14. Appartenance.
Tw : mention de seringue et substance nocive.
SUNOO.
Je regarde la seringue, ainsi que la poche de venum à côté. Deux fois plus concentré, deux fois plus puissant. Ça fera deux fois plus mal j'imagine. Plus tôt, après avoir entendu la raison pour laquelle Heeseung était en rut hier, j'étais persuadé que c'était la solution. Le venum.
Quand bien même je me suis fais la promesse d'arrêter.
J'ai paniqué. Mais à présent que je l'ai en main, j'hésite. Pour fois, j'hésite. J'entends ses pleurs tout au fond de moi. J'ai toujours utilisé cette aiguille, persuadé que c'est pour notre bien.
Notre sécurité. C'est ce que Kai m'a assuré au début. Il n'y avait pas d'autres choix.
Tout commence à devenir flou dans ma tête. Une fois guidé par la peur, nos actes peuvent prendre une tournure drastique. Peut-être que j'ai décidé trop vite. Le doute remet en question ce que j'ai toujours pensé bien faire. Tout ça parce que maintenant, il y a Heeseung. Et sa présence perturbe ma routine.
Qu'est-ce qui serait arrivé si je n'étais pas parti ce matin ?
Oui mais, ce n'est pas la solution.
Ça nous a maintenu en sécurité jusqu'à maintenant.
Ça ne fait que nous tuer !
La vérité c'est que j'ai la trouille, voilà. Je ne veux pas mourir. Me battre me donne la sensation que je peux me défendre. Et se sentir fort, c'est tout ce qu'il y a de plus satisfaisant dans un monde qui nous désavantage d'emblée, de part notre nature que nous ne choisissons même pas.
Pourquoi certains auraient le droit de se balader d'une fière allure, tandis que d'autres sont cachés et constamment sur leurs gardes ?
Je l'admets, j'ai paniqué aujourd'hui. Mais à présent face au venum, je redoute la douleur. Ainsi que les conséquences. Ça en vaut vraiment la peine ? Ma mère me dirait de ne pas prendre de pareils décisions sur un coup de tête.
Alors je finis par ranger le venum dans le tiroir que je ferme à clé.
Je suis mitigé, entre le prendre ou jeter tout ça. Je fais quoi à présent que Heeseung sait tout ? S'il me trouve, s'il me pose des questions. Je me tire limite les cheveux. C'est super compliqué. Peut-être qu'il ne fera rien. Ô Dieu de l'univers, si tu m'entends, dis-moi que Heeseung n'est pas un danger.
S'il-te-plait ?
Au pire, je quitte le dortoir pour un temps. Je retourne chez mes parents. Je n'aurai qu'à mentir en disant qu'ils me manquaient. Et puis, même si je manquais d'intimité dans cet immeuble où tout le monde fourre son nez dans la vie privée des autres, je mangeais à ma guise des petits plats de mamie.
— Tu vas t'y faire.
On frappe à ma porte. La mine froncée, je me demande bien qui peut être là à cette heure. Je pense direct à Jake. C'est vrai que je ne l'ai pas vu depuis. Il doit m'en vouloir ! Je ne lui ai laissé qu'un message en plus. J'ouvre en pensant tomber sur son visage d'habitude stoïque et mi épuisé.
À la place, c'est une odeur de cèdre qui m'agresse.
Je déglutis et recule. Aux plus courageux qui me lisent, il ne faut jamais prendre un loup à la rigolade, d'accord ? Ils ont l'air inoffensif comme ça mais, ce sont de vrais pervers ! Plus sérieusement, je tente de fermer la porte mais Heeseung la bloque. Et j'ai beau appuyer dessus, c'est comme si je me battais contre un mur en brique.
Ok, j'ai compris, je ne fais pas le poids niveau force.
— Tu devrais pas être ici, t'es pas dans ton état normal.
Je ne reçois qu'un vent en guise de réponse.
— Va-t-en sinon je... je vais crier ! Hé, tu m'entends ?
Il use de sa force pour ouvrir la porte. Ça me fait reculer, je trébuche sur mon tapis et tombe sur mes fesses. Avant de même de réagir, j'entends la porte claquer de nouveau dans son dos. La lumière qui provenait du couloir a aussitôt disparue. Mon dortoir est plongé dans la pénombre. C'est que je m'apprêtais à me coucher, ne laissant que l'éclat de la lune éclairer ma nuit.
Il se tient droit à l'entrée.
Une boule d'angoisse se forme dans mon ventre, mes muscles se tendent. Un hoquet silencieux m'échappe lorsque soudain, ses pupilles se mettent à s'illuminer. Le gris et le rouge se suivent à chaque fois, sans s'arrêter sur une couleur précise.
— Je sais que t'as envie de faire des choses pas très catholiques... et je t'assure, moi aussi ! T'es mignon et tout... mais pense aux conséquences.
Bizarrement, il n'avance pas. Ma respiration s'alourdit et accompagne la sienne. Mais qui a laissé un loup en rut sortir sans laisse ?
Ses poings se crispent, je les décèle facilement, mes yeux s'étant habitué au noir. Les bras rattachés au corps, il paraît lutter contre ses envies. Et je ne vais pas rester là à l'encourager, quand il peut me sauter dessus à n'importe quel moment. Mais en plus, pourquoi il ne peut pas aller se soulager ailleurs ?
Parce que c'est de ta faute.
Sans attendre que le pire n'arrive, je me retourne, toujours au sol, me précipitant pour chercher mon téléphone. Je le saisis de mes mains moites et trouve rapidement le contact de Jake. Me sentant à moitié sauvé, je lui envoie un message pour qu'il me rejoigne.
Mais à peine j'appuie sur l'écran qu'une main se saisit de ma cheville.
Mes yeux s'écarquillent. Un hoquet de surprise me traverse lorsque soudain, Heeseung me tire vers l'arrière. Mon cœur bondit et mon angoisse explose. Elle se déferle dans mes veines et me brûle à son passage. Mon téléphone m'échappe en tombant sous mon lit. Affolé, je regarde l'écran qui s'éloigne de moi.
Un son piteux que je lâche s'évapore dans la nature.
J'enfouis mon visage entre mes deux bras en ayant la peur au ventre de ce qu'il compte faire. Je le sens partout, son odeur imprégné dans les murs, mes meubles, mes vêtements. L'air se sature à nouveau de son odeur et se faufile vers mes poumons.
Sa présence est compliquée à gérer, elle est si lourde et s'impose tant que c'est impossible pour moi de le repousser. Il manipule ma cheville comme si ce n'était pas grand chose, et me retourne pour lui faire face.
Et là, je demeure immobile devant ses iris carmin. C'est l'alpha. Il me fait un peu peur.
Je n'avais jamais eus de silence aussi plat.
Comme si même la nature s'était mise sur pause, que les petites bêtes nocturnes environnantes avaient disparues. Il n'y a plus rien, juste ma respiration saccadée, et la sienne qui s'est apaisé. Si tout à l'heure, contre la porte, il a parut lutter contre lui-même, Heeseung n'a jamais paru aussi calme devant moi.
Son pouce s'infiltre entre chacune de mes orteils, provoquant des vagues de frissons, mêlés aux chatouilles qui se suivent. Ok, ça me plaît ça. Un léger son de plaisir m'échappe. Haussant de façon subtil le sourcil, Heeseung s'arrête, puis réitère son geste.
Je me retiens cette fois-ci, un peu honteux. Est-ce qu'il continue parce qu'il sait que ça me fait plaisir ? Il ne me lâche pas du regard. J'ai l'impression d'être incapable de m'extirper de ce voile pourpre. Ses gestes sont affreusement lents, mais parfaitement maîtrisés.
Il n'est pas lui-même, mais n'a jamais paru aussi conscient.
Les lèvres légèrement entrouvertes, je cherche à mieux respirer. Sa présence, encore, me compresse le torse avec violence. Je hume ses phéromones malgré moi, sentant la température grimper les échelons. Je suis cloué au sol.
Je suis traversé de pensées craintives que ma forme profonde ne partage pas avec moi. Nos sentiments se contredisent, se rencontrent et se font la guerre.
Et dans tout ça, je suis écrasé par les phéromones de Heeseung qui se décuplent. Ça fait des minutes qu'il me fixe, qu'il passe chaque bout de peau de mon corps au scanner fin. Je suis persuadé qu'il cherche à s'assurer de quelque chose.
Lentement, il se penche vers moi.
Son geste me fait paniquer. Je soulève mes bras, prêt à le repousser. Mais il lâche aussitôt mon pieds et grogne, l'ennuie peignant son visage. Mon cœur paraît être sur le point d'exploser à tout moment.
Je ne suis pas bien. Je n'aime pas ça. Il a débarqué par surprise, il me prend de cours, tout est emmêlé dans ma tête.
Aucun mot ne sort de ma gorge. Dès que j'essaie, ce ne sont que de piteux couinements qui étouffent aussitôt sur mes lèvres.
Heeseung contrôle absolument tout.
Voyant que je bouge, il me maintient au sol par sa main sur mon épaule, la face absorbant les teintes de son agacement. Je n'aime pas l'emprise qu'il a sur la situation.
Sur moi. Être une proie sans défense devant un prédateur n'a rien de réconfortant.
Je n'arrive pas à bouger. Cette force n'a rien avoir avec celle dont il a toujours fait preuve. Heeseung se penche un peu plus vers l'avant. Je suis sondé par ses pupilles. Elles me donnent l'impression d'être à mon procès. Il renvoie un air un peu colérique.
J'entends sa voix gronder dans ma tête. Comme s'il m'en voulait à cause du venum. J'ai sincèrement l'impression de me faire sermonner.
— Je ne l'ai pas fait ! Tenté-je de me défendre.
J'ai soudain une violente envie qu'il me croit. Ça me vexerait qu'il ne le fasse pas. Parce que je ne mens pas. Il m'en veut pour ce que je m'injecte. Je le ressens au plus profond de moi. Et je ne comprends pas pourquoi ça me rend malade.
Comment a-t-il su que ce soir, Kai m'en ramènerait ? Son souffle me parvient de là où il se tient. Je déglutis difficilement. Je ne sais pas comment réagir avec ce Heeseung.
Il est tellement... dominant.
Il impose sa présence de partout au point de m'étouffer. Son odeur est comparable à des mains qui émettent une pression qui comprime mon corps. Et pourtant, Heeseung ne bouge pas, n'effectue pas de réels mouvements. Je me sens incapable de faire quoi que ce soit devant lui.
Je suis cloué au sol par sa volonté, et son aura qui supprime tout élan de courage de ma part. J'ai du mal à soutenir son regard. Et en même temps, je n'arrive pas à m'en détacher.
À croire qu'il en a décidé ainsi ; que je ne regarde que lui.
Mes membres sont flasques, n'obéissent plus à mes commandements. Je déteste cette situation autant qu'elle m'effraie. Parce qu'il serait capable de me faire n'importe quoi avec moi.
Soudain, une sensation tiède contre ma peau me retourne le cerveau. Étant sur le point de dormir, je n'ai enfilé qu'un pull au dessus d'un boxer. Je n'ai pas eut le temps de mettre mon pyjama en entier.
Il a accès à mes jambes, son regard me quitte et descend vers le bas. Des frissons se bousculent et provoquent la chair de poule qui ravage ma peau. Son regard est indéchiffrable cependant. Je ne sens pas de désir. C'est différent. La pulpe de ses doigts effleure ma cuisse.
Puis, il appose sa paume dessus.
La gorge nouée, mon ventre se resserre sous la pression. Je ferme les yeux un moment en comprenant son geste. Ma dernière piqûre était là bas. Je ne sais pas comment il a fait pour le deviner, je sens sa contrariété saturer l'atmosphère.
Deux larmes quittent le coin de mes yeux et roulent jusqu'à mes oreilles. Je déploie mes paupières en le regardant de nouveau.
— Pardon... chuchoté-je, à bout de souffle.
Mes battements cardiaques me torturent à force d'être aussi rudes. Je cherche à me faire pardonner en voulant le toucher. Ma main, quoique faible, arrive à s'enrouler autour de son poignet. Je ne sais pas ce qui me prend mais j'ai ce besoin urgent d'être excusé.
Mon être entier est remonté contre l'idée qu'il m'en veuille.
Il paraît d'un coup inquiet et lâche ma cuisse. Je m'accroche à son bras en l'implorant en silence. La culpabilité me remplis au ras bord. Je me sens déçu de moi-même, parce que j'ai l'impression qu'il est déçu de moi.
Or il se rapproche et efface les larmes de ses pouces.
Je le supplie de nouveau en silence, ayant une folle envie de me faire bien voir à ses yeux, ce qui me perturbe. Mes pensées se mélangent, j'ai longtemps perdu l'ascendant sur elles. Et le fait qu'il répète le même geste, séchant mes yeux qui se remplissent contre ma volonté, me pousse à comprendre qu'il ne m'en veut plus.
Ou qu'il est apaisé.
Le soulagement est évident sur les traits de son visage. Cependant, ses yeux expriment autre chose. Ce sont des siphons qui désirent m'avaler. À chaque minutes, ils me prennent un peu plus de mon souffle.
Une chaleur nouvelle se décuple dans mes reins. Mes paupières s'allongent doucement, puis s'arrêtent à mi-chemin, me permettant de continuer à le regarder. Je suis happé par son corps, qui me fait penser qu'il m'appelle. Je me sens mou, en total dépossession de mon corps au fur et à mesure que les minutes passent.
Ou alors, c'est moi qui l'appelle.
Mes bras se rehaussent et l'intime à venir plus près. Je le regarde garder une distance de « sécurité » entre nous. Comme si trop se rapprocher de moi causerait un problème. Je devrais plutôt apprécier ça. Le fait que même en étant rut, il ne me saute pas dessus.
J'aggrave la situation. Car à présent, c'est moi qui veut supprimer l'espace entre nous.
Qu'est-ce qui te prends Sunoo ?!
Ses effluves épices viennent titiller mes narines, en réponse à mes envies.
Mon cœur frémit de bonheur. Avant que je ne m'en rende compte, un soupir d'aise m'échappe. Graduellement, il fait disparaitre les traces de culpabilité qui m'ont envahit plus tôt. Je me sens plus lourd que d'habitude. Comme chargé de métaux.
C'est la même sensation que quand je suis bourré.
— Ouvre tes yeux.
C'est un ordre.
Murmuré d'une façon différente.
Qui me fige sur place.
Sa voix. Elle n'est plus humaine.
Ça sonne comme un grondement, me recouvre de frissons. Elle résonne de façon grave, et comme si elle provenait d'ailleurs, d'un autre monde. Comme si je faisais face à un spectre.
Je couine sans le faire exprès et me met à le fixer aussitôt. Un autre silence retombe, plus sévère que la précédente. Je crois entendre les battements de mon cœur, et peut-être les siens. Ses pupilles sont des tornades à présents. Je m'y sens aspirés d'une force que je ne peux pas combattre.
J'étouffe sous cette chaleur, l'étouffe sous les notes épicées qui me prennent à la gorge. Et alors, mes jambes se mettent à se frotter entre elles.
Son regard est une cage qui me lie à lui.
Me force à ne voir que lui.
Il est possessif et m'emprisonne.
Je ne m'étais jamais senti autant petit, coincé comme une souris dans un espace étriqué. J'ai un éclair de lucidité qui me force à tout arrêter. J'ai l'impression d'avoir demandé des trucs; auxquels il répond maintenant.
Je tente de me redresser. Il grogne et raffermie sa prise. Il y a un certain amusement dans ses pupilles, une excitation distincte.
C'est plus compliqué quand je me débat contre ses phéromones.
Ils m'écrasent un peu plus. Je tressaille et sens mes jambes trembler. De douleur ? De plaisir ? Reprends toi, ais-je envie de me hurler. Mais c'est si difficile de lui résister... Je le veux juste plus près.
Mes muscles sont broyés, tandis qu'il ne lève pas le pouce. La nature oblige la « proie » à se faire petit devant le prédateur. Et moi, il m'arrive de me fermer à ses phéromones par moment, comme si je voulais faire tarder le moment.
C'est une lutte constante avec moi qui me perds dans un brouillard, et moi qui reprend parfois conscience. Jamais la force de Heeseung ne faiblit. Au contraire, elle s'agrandit un peu plus et me prend aux tripes.
Dans tous les cas, je le veux.
Excuse-moi ??
Je vacille entre l'envie d'obéir à chacune de ses volontés, et mon humeur taquine qui me poussent à ignorer ses hormones séduisantes. Et mon insolence ne fait que nourrir la lueur amusé qui flambe dans ses pupilles.
Mes lèvres s'écartent, je veux parler.
Mais seuls des sons aiguës se détachent de mes cordes vocales. Je ne sais plus ce que je dis, ce que je pense. Tout se mélange et n'est que brassage qui se consume sous la température élevé.
C'est comme être dans un état second, et je ne peux m'en remettre qu'à lui. L'idée lui plaît, je le sens dans mes tripes. Le fait qu'il ait l'ascendance sur mon corps et mon esprit. Et parce que je ne sais pas me soumettre, je grogne.
Il réplique d'un son guttural qui m'affaiblit.
Et soudain, je sens son souffle chaud et son corps bouillant rencontrer le mien. Il dévie vers ma gorge et, contre toute attente, plante ses crocs dans ma pomme d'Adam.
— A-Ah... !
Mes yeux s'écarquillent, autant de surprise que de douleur.
Un gémissement plaintif m'échappe.
Aussitôt, une vague de chaleur titille mes hanches et un liquide s'écoule d'entre mes jambes.
— O-Oui ! Je m'écris.
Sunoo what the fuck ?!
Je sens la pointe de ses crocs dans ma peau qui ne s'enfoncent pas totalement. Leur présence dérangeante et douloureuse. Mais qui, paradoxalement, me font un bien fou. Le fluide s'étale entre mes fesses et humidifie ces dernières. Mes jambes tremblotent. J'amène doucement mes mains à son vêtement contre lequel je m'accroche.
Il se détache, recrache son souffle brûlant qui taquine mon échine.
Je gémis en réponse.
Je tend le cou, rejette la tête en arrière, lui exposant ma peau pour qu'il la morde. Je me cambre vers lui, en cherchant son contact pour qu'il récidive sa morsure. Ses lèvres s'étirent, il me couvre d'un regard lubrique.
Soudain, ses mains s'accrochent au col de mon pull.
Pour le déchirer.
Le tissu cède avec une facilité déconcertante sous sa poigne. En un battement de cil mon buste est dévoilé. Il ne manque aucun espace de ma peau, comme s'il imprime chaque parcelle dans son esprit. Les frissons m'assaillent, ma respiration devient laborieuse, mes yeux se perdent sur son visage, cette envie dans son regard, celle de me posséder jusqu'à la plus petite partie qui me constitue.
Il plante ses crocs au dessus de mon abdomen.
Un second cri mêlé à l'extase s'extirpe de ma gorge.
C'est une sensation nouvelle qui implose dans mon ventre. La bouche ouverte, mes lèvres tremblent. Je me sens traversé d'un flux de petites décharges, responsables de mon corps qui tressaute chaque seconde. Les picotements se répandent sous ma peau.
Il se redresse plus vite que précédemment, et réplique son geste, cette fois-ci au niveau de ma taille. Des larmes roulent sur mon visage, je n'arrive pas à les retenir. La douleur et le plaisir se mélangent. La première avait l'ascendant sur mon corps. Mais bientôt, une pointe de plaisir se faufile et commence à circuler dans mes veines.
Je me sens fiévreux, ma température corporelle augmentant de façon brusque. J'ai l'impression de brûler, tout est si puissant que je suis envahit de tous les côtés. Je sanglote sans pouvoir gérer le plaisir. À chaque fois qu'il me mord, mes sens s'affolent. Et j'ai envie qu'il plante ses crocs partout sur mon corps.
La morsure me prodigue la sensation de lui appartenir.
Et bordel, j'aime tellement ça.
— À moi, grogne-t-il.
Juste à lui.
Je m'abandonne dans ses bras et ma lucidité tend à s'effacer. Le fluide coule tant entre mes jambes que mon boxer s'en imprègne et finit trempé. Ma propre odeur se mélange aux effluves épicés. C'est une sensation étrange, sentir qu'un liquide s'écoule de son corps — de cet endroit là — sans que je ne puisse l'arrêter.
Ce sont des flots qui jaillissent en abondance.
Je pleure un peu de honte. Ça ne m'est arrivé qu'une seule fois dans ma vie. Et la seconde était hier. Me voici à ma troisième expérience, la plus déroutante. C'est toujours aussi déstabilisant et je ne peux pas empêcher la honte de remonter de façon sournoise. C'est mon propre corps et j'ai presque oublié son fonctionnement.
De façon abrupte, mes jambes sont écartées.
Mes yeux en font de même. Une crainte se réveille en moi à l'idée de ce qu'il compte faire. Il maintient mes jambes de telle sorte que je sois incapable de les refermer. Je suis persuadé d'être plus rouge que ses yeux.
Car ainsi, je me sens totalement exposé.
Comme mis à nu. Je halète en sentant quelque chose à ce endroit. C'est lui ! Il vient de plonger son visage entre mes jambes.
Wait- wait whaaaaaaat ?
De sa bouche, il aspire le fluide qui imprègne le tissu de mon sous vêtement. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, que je pars à la dérive, tout en sentant sa bouche laper l'intérieur humide de mes cuisses.
Mon corps ne me répond plus, on m'a perdu.
Mon esprit embrumé ne pense qu'à lui à présent.
— P-Plus... le supplié-je.
Je suis d'un coup avide de sensations. Cette zone que je n'avais jamais caressé, l'ayant toujours craint d'une certaine façon, semble se réveiller. Les multiples nerfs de cet endroit sensible s'affolent et et véhiculent le plaisir dans tout mon corps.
Heeseung prend trop de place au point où seul son prénom est inscrit dans ma tête. Ce Heeseung a un contrôle sournois sur mon corps. Il commande sans effectuer le moindre effort. Et c'est la première fois que je fais face à une force si dominante.
Lorsque mon père impose ses phéromones dominantes, je me sens toujours oppressé. Lorsque je rencontre par hasard des prédateurs dans la rue, je suis toujours angoissé à cause de ma nature. Cette dominance m'a toujours procuré des sentiments négatifs.
Alors, ça m'étonne que dans le cas de Heeseung, ça soit si jouissif. Mes murs s'abattent, il n'y a que le plaisir, aucune peur, aucun sentiment d'abus.
Mais alors que j'étais plongé dans un état second, un froid met fin à tout contact. Mon esprit éparpillé un peu partout m'empêche de clairement savoir ce qui se passe.
Je sais juste qu'on me l'arrache. Des gens sont entrés dans mon dortoir. J'ai juste le temps de voir Heeseung s'écrouler sous quelque chose qu'on lui injecte dans la nuque.
Je me sens trop faible pour réagir.
— Sunoo ! Tu m'entends ? T'es avec moi ?
La voix floue de Jake me parvient mais repart aussitôt. À chaque fois que j'essaie de me concentrer pour revenir à la réalité, une main s'agrippe à moi et me force à replonger dans cet état second. Mais je tremble tellement parce que j'ai froid. On m'a arraché un morceau. Je ne me sens pas bien.
J'ai mal, j'ai envie de pleurer.
— Il... il tremble... Je dois faire quoi ? Est-ce que— il va mourir ? Semble sangloter Jake, désespéré.
Je me recroqueville sur le côté. Pourquoi on me fait ça ? Où est Heeseung ? Sentir qu'il s'éloigne m'attriste. J'ai l'impression qu'une partie de moi meurt. Ça me déchire de l'intérieur.
— Jake, calme-toi. Il ne lui arrivera rien. Mets lui la veste de Heeseung, ça l'aidera à passer la nuit.
Heureusement que son odeur me couvre d'un coup, plaisante, rassurante. Je soupire d'aise à moitié. Ce n'est pas Heeseung, mais je me calme un peu.
— Aide-moi à l'allonger...
Je veux Heeseung. Je déteste les gens qui me séparent de lui. Mon entrejambe me démange et le réclame. Je sers un peu plus le manteau qui me recouvre.
— Jake, comment est-ce possible... ?
Je grimace un peu lorsqu'on m'enlève la veste. Non non non ! J'ai envie de pleurer. Je veux rester avec Heeseung. Je tâte le matelas mais il n'y a personne. Je sens un linge humide qu'on frotte à ma peau. Je marmonne en protestant mais rien de ce que je souhaite ne se réalise.
— S'il-te-plait Sunghoon, n'en parle pas à Heeseung. Si ça venait à se savoir, Sunoo sera anéanti. Je t'en supplie.
Le linge humide me fait grimacer. Je n'aime pas la sensation contre ma peau. Et de plus, mon froid s'intensifie avec. Je marmonne et repousse les bras qui ne cessent de me tenir. Mais bientôt, une serviette à la texture plus douce me sèche.
Je ne sais pas trop comment je me suis retrouvé avec un vêtement large qui sent Heeseung. Je couine de bonheur, un peu plus quand je retrouve le manteau. Je m'installe en m'entourant du vêtement, m'en servant comme bouclier.
— D'accord. Je ne dirais rien. Je te fais confiance.
Et alors, je sombre dans le sommeil pour de bon.
_______________________
🌚🌝 Est-ce que je parle encore ?
SUNOO MAVI MDRRR
Et qu'est-ce que Sunghoon a découvert ? 🤔
À lire : je voulais rectifier une petite erreur que j'ai fais en publiant cette histoire. Hybrides est dans la catégorie mature non seulement à cause des scènes à caractère sexuels explicites (ça je l'avais mentionné en avant propos) mais aussi car l'intrigue secondaire évoque un monde corrompu par une substance néfaste qui est un fléau pour les hybrides. (J'ai peut-être un peu spoil mais je préfère prévenir. J'étais persuadée d'avoir classé l'histoire en catégorie mature mais apparemment, je ne l'ai pas fais, my bad. Je n'ai pas non plus listé les tw en rapport avec les injections de Sunoo. Je suis sincèrement désolée si cette partie a heurté la sensibilité de certains. 😭
Mais je tiens à mettre un point précis. On reste majoritairement sur de la romance et des moments flufs. Ils ne seront jamais noyé par les scènes moins joyeux. Cependant, des passages triggers seront présents. Pas décrites de façon graphique mais plutôt évoquées. (ex au lieu d'une scène qui décrit un moment traumatique d'un perso, ce dernier aura plutôt à en parler/ se confier dessus) et pour les scènes de combat 😃 désolée d'avance s'ils se montrent violent (rien de gore non plus hein !!) 😣 Je suis désolée de ne pas avoir précisé tout ça plus tôt !
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