Chapitre 3

La matière que Jonathan détestait par-dessus tout, c'était le sport. C'était encore pire quand il faisait gris et froid, comme aujourd'hui. Au moins n'aurait-il pas besoin de porter ses lunettes, puisque le soleil était caché derrière de sombres nuages. Dans les vestiaires pour homme, il revêtit en vitesse un short noir et un sweat confortable avant de sortir rejoindre sa classe sur les terrains de handball.

"Courage", se dit-il en lui-même. "Dans deux heures, ce sera fini et je rentrerais à la maison". Il écouta d'une oreille distraite les consignes du prof de sport qui expliquait les règles, en se forçant de ne pas regarder constamment en direction de la Salomé qu'il trouvait magnifique dans son T-shirt de sport bleu et son leggins noir.

Puisque c'était leur première séance de handball, le prof décida de séparer les filles des garçons, puis ordonna à chaque groupe de faire deux équipes. Les filles allèrent s'installer sur le second terrain pendant que les garçons constituaient leurs équipes. Jonathan fut, sans surprise, l'un des derniers à être choisi. Il alla revêtir une chasuble rouge, dégouté par l'odeur de transpiration qu'elle dégageait, accentuée par son odorat surdéveloppé.

Le match commença et le jeune garçon se trouva vite dépassé par la situation. Il courait d'un bout à l'autre du terrain, essoufflé et en sueur. L'équipe adverse venait de marquer un énième point quand il commit une erreur fatale. Il s'était arrêté pour reprendre son souffle quand il entendit un cri.

- Jo attrape !

Trop tard. Le garçon n'eu pas le temps de réagir et la balle l'atteint en pleine figure, lui provoquant une douleur lancinante à la tête. Par réflexe, il mit ses mains sur son visage en attendant que la brulure laissée par le projectile s'apaise, mais ce qui lui fit le plus de mal furent les éclats de rire de ses camarades.

- Ben alors Jonathan ? ricana super Samuel, un adolescent particulièrement désagréable. On croyait que tu avais une super vue !

Maxime se précipita à ses côtés, aussitôt rejoint par Alexis et Léo.

- Ne l'écoute pas, il est débile. T'as mal ?
- A ton avis ?
- Montre.

Jonathan retira sa main, dévoilant une vilaine marque rouge sur sa joue et autour de son œil. Le plus horrible, c'était que les filles s'étaient également arrêtées de jouer pour regarder ce qu'il se passait. Il devait passer pour un bel imbécile...

- Je suis désolé, s'excusa Léo, je ne voulais pas te faire mal...
- Ben c'est loupé.

Dans son dos, Il entendait toujours les autres élèves chuchoter entre eux. Il put entendre chacun des mots prononcés et compris aisément qu'ils se moquaient. Il sentit la colère monter en lui et les larmes affluèrent à ses yeux, mais il était déjà bien assez ridicule comme ça, pas la peine d'en rajouter une couche. De rage, il ravala son chagrin et se dégagea de ses amis pour revenir sur le terrain, prêt à reprendre le jeu.

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