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Qui cachait ses démons

Grand océan, archipel pirate, Cap Fortune

– Hyacinthe... Restes avec moi... Hyacinthe... Respires...

On la transportait et secouait. Son corps était balloté pendant que son esprit était toujours fixé sur cet inévitable ce monde sans vie. Il n'y allait pas de main morte. Il la transportait jusqu'à une pièce plus calme. Son corps fut étendu sur un lit confortable.

– Respires avec moi... Tout va bien...

Elle pouvait sentir le pou sous sa main. Il était calme. Son parfum emplissait ses narines, c'était tendre et doux, une braise chaude et quelques gouttes de jacinthe en arrière. Puis ce fut le noir.

Le Roux se tourna vers Météore. Le roi était aussi inquiet que lui.

– Ça lui arrive souvent ?

– C'est la deuxième fois qu'elle est dans cette état.

Le jeune homme passa sa main dans les cheveux brun de la jeune femme.

– Elle était tellement paniqué...

– Le Roux, est-ce qu'elle t'a parlé de ce qu'il s'est passé ?

– Un bref résumé... Il faut lui laisser le temps.

– Elle n'a toujours pas fait le deuil de son père.

– Aurel était mon parrain, le meilleur ami de mon père et l'élève de mon grand-père maternelle. Sans lui mes parents ne se seraient pas connus. Sa disparition nous a tous attristé au plus haut point.

Cela avait été si soudain. Personne n'avait vu venir le drame. Un des grands capitaine pirate, l'homme connu pour ne pas avoir perdu un seul homme ni endommagé un de ses trois navires était tombé. Les circonstances étaient troubles encore aujourd'hui. Comment la petite flotte avait pu essuyer pareil échec malgré son invulnérabilité ?

– Il est comme un frère pour moi aussi, il a été le premier à partir de la protection de Zadig. Le premier à diriger trois navires. Sans lui nous n'aurions pas ses îles. Et si j'en crois Hyacinthe, il veuille toujours sur nous...

Le Roux s'assit sur le bord du lit sans lâcher la main de Hyacinthe. Elle était endormie profondément.

– Est-ce que vous en avez su plus ?

– Sur ce qu'il s'est passé ce jour-là ?

– Oui.

Météore prit une chaise et s'assit en posant ses coudes sur ses genoux.

– Le vent a tourné, la mer a emporté notre bateau. Un coup des dieux pour qu'on arrive au milieu d'une marée de corps flottant au milieu de débris... Et la, au milieu, Hyacinthe couverte de sang sur un morceau de bois. Elle était touchée d'une balle en plein cœur, quand on l'a monté à bord. Le sang coulait et elle avait difficile de respirer. Elle était par miracle en vie. Mon médecin de bord s'est immédiatement occupé d'elle. Après, j'ai vu les restants du pavillon noir de mon ami. Puis son corps. On l'a remonté et lui avait pris aussi des balles, mais aussi des coups de lames. Lui ne vivait plus.

– Il a donné sa vie pour sauver Hyacinthe.

– Elle n'a jamais décrit ce qu'il leur est arrivé durant l'assaut de Saphar mais il est clair qu'elle a été tuer ce jour-là avant d'être ramenée parmi nous. Ce doit être horrible comme expérience.

– Elle n'avait que quinze ans... Sauvée mais à quel prix...

Il sera un peu plus sa main. Le poids qui reposait sur ses épaules étaient trop lourds pour une fillette. Pas étonnant qu'elle soit toujours aussi paniquée si elle avait vécu un tel drame. Elle devait revoir chaque instant. Connaître chaque détail sans pouvoir oublier.

– Il n'y a pas eu d'autres survivants. Saphar a jugé qu'elle était morte avec tous les autres. Ils ont barré son nom et celui de Aurel des têtes recherchées par Far.

Le port de Far était dédié à la lutte internationale contre les pirates et s'occupait de les traquer, notamment par des primes. Quatorze mille pièces d'or étaient attribuées à Hyacinthe et le double à son père. Des sommes astronomiques pour un pirate et sa fille.

– Personne ne la cherche, donc elle peut rester vivre ici paisiblement.

– C'est le meilleur endroit.

Son visage était connu, elle ressemblait à sa mère qui avait aussi était exécuté dans la quête contre son mari pirate.

– Et personne ne doit le savoir, ajouta le roi des pirates. Les gars la prennent pour une fille d'un pirate disparu qui était dans mon équipage.

– C'est mieux ainsi.

Il passa une main dans ses cheveux toujours tenu en une sorte de chignon le long de sa nuque. Il glissa ses doigts pour libérer ses belles boules. Dans sa main ses mèches brunes prenaient leur longueur qu'elle cachait.

– Elle a peur que cette épidémie ne nous décime. Le soigneur, il manque d'expérience, ses connaissances sont trop limitées. Si on avait attendu un jour de plus Louri aurait été proche d'y passer. C'est très rapide comme maladie.

– N'existe-t-il pas des techniques pour se protéger ?

Mais tout le monde ne pouvait pas porter des bracelets comme celui que Hyacinthe lui avait prêté. Il fallait déjà avoir une bonne immunité pour les utiliser face aux cas les plus sévères. Visiblement Louri n'avait pas appris ou plutôt il avait fait ce qu'il ne fallait pas faire.

– Bien entendu mais il a fait disparaître le mal qui touchait un enfant. La magie n'est pas gratuite, il est des choses auxquelles il faut faire attention. En l'occurrence, il a pris en lui et ne l'a pas fait disparaître.

– Elle avait raison...

– Hyacinthe n'est pas la fille de son père pour rien.

– Louri ira mieux quand ?

– Il devrait être vite sur pied.

Météore acquiesça pensif. Le Roux était un jeune homme posé et qui savait prendre du recul sur la situation. Ses connaissances de bases en médecine étaient précieuses.

– Et que pouvons-nous faire ?

– Placer à part les malades sur une île serait inutile. Cette attaque est liée à la magie. Ils savent que nous pourrions quitter les lieux et ils vont nous attendre en mer.

Faveur avait fait un bon choix, réfléchit Météore. Le Roux était parfait comme second. Il gardait la tête froide, il savait analyser une situation, prendre en compte les éléments et enjeux qui gravitaient autour. De plus, il avait des connaissances basiques en soins et c'était un excellent combattant doublé d'un mage de feu hors pair.

– Il va falloir que notre soigneur éradiquer cette épidémie et vite.

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Demain :

Depuis le naufrage...

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À demain 9h pour la découvrir la suite ❣️

Bizzz
Anarsis ❣️