Sarah et moi passons réellement ensemble. Nous faisons l'amour bien évidemment mais ce qui est vraiment nouveau pour moi est qu'elle parle. Elle me pose des tas de questions sur moi, sur mes goûts culinaires ou musicaux. Et je lui demande aussi des tonnes de choses. Sauf que moi, je parle de son ex. Je veux tout savoir de ce mec, savoir s'il a une chance de la récupérer. En écoutant Sarah, je me sens un peu rassuré. Ce type est un gros bouffon qui ne vit que pour le fric et qui ne pense qu'à sa gueule. J'ai quand même été sur le cul quand elle m'a raconté les détails de leur rupture. Je comprends mieux pourquoi elle garde une certaine retenue avec moi mais d'un côté, ça me gonfle. Je voudrais tant qu'elle comprenne que je ne la ferais pas souffrir intentionnellement mais j'ai conscience que seul le temps lui fera comprendre.
J'enfile mon t-shirt quand mon père passe sa tête par la porte de ma chambre.
- Si vraiment tu vas manger avec cette fille, je te conseille la chemise. Tu as affaire à une femme Nico, pas à une gamine.
Je grogne en me regardant dans le miroir. Putain fait chier. Les deux seules chemises que j'ai sont dans la panière de linges sales. Bordel déjà que je suis stressé à l'idée de rencontrer ses copines alors là, j'angoisse. Parce que ouai, moi aussi j'ai la trouille. Imaginons que cette Sophie ne me blaire pas. Forcément Sarah me quittera parce qu'elle écoutera sa copine. Elles sont comme ça les meufs!
- Je crois que je vais annuler de toute façon, dis-je à mon père.
- Pourquoi ?
Il entre, s'assied sur mon bureau et croise ses bras.
- Je n'sais pas, ce truc de présentation me stresse. Je n'aime pas rencontrer de nouvelles têtes dans ce genre de contexte. Cette fille va me cuisiner à mort, je le sais.
Mon père rit tandis que j'enlève mon t-Shirt.
- Si cette nana tient à toi et que tu tiens à elle, vas à ce déjeuner. Tu n'as qu'à être toi-même.
Je soupire en levant les yeux au ciel. Bien sûr être soi-même, quoi de plus débile comme conseil. On n'est jamais vraiment soi-même quand on rencontre quelqu'un. Le stress nous fait dire ou faire des choses qui ne nous correspondent pas réellement.
Quand on sonne à la porte, mon père se lève et sort de ma piaule. Je reste là, à fixer mon reflet à la con dans le miroir de ma penderie. La voix joyeuse de Sarah retentit à l'étage inférieur quand je me laisse tomber sur mon lit.
- Alors beau gosse... Tu as décidé d'y aller à moitié nu ?
Sarah grimpe sur mes jambes et dépose un tendre baiser sur mes lèvres.
- Je n'ai rien à me mettre.
- Oh ben merde, ri-t'-elle. Je crois que tu vas t'entendre à merveille avec Sophie.
Son rire m'enlève un poids des épaules et je l'attire contre moi en la chatouillant.
- T'as quand même bien un t-shirt non ?
- Oui mais pas de chemise.
- On va chez Sophie, mon amie. On ne va pas à un entretien tu sais.
Du bout des doigts, elle caresse mes lèvres. Dès qu'elle me touche mon corps entier s'embrase. J'aspire son doigt dans ma bouche, le mordille avant de le lécher. Son regard s'assombrit de suite ce qui me fait sourire.
- Je ne peux pas mettre un t-shirt pour...
Elle se redresse et la voir installée comme ça, pile au-dessus de ma queue me fait bander.
- Je suis moi-même en t-shirt, sourit-elle.
- Plus pour longtemps...
Je me redresse sur mes coudes, d'une main j'enlève sa blouse avant d'embrasser le sublime renflement de ses seins.
- Tu sais qu'on va être en retard si on fait ça ?
Elle dit ça mais le halètement qu'elle émet me prouve qu'elle en a autant envie que moi.
- On peut aller vite honey...
Sa bouche rejoint la mienne pour mon plus grand bonheur. Je me relève du lit alors qu'elle glousse dans mon cou et la soulève en la maintenant par les fesses. Ses jambes nues enroulées autour de ma taille me rendent dingue et je suis bien content qu'elle ait mis une petite jupe. D'un coup de pied, je referme la porte et la plaque contre le mur juste à côté.
- J'aime te baiser contre des murs, susurré-je. Ca me rappelle la première fois qu'on l'a fait ensemble.
Elle rougit et ses yeux sont tellement sombres que je mords ma lèvre inférieure. Si elle savait l'effet que ça me fait quand elle me regarde comme ça, comme si j'étais un dieu vivant. D'une main, je détache en vitesse le bouton de mon jeans avant d'écarter son string. Mon doigt la pénètre doucement et je grogne en la sentant trempée.
- Prends-moi bébé...
- Bébé ? ris-je doucement. On avait dit pas de surnom de ce genre.
Elle rit toujours quand je m'enfonce en elle.
- Putain...
Je ne sais pas si pour elle ça change quelque chose mais me concernant, c'est la première meuf avec laquelle je n'utilise pas de capote. Et autant dire que c'est le pied total de la sentir sans aucune barrière. Elle est bonne, délicieuse et si je pouvais, je passerais mon temps à la posséder encore et encore.
J'étouffe ses gémissements de ma bouche, ils se perdent en moi, résonnent jusqu'à mes entrailles. Ses doigts qui se mêlent à ma tignasse désordonnée me font frissonner. Je suis amoureux de cette fille, et dès que nos corps entrent en fusion, je le suis encore plus.
******
Finalement j'ai enfilé un t-shirt noir comme Sarah me l'a conseillé. Elle m'assure que Sophie est une fille cool et que jamais celle-ci ne me jugera sur le simple fait de ne pas venir en chemise. Je suis étonné quand Sarah me balance ses clés de voiture. Elle rit devant ma tête avant de s'engouffrer sur le siège passager.
- Quel honneur de conduire cette petite voiture, ris-je en m'installant derrière le volant.
- Tu as raison, tout ce qui me concerne est censé être un privilège.
Je roule des yeux alors qu'elle se marre. Ca fait du bien de la voir si enjouée malgré qu'elle stresse pour son truc de garde. D'ailleurs, elle a rendez-vous le lendemain chez son avocat mais je n'ai pas envie de lui miner le moral en parlant de ça. Le trajet est loin d'être silencieux. Sarah me donne les directions à prendre alors qu'elle chante à tue-tête les tubes qui passent à la radio. De temps en temps je la regarde et je souris comme un imbécile devant sa joie. Je suis assez étonné d'ailleurs qu'elle ne soit pas plus stressée que ça. Je m'attendais à la trouver anxieuse, nerveuse à l'idée de me présenter à son amie mais apparemment, il n'en est rien.
Quand je me gare devant l'immeuble qu'elle m'indique, le stress monte légèrement. Sarah prend ma main dans la sienne et dépose un baiser sur nos doigts enlacés.
- Ne sois pas nerveux, dit-elle doucement. Sophie est vraiment gentille.
- J'en suis sûr. Tu ne l'es pas un peu toi ?
- Non, dit-elle en secouant la tête. Tu vas voir elle a un humour direct mais je sais qu'elle ne nous juge pas. Elle a été la première à m'encourager pour que je me laisse aller avec toi.
- Okay, souris-je. J'ai bien fait de lui prendre des fleurs alors.
Sarah rit encore et m'attire vers elle. Nos nez se frôlent tendrement, ses yeux croisent les miens et je sens qu'à cet instant, elle est heureuse qu'on soit ensemble, ici. Elle presse sa bouche sur la mienne et je lui rends son baiser sans me faire prier. J'aime quand elle m'embrasse, je suis avide d'elle, de toutes ces sensations nouvelles qu'elle m'apporte.
******
- Hellooooo !
Le sourire avec lequel Sophie nous accueille est réconfortant dans le sens où je me dis « Ouai, elle est sympa ». Cette fille a l'air d'avoir un peps pour cinquante personnes, c'est complètement dingue.
- Je te rencontre enfin ! S'exclame-t'-elle en me faisant la bise.
- Et oui, dis-je.
Réplique pourrie, je sais mais je ne sais pas tellement ce que je peux répondre à cela. Je lui tends le bouquet de roses que j'ai acheté ce matin et elle parait sincèrement touchée par ce geste banal.
Nous entrons dans son appartement qui, comment dire ? Est très féminin avec ce rose partout et elle nous invite à nous installer dans le canapé.
- Alors, dit Sophie, est-ce que tu es fou de ma copine ?
Oh putain! Cette fille attaque direct! Sarah toussote et je ris quand je la surprends à faire les gros yeux à son amie. Je me penche, appuyant mes coudes sur mes cuisses et fixe la blonde dans ses grands yeux.
- Je l'aime. Je pense que ça répond à ta question.
Sophie ouvre la bouche, tourne son visage vers Sarah et lui file une tape sur la jambe.
- Bordel Sarah ! Ce mec t'aime ! Qu'attends-tu pour le lui dire ?
Je suis mal à l'aise pour elle, je sais qu'elle n'a pas envie qu'on la brusque dans ses sentiments et même si Sophie dit cela sur le ton de la plaisanterie, je reprends pour ma petite-amie.
- Elle n'a pas besoin de ...
- Je lui dirais quand j'en aurais envie, sourit Sarah.
Sophie secoue la tête en grimaçant et se lève.
- Mon gars, tu vas devoir assurer avec elle si tu espères un jour entendre ces mots dans sa bouche.
Je souris, posant ma main sur la jambe de Sarah alors que Sophie sort du salon. Ouai assurer, je le sais. Sarah se penche vers moi, m'embrasse délicatement sur la ligne de ma mâchoire avant de murmurer à mon oreille.
- Je suis désolée de ne pas savoir le dire devant les autres... Mais saches que... Nicolas, je t'aime.
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