XV 🪻 Attaquée par Saphar

XV

Attaquée par Saphar

Grand océan, archipel pirate, Cap Fortune

Ils avaient traversé dans une petite embarcation, une simple chaloupe avec des rames, depuis le point du croissant jusqu'à l'île voisine. Hyacinthe n'avait pas été très rassurée durant cette traversée. L'eau était agitée. Cela n'annonçait rien de bon. Le Roux lui soufflait à l'oreille que tout allait bien se passer. Elle s'était réfugiée dans ses bras, ce n'était pas le moment de faire la fière et tout le monde ici savait.

Finalement peut-être qu'un navire était préférable, plus grand et stable. Moins de risques de se retourner.

La coque se cala enfin dans le sol. Elle saura les deux pieds dans l'eau et couru presque sur le sable blanc de la petite plage. Cela amusait maintenant aussi beaucoup Faveur. Elle et Yvir s'étaient bien trouvé finalement. Mais elle s'en fichait la terre ferme lui semblait si précieusement, si solide, si rassurante... Hyacinthe fut rejoindre par Le Roux.

– Ça va mieux ?

– Ça ne bouge plus...

– Je sais, les autres nous attendent.

Elle prit sa main en lui souriant. Au moins, il était là. Prêt d'elle. Avec eux. Il les protègerait. Le Roux était vu comme quelqu'un de sage qui suivait les règles, mais personne d'autre qu'elle ne l'avait pas vu dépassé ses limites. C'était si rare qu'il s'emporte mais la réalité était qu'il n'avait rien de sage, ce n'était qu'une apparence. Comme elle, il contournait les règles discrètement.

Leur petit groupe s'était mis en marche sur le sentier jusqu'au petit village. Ils s'étaient rendus au fameux point de rendez-vous. Comme prévu par Météore, les lieux étaient abandonnés de leur habitant.

En revanche les ennemis étaient déjà là. Installer sans les attendre. Faveur souffla qu'ils provinaient de Saphar. Ils étaient à une table au centre de la taverne, seul le chef était assis à une extrémité, les autres, des soldats probablement, se tenaient debout à ses côtés. Météore s'approcha et tira sur la chaise qui lui était destiné pour l'envoyer plus loin. Chaque geste comptait et le roi de pirate savait très bien en jouer. Se laisser marcher dessus n'était pas dans son caractère. Il se promena en silence dans la salle en chercher une plus massive qu'il prit pour l'emmener à la place de l'autre. Et il s'y assit en silence, visage fermer et le dos dans le fond de son assise. Il ne fallait pas le chercher à cet instant. Le message était clair, ici c'était lui le chef et personne d'autre. Faveur posa tout de même ses fesses sur l'accoudoir droit. Le message aussi était passer. Ils étaient chez le pirate et Météore était le roi, avec sa pirate de fille à ses côtés.

Qui voudrait les attaquer ?

Hyacinthe espérait que cela serait suffisant bien qu'elle y crût que trop peu. Faveur avait encore du chemin à parcourir pour prendre du poids dans la balance des négociations.

– Tu peux regarder s'il reste du rhume ?

Elle acquiesça et partit chercher le breuvage. Le tenancier de l'enseigne fabriquait l'alcool lui-même, il avait même très bonne réputation. Peut-être plus que celui de la Grande Voile. Ils en faisaient régulièrement venir pour ouvrir le choix. Pendant ce temps, Météore était occupée à faire de courte présentation de chacun d'entre eux. Elle revint rapidement avec son plateau et déposa un verre à chaque extrémité. Météore tendit la main et l'attrapa pendant son interlocuteur fixait la boisson.

– Il est d'ici ?

Elle approuva d'un mouvement de tête. Météore leva son verre. Ses yeux fixèrent le breuvage ocre avant de retourner à l'Amirale en face de lui.

– Greg, propriétaire de cet établissement, fait lui-même son rhum. Ça se boit sans fin. Une merveille !

L'Amiral ennemi fixa son verre sur la table. Ils avaient envoyé les grands moyens. Mais bloquer sur la boisson. Il n'était pas poli de refuser et en même temps, c'était le prix à payer pour entamer de bonnes notes te disant

– Qui me dit qu'il n'est pas empoisonné votre alcool de marins.

Faveur se leva, elle marcha en faisant frapper ses talons à chaque pas sur le plancher. Personne n'osait parler. Elle jouait parfaitement son rôle, elle apprenait vite. Sa main prit le verre et appuyer sur la longue table, elle versa le contenant dans la gorge avant de se pencher un petit plus vers l'amirale. Ses pupilles bleues le fixaient avec un grand sourire.

– Ah... Elle fit la gorge grande ouverte. Vous manquez quelque chose... Tu veux bien resservir monsieur ?

La rouquine venait de clouer sur place tout le camp adverse. Quand elle s'y mettait on oubliait qu'elle n'avait pas encore dix-sept ans. Elle prit la bouteille et vint remplir sous ses yeux le verre. Elle resservit Météore.

– Vous avez demandé des pourparlers, me voilà.

– Évitons un carnage gratuit. Donne-nous le mage de vie.

Un silence glacial traversa les pirates. Personne n'était censé savoir.

– Nous avons repéré sa magie, il y a peu. Une trace minuscule. Mais impossible de le dénicher.

– Et pour cela vous nous attaquer ?

– Certes, raser votre ville de pirates serait un plus et une grande victoire pour nous. Mais, si vous nous le remettez, nous rentrerons.

– Donc votre priorité est la capture d'un mage ?

– Vous n'êtes pas sans savoir que les mages de vie sont hautement dangereux.

– Et qui vous dit que je le connais ?

– Parce qu'il a soigné votre femme.

Le silence tomba. Météore jeta un œil à Hyacinthe. Est-ce qu'elle avait eu raison de se méfier de ... ? Les aurait-il espionnés pour le compte de Saphar. Visiblement elle se posait la même question...

– Le mage et vous aurez la vie sauve. Nous n'avons fait qu'une bouchée de Yvir et ses hommes.

Il prit son verre et y trempa ses lèvres avant de grimacer de dégoût.

– Il n'y aurait pas autre chose ? Du vin par exemple.

– Je ne pense pas.

– Je t'ai demandé du vin, apportes moi s'en.

Personne ici ne parlait ainsi aux serveurs. Cet homme était d'une impolitesse. Elle fouilla jusqu'à trouver une caisse. La jeune brune inspira profondément pour ne dire une chose qu'elle regrettera. Elle lui versa le liquide dans un verre et le glissa sous les yeux de l'amiral. Sans crier gare, il passa son bras autour de sa taille et l'assit sur ses genoux. Elle cria de surprise et se figea en sentant la langue de ce dernier lécher son épaule dénuée.

– Tu es délicieuse... Ma jolie.

Tout le monde vit rouge. Le Roux et Théon étaient prêt à l'arrachée des mains de cet homme.

– Lâchez moi !

– Laissez là tranquille.

– C'est une serveuse donc, elle est juste bonne à me servir pour étancher ma soif de désir charnel...

Elle frissonna de dégoût. Il était fort, elle ne parvenait pas à le faire lâcher. Alors il n'y avait plus qu'une chose à faire. Son regard se fixa dans celui de Météore et puis de Le Roux. Il n'y avait qu'un moyen pour elle de le faire lâcher sans détruire les pourparlers. Elle arrêta de se débattre alors que la main de l'homme glissait le long de son décolleté vers sa gorge.

– Voilà c'est bien ma jolie... Ils sont combien à t'être passer dessus ?

Elle voyait la rage dans les yeux de celui fait faisait battre son corps, lui et Théon était retenu par Naos pendant que Météore avait une main sur la cuisse de sa fille pour l'intimer de ne pas bouger.

– Personne, on ne fait pas ça chez nous.

Sa fierté reprenait le dessus et lui permettait d'oublier ses sales pattes.

– Donc tu es pucelle... Et ce garçon aux cheveux rouges est ton amoureux ?

– Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

– Je vais avoir le plaisir de te prendre sur cette table sous ses yeux.

– Vous ne ferez pas cela.

– Ton roi semble vouloir m'accorder ce plaisir, ma jolie...

Elle pouvait sentir l'érection de l'homme malgré ses vêtements. Ils étaient décidément toujours aussi répugnants sur le continent. C'était bien la raison pour laquelle elle n'y était plus jamais retourner après le décès de son père.

– Vous n'en ferez rien.

– Que tu crois.

– Pas quand vous saurez mon prénom.

Il eut un rire grave.

– Je ne demande jamais le nom des filles que je baisse, mais je vais faire une exception si tu y tiens. Ce n'est pas tous les jours qu'on a une belle pucelle entre les mains. Alors, vas-y, dis-le-moi...

– Hyacinthe, la fille du commandant des trois jades, Aurel.

L'amiral se figea et elle put lui échapper. Mais pas assez vite. Il venait d'attraper son poignet pour l'obliger à la regarder en face. Ses yeux fixèrent tous les traits de la jeune fille pour voir si elle disait vrai. Après tout, elle n'avait pas tellement changé de l'époque.

– Impossible... Fit un des hommes de Saphar.

– Et pourtant... Répondit leur chef.

– La flotte entière est au fond de l'océan avec ce maudit pirate.

– Tuez la !

Elle ne vit pas l'épée venir et se planter dans sa poitrine.

– Hyacinthe ! Cria Le Roux.

– Et merde, jura Météore. Que personne ne bouge.

Il devait les retenir, les esprits venaient de s'échauffer mais ils n'avaient qu'aucune chance de gagner jusqu'à présent. Mais peut-être qu'une porte de sortie s'ouvrait à eux.

– Vous avez eu Hyacinthe, cela ne vous suffit pas ?

– Vous et moi, savons très bien que le père de cette gamine était une pourriture de mage de vie. Qui nous qu'il n'a pas survécu également ?

– Vous venez de tuer sa fille. Est-ce que vous voulez vraiment courir le risque ?

– Ils ne me font pas peur à moi.

– Amiral Jared...

Il sursauta en entendant la voix de la jeune fille. Son corps bougeait lentement. Ses bras poussaient pour qu'elle se relève. Son haut était percé et couvert de sang. Pourtant. Elle était debout. Son regard brun était sombre. Remplis de ténèbres.

– Rentrez chez vous et oubliez tout ceci.

– Vous... Il bafouilla. Vous êtes en vie ?

– Ça s'appelle la magie. Vous l'avez dit vous-même, les mages de vie son dangereux et mon père en était un. Mais je peux vous assurer qu'il est mort. Mort en me rendant immortel.

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Demain :

Hyacinthe se dévoila...

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À demain 9h pour la découvrir la suite ❣️

Bizzz
Anarsis ❣️

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