Pdv Médolie

Une réunion d'urgence est tenue dans la chambre 11, la nôtre. Y participent Saria, Link, Zelda, Mipha, Ruto et moi-même.


- Quelle idée de lancer ce défi à Revali, vraiment, soupire Zelda. à cause de tes chevilles un peu trop enflées, Link, c'est Médolie qui va prendre.

- Well excuuuu-

La princesse s'empresse d'étouffer l'hylien avec mon oreiller.

- Tais-toi un peu, quoi!  nda: Quoicoubeh S'énerve Saria. Link, je ne veux plus t'entendre jusqu'à la fin de la réunion.

Tous se mettent alors à se disputer, afin de savoir quelle stratégie emprunter. Alors que Ruto et Mipha sont sur le point de se crêper la queue de poisson, je lance brutalement:

- Eh, dites, vous ne m'avez pas demandé mon avis, à moi!

- Hein? fait tout le monde. nda: Apagnan quoicoubeh quoicoubeh quoicoubeh (ok je sors)

- ça vous est passé par la tête que je n'ai aucune envie de me ridiculiser devant Revali et toutes ses fans? Mieux vaut renoncer.

Mipha secoue la tête.

- Non, malheureusement, tu ne peux pas. Revali et Rauru se connaissent bien, tu sais. Fourbe comme il est, le Piaf trouverait un mensonge pour te faire renvoyer,  et ça, il n'en est pas question.

- Il n'est pas fourbe! proteste Saria. Juste un peu rustre sur les bords! Enfin, je suis de ton côté, Médolie. Tu dois t'entraîner, et tu devrais pouvoir gagner.

Nous optons pour cette stratégie. Le lendemain, je remarque que la plupart des filles me regardent de travers... Riju et Malon ne cessent de me jeter des regards noirs. Pff... si elles croient gagner ainsi les faveurs de Revali, elles se trompent! Tout ce qui n'est pas lui-même l'indiffère au plus haut point. Pour lui, ces gamines ne sont que des insectes qu'il voudrait écarter d'un revers de main.

Elles ne sont pas les seules; son meilleur ami, Asarim, a pour ambition de me casser les oreilles avec son accordéon chaque fois que je passe, et de lâcher des insectes dans ma marmite chaque fois que je m'apprête à préparer quelque chose de comestible. Une seule personne dans l'entourage de Monsieur-Tête-A-Claque me semble équilibrée; Urbosa. Elle accepte de participer à mes entraînements, ce qui demeure un atout considérable. Il faut dire que sa proximité avec Zelda aide.

Le premier entraînement a lieu dans l'arène. Je m'entraîne au tir à l'arc, à l'envol, à la musique, à toutes les disciplines sur lesquelles un Piaf pourrait me défier. Je me débrouille bien avec une lyre et je ne suis pas trop mauvaise pour voler. Le plus gros problème demeure le tir à l'arc: vu le niveau de Revali, je n'ai pas beaucoup de chances de l'emporter. les jours défilent.

J-4

J-3

J-2

J-1

J-j

Je me retourne dans mon hamac. Même si je ne l'avouerai jamais, j'ai le trac. Un immense trac. Si bien que je réveille mes amies, à bouger dans tous les sens.

- Keep cool, marmonne Saria. Tu t'es bien entraînée, tu n'as rien à te reprocher.

- Et puis, si tu perds, renchérit Mipha, ce n'est pas dramatique.

- Comme l'a dit cet imbécile de Link, ajoute Zelda, si tu perds, tu n'auras qu'à lui casser un pot sur la tête.

Et nous faisons aussitôt aussitôt un câlin à quatre. Heureusement qu'elles sont là, toutes les trois...

Je parviens à avaler mon oeuf au plat au riz en entier. Je n'ai pas du tout faim, mais je dois faire en sorte de rester en forme. Cette journée de week-end se déroule normalement; chacun vaque à ses occupations. Je m'entraîne encore une fois.

 Il est vingt-deux heures. J'entre dans l'arène. J'ai le souffle coupé; au moins la moitié de l'école assiste à l'affrontement. A gauche des gradins, j'identifie facilement un groupe de vingt-cinq filles comme le Fan-club de Revali.

En haut des gradins, les "neutres"; Pru'ha, Faras, Mido, Scaff, Teba et Yunobo, qui ne viennent que par curiosité. Néanmoins, s'ils tiennent des paris, ils doivent miser sur mon adversaire. Moi même, je ne parierai même pas un rubis vert sur moi. Et au premier rang... Tous mes amis!

Link, Mipha, Saria, Ruto, Zelda  et Urbosa sont venus et m'encouragent depuis les gradins. Je me sens au moins un peu réconfortée. Au centre, se tient l'arbitre. Je remarque avec dépit qu'il s'agit d'Asarim. Une seule tête à claques, ce n'était pas suffisant?

L'"Arbitre" énonce:

- En ce beau Samedi

                                      En ces terres d'Hyrule

  Deux de nos amis

                                       S'affrontent au crépuscule.

Ces fiers enfants ailés

                                            S'envolent avec souplesse

Par le Zéphyr portés

                                        Vers les contrés célestes.


Dans une lourde nacelle

                                              Versez le prix du Sang

Prenez l'Arc du Ciel

                                     Qui dirige les Vents.


Avec stupeur, j'aperçois au centre de l'arène une petite montgolfière dans laquelle repose, sur un coussin de velours... Non, je ne rêve pas, c'est bien l'Arc de l'Aigle, plus communément appelé "Arc du Ciel", une relique d'une valeur inestimable chez les piafs! Comment Revali a-t-il pu se le procurer?

Asarim avance, torche à la main, et fait décoller la nacelle qui s'élève dans les cieux.

- En gros, clarifie Revali, il va falloir  atteindre cette montgolfière afin de récupérer l'arc. C'est ce qu'on appelle la "course au ciel"! Puisque selon ton ami, tu es bien plus forte que moi,  laisse-moi l'avantage de décoller le premier!

Et, joignant le geste à la parole, il invoque un courant ascendant et quitte la terre ferme. Je fais de même. Puis, je remarque quelque chose d'étrange. Asarim continue à chanter:


La terre tremble et le ciel

S'emplit soudain d'éteincelles

La nature s'éveille

Quand s'évade le soleil

Sur la plaine, elle rejette

Sa colère, rien ne l'arrête

Au son du chant des Tempêtes.


D'étranges nuages noirs se profilent à l'horizon. On dirait que l'orage est sur le point d'éclater... peu importe. Si je me dépêche, j'aurai le temps de rattraper Revali avant de me faire foudroyer. Asarim continue, et je suis ébahie  d'entendre sa voix aussi distinctement, alors même que j'ai quitté l'arène:

Quand les notes s'enchaînent

Les éléments se déchaînent

Fous de rage, les éclairs

Rutilent, crachent et lacèrent

Le temps tonne et s'entête

A danser, rien ne l'arrête

Au son du chant des Tempêtes.


Cela me revient, désormais... Le chant des Tempêtes, la mélodie interdite qui provoque les cyclones et les tornades? Revali aurait volontairement demandé à son ami de la jouer pour me compliquer la tâche? Ah, le salaud!

Tout Hyrule se soulève

Dans une symphonie qui s'élève

Peu-à-peu dans les airs

Puis dans le ciel se perd

Et la pluie se déjette

Tandis que l'ouragan nous guette

Au son du chant des Tempêtes.

Des tornades jaillissent de toutes parts, et des éclairs zèbrent le ciel. le tonnerre gronde. Soudain, je ne vois plus où je suis. Les nuages me bouchent la vue, les courants d'air me projettent dans tous les sens. Mes mèches châtain s'échappent de ma queue-de cheval. Plus qu'une seule solution. Je fonce en piqué, rassemblant mes dernières forces. J'aperçois Revali, à quelques mètres de moi.

- Alors, me lance-t-il goguenard, toujours pas abandonné? J'ai vu des escargots plus rapides que toi, tu sais?

Ah le salaud...

- Tu devais avoir peur de perdre, pour tricher de la sorte, répliqué-je.

Puis, prise dans une tornade, je la vois; la nacelle.  Au milieu de la tempête, l'arc brille de mille feux. Plus le temps d'avoir peur, je fonce! Mon adversaire semble avoir eu la même idée que moi. projetée par les vents, je ne suis plus qu'à six mètres de la montgolfière, mais Revali se rapproche, lui aussi... et je suis à bout de forces. Je ne vais pas tenir... Même si je parviens à récupérer l'arc, je ne sais pas si je réussirai à revenir.

 Puis, alors que je suis sur le point de lâcher, un courant ascendant semble me porter, et me pousse à toute allure vers la nacelle. Je tends le bras, et... je parviens à attraper l'arc, que je passe dans mon dos, sous le regard abasourdi de Revali!

 Mais, le courant continue de me pousser à toute allure. Je ne cesse de m'élever, sans échappatoire... si bien que je finis par franchir la barrière de nuages. L'oxygène me manque à cause de l'altitude. Même si nous autres, les piafs, grâce à nos capacités proches des oiseaux, sommes capables de tenir plus longtemps que les hyliens, nous ne pouvons pas résister éternellement. Et puis je le vois...

Un ciel bleu, peuplé d'oiseaux multicolores, qui doivent faire près de deux fois ma taille, d'immenses îles célestes qui semblent flotter par magie... Je dois rêver. Quelle est cette hallucination? Puis je me sens tomber, mon corps est lourd, et mes ailes se transforment en bras lambdas. J'ai trop puisé dans mes réserves. Je tombe en arrière.

Tout à coup, le ciel s'éloigne, et je vois une sombre caverne autour de moi. On dirait un temple, à en voir les statues qui le décorent... Un temple couvert de cercueils, et de mains qui semblent sortir des murs et du sol. Puis devant moi, ce monstre cadavérique qu'on appelle un Effroi me paralyse du regard. Il s'approche de moi, s'apprête à m'étouffer de ses bras en décomposition... Quand un coup d'épée le fend en deux. Mon sauveur est un jeune hylien blond tout de vert vêtu. Il ressemble à Link, mais il est clairement plus jeune que mon ami. Quant à son épée... impossible...

Puis soudain, je tombe dans le vide, en chute libre sur le dos. je sens que des bras solides, des ailes peut-être me rattrapent à temps. Puis, plus rien.

                                                                                       **********

Lorsque j'émerge, je ne sais pas combien de temps a passé. Mes souvenirs sont flous. où suis-je? Qu'est-ce qui s'est passé? Une vaste chambre blanche. Une  jeune femme plutôt jolie,  aux cheveux roux retenus par un bandeau.

- Bonjour, Médolie. Je suis Anju, l'infirmière. Tu te trouves dans l'infirmerie de l'école. Ne t'inquiète pas, tu vas globalement bien, pas de fractures où  autre, mais tu dois te reposer, Ok?

Puis, s'adressant à quelqu'un que je ne peux  pas voir:

- Vous êtes sûr de vouloir vous entretenir avec elle, messire? C'est qu'elle est exténuée... Bon, comme vous voudrez.

Quelqu'un apparaît dans mon champ de vision. Teint cireux, longue cape, joyau frontal...

- Vous êtes messire Castor?

- Astor, corrige-t-il avec un sourire. Désolé pour cette visite imprévue, la jolie Anju était sur le point de me mettre dehors. Félicitations pour ton exploit tout à l'heure, au fait. J'ai tout vu.

- Ah bon? Vous étiez présent dans l'arène?

- Oui, m'assure-t-il avec un clin d'œil. Je sais me faire discret, quand je veux. En tout cas, beaucoup se sont inquiétés pour toi quand Revali t'a ramenée...

- Ah c'est lui  qui m'a sauvée...

à la réflexion, je me rappelle bien avoir été rattrapée par quelqu'un. Oh non, il en profitera sans doute pour me faire du chantage durant les trois prochains siècles...

- En effet, m'assure-t-il en souriant gentiment . Tu peux imaginer la panique générale quand il a atterri avec toi, inconsciente, dans les bras! Tes amis se sont fait beaucoup de souci, crois-moi! Ils ont demandé à te voir, mais Anju a refusé.

Son visage redevient grave.

- Mais dis-moi... Revali raconte partout que tu t'es soudain mise à voler à toute vitesse, si bien qu'avant que tu ne tombes en chute libre, il a fini par te perdre de vue. D'après lui, tu aurais traversé la barrière de nuages. Qu'as-tu pu voir, là-bas? Le moindre indice pourrait nous aider pour empêcher la résurrection du Roi-Démon, tu sais...

Je me souviens tout à coup des îles célestes, et du temple effrayant. Je m'apprête à parler, mais une voix arrogante m'en empêche;

- Que faites-vous ici, Astor? Je vous prierais de dégager sans plus tarder.

Oh non... Manquait plus que lui...

- Je vous retourne la question,  Revali. L'infirmière vous a-t-elle autorisé à rentrer, au moins?

Le Piaf s'accoude à mon lit de camp, désinvolte.

- Sachez que partout où je vais dans le campus, je suis chez moi. Ce qui n'est pas votre cas, alors, en ma qualité de Sage Légendaire d'Hyrule, je vous prierais de bien vouloir déserter les lieux, et plus vite que cela.

Astor le foudroie du regard, et pour la première fois, il semble en colère, ce qui le rend terrifiant.

- Insolent, crache-t-il avant de tourner les talons.

Il n'a pas tort.

Après son départ, un silence glacial règne, que je m'empresse de rompre;

- Qu'est-ce que tu veux?

- Est-ce une manière de remercier quelqu'un qui t'a sauvé la vie? Si au moins tu avais de bonnes raisons de te montrer impertinente, gamine!

- Je ne suis pas une gamine! protesté-je farouchement. j'ai quinze ans!

- Et moi j'en ai dix-sept, donc si, tu es une gamine. Et, au fait, tu ne m'as toujours pas remercié pour t'avoir sauvé la vie.

Alors là, le culot! je réplique:

- Tu n'aurais pas eu à le faire si tu n'avais pas demandé à Asarim de jouer le Chant des Tempêtes! C'est de ta faute!

- Il fallait bien pimenter un peu cette course, soupire-t-il. A ce propos, tout le monde a déclaré une égalité au jeu. Si ça n'en tenait qu'à moi, j'aurais gagné. Certes, tu t'es emparé de l'Arc, mais sans moi, il n'y aurait pas de vainqueur. Je le récupère donc.

Bah voyons... on aura tout vu.

- Bon, en guise de remerciement, tu n'as qu'à me dire ce que tu t'apprêtais à raconter à Astor, exige-t-il. ça ira.

C'est le pompon! Enfin, il a raison, j'ai fait preuve d'ingratitude... je lui dois bien ça.

- Eh bien, quand j'ai franchi la barrière de nuages... Tu ne me croiras sans doute pas, mais j'ai vu un ciel bleu, parfaitement respirable, peuplé d'oiseaux multicolores et surtout de terres en suspens dans le ciel. Enfin, je n'en suis pas certaine, car ça n'a duré qu'un instant.

A mon plus grand étonnement, Revali hoche la tête.

- Je te crois, j'ai déjà entendu parlé de plusieurs légendes mentionnant ces terres. Continue.

- Eh bien, ce ne devrait être qu'une stupide hallucination, mais... quand je suis tombée, j'ai vu un temple très sombre, empli de momies, de cadavres et de monstres. Et... je crois que je l'explorais avec un enfant, qui portait l'épée purificatrice...

Ma déclaration jette un grand silence. Enfin, le Piaf m'ordonne:

- N'en parle à personne d'autre qu'à moi, c'est bien compris? pas même à Astor.

Alors que je m'apprête à acquiescer, la voix de Kaepora Gaebora m'interrompt:

- Ah, vous voici, tous deux. Vous me décevez beaucoup, jeunes gens. Surtout toi, Revali. Un Sage Légendaire n'a pas à se conduire ainsi.

Pour la première fois, Revali semble soumis à quelqu'un. C'est étrange!

- Quant à toi, Médolie...

Il soupire si fort que je m'attends à le voir coupé de son oxygène.

- Ne refais plus ça non plus. Travaille, et tu devrais avoir ton diplôme.

Tous deux sortent, et discutent à voix basse dans le couloir.

<< C'est forcément elle, monsieur. Elle a reçu sa première réminiscence. Sans parler de ce qu'elle a vu dans le ciel.

- Vrai, Revali. Et n'oublie pas que les Sages de la Terre et du Vent son censés travailler en tandem.

- Je n'oublie pas. Y aurait-il un potentiel autre Sept-Sage parmi les premières années?

- Je pense à Mipha. Souviens-toi, elle est parvenue à guérir sa camarade. Il s'agit d'un pouvoir ancestral que personne d'autre ne saurait réveiller. Te rends-tu compte? C'est une avancée extraordinaire!

- Avancée à quoi? s'énerve Revali. Nous n'avons que quatre potentiels Sages sur les sept! Et sans parler de ce foutu Héros, et de sa Princesse! Croyez vous que celle d'Hyrule puisse réellement faire l'affaire? Elle est incapable d'invoquer son pouvoir, et la résurrection de Ganon ne saurait tarder!

- Je ne sais pas, murmure Rauru, je ne sais pas... """

Je me retourne dans mon lit, abasourdie par cette conversation.

Heeeeeey!

voici le lien pour entendre la musique avec paroles du chant des tempêtes:

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