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XXV
Par sa puissance inégalée
Grand océan, archipel pirate, Cap Fortune
Un nouveau coup porter à son visage. Elle hurla. Son corps pendait entre ses deux bras tenus à ce mur. Sa tête retomba, elle recracha du sang.
Depuis bien de temps ça durait ? Des jours ? Difficile à dire... Les jours se ressemblaient. En milieu de journée, on lui dispensait un petit repas, la nuit, on la laissait dormir avant qu'elle ne soit réveillée par l'interrogatoire au coup de poing, mais aussi des coups de fouets. Enfin, c'étaient plutôt un dialogue de sourds.
L'homme prit son menton et redressa son visage en se penchant devant.
– Vraiment dommage que le commandant Garre ne nous laisse pas profiter de toi...
Elle peinait à grimacer. Il n'y avait pas de fouet pour aujourd'hui. On tenait à la conserver. Il ne fallait pas la défigurer.
– Dis-moi, où elle est ?
– Je ne vois pas de qui vous parlez.
Et une nouvelle gifle cinglante s'écrasa sur sa joue.
Puis rien. Son tortionnaire s'était redressé pendant que son geôlier faisait sa visite habituelle pour la soignée. On prenait soin d'elle pour mieux la torturer.
– Elle n'a toujours pas parler ?
– Non.
Il se place devant elle et le mage commença à appliquer une crème sur son visage.
– Hyacinthe, tu n'en as pas marre de te faire frapper ?
Elle ne répondit pas.
– Ta sœur nous a pris quelques choses de très précieux il y a quelques années.
Il n'était pas seul. Il devait avoir des complices mais cela ne l'avançait pas sans connaître qui leur identité. Qu'est-ce que cette idiote avait bien pu faire, encore !
– Où est-ce qu'elle se trouve ?
– Je n'en sais rien, je vais devoir vous le dire combien de fois ?
– Il y aurait des différents dans la famille parfaite ?
Et de taille ! Bien sûr que tout n'était pas rose, elles avaient pris des chemins radicalement différents. Sa sœur était une égoïste sans cœur qui ne faisait rien par pur gentillesse. Leur vision était si différente.
– Comment vous savez que c'est elle ?
C'était aussi une menteuse irréprochable. Bien meilleur qu'elle. Faveur disait que Hyacinthe était meilleur qu'elle-même. Mais elle n'avait pas encore rencontré ce monstre.
– Il n'y a pas milles mages comme elle. On l'a même attrapé.
– Donc vous en savez plus sur elle que moi.
Il resserra sa main autour de sa mâchoire. Le mage perdait son sang-froid.
– Vous êtes les mêmes, des menteuses et trompeuses ! Où est ta sœur ?!?
Il avait crié à en faire pleurer ses oreilles. Son visage était rouge de colère. Hyacinthe était vider de son énergie, elle ne pouvait pas répliquer sur le même ton que lui sans finir comme une loque.
La porte de la cellule s'ouvrit, ou plutôt fut projeté au sol. Un coup assez puissant venait de faire céder les charnières. Un amas de poussière s'éleva dans la pièce. Dans le couloir trois silhouettes se distinguaient. Celle du milieu qui devait avoir forcer la porte se mit en avant en marchant sous sa cape. La torche au mur éclaira son visage et ce sourire sordide à en faire des cauchemars. Surtout avec ses deux pupilles vertes.
– C'est moi que vous cherchez ?!
Le mage se tourna vers la jeune femme. Hyacinthe vit le corps de son geôlier se tendre. S'en était fini de lui, il le savait. Peut-être n'avait-il pas pensé que le monstre viendrait en personne pour sauver son aînée. Elle démolit d'un coup de poing le visage du soldat qui l'avait torturé. Le corps inerte finit enfoncer dans le mur.
– Ah, ouais... Quand même... Souffla une voix qu'elle reconnut.
Faveur.
– C'est un piège ! Elle voulut prévenir.
Le mage ricana. Des soldats approchaient.
– Vous êtes cerné ! Rendez-vous bande de sale mioche.
– Mais oui... Comme si ça allait nous faire peur.
Le mage attaqua la jeune femme encapuchonnée qui évita avec souplesse le coup.
– Dans tes rêves mon grand ! Je n'ai jamais vu un mage de vie être dangereux...
– Dis ça à ta sœur !
– Elle ne ferait pas de mal à une mouche, elle pouffa.
Son regard se posa sur son aînée. Hyacinthe suspendue par les bras avait un air qu'elle ne lui connaissait pas. Dix ans qu'elles ne s'étaient plus vue. Dix ans qui avaient retiré toute son innocence. Elle empoigna le mage par sa chemise et le souleva du sol. La jeune femme attirait toute l'attention pour ne pas changer, personne ne fit attention au duo qui s'occupait de la libérer. Un mur explosa même.
– Trop haut pour nous, mais pas pour vous. Vous n'êtes pas de taille.
Yvir chargea Hyacinthe sur son dos. Elle était incapable de bouger mais se concentra sur ses amis plutôt que le chien fou de la famille. Elle était en roue libre, totalement.
– On décampe et vite, fit Faveur.
– On te suit.
La mage s'occupait de dégager le chemin indiqué par Faveur. Yvir la portait. Il avait eu au moins la conscience de se rappeler combien leur allié était puissante mais incapable de trouver son chemin sans user de sa magie.
– C'est un piège... Marmonna Hyacinthe.
– On est au courant, on a un plan.
– Elle ?
– Ouais.
– Yvir... Vous n'auriez pas dû lui demander de l'aide... Elle murmura.
– On ne pouvait pas venir juste nous, on ne fait pas le poids. Même avec tous les artefacts de Faveur.
– Ça m'étonne de te voir aussi sage Yvir...
– Le but est de sortir vivant avec toi, fit Faveur.
– Moi je pense que ton très cher à plutôt une idée derrière la tête qui implique cette impertinente.
– Eh ! Je t'ai entendue ! Cria l'intéressé bien plus à l'avant.
Ils firent le trajet en sens inverse le plus rapidement possible et se stoppèrent net en entendant des pas et accompagner du bruit de métal des armures. La jeune femme en tête pesta alors qu'ils venaient de la rejoindre.
– Prenons un autre chemin, fit Faveur.
– Trop tard... Souffla Hyacinthe.
Ils étaient déjà arrivés, un petit groupe de quatre. Faveur eut à peine le temps de sortir ses pistolets que les gardes étaient tous reposés vers l'arrière par une force invisible. Ils s'emmêlèrent, se percutèrent et finirent à terre.
Hyacinthe força Yvir à la poser. Sur ses deux pieds, elle tituba et prit appui sur l'épaule de Faveur avant de continuer pour venir jusqu'au mage occupé à tuer ses pauvres âmes. Elle se jeta avec le peu force qu'elle avait encore sur elle pour la bloquer. Mais elle ne put pas la faire bouger d'un iota.
– Arrête... Tu vas les tuer... Elle la suppliait
– Ils l'ont cherché !
Son regard se posa sur les deux malheureux tombés à terre. Ils gardaient cette prison mais devaient avoir une famille. Comme tous les autres qui en avaient une. Combien de vies elle avait détruit ? Non, combien elle allait en détruire d'autres. Son corps était au bout après ses jours à se faire drainer sa vie. Ses deux gardes n'avaient rien demandé, ils étaient au service de leur royaume, ce royaume qui s'acharnait sur elle.
– Mort... Elle souffla et leur corps tombèrent.
Elle drainait leur vie à elle. Son corps aurait besoin de plus, mais cela faisait du bien.
– Bon sang... Qu'est-ce qui t'es arrivé ?... Fit sa sœur sous le choc.
C'était la première fois qu'elle voyait Hyacinthe tuer quelqu'un.
– Tu vois petite sœur, les mages de vies sont dangereux...
Elle lui jeta un regard froid avant de reprendre sa route. La discussion attendrait. La commandante des Trois Jades eu beau tenter de crier pour la résonner, aucun mot ne lui parvenait. Elle avait compris puis probablement qu'elle n'attendait plus que ça depuis le début. Son esprit était fermé. Rien n'y entrait. Elle n'était que rage et colère. Lorsqu'elles s'étaient quittées la dernière fois, c'était déjà le cas mais les choses semblaient avoir bien plus empiré qu'elle l'avait imaginé. Ses émotions l'aveuglaient désormais complètement. Est-ce que ses idéologies l'avaient aussi changé que cela ? Ne voulait-elle pas aussi vivre paisiblement, sans violence, en paix ? Avait-elle oublié ses valeurs ? La valeur même de la vie ?
Qu'est-ce qu'on avait fait à sa petite sœur ?
Yvir vint la soutenir à nouveau. Ses forces ne revenait pas si vite qu'elle l'aurait voulu. Même en ayant mis fin au supplice de ses deux hommes.
– Premier, sortons d'ici.
Elle acquiesça sous les bruits des pistolets de Faveur sortant de sous le manteau qu'elle avait enfilé pour rester discrète. Elle resta derrière fermer la marche alors que tout devant la mage manipulant la gravité avançait et dégageait le passage. Ils arrivèrent dans la cour et Faveur grimaça en se rapprochant. Un homme se tenait devant l'unique sortie, une grande arche dans les bâtiments entourant en un grand carré, la fameuse cour intérieure où elle avait combattu Garre. Derrière eux se tenait le plus grand.
Ils venaient de rejoindre leur tête de file à quelques pas de la sortie du bâtiment. La jeune femme ne leur prêta pas plus attention.
– Tu sens cette magie ?
– Type élémentaire, solide, terre, pour être précis. C'est un classique, souffla Hyacinthe. Ça ira vite.
– Temps mieux, s'enthousiasma Yvir.
Comme prévu, personne n'avait pensé qu'elle ferait le trajet. Tout était parfait pour stopper Faveur, Yvir, Le Roux et même son équipe. Mais ils s'étaient trompés et avaient envoyé leur plus puissant se trouvant sur place si on oubliait ce fameux mage. Sa petite sœur n'était pas prévue et s'en donnait à cœur joie.
L'instant d'après, l'homme s'approcha à toute vitesse d'eux. Une rafle de pierre venue du sol furent projeter sur eux avant de se stopper subitement sous l'incompréhension du mage. Son visage se prit un puissant coup de poing. Dans l'ombre de sa capuche, un grand sourit se cachait.
– On dit que je suis effrayante, même Hyacinthe ce n'est pas de la rigolade... Mais cette fille l'est encore plus, murmura Faveur en regardant le pauvre soldat mage. Dépêchons-nous de partir.
Elle avança vers le centre, de justesse, elle stoppa le coup d'épée à l'aide de son pistolet. De l'autre arme à feu, elle tira sur le bras de l'homme qui se dégagea de justesse ou plutôt, elle n'en croyait pas ses yeux. Son attaque avait été simple inutile. C'était comme si le coup avait été effacé. Elle entendit Hyacinthe lui crier de reculer. C'est alors qu'elle vit l'homme l'attaquer. Un ennemi plus redoutable. Mais son coup fut stoppé. Pour être exacte à nouveau. Une résistance invisible le repoussait temps bien que mal l'épée. Elle recula, Yvir la tira à eux.
Le combat invisible se stoppa quelque instant après.
– C'est un anti-mage aussi, fit Hyacinthe.
Leur alliée acquiesça à bout de souffle.
– Le bâtard, il a cassé ma magie.
– Vous n'avez aucune chance de partir, je suis aussi bon épéiste qu'anti-mage. Personne n'allait s'aventurer à enfermer des dangers magiques sans un minimum de prévoyance.
Hyacinthe déglutit. Dommage que Wu ne soit pas présent.
– Il me suffirait d'y mettre un peu plus de puissance, sourit la mage de gravité. Tu n'as pas eu très facile à contrer mon pouvoir.
– Tu parles gamine, toi même tu étais en difficulté, il va te falloir bien plus que tes petits tours.
Elle souffla longuement pour visiblement tenter de garder un calme intérieur mais elle savait que la jeune fille bouillonnait. Une cocotte prête à exploser, c'était dans son caractère. Elle répondait toujours favorablement à la provocation et ne faisait jamais rien de très discret.
– Hyacinthe ! Partez devant !
Elle allait tout donner et rester dans les parages serait mauvais. Au moins elle avait conscience de leur présence.
– Tu risques d'y passer !
– C'est le risque. Et ce sera la fin la plus grandiose que ce monde ait vu, les dieux et les hommes ne pourront m'oublier !
La mage de vie pesta mais consenti. Ils ne pouvaient pas faire autrement pour sortir de se guêpiers. Ses propres pouvoirs étaient bien trop affaiblis, les utiliser lui était tout simplement impossible. Son corps prenait le monopole pour se soigner comme il le pouvait. Elle avait peiné à récupérer la vie de ce mage de terre. Faveur et Yvir ne pouvait rien faire face à un anti-mage armé. Ses gens pouvaient supprimer la magie. Le plus grand point faible d'un mage. Ce devait être pour Le Roux qu'il était là. À la limite pour arrêter Faveur et ses artefacts. Mais pas pour elle.
– Fait attention... Petite sœur... Souffla Hyacinthe
– Prions Raga et Gara plutôt.
La mage de vie eut un moment d'hésitation. Depuis quand elle priait les dieux solaire et lunaire ? Ce n'était pas son genre du tout.
La capuche tomba de sa tête et sa cape s'envola pour découvrir son corps laissant voir ses formes féminines recouvertes d'un pantalon montant presque sous sa poitrine, une chemise, et pleins d'autres accessoires. Ses vêtements avaient vécu. Sa chevelure totalement bleue était tenue en une grossière tresse sur le côté.
– Yvir, à la première occasion, fuyiez ! Elle tonna. Je ne garantis plus la sécurité de personne ! Ce type est bien plus fort qu'il n'y parait !
Ses bracelets produisirent un cliquetis en s'entrechoquent alors qu'elle se plaçait un garde. Plus rien ne la retenait, elle ne faisait jamais dans à dentelle quitte à y passer.
Elle se mit à courir et cette fois-ci lança un coup de poing dans le vide. Il n'y aucune magie en sortant. Pourtant son mouvement fut accompagné d'une partie des gargouilles décorant les façades intérieures. Les débris finirent sur le gardien qui s'en sortit in extremis.
– Faveur, voilà pour mon père l'adore, souffla Yvir sous le charme d'une telle destruction.
– Dégagez d'ici ! Vous me gênez ! Cria la sœur de Hyacinthe.
Ce dernier prit la brune sur son épaule et se mit à courir le long des murs au milieu de tomber de gravats. Hyacinthe vit sa sœur se battre comme un forcené. Son corps semblait savoir lui-même ce qu'il devait faire. Tout semblait naturel pourtant, elle le voyait très bien. Cette autre maître était en difficultés. Sa magie était trop puissante pour elle-même, à n'importe quel instant elle pouvait en mourir.
Alors elle fit la seule chose qu'elle put.
Elle cria. Elle cria son prénom.
IRIS !
🪻☠️🪻
Tout d'abord joyeux Noël à tous et toutes !
On est proche de la fin peu plus chaque jour et du dénouement de cette histoire ! Et on termine en apothéose avec la découverte de la petite sœur de Hyacinthe !
Demain :
Pirate par le sang, elle fut...
🪻☠️🪻
On continue demain 9h pour la découvrir la suite ❣️
Bizzz
Anarsis ❣️
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