Chapitre 4

Après une défaite écrasante infligée par l'équipe adverse, Jonathan rentra chez lui la tête basse et le cœur lourd. Il traîna des pieds jusqu'à sa maison et alla s'enfermer dans sa chambre en claquant la porte. Les insultes et reproches de ses camarades tournaient en boucle dans sa tête et il crut qu'il allait étouffer tant il se sentait mal. Il aurait tellement voulu être quelqu'un d'autre que lui... Il aurait voulu être un garçon normal, avec des amis normaux, être doué en sport, avoir une petite amie, ne pas être dévisagé au lycée...

Il fut obligé de redescendre pour aller dîner et dû affronter le regard inquiet de ses parents. Il se détestait de leur causer tant de soucis. Il se détestait tout court.

- Ta journée s'est bien passé mon chéri ? commença sa mère avec douceur.
- Comme d'habitude.

Ce qui voulait dire que non, il n'avait pas passé une bonne journée.

- Raconte-nous ce que tu as fait ! proposa-t-elle.
- Pas envie, grommela-t-il en guise de réponse.
- Et si tu nous disais comment s'est passé ton cours de sport ! Tu devais commencer le handball aujourd'hui non ? enchaîna son père.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Toutes les émotions qu'il avait tenté de refouler jusque-là remontèrent à la surface et le submergèrent.

- Je t'ai dit que je n'avais pas envie ! Laisse-moi tranquille à la fin ! hurla-t-il.
- John ! Ne parle pas comme ça à ton père !
- Alors arrêtez de me poser pleins de questions ! Je n'ai pas envie de parler !
- Mais tu ne parles jamais ! On voudrait t'aider mais on ne te comprend pas, tu ne nous dis rien !
- Je n'ai pas besoin d'aide !
- Vraiment ? Alors dis-nous ce qui ne va pas !
- Foutez-moi la paix !

Il se leva d'un bond, hors de lui. Il eu envie de tout balancer autour de lui, de tout fracasser, les plats, les chaises, les couverts, les verres, tout, tout, tout. Il se retint pourtant et entreprit de s'enfuir trouver refuge dans sa chambre mais son père le retint de justesse par le bras.

- Tu ne t'en sortiras pas comme ça ! Tous les soirs c'est le même cinéma, ça ne peut plus continuer !
- Lâche-moi !
- Non Jonathan, pas cette fois ! Tu vas t'asseoir sur cette chaise et tu vas nous écouter !
- Je ne veux pas t'écouter ! Je ne veux plus te voir ! J'en ai marre de vous ! Vous croyez me comprendre mais vous ne savez rien ! Vous ne savez pas ce que je vis au quotidien ! Vous dites vouloir m'aider mais tout ce que vous faites c'est me crier dessus ! Arrêtez de faire semblant, je sais que vous en avez marre de moi ! Vous auriez voulu un autre fils, quelqu'un de normal, et bien excusez-moi de ne pas être le fils parfait, excusez-moi d'être un monstre, mais n'essayer pas de m'aider parce que vous ne faites qu'empirer la situation !

Sa mère était en pleure, son père incapable de dire quoi que ce soit. Jonathan repris son souffle, réalisant à peine ce qu'il venait de dire. Son cœur semblait sur le point d'imploser tant la douleur était forte.

- Oui, fini par murmurer son père, nous n'arrivons pas à t'aider. C'est pourquoi nous t'avons inscrit chez un psychologue.

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