Chapitre 21
-tu...tu viens de dire que j'étais un démon ?
-oui merci, je sais très bien ce que je dis...on est pas tous dingue hein !
J'ai juste envie de lui faire bouffer son joli sourire de peste, mais j'ai trop besoin de réponses à toutes ces questions qui se bousculent dans ma tête. Et puis cette fille me fait penser à Nelly...
Nelly...comment elle va ? Et maman... Elle doit être morte d'inquiétude ...
-hé oh ! Démonette ! T'es de nouveau perdue dans tes pensées pas très saines !
-hein ?!
-qu'est-ce que je disais...
Merde avec tous ça j'oubliais presque la bombe qu'elle vient de lancer !
-tu as dis que j'étais un démon. Mais ils existent plus. C'est impossible...
-encore une fois, je sais ce que je dis, merci démonette !
-je
-écoute, j'adore parler avec toi et c'est vraiment chouette de voir une nouvelle tête mais je dois vraiment y aller. Si on le trouve ici, on va me priver de dîner et j'aime trop le poulet rôti du vendredi.
-non mais att
Mais cette petite peste est déjà partie, refermant la porte à clé derrière elle...
M'enfermant de nouveau dans cette pièce...seule avec mes questions.
Ellipse de 2h
-debout !
-que...Qu'est-ce qui ce passe ?
Je me relève d'un coup et me retrouve nez à nez avec un colosse de plus de deux mètres. Il ressemble plus à un taureau mutant qu'à un homme, il me fait penser à un personnage dans une des histoires que me lisait ma mère quand j'étais petite...
-t'as cru que t'avais la journée ?! Habille-toi !
-...
-maintenant !
Je sors du lit et me glace quand je remarque que plus aucune douleur ne me fait souffrir. J'avais un trou dans le ventre, il y a deux heures. Ça faisait mal. Très mal.
-sortez ! Je ne m'habillerai pas devant vous ! M'exclamais-je pour me débarrasser de lui.
-je t'attend dehors, tu te grouilles et tu me la fait pas à l'envers !
-sinon quoi ?
-sinon ce que t'as vécu jusqu'à maintenant te paraitra être le paradis par rapport à ce que je te ferai vivre...t'as compris ?!
-ou...oui.
-maintenant bouge-toi !
Il sort et aussitôt je soulève ma chemise de nuit pour observer la blessure.
Je voudrais hurler, crier mon incompréhension mais à la seule chose que j'arrive à sortir est un petit hoquet de surprise.
Je suis terrifiée, littéralement par ce que ces monstres m'ont fait.
J'avais un trou. Un trou transperçant mon ventre. Et il n'y a plus rien. Ni trou ni même cicatrice...
Je me frotte les yeux et me pince plusieurs fois pour m'assurer que je ne rêve pas.
Je deviens folle.
Il faut se rendre à l'évidence. Je n'ai jamais été blessée au ventre.
J'ai rêvé.
Mais la douleur était réelle...
Encore sous le choc de ce rêve trop réel, je m'approche de l'armoire en rabaissant ma blouse et tente de me concentrer sur ma tenue au lieu de ce rêve étrange.
L'armoire est immense. Je trouve à l'intérieur toute sortes de vêtements , ça va de la robe de princesse aux tenues d'équitation...
Je pioche une fine robe d'été en dentelle. J'ai conscience que ce n'est pas vraiment approprié mais c'est la seule tenue que je sais porter sans corset et donc mettre seule. J'attrape une paire de bottines en cuir qui comme la robe sont parfaitement à ma taille et j'attache vite fait mes cheveux en queue de cheval. Je me dépêche d'aller retrouver l'autre mastodonte planté devant la porte avant qu'il ne revienne. Cet homme est vraiment effrayant.
-c'est bon t'as fini ?
-vous m'emmenez où ?
-tu verras bien...
-comment je suis arrivée ici ?! Et vous êtes qui ?
Il souffle puis m'attrape le cou avec une vivacité étonnante. Je voudrais hurler mais il sert trop fort. Il me soulève du sol me plaque contre le mur et colle son visage face à moi.
-écoute moi bien fillette, tes putains de questions tu les poseras après ! Maintenant tu te tais sinon j'envoie ta tête s'encastrée dans le mur ! Clair ?!
C'est fou ce qu'il me fait penser à ce personnage, mais j'arrive vraiment plus à me rappeler de son nom...
On arrive devant une double porte gigantesque et il s'arrête brusquement, je lui fonce dedans n'arrivant pas à m'arrêter à tant.
Mais je crois qu'il s'en est même pas rendu compte...
-On est arrivé. Tu rentres et tu marches toujours tout droit. Tu parles à personne, tu regardes personne et t'ouvres aucune des portes à part celle du fond. T'as compri ?!
-mais je...
-allez rentre et ferme ta maudite bouche !
Il ouvre la double porte me pousse à l'intérieur puis la referme me laissant seule dans un couloir. Un très long couloir plongé dans l'obscurité.
dans quel merdier je me suis encore fourrée ...
Je m'avance doucement essayant de voir malgré l'épaisse couche d'obscurité.
C'est un long couloir très étroit. De chaque côtés il y a des portes... Des portes qu'il m'est interdit d'ouvrir...
Ma vue s'adapte peu à peu, ce qui me permet d'aller plus vite.
Je n'ai aucune envie de traîner ici.
Je marche toujours quand soudain, je passe devant une porte d'où s'échappe un cri. Un cri à vous glacé le sang, un cri de petite fille...
Je ne réfléchis même pas au fait que je ne peux pas ouvrir cette porte. Je tourne la poignée quand le cri reprend de plus belle. Bien plus fort. J'entre discrètement. Je n'ai aucune idée de ce que je vais trouver. Ni même de ce que je vais faire. C'est une mauvaise idée...
La pièce n'est pas très grande. D'épais rideaux rouges sont tirés et empêche la lumière de passer mais des bougies sont plantées un peu partout et baignent la pièce d'une lueur douce et pourtant menaçante si j'en crois les cris.
Je repère immédiatement une longue table où trônent des plats de nourriture à ne plus savoir qu'en faire. Rien ne semble avoir été entamé et mon estomac gronde. Me rappelant que je n'ai plus rien avale depuis un bon bout de temps.
-par pitié père arrêtez !!! Je...je vous en supplie, je le referai plus !
Les cris de la fillette me paralysent. C'est son père qui lui fait ça ?
-je voudrais te croire Naëlle...mais c'est la quatrième fois.
Naëlle ?! La petite peste de tout à l'heure ?
Je me rapproche des bruits et m'arrête sans faire de bruit quand je me retrouve devant la scène. C'est bien Naëlle. Elle est cachée par un homme de dos. Un homme énorme, mais pas comme le mastodonte de tout à l'heure ! Non, ce monstre est un vrai tas de graisse. J'ignore comment il peut encore tenir debout et même arriver à frapper sa fille....
-père je...je suis vraiment désolée !!!
-tu voles Naëlle. Comme ce déchet d'humaine qui t'a servi de mère. Et tu voles ma nourriture !
-...
-Tu es une voleuse doublée d'une goinfre. Tu ne me sers à rien ! Au moins tes frère et sœurs eux savent incités les humains aux pêchés que procure la nourriture.
-père ! Je vous en supplie, j'avais tellement faim...
-non tu n'avais pas faim...tu n'as jamais faim. Tu es juste gourmande...ça ne me poserait aucun problème mais malheureusement tu l'es plus que ce qui est raisonnable et tu me fais honte devant les autres !
Après avoir fini son horrible tirade, il lève haut le bras pour la frapper. La petite hurle de peur. Je voudrais partir... je pourrais sans doute y arriver sans qu'ils ne me voient mais je ne peux pas la laisser...
Avant d'avoir réfléchi aux conséquences qu'auront mes actes, je bondis en avant et attrape le bras de l'homme pour retenir son coup mais il se retourne et m'envoie la giflé réservée à Nana.
Je chancelle en arrière. Le coup était violent et ma vue se trouble. L'homme paraît surpris mais très vite, il reprend contenance et sa main s'abat cette fois sur Nana.
Elle hurle de douleur cette fois mais n'a pas bougé. Elle est repliée en chien de fusil et sanglote.
En hurlant je me jette à nouveau sur lui et sous mon assaut, il chancelle. D'un vif mouvement, il se retourne et m'attrape le poignet pour me tirer contre son gros ventre. Dans le même temps, je sens son poing entrer en collision avec mon ventre et je me plie en deux de douleur.
Je ne tiens plus très bien debout et je sens le sang couler le long de ma joue. Il resserre sa prise sur mon poignet et m'envoies valser contre la table contenant toute la nourriture.
Ma tête cogne le coin et je vois des étoiles. Je suis à terre, je n'arrive plus à me relever. Ce machin est pas humain.
Je lève les yeux juste à temps pour voir son pied me frapper en plein dans les côtes. Sous la violence du choc, j'expulse tout l'air de mes poumons et tousse en crachant un peu de sang. J'ai mal et personne ne semble entendre les cris de Nana.
Il continue encore et encore. Mon corps n'est plus qu'un gros t'as douloureux. Je voudrais pouvoir m'évanouir pour que la douleur cesse mais malheureusement, je suis bien trop consciente.
Oh moins, concentre qu'il est sur moi, il a oublié Nana.
Je relève la tête et croise ses petits yeux trop enfoncés dans leurs orbites. Son visage est immonde. A cause de l'effort, il est rouge et gonflé. On dirait presque qu'il va exploser.
Il me fait peur.
Ses yeux sont rouges.
Comme ceux d'Ash.
-a...rrê...tez, murmurais-je.
Mais il continue.
Je sens que ça arrive, je vais enfin perdre connaissance. Ça va s'arrêter.
Quand je crois que mon cauchemar est fini, je crois voir la porte s'ouvrir à la volée et j'entend une voix pas si inconnue que ça.
-C'EST QUOI CE BORDEL ?!
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