Dans cet espace intacte qu'aucun mot ne caresse ni ne frappe 4/4
Yunho émergea difficilement, avec un mal de tête atroce.
Grognant, il tâta autour de lui, les paupières toujours closes, se demandant où il avait dormi.
Ou plutôt, où est-ce qu'il s'était évanoui.
Son estomac faisait des loopings douloureux et il avait l'impression d'être sur un radeau en pleine tempête, tant le sol dur et froid sous lui, semblait tanguer.
À quel point avait-il bu ?
Ouvrant difficilement les yeux, il reconnut son lustre et en déduit, qu'au moins, il était chez lui.
Il faisait sombre et il se sentit soulagé de ne pas avoir à supporter une lumière vive en plus de son mal de crâne atroce.
Qu'avait-il fait hier ? Comment en était-il arrivé là ?
Doucement, les sourcils froncés et l'air concentré, il tenta de retrouver quelques souvenirs, avant qu'un, en particulier, ne le percute violemment.
- Jae !
Il se redressa en position assise, le mouvement brusque peu apprécié par son corps, notamment son estomac.
Sentant ce dernier se contracter brutalement, il gémit, ses doigts crispés sur les pans de son peignoir bleu nuit.
Inspirant et expirant profondément pendant un moment pour calmer ses nausées et ses crampes, il finit par abandonner.
Soupirant bruyamment, il s'ébouriffa les cheveux, avant de laisser sa main glisser vers son visage.
Maintenant, il se souvenait beaucoup trop clairement de ce qu'il avait fait.
Cela faisait presque deux mois que Jaejoong ne donnait plus de nouvelles.
Presque deux mois qu'il s'était réveillé seul dans cette chambre d'hôtel, qui n'était même pas la sienne.
Son amant avait disparu sans laisser le moindre mot et n'avait plus répondu à ses messages ou ses à appels.
Il l'avait harcelé sans relâche, fait de même avec le reste du groupe, leurs staffs et leurs amis communs.
Même ceux qui ne savaient pas qu'ils avaient repris contact et donc, qui ne leur avaient pas encore servis de messager ou de couvertures.
À l'heure qu'il est, le « milieu » entier, devait savoir que le YunJae s'était retrouvé.
Même si ce n'était pas vraiment le cas.
« Pas encore » ne put-il s'empêcher de rectifier, incapable d'accepter que les choses finissent ainsi.
Incapable d'accepter qu'elles se finissent tout court.
Deux mois, c'était beaucoup trop.
C'était bien plus qu'il ne pouvait en supporter, maintenant qu'il avait, à nouveau, pu goûter à la chaleur de son amant.
Il se fichait de se brûler les ailes.
Il voulait simplement être consumé par le feu que Jaejoong avait fait naître en lui, le nourrissant de ses soupirs les plus lascifs et des plus innocents de ses sourires.
Mais même en oubliant toute retenu, débarquant chez lui en pleine nuit, il n'avait pas pu le voir et son manager avait dû appeler Changmin, pour réussir à le faire bouger.
Il y avait eu des rumeurs, l'agence avait, comme toujours, bien fait le ménage et au final, on avait accusé les mensonges des fans de YunJae.
Mais Jaejoong savait forcément qu'il était venu jusqu'à lui.
Il savait qu'il n'était plus capable de rien, d'une humeur atroce et qu'il s'était pris la tête avec absolument tout le monde, allant jusqu'à accuser Yoochun de vouloir le garder pour lui.
Il savait qu'il était excessif, impulsif, plus doué pour exprimer ses désirs que ses sentiments et que son corps, qui ne réagissait qu'à sa présence, était poussé par son cœur, son âme et ses tripes.
Son être entier, toujours, uniquement, guidé par ce qu'il ressentait pour lui.
Ses sentiments si puissants, dévastateurs et indélébiles, qu'il avait, durant tous ces mois de souffrances, préféré appeler ça de la haine.
Jaejoong le connaissait mieux que personne, mieux qu'il ne se connaissait lui-même.
Alors pourquoi l'ignorait-il ?
Pourquoi l'avait-il abandonné après cette nuit en Italie ?
Pourquoi ne mettait-il pas fin à leur jeu cruel ?
Ou peut-être que, justement, c'était sa façon d'en finir.
Peut-être qu'il avait décidé de ne plus s'accrocher.
De passer à autre chose.
À quelqu'un d'autre.
Toutes ces pensées, cette terreur, cette douleur et cette rage, l'avaient poussé à boire, encore et encore et encore, pour finir par prendre son téléphone et laisser un énième message à Jaejoong.
Il lui avait hurlé toute sa haine, tout ce qu'il détestait chez lui, à quel point il regrettait de l'avoir rencontré, à quel point sa vie aurait été meilleure si leurs chemins ne s'étaient jamais croisés.
Il avait crié et crié plus fort, plus cruellement, plus désespérément, jusqu'au trou noir.
Il avait vidé son sac et maintenant, il avait envie de mourir.
Littéralement.
Là, tout de suite, immédiatement.
Qu'est ce-qui lui restait ?
Sa carrière ?
Un ricanement lui échappa, alors qu'il longeait les murs.
Il n'avait même plus envie de chanter et son agence lui donnait envie de vomir.
Le groupe et son héritage ?
Ils seraient de toute façon tous oubliés, remplacés par des jeunes à la mode.
Arrivé devant sa chambre, il cligna des yeux, grognant lorsqu'il poussa la porte, les volets grands ouverts, permettant au soleil d'illuminer entièrement la pièce.
Une main sur le visage, appuyé dans l'encadrement, incapable de tenir debout seul, il se sentit soudain épuisé.
Son corps semblait peser une tonne, alors qu'au contraire, son esprit était étrangement léger, vidé de toute autre pensée, qu'un besoin urgent de repos.
De repos sans fin.
Plus de souffrance, de stress, de déception, de responsabilité et de mensonge.
Plus d'image à préserver et de sacrifice à faire.
Plus d'existence sans Jaejoong.
Oui, il voulait juste ne plus rien ressentir pendant un moment et pouvoir enfin dormir, sans qu'aucun cauchemar ne vienne tout détruire.
Souriant, le regard fixé sur sa baie vitrée, où les rayons du soleil, semblaient frapper encore plus fort, il avança, titubant sur sa moquette.
Une expression quasi-mystique sur le visage et le bras tendu vers l'avant, comme s'il tentait de rejoindre quelque chose ou quelqu'un, il continua d'avancer vers son balcon.
Son esprit était de plus en plus embrumé, comme entouré de coton. Le sentiment que, bientôt, il pourrait enfin accéder au repos, lui apportait une forme d'apaisement étrange.
Il n'avait plus conscience de rien, uniquement de ce soleil éclatant, qui semblait être la solution à tous ses problèmes.
Posant une main sur la vitre chaude, il utilisa l'autre pour ouvrir la baie vitrée, déverrouillant le loquet, avant de soudain sursauter.
La mélodie de son téléphone résonna, l'appareil vibrant contre son corps et il recula de quelques pas, son expression béate, remplacée par de la panique pure.
Comme si le charme qui l'avait guidé était rompu, qu'il prenait enfin conscience de la situation.
Il s'éloigna encore, sans pourtant quitter du regard la vitre, sa main déjà dans la poche de son peignoir, pour saisir son portable.
Fébrile, le cœur battant, il décrocha sans regarder, sachant pertinemment qui était à l'autre bout.
« Doushite* », à qui d'autre aurait-il pu attribuer cette sonnerie ?
- Est-ce que ça va ? Lui demanda Jaejoong.
Et Yunho voulut rire, parce que c'était ridicule.
Parce que toute cette histoire n'avait pas de sens et que son amant, ne pouvait pas s'inquiéter ainsi, après l'avoir abandonné.
Après les horreurs qu'il lui avait laissées sur sa messagerie la veille.
Il voulut rire, mais ce fut un sanglot qui lui échappa.
- Non. Avoua-t-il en s'asseyant sur le rebord de son lit. Ça ne va pas du tout.
"And when you feel like letting go, that's when you hold on. When you feel like letting go, that's when you hold on to me"
Et à peine sa phrase finie, il craqua, ne cherchant même pas à contenir son chagrin ou à retenir ses larmes.
Jaejoong était toujours le seul devant qui il se laissait aller, le seul à qui il montrait ses faiblesses, ses craintes et sa partie sombre.
Il était le seul à connaître ses insécurités, son manque de confiance en lui, son impression de ne jamais être à la hauteur et sa crainte de décevoir son père.
Le seul qui comprenait à quel point il était difficile de jouer un rôle tous les jours de sa vie et de sacrifier son bonheur et sa santé pour n'essuyer, au final, que des reproches.
Personne d'autre que lui avait conscience de sa fragilité et de sa réelle personnalité.
Jaejoong était le seul à le connaître.
Le seul à savoir qui se cachait derrière le leader fort, cool, viril et sans faille.
Alors, exactement comme avant, il se laissa aller, s'allongeant sur son lit en pleurant, sachant que même s'il ne disait pas un mot, même si c'était par téléphone, son amant était là.
Il pleura longtemps, recroquevillé sur lui-même, les mains crispées sur son drap et le portable près de son visage.
Il pleura jusqu'à ce que l'épuisement l'emporte, ses yeux gonflés et rouges se fermant tout seuls.
- Je te hais plus que tout... Sanglota-t-il, saisissant son téléphone, les paupières déjà closes.
- Moi aussi ... Souffla Jaejoong à l'autre bout du fil.
Il faisait nuit, la pluie tombait abondamment et Yunho ouvrit grand sa baie vitrée, respirant profondément.
L'envie de sauter avait entièrement disparu, le moment où il avait failli céder, scellé par son inconscient.
Il était réveillé depuis une vingtaine de minutes, mais venait de quitter son lit.
À peine les yeux ouverts, il n'avait pas pu s'empêcher de regarder son téléphone, se demandant si Jaejoong était encore là.
Il savait que c'était ridicule, mais il n'avait pas pu s'empêcher d'espérer et d'être déçu, en constatant qu'il avait raccroché.
Combien de temps leur faudrait-il encore pour se retrouver ?
Des mois, des années, une vie ?
Yunho n'avait jamais cru au destin, jamais pensé que les choses étaient prévues à l'avance et qu'on ne pouvait pas décider du chemin à prendre.
Il croyait au travail acharné, aux sacrifices, au courage et au dépassement de soi.
Il croyait que tout était surmontable et que personne n'était irremplaçable, malgré la douleur d'une perte.
Seulement, il y avait Jaejoong.
Jaejoong et lui.
Leur histoire.
C'était l'exception, la seule chose qui ne pourrait jamais être contrôlée, modifiée, ou remplacée.
Des liens plus profonds et puissants que ce soit disant destin.
Plus inévitable encore qu'une fatalité, ou une malédiction dans un conte de fées.
Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, Yunho avait enfin compris pourquoi tout le monde, même les personnes les plus heureuses, se sentaient tout de même parfois vides, seules.
Pourquoi, alors que la vie leur souriait, beaucoup couraient, sans cesse, après de nouvelles sensations et moyens de se distraire, de se remplir.
Le jour où Jaejoong était entré dans sa vie, il avait arrêté de faire partie de ces gens-là. De ceux qui subissent le manque de quelque chose qu'ils n'ont pas encore connu.
Il n'avait pas ressenti ça comme une rencontre, mais comme des retrouvailles.
Et à chaque fois que son amant le regardait, lui souriait ou le touchait, il se sentait enfin chez lui, enfin à sa place.
Enfin complet.
Si le châtain l'appelait « sa moitié », ce n'était pas par romantisme, ou parce que le terme semblait « joli », mais bien parce que comme lui, il ne trouvait pas de terme plus approprié, pour exprimer ce lien.
Ce sentiment de ne pouvoir respirer correctement et ressentir les choses pleinement, qu'une fois l'autre à ses côtés.
Comme si leurs poumons, leurs cœurs, leurs âmes, ne fonctionnaient qu'ensemble.
Ils n'étaient pas destinés l'un à l'autre, pas destinés à s'aimer pour se quitter.
Ils étaient un tout.
Deux moitiés, qui auraient pu ne jamais se croiser dans l'immensité du monde, continuant à errer de vie en vie, avec ce manque au creux du ventre.
Mais ils s'étaient trouvés, retrouvés même.
C'était quelque chose de bien trop exceptionnel, rare et magique, pour pouvoir être brisé.
Ce qui les reliait serait toujours là, qu'ils le veuillent ou non.
Ils seraient, toujours, la partie manquante de l'autre.
Son paradis et son enfer.
Sa plus grande faiblesse et son incommensurable force.
Et Yunho n'était pas prêt à abandonner ça.
Pas du tout.
Il ne voulait pas abandonner !
Jamais.
Son interphone le sortit de ses pensées et il fronça les sourcils, se demandant qui venait le voir en pleine nuit et lors d'un tel déluge.
Il n'était pas du genre à recevoir du monde et dernièrement, il avait été si invivable, que ses proches et son staff, savaient qu'il valait mieux le laisser en paix.
Son portable, toujours serré entre ses doigts, sonna et à nouveau, son cœur s'emballa.
- Ouvre-moi.
Ce fut tout ce que son interlocuteur dit avant de raccrocher et il courut jusqu'au salon, peinant à croire que tout était bien réel.
Une fois le portail ouvert, il tourna en rond devant la porte, se demandant si celui qui monopolisait toutes ses pensées était réellement venu le voir.
Il devait rêver. Halluciner !
Mais sa sonnerie retentit peu de temps après, le faisant tressaillir et lâcher son téléphone.
Les mains moites, l'estomac en vrac et les jambes chancelantes, il ouvrit la porte, ne songeant même pas à vérifier une dernière fois l'identité de son visiteur.
Jaejoong était bien là, sur son palier.
Une casquette enfoncée sur la tête, mais pas de veste ou de manteau pour cacher sa tenue d'intérieure, prouvant que sa venue était impulsive.
Il était trempé, dégoulinant littéralement et le brun se demanda combien de temps, il était resté sous la pluie.
S'effaçant pour le laisser entrer, incapable de le quitter des yeux, il ouvrit la bouche, avant de finalement se mordre la lèvre.
Le châtain s'arrêta à l'entrée du salon et suivant son regard, Yunho se sentit rougir en voyant l'état de la pièce.
Les innombrables cadavres de bouteille et les objets brisés, donnaient une tout autre image à son appartement, devenu presque impersonnel, depuis qu'il ne portait plus l'empreinte du plus âgé.
Il chercha une excuse, quelque chose pour se justifier, avant de se rendre compte que c'était stupide et inutile.
Il n'avait pas besoin de ça avec Jaejoong.
Lorsque ce dernier frissonna, il prit enfin conscience de la flaque d'eau qui se formait déjà à ses pieds et il écarquilla les yeux, se précipitant vers le couloir.
- Je vais te chercher de quoi te sécher, j'arrive ! S'exclama-t-il.
Respirant profondément une fois dans la salle de bain, il s'appuya contre la porte, une main sur le cœur.
Son amant était sans doute là pour s'assurer qu'il aille mieux, avant de fuir à nouveau.
Mais cette fois-ci, il ne le laisserait pas faire.
Croisant son regard dans le miroir, il se redressa, son expression reflétant la même détermination que ses yeux sombres.
Une fois de retour dans le salon, il se figea quelques secondes, scrutant avec attention le corps de Jaejoong.
Ce dernier avait ôté ses habits trempés, ne gardant que son sous-vêtement et une fois de plus, le brun fut frappé par sa maigreur.
Il s'en était déjà rendu compte lors de leur nuit en Italie, mais là, au milieu de cette pièce en chaos, mouillé et avec cet air misérable, c'était encore plus évident.
Plus douloureux.
Se précipitant vers lui, Yunho l'enveloppa dans une grande serviette pêche, frottant son dos pour le réchauffer en « l'engueulant » gentiment, d'être sorti par un temps pareil, sans se protéger un minimum.
Le châtain ne dit rien, n'ayant, de toute façon, pas prononcé un mot depuis son arrivée.
Son ex leader prit la seconde serviette, plus petite, pour s'occuper de ses cheveux, les essuyant d'abord délicatement, avant de les ébouriffer.
Les mèches partant dans tous les sens et les souvenirs qui accompagnaient l'image, firent sourire Yunho, juste au moment où son amant relevait la tête, leurs regards se croisant enfin.
Immédiatement, l'expression du plus âgé oscilla entre colère et douleur, alors qu'il cognait des deux poings, contre le torse du brun.
- Je te déteste ! Cria-t-il, ses larmes mouillant ses joues à peine sèches. Je te déteste ! JE TE DÉTESTE !
Il continua de frapper son amant, qui ne réagit pas tout de suite, simplement figé à sa place.
- Pourquoi tu me fais ça ? Continua Jaejoong. Pourquoi, quand je pense que le moment de te laisser enfin partir est venu, tu me fais ça ? POURQUOI ?
Il sanglota, ses coups faiblissant, mais ne s'arrêtant pas.
- C'était quoi cette putain de déclaration ? Hurla-t-il. Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que je dois en faire ?
Surpris, Yunho se demanda si tous les mots atroces, tous les « je te hais » qu'il avait crachés sur son message, étaient vraiment une déclaration, avant de se sentir stupide.
Évidemment.
Tous les mots, les gestes et les silences destinés à son amant étaient toujours des déclarations d'amour.
Des plus tendres aux plus cruels.
Saisissant entre chaque main, les poignets délicats de Jaejoong, dont le corps était secoué de sanglots, il sentit ses joues se mouiller à son tour.
- Qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que tu attends de moi ?
Le châtain criait toujours en se débâtant.
Son ton était désespéré et sa voix semblait à deux doigts de se briser.
La serviette quitta son corps, rejoignant la petite qui était déjà au sol et Yunho l'attira contre lui.
Il chercha à fuir, le tapant même dans les côtes, puis le dos, mais le plus jeune le serra simplement plus fort.
- Ça va aller maintenant... Souffla le brun.
Jaejoong sanglota, essayant toujours de lui échapper.
- Tu n'auras plus à gérer notre histoire seul, je te le promets. Continua son ex leader.
Il le frappa en réponse, une sorte de petit cri lui échappant, étouffé contre son torse musclé.
- Plus jamais tu n'auras l'impression d'être le seul à croire en nous. Insista Yunho. À te demander si je t'aime assez ou toujours.
L'aîné cessa de se débattre, épuisé par le chagrin qui le secouait.
- Je te donnerai de nouvelles raisons de t'accrocher à moi, à nous... Déclara le brun, confiant. Des bonnes raisons, des raisons basées sur aucun jeu malsain, aucune souffrance.
Remontant doucement le long de son corps, arrachant des frissons à son amant, ses mains se placèrent sur les joues de ce dernier, prenant son visage en coupe, alors qu'il se détachait légèrement, pour le regarder droit dans les yeux.
- Je doute qu'on puisse aimer plus que je ne t'aime déjà, mais je promets de t'aimer mieux.
C'était une mauvaise idée.
C'était sans espoir et complètement fou.
Jaejoong savait que presque rien ni personne n'était de leur côté.
Il songea à leurs agences, aux fans, aux parents du leader, au groupe si précieux, qu'ils avaient tant souffert à bâtir et à protéger.
Il songea à leurs carrières, à l'opinion publique et la cruauté du monde.
À l'intolérance et la haine.
À l'incapacité de son amant à dire « non » à son père, aux mensonges, aux rôles à jouer et aux images à préserver.
Aux rumeurs, tensions, jalousies et aux longues absences.
Il se dit que d'une certaine façon, l'univers entier était contre eux et que depuis le début, leur histoire n'était pas faite pour durer.
Se libérant, les yeux toujours fixés sur le brun, dont le visage exprimait déjà la crainte, comme s'il avait compris toutes les choses qui avaient traversées son esprit, il se décala un peu.
Le plus jeune s'apprêta à parler, à tenter de le faire changer d'avis, de le convaincre, mais ses mots moururent, lorsqu'il le vit ouvrir son peignoir.
Interloqué, Yunho baissa les yeux vers les mains de Jaejoong, qui venaient de défaire le nœud.
Encore plus perdu, il releva rapidement la tête, croisant le regard de ce dernier, espérant avoir une explication.
Mais l'autre ne dit rien et les deux bouts de la ceinture, toujours entre les doigts, il se colla au torse du brun, avant de nouer celle-ci dans son dos tatoué, attachant ainsi leurs corps ensemble.
Et le cœur contre celui de son amant, accroché à sa nuque, Jaejoong cessa d'avoir l'impression de se noyer.
Il respira enfin correctement.
- Ne me laisse jamais plus partir. Murmura-t-il.
Yunho l'enlaça à nouveau, le soulevant du sol, prenant soin de ne pas défaire le nœud dans son dos.
Il lui offrit un sourire qui effaça tout ce qu'il avait pu traverser jusque-là.
Un de ses précieux et sincères sourires, que tout le monde avait crus disparus.
- Jamais. Promit celui qui serait toujours son leader.
L'homme de sa vie.
Celui contre lequel l'univers entier, ne ferait jamais le poids.
La moitié à laquelle il allait s'accrocher de toutes ses forces.
"When you feel like letting go, that's when you hold on.
When you feel like letting go, that's when you hold on to me. Hold on to me"
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