Chapitre 10

-Par...pardon pour mon retard.

Le professeur de je sais plus trop quoi tourne la tête vers moi et me regarde comme si j'étais la chose la plus désolante au monde, il a pas l'air d'apprécier d'avoir été interrompu en plein discours.

Derrière lui, j'entends les chuchotements et les moqueries des candidates et de leurs frères et sœurs. Je relève la tête et croise le regard navré de Nelly me rappelant que même si j'en ai très envie, je ne dois rien faire.

-Mademoiselle O' Hare, votre capacité à faire remarquer est d'un pathétique... Allez vous asseoir à côté de mademoiselle Moore. Peut être parviendra-t-elle à diminuer de moitié votre stupidité ...

Miss glaçons ? Pas question !

- je préférerais me mettre à côté de ma soeur si vous voulez bien...

-Je ne crois pas vous avoir laissé le choix, c'est à côté de mademoiselle Moore ou c'est dehors, vous devriez être reconnaissante que l'on vous laisse suivre des cours alors que vous n'avez aucun don...

Il continue sa tirade mais je ne l'écoute plus. Je ne devrais rien en avoir à faire après autant de temps. Ce sadique semble se réjouir de mon malaise et me désigne de la tête le banc de la pétasse des glaces. Si ça ne tenait qu'à moi je me serais déjà casser de son cours pourri, seulement j'ai promis à ma mère de faire des efforts. Je m'avance donc vers le bureau et manque de m'étaler...
J'y crois pas cette garce vient de me faire un croche pied !

-BORDEL MAIS C'EST QUOI TON PROBLÈME !!! Hurlais-je hors de moi.

-Mademoiselle O' Hare ! Dehors ! Hurle à son tour le prof.

Je me tourne vers lui la bouche grande ouverte et l'épaule douloureuse. Ce connard à très bien vu ce qu'il s'est passé ! En lui lançant un regard mauvais qui le fait déglutir, je sors de la salle la tête haute.
Dès que la porte est refermée je m'effondre... Merde pourquoi ça fait toujours ça !

Je suis en train de chialer depuis cinq bonnes minutes quand je relève la tête et vois une femme qui m'observe, je ne l'avais encore jamais vue avant mais elle porte l'uniforme des domestiques donc elle doit faire partie du palais.

-Qui êtes-vous ?

-ce ne sera pas toujours ainsi, ils arrivent... Me dit-elle, puis elle fait volte face et s'en va.

-quoi ? Qui arrive ? Je me relève d'un bon et lui cours après. Seulement, maladroite comme je suis, je me prends un mur en courant et tombe à la renverse, perdant de vue la femme et avec elle les réponses à mes questions...

Merde ça fait mal, j'ai la tête qui tourne et j'aurai sûrement un beau bleu demain.
Soudain on me tend une main et je me rend compte que le mur que j'ai percuté n'est autre que le torse du prince.

Nell avait raison, mon dieu qu'il est musclé !

-tu comptes rester la toute la journée ?

-je...je n'avais pas besoin de vous...

-on s'est levé du pied gauche mademoiselle O'Hare ?

-comment vous connaissez mon nom ?

-j'ai rencontré ta sœur ce matin. De toutes les candidates, c'est son comportement qui se rapproche le plus du tien. Même si à mon humble avis, elle ne t'arrive pas à la cheville niveau ronchonnerie, rajoute-t-il en chuchotant.

Faussement vexée, je frappe le dos de sa main et me relève seule en lui lançant un sourire fier de moi.

-tu n'es pas en cours ?

-ce conna...le prof m'a mise dehors...

-qu'est-ce que je disais, une vraie teigne !

-c'est à cause de cette reine des glaces de mes deux ! M'énervais-je.

-reine des glaces de mes deux ? Mon dieu, quel vocabulaire.

-vous m'avez comprise ! Celle qui contrôle la glace ! C'est une vraie gar...pas gentille fille !

-elle ne m'a pas parue si désagréable ce matin à moi.

-vous vous souvenez de ce que je vous ai dit hier soir ? Elles n'ont pas le droit à l'erreur. Et puis vous les hommes vous êtes tous pareils, fasse a un joli minois vous devenez complètement stupides !

-vous me vexez !

-avouez juste que vous ne l'avez pas vraiment écouté. Vous l'avez plutôt reluqué.

-je...

Son visage rougi et ça se voit que mes propos le choc. Sans doute n'a-t-il pas l'habitude de parler aussi franchement.

-chez nous on dit toujours ce qu'on pense. Si vous n'avez pas reluqué ma sœur et que vous l'avez écouté, vous vous en êtes rendu compte.

-nous avons peu parlés. Il y avait 24 autres filles que je devais rencontrées. Du peu que j'en ai vu, elle m'a l'air fort sympathique.

-Nelly est bien plus que fort sympathique ! Elle est drôle, bien que souvent ses blagues sont plus que douteuses. Elle est honnête et dit toujours ce qu'elle pense, c'est la joie de vivre et la douceur personnifiée. Elle adore l'escrime mais déteste marcher. Je suis toujours obligée de la traîner cette limace ! Et si vous commencez à lui parler de littérature française, vous ne parviendrez plus à l'arrêter.

-c'est bon à savoir, dit-il en souriant.

-...

-qui-a-t-il ? Pourquoi me regardez-vous comme cela ?

-j'ai compris ce qui cloche chez vous. En fait vous ne voyez pas ces 25 filles comme des personnes à part entière avec des sentiments, des goûts et des idées. Vous les considérez comme des pantins que vous pourrez modeler comme bon vous semble pour en faire des reines...

-bien sûr que non...

-alors pourquoi ne pas plus vous intéressez à elles ?

-je ne veux pas qu'elles s'attachent à moi ni même que moi je m'attache à elles ! Au final il ne restera qu'une seule fille ! Je ne veux pas que cela fasse plus mal que nécessaire...

J'observe ce prince a l'air d'habitude si sur de lui mais qui en cet instant a l'air si triste et petit devant moi et je rends conscience que nous sommes tous pareils puisque nous sommes tous capables d'avoir mal. Peu importe qu'on soit roi, prince ou sans don, au final on est tous humains, on est tous faibles face à nos émotions.

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