Pdv Link
Le hall de l'école des Sages est plus vaste que ce que j'avais prévu. À vrai dire, il est plus grand que celui du château d'hyrule, dans lequel je suis entré il y a trois ans pour assister à l'adoubement de mon père. Il est décoré de tableaux et de statues, représentant pour la plupart les déesses Din, Farore, Nayru et Hylia, les quatre fondatrices de notre royaume. L'entrée est bouchée par les élèves, Gorons, Piafs, Zoras, Gerudos, Kokiri, Korogu Hyliens ou Sheikah, tous de première année, comme moi. Je les entends bavarder au sujet de leurs vacances, de leurs parents, de tout et de rien. Je les envie un peu. Mon père à moi est mort il y a deux ans durant un combat contre un lynel d'or.
Je sens la main de Mipha devenir moite dans la mienne. Elle stresse autant que moi, ça se voit tout de suite.
Mipha est la princesse des Zoras, et c'est également la plus belle fille que j'aie jamais rencontrée. Certes elle est un peu bizarre mais bon... dans son dos tombe une queue de poisson rouge, et son corps est parsemé d'écailles multicolores. Ses yeux sont couleur d'ambre, de soleil et d'or chaud. Elle porte beaucoup de bijoux, à la manière des gerudo, mais en argent fin et ornés de joyaux.
C'est également ma meilleure amie. Nous nous connaissons depuis l'enfance et nous jouions souvent ensemble lorsque nous avions six ans.
Soudain, un homme d'environ une centaine d'années ( oui j'exagère) prend la parole. Il porte une robe jaune miel ornée de la triforce, l'emblème du royaume. Le directeur, sans doute.
- Bonjour à tous et à toutes, premières années. Je suis Rauru, le directeur de cet établissement (qu'est-ce que je disais !) également connu sous le nom de Kaepora gaebora, mais celui qui parviendra à prononcer exclusivement ce nom sans une seule faute de prononciation tout le long de l'année recevra son diplôme de sage avec mes félicitations. Vous savez sans doute pourquoi vous êtes là; vous avez des aptitudes de sages, ceux qui ont pour tâche de pourfendre le mal, lutter contre la rancoeur, etc.
Mais, chers élèves, je dois me montrer totalement honnête avec vous. Cela ne servira à rien, à rien du tout, maintenant que nous connaissons le funeste destin d'Hyrule. Astor, si vous voulez bien...
Un homme au teint crayeux prend place aux côtés du directeur. Il a le visage émacié, et l'arrière du crâne recouvert par la capuche de sa longue robe noire, d'où dépasse quelques tresses. Il tient dans sa main une sorte de boule de cristal dont la couleur m'alerte aussitôt. Violet. La couleur de la mort.
- Je suis Astor, prétend-t-il (comme si on ne le savait pas ) et je suis arrivé à Hyrule il y a trois semaines. J'ai vu dans les entrailles de l'avenir l'un des plus grands maux que le royaume ait jamais connu; la résurrection du Roi- Démon, également appelé Ganon, le Fléau.
Un frisson parcourt l'assistance. Nous connaissons bien Ganon, mais son nom nous est parvenu sous forme d'histoires dans lesquelles le héros, un certain Link (le nom dont j'ai hérité) gagnait toujours. Quand j'étais petit, nous y jouions beaucoup, avec Mipha. Je jouais le héros, et elle Ganon. ( le problème c'était qu'elle ne me laissait jamais gagner).
- Je comprends votre réaction, poursuit Astor, imperturbable, mais vous comprenez pourquoi vous devez tous obtenir votre diplôme de Sage à la fin de l'année. Votre force, votre courage et votre sagesse seront les seuls remparts contre le mal. Sur ce...
Il quitte le hall sans un bruit. Les rumeurs des conversations, paniquées cette fois, reprennent de plus belle.
- Votre désarroi est palpable, jeunes sages, dit lentement Rauru, lui-même désappointé. Mais c'est pour cela que vous devez à tout prix décrocher votre diplôme. Je ne tolérerai aucune paresse, est-ce clair?
Il attend que tout le monde acquiesce.
- Bien. Je dois tout d'abord vous annoncer qu'Astor (castor xD j'étais obligé de la faire celle là) assistera à bon nombre de vos cours, en particulier les jours d'évaluation et d'examen. Et
il sera membre à part entière du jury, au même titre que chacun de vos professeurs. Il est temps pour moi de faire les classes. Iront en salle B3 avec Mlle Mojo la classe A, composée de Mido, Saria, Teba, Riju, Mipha, Fado, Médolie, Malon, Yunobo, Ruto, Scaff, Dumoria, Pru'ha eeeeet... Link!
- Trop bien! On est ensemble! murmuré-je à l'adresse de Mipha qui m'adresse un sourire radieux en retour.
Nous prenons alors le couloir B, qui est d'ailleurs parsemé de pièges. Après avoir évité des Skultullas, des jets de lave et des pics, notre classe parvient jusqu'à la salle B3.
Mais ce n'est pas une salle de classe ordinaire. C'est une vaste pièce aux murs couverts de lierre grimpant. Et au centre, se trouve une petite fontaine d'eau claire. Nulle part, aucun bureau, aucun tableau, rien qui puisse rappeler une école.
- Yahouhou!
Une femme géante vient de surgir de la fontaine. Ses cheveux violets sont coiffés en dreadlocks et elle porte une robe bustier blanche.
- Haa... la nouvelle classe, je parie? Je suis miss Mojo, mais vous pouvez m'appeler....
- Navi!!!
Je ne sais même pas d'où j'ai sorti ça. Je me suis simplement rappelé la conseillère du héros des légendes, sa lumineuse compagne, la fée Navi.
-Euh oui, bravo, tu as deviné, fait Navi, perplexe. Mais comment...
- Comment êtes-vous devenue une grande fée? la coupé-je. Vous n'aviez pas cette apparence, si les légendes sont exactes.
Navi pousse un soupir de plaisir et s'engouffre dans sa fontaine jusqu'à la taille.
- Haa... les légendes... grotesque mot pour désigner le passé auquel on n'a plus la force de croire. Quant à mon apparence, cher ami, il s'agit d'un cadeau que m'a fait le Vénérable Arbre Mojo à ma mort, pour; il m'a fait l'honneur de bénéficier d'une partie du pouvoir divin. Mais croyez moi, mes petits, susurra-t-elle, un sourire sadique s'étalant sur son visage, cela ne m'empêche en rien d'agacer... euh d'enseigner la Science des Monstres! Et maintenant...
Elle se concentre, et son souffle puissant se métamorphose, devant notre regard ébahi, en un énorme monstre à tête de cochon.
- Hey, listen! Quelqu'un peut-il m'identifier cette créature, et me définir son point faible?
J'allais lever la main, mais une élève me devance. C'est une zora à la peau bleue et au corps couvert d'écailles.
- C'est un moblin, et son point faible est son dos qui est toujours à découvert.
- Bravo, Ruto! s'écrie Navi. Maintenant qui veut le combattre?
Sans vraiment m'en apercevoir, je m'avance. Navi me lance une épée d'entrainement, que je balance au rythme de mes mouvements. Le moblin attaque, ses coups sont difficiles à parer et je n'ai pas de bouclier. Néanmoins, après quelques esquives, je ne tarde pas à comprendre comment le vaincre. Il est gros et lourd, ce qui le rend lent. Je parviens tant bien que mal à me placer derrière lui et à lui asséner quelques coups d'épée. Il n'a pas le temps de se retourner qu'il disparaît déjà dans un nuage violet.
La classe, qui semblait jusque-là retenir son souffle, applaudit à tout rompre.
- Hé bien, s'écrie Navi par-dessus le tumulte, félicitation à notre jeune élève! Link, c'est ça?
Elle me regarde droit dans les yeux.
- Comme le héros du temps. Et maintenant, filez, votre premier cours est terminé.
Mipha et moi nous engouffrons dans les couloirs, mais une jeune fille nous rattrape. Ruto, si je me souviens bien.
- Ho, link, tu as été vraiment magnifique contre ce moblin! Quel héros! Je... waw!
- On trace, siffle Mipha à mon oreille.
Je ne sais pas pourquoi, mais elle n'a pas l'air d'apprécier cette Ruto...
Après ce passionnant (et dangereux on va pas se mentir) cours, nous sommes conduits dans nos chambres respectives. On m'apprend que je suis dans la chambre de Yunobo, Mido et Teba.
J'ouvre la porte. La fraîcheur de la chambre, sous l'écrasante chaleur d'été, est bienvenue. Au centre trônent quatre lits. Le mien est à peu près normal, et j'en suis rassuré. L'un, vaste et circulaire, composé de ferraille, est destiné à un goron, Yunobo sans doute. Le hamac de Teba, garni de plumes de Piaf, se balance au gré du vent. Enfin, le lit de Mido, un kokiri, paraît à peu près semblable au mien, si ce n'est qu'il est construit à partir de rondins de bois et que les couvertures sont d'épaisses feuilles de lierre verdoyant.
- Qu'est-ce tu fais là, minus?
Oh non. Pas lui. C'est Mido, le petit Kokiri, qui me barre l'accès à mon lit.
- Je trouve que t'as beaucoup trop attiré l'attention à mon goût! Cette gourdasse de Ruto, par exemple, ou l'autre cruche de zora qui t'accompagnait, j'ai oublié son nom, sûrement qu'il n'en valait pas la peine, elles te jetaient des regards imbéciles!
J'aimerais bien que ce petit avorton me libère le passage. Je ne connais pas bien Ruto, mais il a intérêt à ne pas trop critiquer Mipha s'il ne veut pas voir ses pots cassés et ses rubis volés.
- Encore un peu et tu attireras l'attention de Saria, tiens! Hé, mais j'y pense... tu ne sais même pas qui est Saria?
Je me souviens vaguement qu'il s'agit d'une fille kokiri aux cheveux verts dans ma classe.
- Bon, clarifie Mido, Saria, c'est juste la plus belle fille de cette école. Mais pas touche, elle est à moi! Je vois pas comment elle pourrait préférer un minable de ta trempe à moaaaa, le grand Mido! Peuh!
Il s'éloigne d'une démarche d'enfant privé de jouets. Franchement, c'est sur sa tête que je vais les casser, les pots. Et il pourra dire adieu à ses économies!
Je m'assieds sur mon lit et ouvre mon sac. Et là, je trouve, caché dans mes affaires, un pendentif bleu. c'est un trésor très précieux qui vient de mes ancêtres. Selon mon grand-père, il viendrait du Héros du Vent, le plus illustre de nos aïeux. On l'appellerait l'amulette pirate, un objet qui sert à communiquer depuis n'importe où.
Soudain l'amulette vibre et brille intensément. Le silence se fait, puis j'entends une voix s'élever:
- Link? C'est toi? tout va bien?
Oh non. Tout, mais pas elle.
- Maman? tu crois être encore en droit de m'adresser la parole? répondé-je avec hargne.
Je l'entends soupirer à l'autre bout du combiné.
- Crois-moi, mon chéri, je n'ai jamais demandé une telle situation. Si tu avais été normal, comme ta soeur Arielle, rien de tout ça ne serait arrivé.
C'était la goutte de trop qui fait déborder la jarre. J'explose, sans même me soucier du regard moqueur de Mido qui m'épie depuis son lit.
- Comment tu peux te permettre de dire ça? Tu rejettes la faute sur moi, maintenant? Dois-je te rappeler que tu n'as pas levé le petit doigt quand on nous a accusés, Mipha et moi, de la destruction de l'école de chevalerie, alors qu'on l'a défendue contre cette horde de gardiens? Dois-je te rappeler que tu nous a enfermés dans le temple du Temps, trois jours durant, sans nourriture, "afin qu' Hylia nous exorcise"? Que lorsque nous sommes sortis, tu as voulu m'éloigner d' Arielle, comme un pestiféré, et que c'est pourquoi je suis ici?
- Je... Ce n'était pas une bonne idée de t'appeler. chéri. Je voulais juste savoir... si tout allait bien.
même si elle se trouve à l'autre bout d'Hyrule, je perçois presque ses yeux baissés, sa larme qui coule. je manque de me laisser attendrir. Elle me manque, c'est vrai. Et j'ai souffert du fait qu'elle m'éloigne de notre famille.
mais je connais ma mère. Elle fait du mal, puis tente de nous embrouiller les sens en se montrant particulièrement attentionnée. Elle est plus toxique qu'un marais de la rancoeur.
- Tu as raison, pour une fois, dis-je d'une voix où pointe une colère sourde. raccroche immédiatement, je ne veux plus jamais te revoir.
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