Pdv Link

Et voici le 1er chapitre. C'est parti, mon Kokiri!

- Ça y est, Link, tu es prêt? me demande Mipha en passant la tête dans l'encadrement de la porte de ma chambre.

-Ouaip! Regarde un peu ce que m'a donné Rauru!

Elle se tait un instant, pour contempler la tunique et le bonnet vert qu'il m'a confiés. Un vêtement épais, bien coupé, qui surplombe une  jolie cote de maille. Aux manches sont cousues de fils d'or de petites triforce. A  ma ceinture, pend une sacoche. Et, brodé sur ma poitrine, l'emblème d'Hyrule rayonne. Mince alors, qu'est-ce que Rauru a bien pu vendre pour payer un vêtement pareil? Revali? J'aimerais bien, mais ce Piaf ne vaudrait même pas un bout d'étoffe. Mipha, de son côté, semble impressionnée:

- Eh bien, on ne rigole plus, là... Cette tunique n'est remise qu'aux meilleurs chevaliers d'Hyrule, en l'honneur des héros du Temps, des Cieux et du Vent. Je sais qui est Rauru, mais...

Elle ne finit pas sa phrase. Je tente de détendre l'atmosphère comme je peux:

- Oui, mais bon... Elle est un peu chaude, et puis... J'ai l'air d'un Kokiri!

- Pardon? s'offusque Saria. En quoi c'est mal, je te prie?

- Ce n'est pas mal, mais... Au fait, qu'est-ce que tu fous dans  ma chambre, toi?

Médolie passe sa tête dans l'encadrement de la porte. Et allez... ramenez Ravioli, tant qu'on y est!

- On est une équipe soudée! On est les Sept-Sages! proteste-t-elle.

- Non. Ni moi, ni...

Je n'achève pas. La mention de Zelda nous est douloureuse à tous. Particulièrement à moi. Elle... Elle m'a sauvé... Je n'ai pas su lui rendre la pareille. Si seulement j'avais tué Astor, à ce moment-là...

- Bon. J'ai promis à Kaepora Gaebora que je resterais une nuit, par mesure de sécurité avant de partir à la recherche de Zelda. C'est fait. Maintenant, je pars pour Lorule.

- Tu ne sais même pas par où accède-t-on à Lorule, raille Revali. ça t'arrive de réfléchir?

- De plus, observe Urbosa, nous devons obéir à la Prophétie et trouver le Septième Sage.

- Je me fous complètement de...

- Non tu ne t'en fous pas, s'agace Ruto. Et pour ta gouverne, tu n'iras pas sauver Zelda seul. Nous allons gentiment soutirer quelques informations à Rauru, qu'il le veuille où non, et nous règlerons son compte au Prophète du Chaos. Compris, mon Coeur?

J'acquiesce.

- Merci... mon coeur.

                                                                                             ***

- L'Envers est une dimension mystérieuse, un miroir en tout point semblable au nôtre, dont on sait peu de choses, murmure Rauru. Même moi, qui l'ai étudié  toute ma vie durant... Je sais peu de choses là-dessus.  Des légendes racontent qu'une faille géante dans le mur nous permet de se faufiler vers ce monde parallèle... D'autres attestent qu'il faut traverser un miroir magique. Certaines, plus rationnelles, prétendent qu'un énorme gouffre donne sur les profondeurs de ces contrées hostiles.

- Bon, abrégez! vous savez comment se rendre à Lorule, OUI OU PAS?

Le vieillard secoue la tête.

- Non je ne sais pas.

Mes épaules se baissent. L'Envers est donc inaccessible... comment faire?

- En revanche, ajoute-t-il, je sais comment accéder à Termina.

Je me redresse aussitôt, plein d'espoir.

- C'est vrai? Comment? Comment?

Rauru soupire et débute son récit:

- Lorsque j'étais jeune, c'est-à-dire un beau septuagénaire, mes rêves d'enfants m'ont rattrapé. Je rêvais de comprendre le monde, la magie, et la force des divinités, qui défient constamment les lois physiques. Tout le monde justifiait ces prodiges d'un haussement d'épaules, mais moi, je voulais comprendre: Pourquoi suis-je capable de maîtriser la magie, contrairement aux hyliens lambdas nda: trésor de lambdaaa? Comment la Lune de Sang peut-elle faire revenir les monstres à la vie, alors que les créatures humaines les plus exceptionnelles, comme vous et moi, peinent à se réincarner au fil des siècles?

Il reprend son souffle et continue son récit:

-  Alors, fatigué de recourir à un pouvoir que je ne comprenais pas, je suis parti pour les Bois Perdus. J'imagine que tu les connais, Saria?

Cette dernière acquiesce.

- Il y a pas très longtemps, Mido, moi, et deux Korogus  sommes partis explorer les bois perdus, et nous n'y avons rien compris. Il est recouvert d'une brume blanche qui nous empêche de nous aventurer à certains endroits, et il est impossible de s'y déplacer sans revenir à son point de départ. Nous en sommes sortis de justesse. Et les arbres semblent dotés d'un visage, un visage pas très accueillant, avec ça.

- C'est exactement cela. Je décidai donc de tracer une carte précise de la Grande Forêt d'Hyrule, afin de décrypter ses mystères. Je partis à cheval, jusqu'à l'orée des bois. Et là-je le jure- mon cheval disparut. Je n'appris que plus tard qu'il était reparu dans un relais alentour, où il fut particulièrement bien traité. Bref, je fus, quant à moi, happé par un brouillard inconnu, qui semblait protéger de toutes ses forces la forêt. Je fis appel à ma magie de lumière, et je dissipai les ténèbres blanches. Et c'est là que je le vis... Un immense abîme, un trou monstrueux, d'où aucune lueur ne s'échappait. Un phénomène étrange, que personne n'avait encore jamais observé jusqu'alors... C'était décidé, il me fallait l'explorer. Je pris donc mon courage (et surtout la poule qui aurait dû me servir de déjeuner) à deux mains et je sautai. Je découvris alors un autre monde, où le ciel se développait même sous la terre; Termina. Mais cet endroit était trop imprévisible, alors je ne restai qu'un temps.

- Génial, maugréé Ruto. Et comment on fait, pour la trouver, cette faille?

Le mage ne répond pas, et ouvre l'un de ses tiroirs, un doigt sur la bouche. Le bureau du directeur s'agite, et une créature pour le moins inattendue surgit soudain:

- Ya ha ha!

- Dumoria! se réjouit Médolie, car oui, c'est bien lui.

- Médolie! répond le korogu , j'suis trop content de t'revoir!

L'adorable petit être saute sur l'épaule de cette dernière. Leur duo se reforme! Tout le monde s'émeut de leur complicité, sauf Revali, qui, Nayru sait pourquoi, fronce les sourcils.

- Encore toi, le bestiau? glisse-t-il, sournois, au pauvre petit Dumoria, qui lâche un petit "snifou!" désemparé.

Rauru, réprobateur, le reprend:

- Revali, enfin! Dumoria sera votre guide à travers les bois perdus. Il a insisté pour se joindre à l'aventure, et comme il a obtenu son diplôme de Sage cette année, je n'y vois aucun inconvénient. Et, avant que vous ne partiez, Link... je dois te remettre quelque chose.

Il me tend un écrin de velours noir, plus grand que mon bras. je l'ouvre, impatient, et découvre... Une magnifique lame d'acier. son manche saphir est orné d'un somptueux ruban vert, et son élégante poignée rappelle les ailes d'un oiseau en plein vol. Je soulève l'épée, et la soupèse. Suffisamment légère pour être maniable à souhait, assez lourde et tranchante pour porter des coups critiques. Mais surtout, elle semble avoir été faite pour moi.

- L'épée de légende, sourit le directeur. elle s'est transmise à travers la lignée des Héros d'Hyrule, et je puis affirmer avec certitude que tu y appartiens.Elle te revient de droit. Même si elle semble éteinte pour le moment, je suis persuadée que tu retrouveras sa force.

Je la passe dans mon dos. Je me sens... comment dire... Déçu? J'aurais aimé que mon âme entre en symbiose avec l'épée, et que sa magie guide mon esprit. Ici, rien de tel: c'est une arme comme les autres. Puissante, oui, mais ordinaire.

Suis-je réellement un Héros?


                                                                                         *** 

                                                                  


- Heeeeeey, attendez!


Nous nous dirigions, bagages aux dos, vers les portes de l'école des Sages, quand quelqu'un nous intercepte. Je me retourne et aperçois Ingo, c'est-à-dire la dernière personne que j'imaginais venir nous dire adieu. Nda: nos malheureux personnages ont malheureusement eu droit à un chant de départ d'Assurancetourix -d'Asarim, pardon- et au fan-club de Revali au grand complet entre-temps. Une séance d'autographe a eu lieu, et Ravioli s'est mis à signer tout et n'importe quoi (PQ, oreiller, grimoires, mouchoirs, cahier de Sciences des monstres) ce qui a quelque peu retardé l'aventure. Remerciez l'âme charitable de l'auteur qui vous a épargné ces pitoyables scènes... Le palefrenier nous rejoint, essouflé. Il porte à bout de bras d'énormes cages, qui contiennent d'affreux monstres. d'innommables yeux rouges... d'horribles plumes... une crête terrifiante... un bec acéré, prêt à lacérer ma chair... ce sont des .. des... des...

- Vous... vous êtes au service d'Astor! beuglé-je. sinon vous n'aurez pas ramené ces  créatures!

Ingo lève un gros sourcil, et agite ses bras poilus devant moi.

- Mais qu'est-ce qu'il me cause, ç'ui là... Moi j'fais rien que c'que l' dirlo m'a d'mandé d'faire...

- Link a la phobie des poules, explique Mipha.

- La phobie des poules, répète Revali en se marrant. A-t-on jamais rien vu d'aussi ridicule?

Je lui jette un regard venimeux et réplique:

- J'ai la phobie des poules ET des Piafs. Enfin, non, Médolie, c'est pas ce que je voulais dire... enfin bref, pourquoi Rauru vous a demandé de nous confier ces... ces trucs?

- J'sais pas, mais j'espère que vous allez fiche une sacrée dérouillée à ce Castor pour moi! Enfin... C'est quand même lui qu'a crevé ma nièce...

Je contemple un instant les moustaches retroussées et la salopette verte d' Ingo, et pour la première fois, je le reconnais tel qu'il était avant: Luigi du royaume Champignon.

- Et allez, assez pleurnichouiné, j'ai du travail, moi! peste-t-il. Et ce crétin de Talon qui passe ses journées à faire la sieste, il pourrait pas m'aider, lui? Dégagez un peu, sales mioches, restez pas dans mes pattes!

                                                                                ***

- On est perdus, murmure Urbosa.

Elle a raison; impossible de savoir où nous sommes. Autour de nous, des arbres se profilent à l'horizon. Des bêtes semblent pouvoir surgir à tout moment des buissons aux branches crochues.  Quelle heure est-il? J'ai l'impression que nous parcourons les Bois Perdus depuis une éternité.

- Tu pourrais pas t'envoler pour nous dire où on est? suggéré-je à Revali.

Il soupire, comme à son habitude.

- Non, je ne le pourrai pas; impossible de vous repérer avec tout ce brouillard, ça t'arrive de réfléchir? Et toi, notre "guide", tu sais où on va, au moins? crache-t-il au pauvre Dumoria.

Ce dernier balbutie confusément qu'il faut aller à gauche, puis à droite, continuer tout droit sur la gauche de la droite, et qu'il sentait la présence de l'abîme à quelques dix ou quatre mille mètres, avant d'éclater en sanglots. Je me précipite pour le consoler.

- Là, là! arrête un peu de pleurer, mon petit. Revali n'est méchant que parce qu'il est jaloux.

Le korogu relève la tête de ma tunique.

- Snifou! C'est vrai, ça... Mais pourquoi?

- Euh... improvisé-je. Parce que tu es très fort?

 L'insupportable Piaf que je ne nommerai pas étouffe un rire, qu'il fait passer pour une toux sèche. Le korogu s'empare alors d'un gravier, et le lance de toutes ses forces contre un arbre. Il atteint sa cible au bouts de trois essais.

- Ouais! jubile-t-il finalement. Saria, Médolie, z' avez vu comment je suis trop fort?

- Chut, l'interrompt Urbosa. Je crois... je crois que j'ai entendu quelque chose.

En effet, un ricanement d'enfant retentit. Dans la brume, se dessine un corps en bois, complètement désarticulé. Un pantin? Mais non... Un simple jouet ne saurait produire un tel rire...

Les ténèbres se dissipent complètement, et laissent place à un... un quoi, exactement?

On dirait un enfant, car il est à peine plus grand que Saria; mais quel enfant est doté d'un corps tout en bois, et avance d'une manière aussi saccadée? Quel enfant s'aventurerait seul dans une forêt aussi dangereuse? Quel enfant se vêtit exclusivement de feuillages, comme s'il hantait ces lieux depuis toujours?

- Un... un Skullkid, murmure Saria. Un enfant perdu... condamné à cette apparence éternellement, et qui erre dans la forêt.

- Ya ha ha ha ha! s'esclaffe Skullkid. Qu'est-ce qu'on a là?     

Il s'avance lentement vers nous, et nous scrute en silence, décrivant des cercles autour du groupe. Puis, je remarque un détail qui m'avait échappé... Sur sa face...

Un masque violet en forme de coeurs, hérissé de pics, aux peintures biscornues, d'où s'échappe des particules malfaisantes. Qu'est-ce que c'est que ça?


HEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEY!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


PREMIER CHAPITRE LALLALALALALALA!

BYE!

                                     




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