IV

Et des escarmouches

Grand Océan, navire emprunté par Faveur

Avant de les quitter, Nébuleuse était passé près d'elle. Elle lui avait soufflé à l'oreille ce qu'elle attendait d'elle avant de plonger au fond des mers. Elle était partie par la fenêtre ouverte en lui promettant de veiller sur leur navire en cas de naufrage.

Devait-elle se sentir rassuré ?

Les bruits de la bataille s'entendaient par la fenêtre. Ses coups de canons et d'épées. Mais aussi des explosions, beaucoup trop à son goût. On disait que c'était la spécialité de Yvir mais il y avait embarqué aussi Faveur. Puis Wu, elle en avait déjà entendu parler mais savoir que son maître était le dieu de l'orage, la colère divine.

Elle prit une profonde inspiration, il n'y avait pas de quoi en faire un drame. Les trois étaient bien trop fort pour tomber contre n'importe quel ennemi. Faveur était sournoise et devait piller l'ennemi pendant que Yvir faisait tout exploser ce dont il avait envie. Hyacinthe entendait les cris de paniques jusqu'à ce que le calme se fasse après un dernier coup de feu, peut-être un coup de lame. Wu ne devait pas être en reste malgré son attitude et tempérament serin. Est-ce que quelque chose lui faisait peur à lui ? Et aux autres ?

Elle était la froussarde du groupe.

Le calme revenu, elle se décida tout de même à sortir sa tête pour pouvoir observa la suite des événements. Faveur lui fit signe de venir et elle s'approcha un peu plus. Tout le monde était sur le second navire, bien plus grand que la petite coque qui les transportait.

Yvir terminait de rassembler tout l'équipage ennemi, une quinzaine de matelots était en ligne avec leur capitaine. Faveur ne lâchait pas ses deux pistolets alors que Wu était plus en retrait. Il semblait en apparence détendu mais elle se doutait qu'à tout moment il découpait n'importe qui. Il y avait quelques cadavres sur le sol, elle déglutit et détourna le regard en s'arrêtant à la hauteur de Wu.

– Difficile de croire que tu vis parmi les pirates.

– Le patron coupe court souvent aux bagarres entre les clients.

– Et toi ?

– Un verre ne sert à rien quand les esprits sont trop échauffés.

– Toi ? Tu fais ça ?

– Tu serrais étonner de ce que je peux faire... Elle marmonna entre ses dents.

– Tu ne vas pas me faire croire que tu sais te battre quand même ?

Elle pouffa en souriant légèrement, pour qui il la prenait ? Elle n'avait rien d'une combattante, pas comme lui et son air imperturbable.

– Jamais de la vie. Par contre, je suis plutôt bonne diplomate. Être serveuse c'est tout un art...

Gérer certains clients n'était pas toujours chose aisée surtout quand son sourire ravageur ne suffisait plus. Sa belle frimousse ne faisait pas tout. Hyacinthe savait user des mots pour persuader les récalcitrants. Ses hommes avaient au moins le chic de de pas frapper les femmes. Si i un tel accident arrivait chez eux, le marin concerner pouvait tomber sous le court de lourde peine si cela venait à se savoir.

Elle reporta son attention sur Faveur et Yvir. Le duo habitué à travailler ensemble fonctionnait à merveille, enfin presque.

Deux têtus qui s'assemblent et refusent de lâcher le butin à l'autre. Cela ne les séparait pas, non, ils n'arrêtaient pas de se rapprocher encore plus de la sorte. Ils seraient peut-être enfermés dans la cabine du capitaine s'il n'y avait pas le code des pirates qu'ils tenaient à appliquer à la lettre.

La ligne de conduite que tout pirate doit suivre, écrite pas leur parent entre-autre.

D'abord, il fallait statuer du sort du capitaine. L'avis de son équipage était important, la liberté ou la mort selon comment il se comportait avec eux. C'était une des grandes règles de la piraterie, un capitaine devait respecter son équipage ou sinon ce dernier levait une mutinerie. L'avis étant mitigé, il fut décidé par Faveur qu'il aurait droit à une chaloupe.

– Maintenant ! Je réquisitionne ce navire !

– Qui a dit qu'il serait pour toi ? Répliqua Yvir.

– Moi.

Faveur haussa ses épaules avec désinvolture.

– Je vais monter mon propre équipage !

– Passe pour cette fois.

– Qui veut rentrer dans mon équipage du coup ?

Elle avait un sourire immense jusqu'à ce que Yvir intervienne à nouveau.

– Et moi ? Tu prends déjà le bâtiment !

– Tu as déjà un équipage.

– Il faut du monde pour s'attaquer à Saphar et compagnie.

– Moi, je n'ai personne. C'est quoi tes autres arguments ?

– Je suis le fils de Zadig, le loup des mers !

– Et moi la fille du roi des pirates !

– Tu sais qu'ils ne savent pas qui c'est ?

– Le grand Météore, tout le monde le connaît aussi.

C'étaient en effet plus parlant que de parler de la nouvelle qui n'avait pas encore plus de deux semaines. Le monde connu ne pouvait pas si vite savoir bien que les plus hautes instances qui les surveillaient assurément de prêt avaient remarquer que les équipages pirates du monde entier se dirigeait vers l'archipel le plus grand des trois, avec en son centre, Cap Fortune. Ils devaient bien se douter de quelque chose.

– C'est plus parlant comme ça en effet.

Faveur se retint clairement de tirer la langue à Yvir, les comportements d'enfant, c'était terminer devant le grand public. Elle lui fit une immonde grimace mêler à son sourire forcer. C'était repartit pour un tour de qui était mieux que l'autre, alors qu'il ne pouvait pas y avoir de gagnant dans cette histoire tordue.

Hyacinthe aurait bien pris un morceau de fromage pour le grignoter tranquillement tant le spectacle était un véritable jeu entre eux.

– Voyons déjà qui veux devenir pirate et qui veut juste retourner chez lui... Proposa Wu pour calmer un peu leurs chamailleries.

Les deux se mirent d'accord. Ce n'était pas comme si personne ne voulait pas suivre Faveur, même sans son père bien trop d'homme aurait accepté de la suivre.

– Qui veut devenir pirate ? Lança la jeune fille en posant ses points sur les hanches. Il faut savoir que ce n'est pas désagréable comme vie. On voyage beaucoup et surtout nous sommes libres avec juste ce qu'il nous faut d'arrache. Nous avons nos propres villes au sud, est et nord. Vous serez libre de faire ce qui vous plait !

– Nous cherchons tous types de profil et pas uniquement pour les navires. Même si certaines personnes cherchent à se constituer un équipage.

Faveur lui tira la langue pour réplique. Cela leur ressemblait bien finalement. Deux grands enfants amoureux de la mer, ils étaient vraiment bien assortis décidément, conclut pour elle-même Hyacinthe. Elle avait vu Yvir trimer dans ses affaires de cœur depuis longtemps, bien avant de quitter le navire de son père. A l'époque ce n'est pas plus facile, Cap Gelé où le loup des mers laissait mouiller son navire était interdit aux femmes et enfants, ce n'était que pour les équipages et leur capitaine. Loi stupide selon certains, loi raisonnée selon d'autres. On disait que c'était un endroit froid si pas plutôt glacial, en proie aux avalanches et iceberg. Elle comprenait que ce n'était pas un lieu très accueillant pour les familles.

Hyacinthe posa son regard sur les hommes en uniforme, ils se ressemblaient tous. Aucun n'avait le profil à entrer dans la piraterie, pas plus que de vivre sur une île reculée infestée de ce qui de tous ceux qui étaient des parias de la société. Elle y comprit bien qu'elle ne devait pas en avoir l'air vu de l'extérieur. Non, elle avait l'air banale et joyeuse. Ce qui la tenait là-bas n'était pas sa peur de la mer mais son amour pour Cap Fortune, il y avait cette légèreté si rare, pas de pression, rien de trop compliqué comme sur le continent.

Un homme fit un pas en avant et déclara :

– Moi je me porte volontaire.

Il avait parlé sans aucune once d'hésitation ou d'appréhension. Il respirait le calme et non la peur comme d'autres. Ces derniers ne les suivront pas assurément à moins d'une tentative de courage d'un d'entre eux. Peut-être le petit blondinet... Elle nota intérieurement. Ses yeux étaient curieux mais faire le pas n'était pas si simple. Peut-être que le grand rouquin qui venait de dépasser ses camarades pour se poser devant les deux pirates en herbe allait lui procurer l'ouverture qu'il voulait.

Il était grand et devait faire plus d'une tête qu'elle. Mais il n'y avait pas que cela d'impressionnant. Par ce que c'était ce que cet homme était, impressionnant. Il avait une carrure marquée mais pas non plus trop large, bien que probablement plus que Yvir. Sous sa chemise blanche abîmé par le soleil et le sel, elle devinait aisément ses muscles finement travaillés. Il était mince si pas sec mais en pleine forme avec ses jambes interminables. Il avait cette allure nonchalante jusque dans son sourire qui étirai ses grandes lèvres. Les plis de sa jeune peau rosée et légèrement rougie par le soleil qui faisait ressortir ses taches de rousseur. Sur le sommet de son crâne se trouvait une masse importante de cheveux court bouclés et roux en effet. Pas comme Faveur. Ici c'était un roux rougeoyant comme ses yeux rieurs.

– En voilà un !

– Si je dois choisir un équipage ce serait le sien, il sourit en fixant Hyacinthe.

Le monde s'écroula.

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Demain :

Ce n'était pas une pirate...

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À demain 9h pour la découvrir la suite ❣️

Bizzz
Anarsis ❣️