12
Nicolas
Sept putains de jours ! Sept putains de longues journées sans nouvelles de Sarah.
Je lui ai envoyé chaque jour un petit texto mais elle les ignore. Pareil sur Facebook, je la vois connectée et dès qu'elle lit mon message, elle se déconnecte aussitôt. Comment dire à quel point je suis déçu, dégouté ? Je ne comprends pas cette fille. Elle ne cesse de me chercher pour me jeter directement une fois qu'elle a eu ce qu'elle voulait. En gros, je me la suis imaginée différentes des autres, plus respectueuse enfin... différentes et je me suis gouré.
J'ai les nerfs après elle, je n'arrive pas à la cerner mais est-ce que je peux vraiment lui demander de s'ouvrir à moi ? J'ai peur de le faire étant donné qu'elle veut qu'on se voie seulement pour le cul. Sauf que... Ce n'est pas suffisant pour moi. Je veux pouvoir m'endormir avec elle, la voir quand j'en ai envie, aller manger un morceau ensemble sans qu'elle soit honteuse de notre relation. Sauf que tout ceci n'est pas prêt d'arriver, je le sais.
Je sors de chez moi, referme la porte. Combien de fois n'ai-je pas eu envie d'aller sonner à la porte de chez ses vieux en demandant si Sarah était là mais je n'ose pas. Parce que d'un, je ne vois pas quelle excuse je pourrais utiliser et de deux, elle serait en rogne. Alors je fais comme le début de la semaine : je sers les dents et vais relever le courrier en ignorant cette foutue baraque dans laquelle elle vit. Je soupire longuement quand je vois l'enveloppe dans mes mains. C'est une lettre de ma mère, encore. Et je ne la lirais pas comme d'habitude. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle s'obstine à m'écrire alors qu'elle sait pertinemment que je les jette dès réception. Mon portable émet le bip annonçant l'arrivée d'un texto.
« Prêt pour la fête ? Apporte du whiskas mon pote, les chattes seront de sortie ! »
Je ris en lisant le message de Franck et me laisse tomber dans le canapé. Je pense à Sarah et sans savoir pourquoi, l'idée de sortir en boite ce soir me culpabilise un peu. Je lui envoie un message, espérant qu'elle me réponde cette fois. La barre indiquant qu'elle a lu mon message me nargue. J'attends quelques minutes, impatient. Pas de réponse. Putain elle me casse les couilles cette meuf !
« J'apporte les croquettes, sans soucis »
Elle ne me répond pas ? Tant pis pour elle. Elle n'a qu'à aller se faire foutre et comprendre que je ne suis pas son pantin. Bordel une semaine qu'elle m'ignore, sans que je sache quoique ce soit, sans que je sache si j'ai fait quelque chose qui l'ai froissée ou autre. Elle me gonfle ! Je me lève rageusement, balance mon portable sur la table basse et monte me préparer.
*****
La boite est pleine à craquer. Je repère rapidement mes potes autour d'une table dans le fond. Je me faufile entre les danseurs, salue certaines personnes que je connais avant de rejoindre mon groupe. Franck m'aperçoit directement et lève sa bouteille de bière dans ma direction.
- Et voici le coincé qui ne sort plus !
Le reste du groupe se marre alors que je m'installe. Franck est le mec le plus fou que je connaisse. Il profite de la vie à chaque instant, ne se contente pas seulement de la vivre en tant que spectateur.
- Excuse-moi de bosser mec, ris-je.
Je prends la bière que Dean me tend, en avale une délicieuse gorgée en fermant les yeux quelques secondes. Sandra se colle à mon flanc en souriant tandis que je passe mon bras sur ses fines épaules. Sandra est une de mes ex mais il nous arrive souvent de remettre le couvert en soirée. On a vite compris que seul le sexe entre nous marchait alors on en profite quand nous sommes dispo.
- J'ai fait une de ses bourdes au garage dans lequel j'ai postulé, rit Dean.
- Ca ne m'étonne pas de toi, lui dis-je en faisant un clin d'œil.
- Donc, reprend Dean, je vais postuler au garage Lafeye et là, sur qui je tombe à la réception ? Sur la petite grosse que j'ai envoyé chier la soirée d'avant.
- Elle n'était pas grosse, soupire Franck.
- Ouai, si tu l'dit, dit Dean en roulant des yeux. Evidemment la meuf me reconnait et elle en a joué. Et moi comme un con, je lui dis que je peux me rattraper en lui proposant un rencart.
- T'es pire qu'une pute, rigolé-je.
Dean me balance son briquet à la tronche et je l'esquive en me marrant.
- Et elle est où la bourde ? demande Franck.
- Ben elle a dit oui. Putain je vais devoir me la taper pendant quoi ? Deux heures ?
- Emmène-la au cinoche, dis-je en posant ma main sur la cuisse de Sandra. Au moins elle fermera sa gueule durant les deux heures.
- Sauf que, me coupe Sandra, le ciné est l'endroit parfait pour échanger de longs baisers.
Dean frémit en grimaçant. Nous éclatons de tous de rire. Sandra me tire doucement par la nuque, je tourne la tête pour joindre mes lèvres aux siennes. Et c'est là que je la voie. Sarah. Putain qu'est-ce qu'elle fout ici? Elle est assise seule à une table, un martini dans la main. Son regard est perdu dans le vide, sa bouche tirée vers le bas.
- Nico t'es avec moi ? insiste Sandra en tirant sur le col de ma chemise.
Je ne réponds pas, me lève sous son regard interrogateur. Il faut qu'on parle, qu'elle me dise pourquoi elle m'ignore. J'en ai marre de ce jeu, marre d'elle, de ne pas savoir ce que je suis censé faire. Sa copine blonde se déhanche avec un homme sur la piste, alors j'en profite pour prendre sa place. Au départ, Sarah ne fait même pas attention que je sois là. Elle est carrément perdue dans ses pensées. Je pose ma main sur sa nuque ce qui a le mérite de la réveiller. Elle sursaute en renversant la moitié de son verre sur mon froc.
- Bordel de merde ! Tu m'as foutu la frousse !
- Ah.
En voyant la tache humide sur mon pantalon, elle attrape le paquet de serviettes en papier sur la table et tamponne ma jambe sans oser croiser mon regard. Ses légères pressions sur le haut de mes cuisses me font bander alors je recule, écartant ses mains de mon entrejambe.
- Tu n'as rien à me dire ? craché-je.
Je ne peux m'empêcher de regarder sa mâchoire délicate révélée par ses cheveux attachés. Elle est sublime, comme d'habitude.
- Je suis désolée, souffle-t'-elle.
- Et c'est tout ?
Elle fronce ses fins sourcils en se mâchouillant la lèvre inférieure. Même si elle est incroyablement sexy à cet instant, je ne démords pas.
- Tu veux que je te dise Sarah ? J'attendais un minimum d'explication ce soir. Une semaine que tu me nies comme une merde mais très bien continues. Moi je vais baiser avec une meuf qui a un peu plus d'estime pour moi.
Elle ouvre la bouche, la referme tandis que je repars vers ma table. Je me laisse tomber de tout mon poids sur la banquette, tire Sandra sur mes genoux. Elle coopère vite puisqu'elle y grimpe à califourchon. Sa bouche dévore aussitôt la mienne et je geins dans sa bouche. Elle en profite pour y glisser sa langue au goût sucré de l'alcool. Sandra est tirée en arrière et je souris en coin quand Sarah la fait dégager d'un air mauvais.
- A quoi tu joues ? me demande-t-'elle en pointant son doigt sur mon torse.
Sa position penchée me permet de mater son décolleté. Je remonte mes yeux vers elle, mords ma lèvre entre mes dents. Son regard assassin me fait encore plus sourire.
- Tu es jalouse honey ?
- T'es trop con surtout. Ne m'approche plus.
Elle recule, et pars tandis que je ris doucement sous le regard ébahis de mes potes.
- Putain mec tu vas nous dire qui est cette fille ?
J'avale le reste de ma bière, pose abruptement la bouteille sur la table avant de la rejoindre par la sortie qu'elle a empruntée. Je descends les quelques marches, regarde autour de moi pour la trouver et la vois en train de rejoindre le parking d'un pas décidé. Je cours pour l'atteindre avant qu'elle ne me file entre les doigts. Une fois que je suis à sa hauteur, je lui attrape le bras pour qu'elle me fasse face.
- Lâche- moi ! crie-t-'elle en se dégageant de ma prise.
Putain elle m'énerve cette femme.
- Comment oses-tu me faire une crise de jalousie alors que ça fait une semaine que tu me nies ? crié-je à mon tour.
Elle continue d'avancer vers sa voiture. Ses talons claquent sur le bitume du parking relançant le mal de crâne que j'ai eu de la journée.
- J'ai une vie Nicolas !
- Ca ne t'empêche pas de lire mes messages et de les ignorer ! Alors quoi ? Tu m'utilises puis tu m'ignores ? Il était là ton plan ?
- Tais-toi, dit-elle sèchement en ouvrant sa portière.
Je referme celle-ci avant qu'elle ne grimpe dans sa bagnole. Elle soupire en enfonçant son pouce et son index dans ses yeux, les masse.
- J'ai besoin de savoir !
Je me rapproche d'elle, elle recule en même temps jusqu'à ce qu'elle se retrouve coincée entre son véhicule et moi. Ses yeux brillent de larmes. Ca me serre le cœur mais je ne la consolerais pas. Je veux savoir. Tout.
- Il n'y a rien que tu dois savoir, souffle-t'-elle.
- Je veux tout savoir Sarah.
Les larmes se sont mises à couler dorénavant et je ne résiste pas. Je les essuie de mes pouces alors qu'elle retient son souffle.
- Parle-moi... C'est de ma faute ?
Elle secoue la tête ce qui me rassure. Je n'ai rien fait de mal.
- Alors quoi ? Encore cette histoire d'âge ? Je t'ai dit qu'on pouvait garder ça secret. Quoique là avec ta crise de jalousie, souris-je, mes potes vont se douter de quelque chose.
Elle esquisse un léger sourire. Un petit qui ne dure que deux secondes mais je m'en fous. Ça me fait déjà du bien.
- C'est pas ça non plus, dit-elle en hoquetant. J'ai... Toute la semaine j'ai été fort prise. Tu comprends...
Elle joue avec un bouton de ma chemise et j'en frissonne. Putain elle ne m'a même pas encore touché que je bande déjà.
- Je suis une maman, reprend t'-elle, et Sébastien qui est le père de mon fils a saisi la justice pour avoir la garde de Timéo.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? murmuré-je.
- Parce que tu n'es pas censé me consoler dans cette histoire. Tu ne dois rester qu'un plan...
Je pose mes doigts sur sa bouche pulpeuse, fouille son regard.
- Tu m'as donc ignoré pour ça ? Parce que tu ne voulais pas me parler de tes soucis ? (Elle hoche la tête) T'es conne Sarah. Jamais je ne t'aurais jugée si tu me l'avais dit. Alors on fait quoi maintenant ?
- Je ne sais pas...
Je ne sais pas ? Elle se fout de ma gueule ou quoi ?
- Sérieusement ? m'énervé-je. Tu ne sais pas ? Tu te fous de moi ?
- Bien sûr que non je ne me moque pas de toi, dit-elle sur la défensive. Elle croise ses bras après avoir refermé son gilet sur sa poitrine.
- Moi je pense que si. T'as voulu te ...
Ses lèvres s'écrasent sur les miennes avec force dans un gémissement. De suite, ma langue part à la rencontre de la sienne. Elles s'enroulent, se taquinent. J'aspire ses lèvres entre les miennes, glisse mes mains sous sa robe et empoigne ses fesses en la soulevant du sol. Je la plaque contre sa bagnole, la dévore.
- J'ai très envie de toi, soupire-t'-elle entre deux baisers.
- Je vais te prendre ici si tu le dis encore.
Elle glousse contre ma bouche, dépose un baiser plus sage dessus.
- Ton père est là ?
- Non, il travaille de nuit.
- Emmène-moi dans ton lit alors.
Elle emmêle ses doigts dans mes cheveux, tire doucement dessus pour que je penche ma tête en arrière et lui offre mes lèvres. J'ai envie d'elle, ma queue me fait mal tant elle est tendue mais faut que je me protège aussi.
- Faut qu'on parle avant Sarah.
Ses yeux s'écarquillent, sa bouche se ferme doucement.
- Maintenant ?
- Maintenant, affirmé-je en la relâchant.
- Monte, me dit-elle avant de s'engouffrer dans sa voiture.
Je contourne le capot et m'installe à côté d'elle. Son parfum règne dans tout l'habitacle et j'en respire une bonne dose avant de me tourner vers elle.
- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
J'observe ses doigts jouer avec un fil imaginaire de son gilet.
- Je ne veux plus que tu m'ignores Sarah. Si tu as un souci, tu m'en parles mais ne me fais plus ça.
- Je suis désolée Nicolas, vraiment mais tu sais bien ce qu'est notre relation. Je ne peux pas débarquer chez toi et de te raconter ma vie « super passionnante ».
- Tu as déjà eu des plans cul avant moi ?
Elle rougit automatiquement ce qui me fait sourire. Bien sûr que non ou sinon elle n'agirait pas comme elle le fait.
- Non, avoue-t'-elle.
Je me penche par-dessus la console centrale, repousse une de ses mèches rebelles derrière son oreille.
- Il n'est inscrit nulle part que parler avec son sex-friend est interdit.
- On n'est même pas amis, pouffe-t'-elle.
Elle rit quand je fais semblant de recevoir une balle en plein cœur. Je rigole, profitant de ce moment de calme entre nous.
- Ça va devoir changer alors honey... Parce que je te veux. Pour moi seul.
- Tu ne peux pas dire ça Nic, dit-elle en posant sa main sur la mienne. Tu es jeune et tu as sûrement une fille quelque part qui est faite pour toi. De ton âge.
- Tu dis ça ? Sarah t'as pété un câble parce que ma langue était dans la bouche d'une autre que la tienne!
Elle soupire bruyamment en se prenant le visage entre les mains. Elle sait qu'elle n'aurait pas dû, qu'elle a fauté mais c'est trop tard maintenant.
- Avoue que tu me veux rien que pour toi honey, susurré-je.
Elle arrête de respirer, croise ses doigts entre eux avant de les décroiser et de se ronger les ongles.
- Oui, finit-elle par dire. Je voudrais que tu ne sois rien qu'avec moi.
Merci à lia_banana pour avoir trouvé des personnages correspondants à mon histoire💖💖💖
Et merci à toutes pour votre lecture 💖💖💖
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