Chapitre 51

Ce sont ses bras autour de moi qui m'empêchent de m'écraser à notre arrivée.
Dès qu'il me lâche, je chancelle et, voyant que je vais tomber, il me rattrape précipitamment.

- Doucement mon ange.

- C'était quoi ça ?!

- Ça c'était une sorte de téléportation, me répond-t-il le plus calmement du monde comme si il faisait ça tous les jours.

- De la téléportation ? Est-ce cela, ton don ?

J'attend qu'il me réponde mais sans que je comprenne pourquoi, il éclate de rire, me laissant planter comme une idiote à essayer de saisir.
J'attend qu'il se calme et quand il a l'air d'avoir plus ou moins reprit son sérieux je lui lance.

- Ça y est, tu es calmée ?

- Je croyais que tu avais compris après le temps mon ange.

- Compris quoi ? Pourquoi tu te tapes des barres tout seul comme un aliéné ?

- Compris que les "dons" sont réservés aux humains, me dit-il en replaçant une mèche derrière mon oreille.

- Je...je sais ça mais je pensais que...comment arrives-tu à te téléporter alors ?

- Disons que ce sont des bonus, des extras réservés aux descendants directs.

- Et tu sais faire d'autre trucs ?

Il se penche vers moi et me susurre contre l'oreille

- Des tas, mais ce ne serait pas drôle de tout te dévoiler maintenant... pas vrai mon ange ?

Oh mon dieu, est-ce qu'on parle toujours de ses pouvoirs ?
Je sens rougir la pointe de mes oreilles et il se penche un peu plus dans l'intention de m'embrasser quand une voix se fait entendre derrière nous, nous coupant dans notre élan et me faisant presque faire un bon au plafond.
Ash se remet immédiatement droit et enfile son masque froid et impassible avant de se tourner vers le gâcheur de bon moment et de lui demander d'une voix dure

- Que ce passe-t-il Abigor ?

Abigor ?

Je me décale légèrement de derrière Ash et effectivement, je reconnais bien la montagne de muscles à l'air grognon de la dernière fois.

- Maitre, il s'impatiente...

Je regarde Ash pour essayer de comprendre et je vois soudain son visage se crisper.
Craindrait-il quelque chose ?

- Nous arrivons, demande lui de patienter encore quelques minutes.

- Mais maitre il...

- Qu'il attende ! Hurle-t-il ce qui nous fait sursauter Abigor et moi.

- Bien, je m'en vais lui transmettre vos ordres maitre, dit-il en s'inclinant avant de partir, le pas rapide.

Une fois Abigor hors de vue, je me tourne vers Ash et lui demande

- Est-il si important pour que tu te mettes dans des états pareil ?

Le regard dans le vague il chuchote

- Tu n'imagines même pas à quel point...

**

- Écoute mon ange, j'ai demandé à ce qu'on t'apporte des vêtements pour le dîner, une domestiques va venir pour te préparer d'accord ?

- Je me dépêche et je redescend.

Il hoche la tête et me laisse devant le grand escalier.
Je monte quatre à quatre les marches et me précipite dans ma chambre ou c'est avec horreur que je découvre la domestique qui m'a été attribué.

- Mademoiselle, me dit la poufiasse en s'inclinant.

Je m'approche lentement, avec appréhension et referme la porte derrière moi.

- Louna, c'est cela ?

- Oui, me dit-elle avec un sourire hypocrite collé sur le visage, c'est le maitre qui vous l'a dit ?

Oui.

- Non, je crois l'avoir entendu de la bouche des gardes, vous savez comment sont les hommes, ils aiment bien se vanter de leurs conquêtes, le soir, au milieu de pintes de bières et de rires gras.

Je la voix serrer les dents et c'est à moi de jubiler.
Prend ça pouffiasse !

- Je n'ai pas beaucoup de temps malheureusement et je ne peux donc pas papoter plus longtemps avec vous, j'en suis navrée, lui dis-je en m'installant devant la coiffeuse pour me brosser les cheveux avant qu'elle ne se propose.

- Oh mais ce n'est rien, nous n'avons qu'à parler pendant que je vous coiffe.

- Excellente idée !

Par pitié, c'est la pire idée de la terre ! En plus de devoir supporter sa langue de vipère, je vais devoir endurer ses coups de brosse barbares.
Malheureusement, elle me rejoint devant la glace en me souriant puis se met derrière moi et commence à me démêler les cheveux ou plutôt comme je m'y attendais, à m'arracher le cuir chevelu.
Elle croise mon regard tordu dans une expression de douleur dans la glace et me lance innocemment

- Ce n'est pas croyable d'avoir des cheveux aussi emmêlés, on dirait du foin.

Je t'en foutrai du foin.
Elle recommence à me maltraiter le cuir chevelu dans un silence pesant avant de me faire un sourire penaud.

- Qu'avez-vous à me regarder de la sorte ? Lui demandai-je peut-être un peu trop agressivement.

- Je voudrais m'excuser.

- Vous excusez, pourquoi ?

- Je pense que nous ne sommes pas parties sur de bonnes bases. Mais comprenez-moi, je tiens beaucoup à Abalam.

Allons bon et maintenant, elle se permet de l'appeler par son prénom.
Mauvaises bases mon cul.

- En tout cas vous ne devez plus vous en faire, il n'y a plus rien entre nous. Du moins, je ne veux plus rien.  De son côté, ce n'est peut-être pas aussi sur...

Je me fige, je manque d'air et je commence à voir rouge.
Je me tourne vers elle et lui dit d'un ton glacial

- Vous mentez.

Elle me regarde compatissante et me fais un petit sourire.
Bordel, je vais te l'arracher ton putain de sourire !

- Je suis vraiment navrée ! Je ne savais pas que vous aviez un faible pour lui, mais ne vous inquiétez pas, je vous le laisse !

Je vais la tuer.

Je respire calmement et essaie de me calmer puis je chuchote entre mes dents serrées

- Dehors.

Elle relève le visage et me regarde, choquée.

- Pardon ? Mademoiselle je

- J'ai dit dehors ! MAINTENANT ! HORS DE MA VUE !

- Mais le maitre a dit...

- JE M'EN CONTRE FOU ! DEHORS AVANT QUE JE VOUS FASSE REGRETTER DE NE PAS M'AVOIR ÉCOUTÉ !!

Elle sursaute, m'observe comme si j'étais folle et sans rien ajouter, sort avec, toujours sa saleté de sourire satisfait sur les lèvres.
Je balance la brosse à travers la pièce qui va s'éclater contre la porte qu'elle vient tout juste de refermer et je l'entend pousser un cri de surprise de l'autre côté.
Je me suis fait avoir, si elle avait des doutes sur mes sentiments pour Ash, maintenant ils ont disparu.

- Merde !

Je me laisse retomber lourdement sur le siège et commence à réfléchir, je ne peux décemment pas ne pas y aller, se serait trop suspect et ça lui ferait trop plaisir à cette garce.

- Je vais y aller ! Ça ne devrait pas être si terrible !

En plus j'ai faim.

- Bonne décision !

Je me retourne brusquement et m'écrie

- Anny !

Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de la voir.

- Tu tombes bien, j'ai besoin de ton aide !

- Avec plaisir, d'abord la coiffure !

- Non, je voudrais y aller les cheveux détacher, depuis que je suis là, je les attache. Je veux les laisser libre cette fois.

-Comme tu voudras. Passons au maquillage.

- Non !

- Si ! Je te laisse le choix pour la coiffure alors tu mets du maquillage. Au moins un peu de poudre !

- Très peu.

Elle souffle et me regarde l'air désespéré mais finit tout de même par acquiescer.

- Très peu.

Je lui saute au coup et lui hurle dans l'oreille

- Merci Anny, tu es la meilleure !

- Dégage...de la !

On s'assoit sur le tapis face à face et elle commence son œuvre, je la laisse faire et éternue de temps en temps ce qui me vaut de nombreuses claques sur la tête.

- J'en ai marre, ralais-je quand des crampes se font ressentir au niveau de mes mollets.

- C'est presque fini, tiens toi tranquille !

-...

- Voilà ! Admire mon chef d'œuvre !

Je me relève difficilement, les jambes toutes anquillosé d'être restée aussi longtemps assise en tailleur sur le sol.
Je m'approche du miroir et commence à me détailler.

- Super ! Ça c'est mon Anny ! Lui dis-je en levant ma main pour qu'elle la frappe.

- Seigneur...

- Aller vieille mégère !

Elle s'exécute de mauvaise grâce et me frappe dans la main d'un air tout sauf ravi.

- Tu es désespérante.

Je prend une mine choquée en gloussant et bientôt elle me rejoint dans un grand rire.

**
- Bon, où est la robe ?

- L'instrument de torture ? Sur le lit.

On s'approche toutes deux et commençons à réfléchir à une manière de mettre cette chose.

- Bon...

- Bon...

- J'ai pas la moindre idée de comment on met ce truc...

- J'ai peur de ne pas pouvoir t'aider.

- Je...je vais aller chercher le corset, pendant ce temps tu trouves un moyen pour enfiler ce...machin. Ou au moins essaie de trouver les trous qui correspondent aux bras et à la tête.

- Pas le corset ! M'écriais-je horrifiée.

Sans m'écouter, elle part fouiller dans ma garde-robe.
Constatant que c'est peine perdue, je me tourne vers la "robe", si on peut vraiment appeler ça comme cela et la soulève pour la coller devant moi.

- Je pense avoir trouvé, dis-je après l'avoir tourné dans tout les sens.

- Génial, maintenant tourne-toi.

Je grimace à la vue du corset qu'elle tient entre ses mains. Ce truc est vraiment infâme, c'est tellement douloureux.
Même pour l'enlever, il est parfois si serré qu'il colle à la peau. Dans ces moments là, il faut aller chercher de l'huile parce si on force trop pour le retirer, ma peau part avec.

- Tourne-toi !

Commence alors le parcours du combattant, en tout, on aura eu des larmes ( pas les miennes, je tiens à le préciser), des cris, de la douleur (surtout de la douleur), des rires et de la joie (d'enfin être parvenue à mettre la robe).
En gros, on est complètement vidée quand on a enfin terminé.

- J'ai cru qu'on y arriverait jamais.

Je lui sourit gentillement et lui dit

- Merci Anny, sans toi je n'y serais jamais arrivé...

- Oui, c'est vrai. Je sais pas ce que t'as dit la pouffiasse mais la prochaine fois laisse couler, je recommencerai pas ça tout les soirs.

Je rigole et m'approche du miroir pour admirer le travail.

- C'est... je suis...

- Mieux qu'avant.

- Regarde moi, tu as vu ce que tu as réussit à me faire devenir...

- Oui, je suis assez fière. Au départ c'était pas gagné.

Je me retourne de nouveau vers le miroir et observe mon reflet avec joie.
Je porte une robe noir à  très fines bretelles en dentelles, j'ai un décolleté plongeant entouré toujours de dentelles, la robe descend jusqu'au sol et à l'arrière se trouve une petite traîne dans laquelle j'essaie de ne pas me prendre les pieds.
Elle moule ma taille et mes hanches, elle fait ressortir le blond si clair de mes cheveux, on dirait qu'elle a été faite pour moi.

- Viens...ici.

Je me tourne vers Anny et l'interroge du regard. Quelle horreur veut-elle encore me faire porter ?

- La touche finale.

Je m'approche et la regarde avec étonnement enlever mes lentilles.

- Que fais-tu ?

- Crois moi, là où tu vas, tu n'en as plus besoin.

Une fois les deux lentilles retirées, je m'approche du miroir.

- J'avais presque oubliée...

- Tu es très belle.

- Merci Anny.

Je suis enfin parée, je vais montrer à ces démons de pacotille qui je suis et ce dont je suis capable.
Préparez-vous, j'arrive.

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