Chapitre 38

Stella reste silencieuse en entendant ma grande révélation. Je la sens se raidir dans mon dos.

- Tu veux vraiment qu'on se baigne ? déglutit-elle. Dans cette eau... qui doit être gelée !

Je ne peux m'empêcher de rire devant cette tentative d'esquive ratée.

- C'est vraiment ça qui te fait peur ? je lui demande en tournant la tête vers elle. De toute façon, tu ne peux pas t'échapper !

Je resserre mon emprise sur elle au niveau de ses cuisses, ce qui la fait glousser. Certes, elle est mal à l'aise, ce que je conçois, mais je suis tellement persuadé que ça va lui plaire. Plusieurs fois, elle a fait allusion à ce manque qui la ronge. Mais je connais Stella : elle préfère reculer pour mieux sauter. Elle me l'a prouvé maintes fois. Sinon, elle ne serait pas accrochée à mon cou, ce soir, sous ce magnifique ciel étoilé.

- T'es vraiment fou, tu le sais, ça ? dit-elle en riant.

- Peut-être, mais toi, es-tu assez folle pour me suivre là-dedans ? je lui demande en montrant l'océan d'un signe de tête.

Un silence s'installe entre nous, comblé par le bruit des vagues.

- Si je te disais que c'est le cas... ça te surprendrait ? me répond-elle en posant une autre question.

J'adore son ton espiègle. Un énorme sourire apparait sur mon visage. Elle est vraiment prête à plonger avec moi dans cette eau froide.

- En même temps, nous habitons dans un asile de fou, alors...

Les rires de Stella redoublent. Je ne me lasse pas d'entendre ce son mélodieux. Je commence à avancer vers le rivage.

- Attends, attends... On y va... habillé ? me demande-t-elle sur un ton hésitant.

La question m'a traversé l'esprit, mais je n'ai pas pensé une seconde qu'elle serait d'accord pour se dénuder. Je suis un peu pris de court.

- Euh... je ne sais pas... si ça te dit de... enfin tu n'es pas obligée, si tu ne veux pas...

- Brody, m'interpelle mon amie, un sourire dans la voix, en plaquant sa main sur ma bouche pour me faire taire, pose-moi par terre, s'il te plait.

Je m'exécute immédiatement. Je la fais doucement glisser de mon dos. Prudemment, elle pose d'abord son pied valide sur la sable, en gardant appui sur mon épaule, le sol étant mou. Je la soutiens de mon autre main au niveau de la taille. Je la guide jusqu'à un rocher où elle s'assoit.

- Ça va ? je lui demande, un peu inquiet.

Elle a dû sentir le stress dans ma voix. Je ne suis pas habitué à ce genre de situation et je ne sais pas comment agir au mieux.

- Tout va bien, m'assure-t-elle en souriant.

Elle se baisse pour défaire les lacets de sa Converse. Une fois la chaussure ôtée, elle me demande de l'aider à se remettre debout. Je lui tends une main et passe mon autre bras au niveau de sa taille. Alors que ma seconde main rejoint la première de part et d'autre de ses hanches, elle se met à défaire le bouton de son short gris de sport. Elle le fait glisser jusqu'à ce qu'il touche le sol.

- Peux tu me soulever, s'il te plait ? me demande-t-elle en détournant son regard vers le sol.

Je m'exécute une nouvelle fois, jusqu'à ce que le bout de tissu repose sur le sable. Elle ne porte plus que son gilet et ses sous-vêtements. Mais je n'ai aucune envie de la lâcher. Ses mains sont posées sur mes épaules et son corps est collé contre le mien. Je n'arrive pas à détacher mon regard de son visage. Elle est tellement belle. Je ne crois pas avoir vu une fille aussi sublime qu'elle. Ses yeux couleur océan sont ancrés dans les miens. Nous nous contemplons, sans rien dire. Je suis troublé. Et Stella semble l'être tout autant que moi.

- Tu... tu peux me reposer, bégaie-t-elle.

Ce que je fais.

- Je vais encore avoir besoin de ton aide, m'apprend-elle.

Ses mains quittent mes épaules pour venir déboutonner son gilet, tout en la tenant. Je suis complètement fasciné par ses gestes, par ses doigts fins attrapant chaque bouton pour les faire glisser hors de leur trou. Elle se débarrasse rapidement de son vêtement et il ne lui reste plus qu'un tee-shirt avec une énorme bouche tirant la langue, sigle emblématique des Rolling Stones.

- Maintenant, tu vas devoir faire passer mon tee-shirt au-dessus de ma tête et, un par un, je ferais de même avec les bras, d'accord ?

Je hoche la tête. Je n'en reviens pas de ce qui est en train de se passer entre nous : il y a quelques jours, elle me repoussait à cause de sa jambe et, ce soir, elle me demande de la déshabiller. Oui, elle est vraiment surprenante.

Lentement, depuis sa taille, mes mains se dirigent vers l'ourlet de son tee-shirt. Je m'en empare et le fais remonter doucement. Mes doigts sentent sa peau frissonner à mon contact. Ou est-ce peut-être le vent qui continue de souffler... Elle pousse un léger soupir lorsque j'atteins la région de sa poitrine. Mon cœur bat la chamade et, à l'écoute de sa respiration, je devine qu'elle est aussi nerveuse que moi. Délicatement, je lui ôte son tee-shirt, qui rejoint son short sur le sable. Je n'ai jamais partagé un moment aussi intime avec qui que ce soit. La voilà, devant moi, ne portant qu'un soutien-gorge et une culotte. J'en ai le souffle coupé tellement elle est magnifique. Malgré l'obscurité, je la vois rougir. Elle baisse la tête.

- Tu ne t'attendais certainement pas à ça... commence-t-elle en fixant sa jambe meurtrie, avec une pointe de tristesse dans la voix.

Je sais qu'elle a honte de cet handicap mais, pour moi, elle est parfaite telle qu'elle est. Je passe ma main sous son menton pour la forcer à me regarder.

- Tu es très belle, Stella.

Son rougissement redouble et elle laisse échapper un petit rire. Elle se mordille la lèvre inférieure, trahissant son excitation. Rapidement, elle agrippe à son tour l'ourlet de mon pull pour me le retirer. Pour ne pas la lâcher, je fais d'abord passer un bras, puis l'autre, ce qui relève du casse-tête, provoquant notre hilarité. Mon pull est à moitié enlevé, avec ma tête coincée dans le trou de la manche.

- Prends appui sur mes hanches, je lui indique.

Elle pose ses mains froides sur mon corps brûlant, ce qui me fait tressaillir. Alors que j'arrive à me débarrasser de mon habit, je peux sentir ses doigts parcourir mon torse. Ce contact doux et délicat me provoque une nouvelle série de frissons.

- Toi aussi... tu es... très beau, finit-elle par lâcher, gênée, en relevant la tête vers moi.

Clairement, elle n'a pas l'habitude de ces échanges aussi intimes, ce qui m'arrache un sourire. Cette fois-ci, c'est moi qui rougis. Jamais auparavant le compliment d'une fille n'avait provoqué une telle réaction chez moi. Pendant mes heures de gloire, être encensé pour mon physique était mon quotidien. Les filles me trouvaient beau, fantasmaient sur moi, et ça me plaisait d'être cet objet de convoitise. Mais ces mêmes mots sortant de la bouche de Stella ont une tout autre signification pour moi.

J'en profite également pour retirer mon jean noir avant de me redresser. Je la fais se rassoir sur le rocher afin qu'elle grimpe de nouveau sur mon dos. Cette fois-ci, nos gestes sont plus fluides que la première fois et nous voici debout, face à la mer. Elle pose son menton prêt de mon cou. Le vent s'est calmé et je peux sentir son souffle dans ma nuque.

- Prête ?

- Prête.


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