Chapitre 48

Où suis-je ?

Cette petite pièce blanche ne me dit rien.

Que s'est-il passé ?

Je ne me rappelle rien.

Pdv Ash

- Assura, elle se réveille !

Notre guérisseur accourt au chevet de Soledad et attend qu'elle ai reprit complètement ses esprits pour se pencher vers elle.

- Soledad ?

-...

- Soledad ?

Un faible gémissement s'échappe de ses lèvres, c'est mieux que rien.
Elle ouvre difficilement les yeux et quand elle nous aperçoit, demande d'une voix enrouée

- Où...où suis-je ?

- Vous êtes à l'infirmerie, vous souvenez-vous de ce qui s'est passé ?

- Je...oui, je crois...

- De quoi vous souvenez-vous exactement ? Lui demande-t-il d'un ton doux qui ne lui ressemble pas.

- Je...j'étais avec Ash en route pour...l'assemblée et puis...

- Et puis ?

- Je ne me souviens...pas...

Elle fronce les sourcils et commence à s'agiter. Lorsqu'elle essaie de se redresse, elle pousse un petit cri de douleur et retombe aussitôt. À mon avis ses plaies n'ont pas totalement cicatrisées.

- Non, non ce n'est pas normal n'est-ce-pas ?! Pourquoi ne me rappelais-je rien ?! Et pourquoi mon dos me fait-il si mal ?

- Du calme mon enfant, du calme.

Elle tente à nouveau de se redresser mais Assura appuie doucement sur ses épaules pour l'obliger à se recoucher et reprend

- Vous avez vécu un énorme traumatisme, les souvenirs devraient revenir petit à petit, je ne me fais aucun soucis pour cela et vous ne devriez pas vous en faire non plus.

Elle n'est pas rassurée mais se détend tout de même un peu. Elle est en colère, je le sais à la manière qu'elle a de porter toute son attention sur le mur du fond.

- Assura, veuillez-nous laisser maintenant.

Il s'incline rapidement, lance un regard de pitié à Soledad qui, si elle l'avait remarqué l'aurait sûrement mise hors d'elle et s'en va.
Dès qu'il est sorti, je me tourne vers Soledad et lui demande

- Ne te souviens-tu donc de rien ?

- Mais allez-y ! Traitez-moi de menteuse tant que vous y êtes ! Comparé au"monstre" et au "jalouse" de la dernière fois, ce n'est pas grand chose, s'écrie-t-elle aussitôt en me lançant un regard haineux.

Bien sûr... c'est le dernier souvenir qui lui reste.
Mais ce n'est rien comparé à ce que j'ai fait par la suite.
Il ne faut pas qu' elle se souvienne, jamais.

- Qu'avez-vous donc à me regarder de la sorte ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils dans le but sans doute de marquer sa contrariété.

Je décide d'ignorer sa question et lui demande

- As-tu mal ?

- Oui, mon dos, je n'arrive plus à le bouger... Que s'est-il passé ?

- Tu as traversé une fenêtre.

Le mensonge est sorti tout seul. Je n'ai pas scillé. J'ai l'air parfaitement honnête.
Je ne le suis pas.

- Quoi...

- Tu as trébuché et tu es tombé en arrière, sur la fenêtre qui s'est brisée.

Elle est blanche. Plus blanche qu'un cadavre.
Je suis écœurant. Je n'en ai rien à foutre, ce qui est est encore plus écœurant.

- Comment est-ce arrivé ? Chuchote-t-elle les yeux écarquillés et remplis de larmes, pourquoi ne suis-je pas morte ?

- Je ne sais pas comment c'est arrivé, je n'étais pas là. Cela s'est passé un peu après notre arrivée à l'assemblée, tu es tombé du dernier étage.

Je suis ignoble.
Mais comme à chaque fois, les remords qui devraient me ronger sont absents.

- Dans ta chute, tu t'es cogner la tête. Ça explique sans doute le fait que tu ne te souviennes de rien.

Elle me regarde, semblant réfléchir. 

- D...depuis combien de temps suis-je là ?

- Quatre jours.

- Quatre jours...j'ai survécu...

Je hoche la tête.
Un long moment passe sans que personne ne parle.

- Pourrais-je me lever ?

- Hein ?

- Pourrais-je me lever ? Répète-t-elle un peu plus fort en croisant enfin mon regard.

- Non, ce n'est une bonne idée.

- En fat, je me fiche bien que ce soit une bonne idée ou non, je me lève si je veux.

Mon dieu, c'est que son côté garce m'aurait presque manqué.

- Et comment comptes-tu t'y prendre ? Dis-je en ricanant malgré moi.

- Comme ça.

Et joignant le geste à la parole, elle se lève, poussant sur ses bras pour s'aider. Elle grimace d'inconfort mais en moins de temps qu'il ne fait pour le dire, elle est debout.

- Tes plaies ne sont pas encore complètement fermées. C'est une mauvaise idée, dis-je très calmement sans rien laisser paraître de mon inquiétude.

Elle m'observe sans rien dire. Puis sans prévenir, elle sort de la pièce en boitillant, j'entends depuis l'extérieur Assura la prier de revenir mais n'en aillant rien à faire, elle sort de l'infirmerie.
Deux secondes plus tard, je vois Assura accourir vers moi la mine paniquée.

- Maitre, el...

- Je sais, dis-je simplement en me relevant

- Mais...

- Ne t'en fais pas Assura, ça va aller, je veillerai sur elle.

Il semble s'en accommoder car il hoche la tête et sort sans rien ajouter.

J'ai fait le serment il y a déjà très longtemps que t'en que je vivrai, je la protégerai.
Et je compte vivre encore très longtemps.

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