15. Promesse.
SUNOO.
Je me réveille avec un mal de tête.
Ce n'est pas comme si j'avais bu hier et pourtant, c'est le même effet que ça fait. J'ai des courbatures un peu partout et des douleurs au niveau de mon torse, mon cou. Je touche cet endroit par instinct avant de me rendre compte qu'il y a un sparadrap.
Clignant des yeux, je me lève précipitamment et manque de tomber. Mes jambes n'ont pas assez de force pour me porter. C'est quoi ce foutoir ? Je décide quand même de marcher comme un pingouin jusqu'à ma salle de bain.
Là bas, à travers le miroir, je regarde les bandages à différents endroits sur mon corps. J'en retire un et manque de m'étouffer avec de l'air en voyant quelque chose qui s'apparente à une morsure.
Je deviens blème en craignant de toucher les minuscules trous dans ma peau. Chez les canidés, les morsures en général représentent l'intimité, c'est une démonstration affective au même titre qu'un je t'aime. Je cherche une tombe, je veux mourir.
Je lui ai dévoilé mon cou. Je l'ai encouragé à me... mordre.
Calé devant le miroir, mes souvenirs de la veille font un ricochet arrière et me reviennent en pleine face. Heeseung était là. Il était en rut.
Est-ce que... est-ce qu'on l'a fait ?
Fait quoi ? Me répond une voix imaginaire. Ceux qu'on s'invente parfois et avec qui on tient des discussions. Je ne peux pas croire que je sois le seul humain qui fait ça.
Bah le truc.
Quel truc ?
Est-ce qu'on a COUCHÉ ensemble ?
Je vérifie comme un gosse dans mon boxer. Je ne ressens pas de douleurs étranges dans mes fesses, c'est déjà ça. Ni au niveau de hanche. Bon alors c'est qu'il n'en a pas profité. Portant, je suis sûr d'avoir senti son visage au... Non. Je ne vais y penser.
Par contre, les morsures.
Je me sens bizarre. Un truc ne va pas en moi. De plus, les souvenirs vers la fin restent flou. Je me rappelle avoir entendu la voix de Jake, et c'est tout. Dépité, je retourne dans ma chambre. Mon meilleur ami est là, sur le lit. Un sourire égaye mon visage. Peut-être qu'il est arrivé à temps et m'a épargné le pire.
Je comptais lui sauter dessus mais son expression faciale m'en empêche.
Je suis inquiet à l'idée de ce qui le rend aussi énervé. Jusqu'à ce que je remarque le venum qu'il tient entre ses mains. La tension s'alourdit aussitôt. Mon cœur fait un bond. Je pose ma main contre ma poitrine, mes paumes deviennent moites. Il n'est plus question de renard courageux lorsque c'est pour affronter les foudres de mon meilleur ami.
— Jake. Laisse-moi t'expliquer.
— Il n'y a rien à expliquer.
Il est sévère avec ses lunettes rondes et ses bras croisés. Je me mord la lèvre de culpabilité. Je ne sais même pas quoi dire. Ma tête se vide. La pièce est silencieuse. Je n'aime pas quand quelqu'un que j'aime est en colère contre moi et je ne sais jamais quoi faire pour réparer la bêtise.
À noter que je ne suis pas doué pour me faire pardonner.
— J'aurais préféré que tu me parles. Tu avais promis de ne plus toucher à cette chose.
— Je... je sais. Mais des trucs sont arrivés.
Je m'emmêle les pinceaux en me perdant dans mon explication. Tandis que Jake, lui, demeure calme. Face à mon désespoir chronique et la terreur au ventre, il m'a laissé en prendre pour la première fois. C'était la seule et unique occasion.
Et je dois avouer l'avoir un peu manipulé par les sentiments. Mais à cette époque j'étais tellement persuadé de prendre la décision adéquate que plus rien ne comptait. Je lui avais donné ma parole. Il est énervé à présent.
Il commence soigneusement à ranger tout mon matériel dans un petit sac. Il y verse tout ce qu'il y a en rapport avec le venum avant de tirer sur la fermeture.
Je me sens mal là.
— Cette chose est dangereuse Sunoo.
— Je sais.
— Je ne pense pas que tu ais mesuré les conséquences.
— Tu ne peux pas comprendre !
Fichue impulsivité. Ce n'est pas ce que je voulais dire. J'essaie de me rattraper du mieux que je peux.
— Je veux dire...
— Tu as raison, me contredit-il. Je ne peux pas comprendre.
J'ai l'impression de l'avoir déçu plus que d'habitude. Je sais que Jake s'efforce à me pousser vers le haut. Sans lui, j'aurai abandonné mes études. C'est souvent lui qui m'encourage à réviser, ou encore à sortir. Et franchement, je me sens comme un boulet.
Je me demande bien ce qui le force à rester avec moi. On ne peut pas faire plus con que Kim Sunoo. J'ai pas envie de le perdre. Il soulève le sac en silence et se dirige vers la porte.
— Jake...
Aucun regard. Il s'en va.
***
J'ai du déprimer deux heures au maximum avant de me lever.
Je ne peux pas laisser la situation dans cet état. Je me précipite alors vers la salle de bain rien que pour m'habiller assez chaudement. Puis, je m'engage dans le couloir. Peu importe les cours que j'ai, que j'ai déjà raté, je me dirige vers la faculté de médecine.
Tandis que l'amphi se remplit pour un énième cours, je me faufile parmi les étudiants en espérant que le prof ne me remarque pas. Ça va, ça peut le faire. Je m'assois derrière Jake dont les pupilles s'écarquillent doucement de surprise.
— Je suis désolé, murmuré-je dans son dos.
Il me fixe, silencieux, me demande ce que je fais là. Il semble un peu plus alarmé lorsque le prof entre en salle et ferme derrière lui. La faculté de médecine c'est vraiment quelque chose. En art, tu viens quand tu veux, à l'heure que tu veux. Les profs font le cours uniquement aux intéressés. Et tant pis pour le reste.
Ici, je ressens déjà une certaine discipline.
Je prie pour ne pas me faire griller. Tandis que l'homme à la face ridée dispose son sac et en sort son ordinateur et ses documents dans une précision chirurgicale, un papier est déposé à ma table par les bons soins de Jake.
« Je ne t'en veux pas. Je suis juste frustré. Tu ne dis jamais quand ça ne va pas. Tu t'enfermes et tu te met en danger. Ça me fait peur. Mais on pourrait en discuter plus tard ? Tu risques d'avoir des problèmes. »
Dès que je finis la lecture, mon cœur se resserre. Je ne mérite pas Jake.
C'est vrai que je ne suis pas le professionnel de la communication. Je comprends ce qu'il veut dire. Je n'aime pas vraiment parler de moi. Je ne suis pas habitué à ça. C'est un dilemme. Je n'aime pas le savoir triste ou en colère après moi.
Je regarde autour de moi.
— Hé toi, psst, passe-moi une feuille.
Mon voisin m'ignore.
— M'ignore pas. Je sais que tu m'entends. Passe-moi une putain de feuille.
Le garçon râle en me lançant une feuille, tandis que d'autres étudiants me foudroient de leurs regards noirs à cause du vacarme que je crée. Je roule des yeux. C'est tellement sérieux ici.
— Euh, t'as pas aussi un styl—
J'ai à peine finit ma phrase que le même garçon plaque un stylo noir sur ma table. Sûrement pour m'empêcher de le déconcentrer du cours. Mais quel aigri aussi. Pour un futur médecin, je le trouve peu aimable.
Je commence à inscrire sur le papier d'une écriture presque illisible.
« Jsuis désolé Jake. Je le ferai plus. Et euh ouais, on en parle après. »
Je lui tend discrètement la feuille froissée au préalable et attends qu'il finisse de lire. Il se retourne un moment et me glisse un léger sourire. Je suis d'un coup, plus rassuré. Rassuré que ça aille de son côté.
Du coup, je m'éclaircis la gorge.
— Oh ? Pardon ? Ce n'est pas mon amphi ? Oh mon Dieu, j'ai du me tromper ! Quel tête en l'air !
La salle devient silencieuse, et le prof en bas me scrute comme si j'étais un dégénéré. Je prend les quelques marches qui mènent jusqu'à la porte.
— Haha j'ai dû mal dormir cette nuit moi ! Bon bah, je vous laisse vous éclater sur, euh...
Je plisse des yeux pour lire ce qu'il y a d'inscrit sur la projection au tableau.
— ...les intestins grêles, wait.
Ma voix vacille, peu assuré, tandis qu'un haut le cœur me prend. Une grimace déforme mon visage. Ils sont en train de parler de caca. J'ai envie de vomir. Je vois de loin Jake qui se retient de rire, puis passe un regard impatient du prof qui s'apprête à parler.
— C'est bon, c'est bon j'y vais ! Dis-je à la hâte pour le couper.
Je ferme aussitôt la porte derrière et moi m'élance dans le couloir. Plus jamais je ne reviens ici. C'est la mort. Ils sont fous. J'avance en grommelant tout bas lorsque je repère devant moi, Heeseung.
Je me stoppe au milieu du corridor.
N'ayant personne autour, il ne manque pas de me croiser à son tour. Mon cœur fait des bonds et des roulades arrières, se prenant pour un voltigeur. Le sang afflue au niveau de mon visage. J'ai les images d'hier qui reviennent me hanter. C'est suffisant pour que la panique s'empare de moi.
J'avance d'un pas déterminé vers le loup. D'abord surpris, il m'observe, les yeux globuleux clignant, sans réagir. Je me saisis du col de sa chemise, ne prêtant même pas attention à sa tenue. Alors que d'habitude, j'aime commenter son style vestimentaire.
Le soucis est que pour le coup, je ne pense à rien d'autres qu'à cette nuit. Ce qui s'est passé. Ma gorge se resserre, je ne peux pas croire que j'ai fais ça. J'ai perdu toute ma fierté, je suis couvert de honte, je veux sauter par dessus ce balcon.
Mais avant ça, je plaque Heeseung contre un mur, dans un coin sombre.
— On doit parler, dis-je d'un ton sec sans lui donner la possibilité de répliquer.
Heeseung ne résiste pas, encore heureux. Ça me facilite la tâche. Mes mains le maintiennent contre le mur. Il se laisse faire, c'est évident. Puisque sa force dépasse tant la mienne. Mais sur le coup, je ne remarque pas ce détail. Mes griffes s'allongent de façon légère. Assez pour paraître menaçant sans pour autant le provoquer de façon sérieuse.
Je suis si proche que nos souffles se mêlent.
— Je veux bien mais, de cette façon ?
Le loup me couvre d'un regard que j'ai du mal à déchiffrer. C'est surtout le fait qu'il ait l'air de ne rien savoir. Comme si ce qu'on avait fait cette nuit n'était rien du tout ! Ça a tendance à accroître ma frustration. Je ne peux pas être le seul troublé.
De plus, c'est de sa faute n'est-ce pas ?
Tu l'as chauffé.
Je n'étais pas dans mon état normal.
— Quoi ? Qu'est-ce qui te gêne ? Lancé-je, un peu rageur.
Or encore une fois, il ne paraît pas affecté par mon état hostile. C'est même pire que ça.
Heeseung se met d'un coup à... rougir.
Je papillonne des yeux, perplexe. Il détourne légèrement la tête sur le côté, feignant un air innocent et sans défense.
— Et bien, nous sommes tous les deux dans un coin sombre, dans cette position. On pourrait penser que nous faisons quelque chose d'inapproprié.
Ma mâchoire se décroche.
Ce type est trop fort.
J'ai l'impression de me voir en lui, jouer à la comédie. J'aurais presque envie de rire. Un rire nerveux m'échappe d'ailleurs. Je ne sais pas si je dois être sidéré, fier ou amusé.
— Mais si ça ne te dérange pas, poursuit-il.
Je me reprends bien vite.
Je le plaque un peu mieux pour cesser cette blague stupide. Malgré mon geste un brin violent, Heeseung n'a pas l'air affecté. Il se laisse complètement faire, comme si je pouvais le contrôler. Alors que nous connaissons tous les deux la réalité.
Soit, je supprime le peu d'espace restant entre nous, le confrontant du regard.
— Écoute, commencé-je avant de déglutir.
C'est tellement difficile d'arracher les mots à mes lèvres. J'ai envie de frapper mon front contre un mur plusieurs fois. Ou effacer ma mémoire. Je n'ai jamais été autant en difficulté à cause d'une personne.
— Pour hier, tu n'as rien vu, rien entendu. Tu n'es jamais venu dans mon dortoir. Et...
Mes mains se resserre contre son col. Cependant, les poings qu'elles forment tremblent. Autant de frustration que d'appréhension. Pour hier, je me souviens dans les moindres détails.
Notamment, de lui avoir moi-même exposé ma nuque.
J'étais prêt à coucher avec lui.
— Tu vas à partir d'aujourd'hui effacer tout ce que j'ai pu dire cette nuit là.
Je rapproche encore plus mon visage. Dans l'action, nos nez se frôlent. Mon regard se durcit, se veut menaçant. Je ressens une petite chaleur dans mes rétines, me signalant qu'ils ont dû revêtir leur aspect dorée.
Devant moi, Heeseung demeure imperméable. Il ne m'empêche pas d'empiéter sur son espace vital. Il garde le regard plongé dans le mien, les yeux baissées à cause de notre différence de taille.
— Si tu en parles à qui que ce soit je te promet de faire de ta vie un enfer.
—Je n'en doute pas une seule seconde, réplique le loup.
Quoi ? Je déglutis lorsque sa voix tombe dans le grave. Mon visage est juste séparé de quelques pauvres centimètres du sien. Il ne sourit pas. Ses yeux se contentent d'être expressifs à sa place.
J'ai le sentiment que l'atmosphère se métamorphose. Je veux dire, Heeseung est bizarre. La période de rut est passé normalement ? Alors, pourquoi je sens toujours comme quelque chose qui diffère avec lui ? Son comportement, sa façon de me répondre.
Je suis déstabilisé une seconde par sa remarque, mais ne faiblit pas.
— Au moins tu es prévenu. Je te garde à l'œil.
— Ce serait la meilleure chose à faire en effet.
Je plisse des yeux, de plus en plus perdu. Heeseung continu.
— Mais tu sais, si tu veux que je ne dise rien, il va falloir m'offrir quelque chose en échange.
De façon lente, la commissure de ses lèvres glisse sur le côté. Mon ventre se tord devant son regard pesant et intense. Ma prise se défait de son col à présent froissé. Nos respirations sont lentes, lourdes, bruyantes.
— Du chantage ?
— Je n'appellerai pas ça comme ça, me dit-il en dissimulant son regard vicieux derrière un sourire innocent. Mais plus comme un échange équilibré.
Je suis mal, vraiment dans le mal. Je ne contrôle plus rien. Sauf si je n'ai jamais rien contrôlé depuis le début. C'est lui qui me tient dans le creux de sa main. Et s'il venait à me demander quelque chose de grave ?
Je ne le pensais pas capable de ça. Je commence à douter de tout ce que je croyais savoir sur lui. Mon estomac se comprime et brûle sous l'acide. Contre mon gré, je lui demande :
— Qu'est-ce que tu veux ?
— Une chose...
Il expire, expulsant son souffle chaud qui s'échoue contre mon visage. J'ai un peu peur.
— ...à laquelle je t'oblige à te tenir.
Ses traits se délient, puis reprennent un autre aspect. Comme une nouvelle peinture, ils retracent une nouvelle expression faciale qui me fait déglutir. Son air sérieux remplace le regard malicieux. J'aurais presque l'impression de confronter l'alpha.
Mais c'est juste Heeseung n'est-ce pas ? Puisque ses habituelles pupilles grises n'ont pas changé. Elles sont de la même teinte que les nuages alourdit par l'averse. Et en leur sein, se cachent les foudres prêtes à se déverser.
Face à une telle mine, mon instinct me pousse à m'éloigner.
L'instinct primitive de l'animal qui fuit de façon automatique le danger. Pour l'instant, mon être entier le considère comme un danger. Il me hurle de fuir, déguerpir avant de me faire dévorer. Alerte, je m'apprête à le lâcher.
Mais un hoquet de surprise m'échappe.
Mon cœur bondit et me broie presque la poitrine. Sa queue, c'est la seconde fois qu'elle me touche. Elle s'enroule autour de nous, passant par mon dos et me compresse contre lui à la force d'un broyeur.
Nos torses se rencontrent aussitôt.
Nos lèvres se frôlent, je me retiens de crier, lui sauter au cou, planter mes griffes dans sa chair. Me défendre en gros. Si je le fais, il le prendra comme une attaque. Ainsi, il pourrait répliquer. Et je mourrai.
Va-t-il me tuer ? Tout ça n'était qu'une ruse ?
J'avais donc raison ? Je me suis fait avoir ? Maintenant que j'ai baissé ma garde, il va m'attaquer ? M'utiliser ? Profiter de moi ? Me faire chanter ? Je ne remarque pas à quel moment mes yeux se remplissent d'eau.
— Je veux que tu ne touche plus jamais au venum.
À la même seconde qu'une goutte échappe à mon œil, mes poumons se vident d'air. Je cesse tout mouvement, bien que je ne bougeais pas tant que ça. Mes larmes se stoppent, se heurtant à un barrage.
La peur vicieuse qui s'est fondue dans mes veines disparaît, laissant la surprise m'envahir.
Je ne m'attendais pas à ça.
Heeseung est si tranché. Ce n'est pas une demande. Ni une faveur. C'est quelque chose qu'il exige de moi. Je n'avais absolument pas prévu qu'il évoque le venum si vite. Mais après tout, il est au courant. Cependant, je ne me vois pas discuter de ça avec lui. Ni avec personne d'ailleurs.
Ma gorge se noue et je dévie enfin de son regard.
Une certaine honte me submerge. Je n'aime pas l'effet que ça fait, l'impression d'être mis à nu. Ce n'est pas le corps qui est dévoilé mais l'âme. Et c'est intime. Ça ne regarde personne d'ailleurs. Je ne suis pas un gamin, je prends mes décisions seul.
Un bel exemple en effet.
Putain.
D'un coup, les doigts du loup se glissent sous mon menton, m'obligeant à le regarder. Heeseung et son alpha sont pareils. Ils veulent toujours que les regarde. Je le sens diffuser de doux phéromones à l'arôme de cèdre, ceux qui sont tant apaisant.
Je me demande s'il a senti ma panique.
Sûrement. Je me sens moins stressé. Et son regard insistant me signale qu'il attend une réponse. Son pouce et son index s'accrochent à mon menton, lui permettant de déplacer mon visage à sa guise.
— D'accord, finis-je par souffler.
Nous échangeons des regards durant un petit moment de calme. Il me sonde, j'en fais de même. C'est un accord silencieux. Je pourrais refuser, l'envoyer bouler. Mais je choisi de répondre honnêtement.
Je ne toucherai plus au venum. Je sais ce que ça implique comme décision. Tôt ou tard, il aura à découvrir ce qui ne va pas chez moi. Tôt ou tard je devrais discuter de ce détail. Mais je ne compte pas le faire. D'ici là, j'aurais trouvé une autre solution n'est-ce pas ?
Je veux dire, une solution qui me permette d'éviter de parler de la raison pour laquelle je prend du venum. J'entends Heeseung soupirer, comme s'il était enfin satisfait. À croire qu'on décharge des tonnes de fardeaux de ses épaules.
Je détourne les yeux, à défaut de pouvoir tourner la tête. Je n'aime plus notre discussion, ça me gêne qu'on en parle. Et surtout, dans une telle position.
— Tu peux me lâcher maintenant, persiflé-je avant un grognement.
Sa queue serpente à nouveau dans mon dos et je peux enfin me libérer de lui. J'ai l'impression de sortir d'apnée. Je peux mieux respirer. Mon cœur fait des roulades de fou furieux. Je sens ma tête tourner, mes jambes qui tremblotent.
Et contre toute attente, deux mains se plaquent contre mes joues et les presse. Ce qui était un faciès stoïque d'un loup un peu effrayant, se métamorphose en une figure rayonnante. Les pupilles grises luisent intensément, et un sourire niais trône sur ses lèvres.
— Du coup, tu veux manger avec moi ?
Encore ? Il s'en rappelle ? J'avais tellement oublié cette demande. C'était toujours dans un couloir similaire à celui-ci. Je n'avais qu'une envie, le fuir, persuadé qu'il était un danger. Je suis un peu perplexe. Il peut être déconcertant parfois.
Or au lieu d'être agacé, je me contente de poser mes mains contre ses poignets, l'intimant en silence à lâcher mes joues. Il cède sans lutter. Je plonge ensuite mes doigts dans les poches de mon baggy jean et simule un air blasé.
— T'as du bol, je suis de bonne humeur.
Je perçois son sourire s'agrandir, comme si je venais de lui annoncer la plus belle des nouvelles. Il ne dit rien mais ses yeux transmettent un ouiiiiiii à la place de ses lèvres.
Je n'arrive pas à croire que après tout ce qui s'est passé, la seule chose qu'il me demande soit ça. Manger ensemble. C'est si important pour lui ? C'est vraiment tout ce qu'il veut ? Là actuellement ? Avec tout le pouvoir qu'il a ?
Mes doutes commencent vraiment à se dissiper sur ses intentions. Pour la première fois, et sincèrement pour le coup, je pense à faire de petits efforts. Mais vraiment, de minuscules efforts.
Il n'est pas si chiant, même s'il reste collant. Je peux bien supporter sa présence. J'entame ma marche en lui lançant un coup d'œil d'une allure nonchalante.
Et je ne l'avouerai jamais à voix haute mais, ce Heeseung là au regard si transparent et candide...
— Bon alors, tu viens ou quoi ?
...m'a manqué comme jamais.
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Qu'ouis-je ? C'est génial de faire un double update surprise ? Je sais je sais 😌
Ce chapitre marque en quelque sorte la fin d'un arc en vrai. 🤔 Remarquez, on a commencé avec un Heeseung qui voulait manger avec son renard, et la patience de bébé alpha a ENFIN payé. 😂 Il aura son date-dejeuner.
Mon fils renard est si têtu... mais allez, il fait des efforts !
Et Jake un pote en or 😍
Donc le prochain chapitre sera un peu le premier d'un second arc. On démarre avec le point de vue de Heeseung. 😌 Hâte de rencontrer un nouveau venu ?
DITES MOI VOS IMPRESSIONS !
Jusque là, vos avis sur les personnages ? (FOUTEZ PAS UN VENT. TOI LÀ QUI VEUT ZAPPER, VIENT RÉPONDRE)
Sunoo -->
Heeseung -->
Jay -->
Sunghoon -- >
Jake -->
Jungwon -->
La mère et le frère Lee (Garam, Lysandre) -->
En vrai il ne s'est encore rien passé avec Jungwon et même Lysandre mais je les met quand même au cas où !
Que cache Sunoo ?
Sunghoon et Jake, en couple secret ?
La théorie autour des changements étranges de Heeseung ?
Kang Jeno et Lee Garam, des menaces pour nos protagonistes ?
Qui est Kai ?
Quel danger cache les studios SMR, selon les dires de Namjoon ?
Jay arrivera-t-il à conquérir le cœur de son chat ?
L'auteur serait-elle en crush sur un certain Bang Chan depuis d— wait- whaaat nan COUPEZ !
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