Reiko se relève, en position assise.

Il est sur un matelas, son corps couvert de bandes blanches ne lui fait plus mal.

Son œil gauche, qui voit à nouveau, est caché par quelque chose de blanc qui l'empêche de voir correctement mais laisse passer de la lumière.

Il lève les yeux et découvre deux symboles anguleux.

Il remarque le chat blotti sur ses genoux.

Est-ce que Mr. Alexandre l'a vu ?

Est-ce qu'il va le punir ?

L'appartement est vide.

Il ne sent l'aura de personne à part la sienne et celle du chat.

Il se lève difficilement et marche jusqu'à la cuisine.

A sa grande surprise, on y a laissé de la nourriture, avec une présentation bien trop élaborée pour que ce soit juste quelqu'un qui ait eu la flemme de ranger.

« Quelqu'un doit venir ? »

Un papier est posé en pancarte à côté.

Il la regarde.

Comme d'habitude, il voit les caractères fondre dès qu'il pose ses dessus yeux.

Ils n'ont pas vraiment fondu. Mais à chaque fois qu'il pose ses yeux dessus, ils se dérobent. Lui seul est incapable de les voir.

Il pourrait lire, avec un sort spécial.

Mais il l'a oublié.

Il pourrait retourner chercher la formule dans sa bibliothèque.

Mais ça prendrait trop de temps, et puis lire n'a pas grande importance pour lui.

Mais...

Si Mr. Alexandre attend que quelqu'un passe, peut-être que rester ici est une mauvaise idée...

Il se dirige vers la porte. Mais il s'y cogne en essayant de la traverser.

Il est... enfermé ?

Il tente de passer par la fenêtre. Peut-être y-a-il juste un problème avec la porte.

Mais non, il n'a même pas besoin de tester, la présence d'une rune lui indique qu'on l'a bel et bien cloitré à l'appartement.

A cause du chat ?

Probable.

Il a peur de ce qu'il prendra quand Mr. Speiler rentrera.

Il retire ce qui cache son œil gauche. Un carré de tissus collant.

En combien de temps a-t-il guéri ?

Combien de temps est-il resté inconscient ?

Il devrait le demander à Mr. Alexandre.

Après s'être fait punir.

Alors il s'agenouille dans l'entrée pour l'attendre.

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Alexandre : Pardon ?

Ils sont au réfectoire, Jin est debout, enjouée (plus que d'habitude), s'appuyant sur la table.

Jin : OUIIIIII ! Ca va être génial, je te le promets !!! Tu vas voir, mon p'tit Speiler !

Alexandre : Je vous ai déjà dit que j'étais contre. Vous agissez de manière irréfléchie et égoïste. Vous avez pris des responsabilités et m'en avez donné alors que je n'en voulais pas et vous le saviez très bien. Pourquoi avez-vous fait ça ?

Tylon (finit son verre) : Ça, ça veut dire « j'ai pas le temps pour ces conneries », Ji-Jin.

Jin : Moh, ça va être marrant.

Alexandre (juste fatigué, se pince l'arrêt du nez) : Vous prenez les élections de représentant de première année pour un... jeu ?

Noah : Mais fous-lui un peu la paix, elle a fait ce qu'elle pensait de mieux.

Alexandre (sourire fatigué et agacé) : Je pourrais répliquer un milliard de choses à cette simple phrase. Mais aucune ne serait intéressante à dire. Je vais donc vous répondre simplement : vous n'êtes pas dans cette conversation et vous n'avez de toute évidence pas suivi ce qui s'est passé. Maintenant si vous pouviez me faire le plaisir de manger votre pain en silence, ça serait gentil.

Outrée, elle emporte son plateau et s'en va.

Jin : Noah, attends !

Elle la suit.

Comme souvent.

Il ne reste plus que Tylon, Gabriel et Alexandre à la table.

Tylon (se balance en arrière) : Pfff... Quand Jin m'a demandé si je voulais être ton suppléant, je savais pas que ça serait si... bordélique.

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La pièce est sombre, illuminée de rouge.

Des vapeurs noires flottent autour d'un cercle, rouge, brillant.

L'ampoule vacille, grésille, grille.

Une grande lumière rougeâtre s'échappe du cercle. Une créature en émerge.

Érénide : Pour quelle basse besogne as-tu invoqué un démon, pauvre stupide petit insecte ? Donne-moi ton nom que j'en fasse mon esclave.

???: Oh, no, no, no. Je crois qu'il y a malentendu, chère concitoyenne. Je suis moi aussi un adepte de la croix renversée. M'agresser pourrait te mettre Satan lui-même à dos.

L'interlocutrice du démon est une jeune femme aux cheveux corbeau, courts, et aux yeux d'un vert profond, perçant, presque malsain.

Elle est en bas résille, ce qui laisse apercevoir ses multiples tatouages, ou bien gores, ou bien à but magique.

???: Mais je vais te donner mon surnom que tu l'honores en en usant. Appelle-moi... Befana.

Érénide : Que me veux, tu, que je puisse partir rapidement ?

Befana : Je voudrais que tu observes quelqu'un pour moi.

Érénide : Pourquoi ? J'ai pas envie. Qu'est ce que tu comptes faire si je refuse ?

Befana : Dans un territoire proche du tien, j'ai remarqué une forte activité magique humaine, extérieure à celle de Circé. L'humain a fait usage de runes dans un périmètre d'environ soixante mètres carrés.

Érénide : Ah, ouais, ça... T'as rien d'autre à foutre de ta vie que d'attendre qu'il se passe un truc ?

Befana : Mais ça ne t'intéresse pas de connaître cette personne ? Je suis certaine que tu sais déjà qui c'est. Moi aussi, je l'ai vu. Je dormais, j'ai rêvé de lui. Tu l'as menacé et tu as essayé de le tuer.

Érénide (gênée) : Ouais. Ouais...

Befana (sourire confiant de toutes ses canines pointues) : J'ai envie de savoir qui il est. Et je sais que toi aussi. Alors ? Deal ?

Elle tend la main.

Érénide : C'est vrai... que... j'ai bien envie de savoir qui est ce garçon bizarre qui sent la magie a plein nez et qui m'a manqué de respect. Et puis de toute manière, je n'ai rien à perdre, c'est l'esprit qui a l'avantage dans un deal.

Elle serre celle de la Befana.

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18h00, fin des cours.

Jin : Hé, ça vous dit de se taper une nuit blanche à la salle d'arcade pour décompresser ce week-end ?

Tylon : Seulement si tu paies.

Noah : Espèce de rat plein aux as.

Tylon : Pardon ?!

Et ils recommencent à se disputer.

Alexandre : Sans façon.

Jin : T'inquiètes. Je savais que tu refuserais. Si tu changes d'avis, préviens-moi.

Non. Il doit s'occuper de Reiko.

Il doit se concentrer sur ça, uniquement sur ça.

Il doit oublier toute notion d'... amusement.

Il repense tristement

« Ce que j'ai fait pour lui hier... je l'ai surtout fait pour moi. Je l'ai surtout fait pour ne plus être seul. Je l'ai surtout fait égoïstement. »

Sur ce, il remballe ses affaires et sort de la salle, puis de l'établissement, à destination de son appartement.

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Fiche personnage de la Befana :