XXIII 🪻 Pour son pouvoir

XXIII

Pour son pouvoir

Grand océan, archipel pirate, Cap Fortune

Quand elle avait ouvert les yeux la première fois, le choc était de taille. Tel que son énième cauchemar, lui passa à la trappe. Pourtant elle savait très bien de quoi elle avait rêvé, ses joues et ses yeux collaient de ses larmes qui venaient à chaque fois. Elle ne passerait jamais à côté, c'était graver, elle ne le comprenait que maintenant. Le temps allait peut-être atténuer la douleur.

Mais elle n'avait pas l'esprit de revoir ses instants critiques qui avait changé sa vie. Elle devait déterminer où elle se trouvait. Son sang-froid prenait le dessus.

Les murs étaient en pierre foncé. La taille était grossière sans l'être de trop non plus. Le but était d'empêcher qu'une main humaine ne puisse les bouger. On sous-estimait trop les détails. Comme la couleur des barreaux de la lourde et large porte en bois devant elle. La cellule assez grande pour une personne y rester tout en aillant la possibilité de la présence de plusieurs individus dedans. Les chaînes à ses poignets qui lui permettaient du mouvement mais aussi qu'on pouvait réduire jusqu'à ce qu'elle se retrouve suspendue au mur. Les bras écartés. Un peu de paille se trouvait sous elle pour rendre le tout un rien confortable.

La forme de l'encadrement du soupirail, qui lui offre une maigre lumière, est similaire à celui de la porte. Pour quelqu'un qui a beaucoup voyagé comme elle et est observateur, il est facile de dire qu'elle est à Saphar. Inutile d'ajouter en prison vu que cela coule de source. En revanche son argumentaire est appuyé sur la porte et ses garnitures en fer forgé, c'est typique leur style. Bien sûr les murs sont plus épais.

Sa tête était lourde et lui faisait mal, comme le restant de son corps. Depuis combien de temps elle était là ? Combien de temps elle avait déjà passé à regarder chaque pierre pour tenter d'occuper son esprit et oublier ce maudit mal de tête. Impossible de faire appel à sa magie, ni de s'échapper d'elle-même. Son corps était comme constamment vider de son énergie.

Elle avait le temps de réfléchir à d'autres choses comme sa situation et celle d'Era. La femme de Météore avait été enfermée par Saphar. Sa vie lui avait été arrachée, c'était Hyacinthe qui l'avait attestée à son arrivée chez eux. Irréversible sauf si elle sortait de sa cachette. Et si tout cela était fait dans le but de l'appâter ? Mais personne n'avait pu survivre à cette bataille infernale. Elle avait perdu le contrôle et voler toutes les vies présentes lorsque le dernier membre de l'équipage de son père était tombé. Un carnage. Qui pourrait survivre à cela ? Un autre mage de vie ? Impossible, Nébuleuse elle-même avait parler d'inférieur à dix.

Sauf que si cette hypothèse était juste, elle pouvait aller plus loin. Seul un mage de vie aurait pu s'en prendre à Era de la sorte. Et si...

C'est atroce...

Elle avala le peu de salive qu'elle avait. C'est là qu'elle constata qu'elle avait faim et soif. Très soif. Combien de temps son corps pouvait rester sans eau ? Qu'est-ce qu'il allait se passer puisqu'elle ne pouvait pas mourir.

La porte s'ouvrit enfin et trois hommes entrèrent. L'un d'eux marchait étrangement, il portait une épée à la ceinture et des vêtements simple avec un pourpoint. Il y avait un soldat tout ce qui était de plus classique. Le dernier était un mage, elle le ressentait. Il avait un petit sourire et une quarantaine d'années au moins. Il s'approcha et pris son menton dans la paume de sa main en le relevant.

– Mère nature vous a très bien gâté, jeune fille. Quel gâchis... Devenir une vulgaire pirate...

Son visage se déforma dans une grimace.

– Pourquoi les filles de pirates sont aussi belles ? Fit l'homme qui boite.

– C'est un mystère mon ami. Mais celle-ci est un spécimen rare, elle est immortelle. Regardez.

Le mage sorti un poignard et l'enfonça dans sa poitrine. Elle cracha du sang en toussant. Comment cet homme pouvait faire ça sans craindre des représailles. Enfin, si, elle était totalement entravée.

– Elle ne peut pas bouger mais des millénaires et elle sera toujours là, vivante.

Cet homme ne lui disait rien, elle pouvait juste ressentir qu'il s'agissait d'un mage. Le flambeau apporter par le soldat éclairait la pièce suffisait pour qu'elle voit leur visage. Le mage s'accroupit à sa hauteur, sa main engloba son menton pour la forcer à regarder ses yeux sombre et lugubres, c'était tout ce qu'il lui inspirait. Le danger.

– Tu ne te souviens pas de moi, petite ?

Elle avait la gorge trop sèche pour parler. Ce n'était pas non plus le moment de paniquer, pourtant son corps tremblait comme une feuille morte. Ils s'étaient déjà croisés, sans le reconnaître, elle en était certaine.

– Elle a soif notre précieuse prisonnière...

– Aller nous chercher de l'eau et au pas de course ! Tonna l'homme qui boite.

Ce devait être un supérieur. Non, à son uniforme, c'était lui le patron. Et s'il boitait cela pouvait donc être Garre, le pseudo chasseur de pirates dont Faveur avait coupé les jambes. Enfin ce n'était qu'une supposition.

– Alors, ma tête te revient ?

– N... N... No...

– Le jour de la mort de ton maudit paternel, il pesta.

Elle ferma les yeux pour cacher les images qui lui revenait.

– Le Jade Vert et le Noir ont été intercepté par cinq bâtiments de guerres de Saphar... Ton père a tenu à convoquer des pourparlers, histoire de nous retenir loin du Jade Rouge en pleine fuite. Il avait peur de rien et toi non plus à côté de lui.

Elle força ses yeux à rester fermé en espérant qu'elle n'allait pas entendre mais c'est stupidement inutile. Rien n'empêchait ses oreilles de capter les sons.

N'écoute pas, répétait son esprit. N'écoute pas.

Pourtant c'était important de faire autrement.

– J'étais en face et le dialogue et clos depuis longtemps. Vous deux deviez disparaître. Le Jade Noir a été le premier à sombrer puis ce fut le galion nommé Jade Vert. Des pierres protectrices, mais les pierres ça coule.

N'écoute pas ce qu'il dit.

Pourtant les images encore fraîches dans son esprit était tout aussi clair que celle de ce mage. La suite, elle redoutait la suite car il ne s'arrêterait pas en si bon chemin.

– Puis, on t'a eue, puis ton père s'est fait attraper et il n'a rien lâcher, pas tant qu'il y avait de ses hommes encore en vie. On a gagné, le galion coulait et nous soufflions quand notre fin nous a presque tous frappé. On n'en sort pas idem d'une telle expérience... De voir la mort, tu le sais mieux que personne puisque que tu es vraiment morte une fois. Pas comme maintenant, non, ton corps n'avait plus une once de vie...

Sa respiration s'accélérait. Elle tentait de se soustraire de ses chaînes mais ses forces l'avait totalement abandonné. Son corps était vite mais l'esprit était au plus bas aussi et ses larmes roulaient sur ses joues.

– J'ai cru que c'était l'ultime attaque de ton père quand j'ai failli y passer et que nous n'étions qu'une dizaine debout... Mais c'était toi. Aurel est mort en sacrifiant le peu qu'il lui restait de vie. Mais c'était suffisant pour faire de toi un monstre.

Il lui fit boire de l'eau.

– J'ai cru quand on a détecté de la magie de vie qu'il était en vie. Qu'il se planquât même si ce n'était pas son genre. Puis l'amiral Jared est revenu avec la grande nouvelle, la fillette était en vie et immortelle. Ce qu'il signifiait que la légende de cette magie était vraie, sacrifier une vie pour rendre immortel... J'ai quelques problèmes depuis que tu as lâché cette attaque.

Avant de sombrer dans le fond de l'océan, elle avait perdu le contrôle un instant, elle voulait les voir tous mourir et c'était arrivé. Jamais son père n'avait fait un tel sort pour tuer quelqu'un d'un claquement de doigts. La vie c'était la mort aussi.

– Et toi, tu vas m'aider.

Jamais, elle avait envie de crier. On lui fit boire à nouveau tant elle était déshydratée.

– Je ne te demande pas ton avis. Tu es tout ce qu'il y a de plus précieux, un mage capable de donner à l'infini l'immoralité car la contrepartie donc n'existe plus. Mais en attendant que tu deviennes coopérative, tu vas me fournir en vie. Après tout, c'est de sa faute si je dépéri à vue d'œil.

Elle écarquilla les yeux. C'était donc sa cette fatigue assommante, il lui prenait encore et encore sa vie.

– Vous croyez qu'elle va nous obéir ? C'est une pirate.

– Mon ami, vous savez qu'ils ont tous un point faible. Vous avez capturé Era pour faire chanter Météore.

Le boiteux s'approcha lentement en la fixant. Son regard la déshabillait et cherchait une faille en elle. Quelque chose à exploiter.

– Et quel est la sienne ?

– Elle n'a bougé qu'une fois. Aurel avait mis en place une magie pour filtrer les maladies sur leurs îles.

– Vous... Elle souffla.

– La mémoire te revient ? J'ai passé ma vie aux trousses de ta maudite famille.

– Vous avez tué ma mère ! Elle hurla grave au peu de salive qu'elle avait récupéré.

Ce n'était pas son genre de s'emporter, mais encore une fois, elle était acculée. Il foulait du pied la mémoire de sa famille. Elle s'en était longtemps cacher, son père lui avait lui-même confier ses soupçons sur le décès de son épouse.

– Vous voyez, ils sont trop attachés à leur famille.

– Mais elle n'en a plus.

– Les pirates sont sa famille, elle s'est toujours arrangée pour ne pas intervenir directement face aux maladies. Même lors de notre petite peste ravageuse, on en a tuer quelques-uns puis par je ne sais quel miracle elle a su apprendre à ce soigneur de pacotille à user de sa magie et soigner tout le monde. Sa famille de sang a toujours su déployée des ressources impressionnantes mon ami.

– Et il a fallu mettre tout Cap Fortune au pied du mur pour qu'elle intervienne.

– Exactement. La pousser dans ses dernières lignes. Je ne m'attendais pas à ce que sa fille ait survécu mais plutôt à lui. Quelle magnifique surprise.

Cet homme tirait les ficelles dans l'ombre, il tentait de débusquer son père depuis des années. La perte de sa mère était une machination de cet homme.

– On pourrait s'en prendre à Faveur ou à Le Roux. Elle coopérait.

– C'est vrai mais j'ai mieux.

Le sourire du mage ne lui disait rien qui vaille.

– On va la torturer un peu mais pas de trop, se serait dommage de détruire ses si jolis traits... On me reprocherait d'avoir encore été trop loin, elle nous est précieux...

Il n'était pas seul ? Il sous-entendait qu'ils étaient tout de même plusieurs. Ce mage agissait pour Saphar en théorie. Saphar dont le gouvernement avait été reversé peu avant la mort de son père.

Le mage reprit sa mâchoire entre ses mains. Il plongea son regard dans le sien.

– Dis-moi, où elle est ?

– Je... Ne... Vois... Pas de qui... Vous... Parlez !

– Ne te fiche pas de moi. Où est ta sœur !

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Demain :

Entourée de ses proches...

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À demain 9h pour la découvrir la suite ❣️

Bizzz
Anarsis ❣️

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