Livre septième, Chapitre vingt-neuvième

Cette soirée étoilée annonce la fin des vacances, les cours reprennent deux jours plus tard.

Alexandre se demande comment il va vivre la présence de Reiko partout où il ira, surtout durant sa période scolaire.

Ainsi, l'esprit le suit, le matin de la rentrée, jusqu'à son établissement, sous sa forme éthérée.

Il croise en route Jin, qui remarque immédiatement le garçon.

Jin (saute sur Alexandre) : Speiler !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Reiko (non entendu par Jin) : J'ai déjà vu cette fille vous parler. C'est une amie ?

« Cette journée commence déjà mal... »

Cette situation, bien qu'anodine, stresse énormément le garçon.

D'un côté, il y a le contact physique de Jin, son énergie communicative qu'il reçoit comme un stress et ses cris, qui attirent les regards et lui font mal aux oreilles.

De l'autre, il y a la question de Reiko, à laquelle il doit se retenir de répondre sous peine de passer pour un fou.

Enfin, il y a cette nuit horrible qu'il vient de passer, composée de trois heures de sommeil et de rêves de son frère dont les paroles profondément blessantes tournent encore dans la tête.

Il arque son dos et pose ses deux mains sur ses tempes, retenant un cri.

Jin (recule) : Oups... haha... désolée.

Alexandre s'écarte d'elle et jette un regard à Reiko, espérant qu'il comprenne que le dialogue est impossible maintenant.

Jin (pas démoralisée pour autant) : T'as passé de bonnes vacances ?

Alexandre : Cela ne vous regarde pas.

Jin : Okay désolée... Moi j'ai passé de super vacances ! Y'avait de paillettes et des licornes zombies et toute la nuit !!!

Alexandre : Hm...

Ils recommencent à marcher en direction de l'école supérieure d'arts.

Jin : T'as pas l'air en forme... Tu veux de la bouffe ?

Il accélère le pas.

Elle aussi.

Elle lui tend une barre de céréales.

Il détourne la tête.

Elle s'arrête, vaincue, désappointée.

Reiko : Pourquoi la rejetez-vous ?

Alexandre (s'arrête, chuchote, confus) : Je... je ne sais pas...

Reiko (hésitant, se sent sur terrain miné) : Vous lui en voulez car elle est source d'agitation ? Je le comprends. Mais elle n'a pas l'air de vouloir vous faire du mal... Je ne sais pas si c'est très juste de la laisser comme ça...

Alexandre (désolé, surtout envers Reiko) : Qu'est ce que tu penses que je devrais faire ?

Reiko : Hum... heu... vous excuser et lui donner une raison pour votre comportement distant... ?

Il suit les conseils de son ami, revenant vers sa camarade de classe.

Au moment où il marche vers elle, la jeune fille passe d'abord par un sentiment de peur, craignant qu'il lui fasse encore des reproches, avant de ressentir un profond soulagement en voyant le visage du jeune homme.

Alexandre (hésitant, mal à l'aise) : Je suis désolé... pour mon comportement... Je n'aurais pas du me montrer aussi froid, ni partir si brutalement.

Jin lui adresse un grand sourire énergique.

Jin : C'est rien, j'en ai vu d'autres. T'as de grosses cernes, par contre. Tu devrais dormir plus. A moins que tu sois insomniaque. Dans ce cas je m'excuse et j'irai t'acheter des somnifères. Mais si c'est à cause du boulot, décompresse un peu ou tu vas tomber de fatigue.

Ils reprennent le chemin en continuant ce long dialogue, qui, en usant d'un terme plus approprié, est plus un monologue qu'une conversation, sous le regard de l'esprit bleu.

À un moment, il s'arrête soudainement.

Reiko : Alexandre ?

Le garçon se retourne, lui faisant signe qu'il est prêt à écouter, sans attirer l'attention de Jin.

Reiko : Je... je n'imaginais pas que votre école était... hors d mon territoire...

« C'est un endroit magiquement dangereux. Je me suis fait accoster par cette sorcière habillée de noir dans cette zone, elle y est donc chez elle. Il va me laisser tout seul ? »

Reiko : C'est le territoire d'Érénide. Si j'y entre, je briserai notre pacte de respect des territoires et elle entrera probablement sur le mien, ce qui vous mettrait tout le temps en danger. Je ne préfère pas rentrer. Qu'en pensez-vous ?

Il hocha discrètement la tête, plus pâle qu'à son habitude, continuant son chemin vers le danger.

Reiko : Utilisez vos sorts pour vous protéger. Je sais que vous en connaissez beaucoup. Vous serez à armes égales face à n'importe quel être magique. Je garde un œil sur vous, j'interviendrai au détriment de mon pacte avec Érénide si besoin. Je ne vous abandonne pas.

------------------------

Rosa : Mais quelle bonne nouvelle ! Notre ami l'iceberg est de retour parmi nous !

Érénide : Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Befana. J'ai pas envie de ma mettre Rei à dos, encore.

Rosa : Ton ami te manque ? Je connais cette sensation. Mais venant d'un démon, c'est inattendu.

Érénide : NON !!! J'EN AI RIEN A FOUTRE DE LUI !!! C'est juste qu'il m'a salement démontée la dernière fois et j'ai pas envie de le chercher à nouveau.

Rosa(hausse les épaules) : Si tu le dis. Alors, laquelle de nous deux va rendre une petite visite à cet étrange humain ?

Érénide : Si je l'approche, l'aut' me butera. Si tu l'agresses, il te tuera. Va-y mais reste pacifique. C'est mon seul conseil.

Rosa : Hoho... je tiens à la vie, moi ! On peut pas envoyer quelqu'un d'autre ?

Érénide (menaçante) : Tu as peur, Sataniste ? Serais-tu une fausse fille du diable, une mauviette qui craint la moindre escapade ?

Le démon rappelle sa place à la sorcière, le démon n'est pas sous ordres, mais bien l'inverse, même si une sorte de climat de confiance s'était créée entre elles.

Rosa : Non !

Érénide (hurle, cornes lui poussent, devient plus grande, yeux s'illuminent) : ALORS VA !!!

Rosa (essaie de calmer le démon) : Ok, ok...

La Befana sort, en direction de l'école d'art, bien décidée à parler, cette fois-ci, à l'étrange jeune homme aux cheveux bleus qui ne se doute de rien.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top