3.
Lundi 1:34
[envoyé]
J'voulais juste une chose de ta part, tout, tout, c'est tout.
Lundi 1:42
[envoyé]
Je suis en train de penser à tout ce que tu m'as dit. Je voulais juste te le dire.
***
Mercredi 11:59
[envoyé]
J'suis désolé que ce connard ait ruiné ton sweat. Je vais mettre ses baskets dans les toilettes pendant l'entraînement.
Mercredi 18:58
[envoyé]
Haha il était tellement furieux. Quelqu'un a même pissé dessus !!
Mercredi 19:02
[envoyé]
J'espère que ça te dérange pas que j'ai fait ça. J'sais que t'es beaucoup plus mature et indulgent et aimant. Il le méritait cependant.
***
Jeudi, il signa lui-même pour s'autoriser à quitter les cours deux heures plus tôt et faire les quarante-cinq minutes de voiture jusqu'en ville. C'était un aller-retour secret, ce qui expliquait pourquoi il avait quitté les cours, ainsi son coach ne questionnerait pas son absence à l'entraînement et sa famille ne saurait pas pourquoi il était parti.
A vrai dire, c'était quelque chose qu'il avait fait avec des doigts tremblants et la seule façon dont il avait réussi à le faire était par sa seule force.
Tu dois le faire, t'en as besoin, tu dois le faire, t'en as besoin. Besoin, besoin, besoin.
Il avait pris rendez-vous en ligne avec un conseiller professionnel qui était spécialisé dans les crises d'identité et le développement des adolescents.
Sur la route, il avait dû se garer sur le côté pour reprendre son souffle, sa nervosité tirant le meilleur de lui. Il avait su qu'il allait devoir faire face à beaucoup de sentiments qu'il avait toujours essayé de ne pas affronter et c'était assez bouleversant.
Le truc, c'était qu'il savait que ce n'était pas grave d'être gay et il savait pourquoi les personnes dans son entourage étaient comme ils étaient, il savait également qu'il n'avait pas honte d'être gay, mais il avait honte de ne pas être capable de l'accepter comme il le voulait.
Tout se passa parfaitement bien pour Louis. Il ressentit tellement de soulagement après avoir dit toutes les choses qu'il gardait en lui depuis des années maintenant. Et ce ne fut pas le fait d'en parler qu'il le fit se sentir soudainement mieux dans sa peau, non, mais il avait deux rendez-vous téléphoniques pour les semaines à venir et il eut immédiatement l'impression, après les accomplissements d'aujourd'hui, qu'il pouvait se sentir mieux dans sa peau.
Quand il rentra chez lui, sa mère lui demanda comment s'étaient passés les cours et l'entraînement.
« Bien. Très, très bien.
***
Louis était sur le canapé et portait un tee-shirt et un pantalon décontractés, effleurant encore et encore le numéro de Harry dans son téléphone. On était samedi après-midi et il gardait ses petites sœurs et son petit frère, pour que sa mère et son beau-père puissent aller voir la sœur de ce dernier qui était en train de divorcer. Il avait mis en route un marathon Disney pour eux tous, sauf son petit frère qui s'était endormi dans le berceau se trouvant dans le salon.
Les plus jeunes filles étaient toutes fascinées, chuchotant entre elles et regardant Pinocchio, et Lottie était dans la cuisine en train de mélanger du popcorn, des marshmallows et des M&M's.
Et il pensait simplement à Harry. Comme toujours.
Ils ne s'étaient pas officiellement reparlé depuis Halloween, parce que Louis voulait faire ce que Harry lui avait dit et prendre son temps pour mettre de l'ordre dans sa tête. Parce qu'il savait que s'il était sorti de l'état pas possible dans lequel il avait été et s'était directement tourné vers Harry, ça aurait été source de confusion et peut-être trop. Cependant, s'il pouvait, il serait avec Harry maintenant et pour toujours.
Samedi 16:50
[envoyé]
J'aimerais que tu sois avec moi.
Il fixa son téléphone jusqu'à ce qu'il vît le 'lu' apparaître, ses joues rougissant comme toujours quand il voyait que Harry lisait ses messages. Il ne décolla pas son regard de l'écran pendant une minute, parcourant les messages précédents qu'il avait envoyé au beau garçon et pensant au fait qu'il les avait tous lus.
Il se demanda si Harry les gardait, il faisait peut-être une capture d'écran ou les réécrivait quelque part.
« H ? Tu revois Hannah ? » marmonna Lottie avec la bouche pleine de popcorn, contournant le canapé et se laissant tomber à côté de lui avec le gros bol rempli de friandises.
Louis sursauta, bataillant avec son téléphone et le verrouillant. « Quoi – non – c'est personne, » bredouilla-t-il.
Les yeux de sa sœur se plissèrent de suspicion.
« Je suis sérieux, c'est personne ! »
« Eh bien, c'est clairement quelqu'un, à moins que tu t'envoies des messages à toi-même, » elle frappa légèrement sa jambe, « Alors, c'est Hannah ? Je l'aimais bien. Elle est douée pour le maquillage. »
« T'es trop jolie pour toute cette merde de maquillage, » marmonna Louis, volant du popcorn, « et non, ce n'est pas Hannah. »
« Qui c'est, alors ? Allez, tu peux me faire confiance ! » dit-elle en agitant ses sourcils.
« C'est juste mon ami, Harry, » dit-il, jouant avec les ficelles de son jogging et ne regardant pas Lottie.
« Harry ? Alors, pourquoi tu lui as envoyé un tel – » elle s'arrêta, ses yeux se tournant vers son frère, « Attends, Louis. Est-ce que – t'aimes bien un garçon ? »
Louis racla sa gorge, haussant ses épaules et cachant sa vulnérabilité.
« Oh mon Dieu, Harry... Harry ? Où est-ce qu'il travaille ? Je l'ai déjà vu ? »
Et... Louis fut surpris par sa réaction. Il s'était attendu à tout sauf ça, à tout sauf cette désinvolture.
« A l'épicerie, et probablement, ouais. Il va à tous les matchs de football. »
Lottie soupira en signe d'acquiescement, réfléchissant. « De quoi il a l'air, j'arrive pas à voir ? »
« De longs cheveux bouclés. Des fossettes. Une sorte de mélangé entre masculin et féminin. »
Le visage de Lottie s'illumina. « Oh mon Dieu, je vois de qui tu parles ! Il met des nœuds dans ses cheveux parfois et il donna toujours des bonbons aux fruits aux enfants ! »
Louis sourit timidement, baissant son regard. « Ouais, c'est lui. »
« Il est tellement mignon. Bon Dieu. Vous seriez tellement beaux ensemble. »
Louis déglutit. « Euh, alors, ça ne te dérange pas ? »
« T'es mon frère, putain, même si c'était le cas, je ne le montrerais pas, » elle roula ses yeux, « mais ça ne me dérange pas, donc. »
« Vraiment ? »
« Pas du tout, bon Dieu. Crois-le ou non, mais tout le monde dans le coin n'est pas étroit d'esprit, » ses yeux roulèrent à nouveau.
Louis déglutit. « Tu penses que – euh – ça dérangerait maman ? »
Lottie mordit l'intérieur de sa joue. « J'sais pas. J'espère que non. »
« Moi aussi. »
Après quelques minutes, il assimila complètement le fait qu'il venait juste de dire à Lottie qu'il aimait bien un garçon. Le soulagement qu'il ressentît de l'avoir dit à quelqu'un et de ne pas avoir reçu une mauvaise réaction fut sans précédent.
Il sourit.
Samedi 17:12
[envoyé]
:-)
***
Lundi 5:40
[envoyé]
Je me suis réveillé tout excité parce qu'on est lundi et je vais te voir et t'es toujours tellement beau :-)
Lundi 12:50
[envoyé]
J'espère que c'est pas bizarre que je puisse pas m'empêcher de te fixer. T'es tellement beau. Bon dieu. Tu viens juste de relever les yeux de ton livre et tu m'as souri et je te jure que j'arrive plus à respirer.
Lundi 12:57
[envoyé]
Merde, ton rougissement me rend fou.
Lundi 13:00
[envoyé]
J'ai envie de découvrir toutes les choses qui te font rougir comme ça.
Lundi 13:04
[envoyé]
J'ai envie de ne jamais arrêter de te regarder.
***
Mardi 12:10
[envoyé]
J'ai remarqué tes chaussettes froufrou quand t'as gratté ta cheville. J'voulais juste te dire qu'elles sont super mignonnes sur toi et je souris à chaque fois que je pense à toi en train de les porter.
Mardi 12:14
[envoyé]
J'ai envie de t'acheter des trucs mignons comme ça, au fait.
Mardi 12:17
[envoyé]
J'ai envie de te faire des tresses dans les cheveux aussi et y mettre des nœuds et de t'embrasser et te sentir tes chaussettes froufrou frotter contre mes chevilles.
Mardi 12:20
[envoyé]
Je te veux juste toi.
***
Il le dit à Zayn.
Ils étaient en train de jouer à Fifa dans le sous-sol de Zayn, sauf que ce dernier enchaînait juste plus ou moins les cigarettes, son chemin menant au cancer des poumons, et Louis le laissait faire pendant qu'il tapait machinalement le ballon dans sa partie.
Zayn n'arrêtait pas de parler de cette fille avec qui il discutait ; déclarant qu'elle était une vraie bombe et qu'il craquait pas mal pour elle. Louis le taquina un peu à ce sujet, aimant la façon dont son visage devint rouge. Cependant, près un moment de calme, Zayn demanda à Louis pourquoi il n'avait pas été avec un fille depuis un moment, il lui demanda s'il avait des vues sur quelqu'un.
En une fraction de secondes, il pensa à Harry.
Harry et son sourire, ses fossettes, son rire tout doux. Il pensa à ses belles boucles, ses beaux yeux, sa merveilleuse gentillesse. Bon Dieu, Louis ne savait pas comment il pouvait garder toutes ces choses pour lui, toutes ces pensées. Il était rempli à ras bord de mots qu'il mourait d'envie de partager.
Genre, putain.
Et bon Dieu, il savait qu'il devait s'autoriser cette paix. Il la voulait, il en avait besoin, il la méritait foutrement.
« Euh, » il prit une profonde respiration, « ouais. On peut dire ça, » marmonna-t-il, ses yeux sur l'écran.
« Eh bien, qui c'est ? »
« Euh, tu vois Styles ? » marmonna-t-il, refusant de regarder Zay et essayant de faire passer sa vulnérabilité pour de la désinvolture.
« Ouais, bien sûr. »
Louis éclaircit sa gorge d'un air gêné. « Eh bien, euh, c'est lui. »
Après un court silence, Louis prit le risque de jeter un coup d'œil vers Zayn, seulement pour le découvrir en train de sourire de coin et avec un sourcil haussé.
« Quoi ? » demanda nerveusement Louis.
« Rien, » il secoua sa tête, « il est mignon. »
Louis rougit, fermant ses yeux pendant un moment. Il mit le jeu en pause et posa la manette, se couchant sur le sol pour regarder le plafond. « Zayn ? »
Zayn soupira en réponse.
« Je suis si foutrement gay. »
Zayn grogna. « T'en fais pas pour ça, mec. »
Louis regarda Zayn écraser une autre cigarette sur le béton du sous-sol avant de se coucher sur le tapis et s'étirer à côté de lui.
Louis déglutit nerveusement. « Je ne plaisante pas, Z. Genre, je suis vraiment gay et je comprends si tu ne me souti – »
« Ta gueule, oh mon Dieu, » Zayn rigola et jeta son paquet de cigarettes vide sur Louis, « J'en ai littéralement rien à foutre, Lou. J'ai des oncles gays, cool comme tout. »
Louis cligna des yeux puis dit, « Oh. »
Zayn se redressa sur un de ses coudes, souriant avec bienveillance. Louis sentit son pied taper contre sa cuisse, en baissant son regard il vit qu'il portait des chaussettes avec de petits rennes, « Mais je suis vraiment désolé qu'on vit dans un tel trou à merde, mon pote. Surtout si ça t'a donné l'impression que ça me dérangerait vraiment que t'aimes les bites. » Louis rigola à en prendre haleine, se sentant fou de joie, pendant que Zayn continuait, « Est-ce que c'est pour ça t'agissais bizarrement ? Est-ce que t'as eu ton grand moment gay et t'as flippé ? »
Louis rigola, grimaçant quand il commença à nerveusement se calmer et il gratta sa nuque, ne regardant tout à fait Zayn. « En fait, euh – » il toussa de façon gênée, « je sais depuis que j'ai, genre, treize ans. »
Les yeux de Zayn s'écarquillèrent. « Tu te fous de ma gueule ? »
Louis secoua négativement sa tête, souriant de façon hésitante.
« D'accord, premièrement, vas te faire foutre. Deuxièmement, est-ce que ça veut dire que j'ai le droit de coucher avec tes exs ? Et troisièmement, pourquoi t'agissais bizarrement ces derniers temps ? »
« Ouais, désolé. Oui, tu peux. Et, euh, » Louis cligna des yeux, son corps inondé de tristesse, « les choses sont devenues un peu accablantes, je suppose qu'on peut dire ça ? »
Zayn tourna son regard vers lui, doucement, prudemment, comme s'il n'y croyait pas complètement mais suffisamment pour laisser couler. Finalement, il hocha de la tête. Puis il se redressa, croisant ses bras sur ses genoux, « J'ai acheté de l'herbe à James, tu veux fumer un joint et parler de Styles ? »
Louis fit exactement ça.
***
Samedi 2:46
[envoyé]
Je l'ai dit à Zayn.
***
Dimanche 8:34
[envoyé]
J'ai rêvé qu'on vivait ensemble et maintenant j'peux pas m'arrêter de sourire.
***
Il portait un pull lilas et avait une tresse dans les cheveux qui retombait dans son cou. Bon Dieu, Louis ne pouvait pas détacher ses yeux du garçon, il était tellement beau. Louis n'arrivait même pas à comprendre comme un pull violet pouvait donnait l'air à des yeux d'être foutrement magiques, mais merde, les yeux de Harry.
Harry devait également le savoir, qu'il ne pouvait contrôler son regard – si son léger rougissement et ses sourires timides étaient quelque chose à quoi se fier. Il baissa son regard avec son précieux sourire, joua avec les manches de son pull puis il lança un rapide coup d'œil à Louis, seulement pour rougir encore plus qu'avant. Bon Dieu, il sourit juste un peu plus largement, ses fossettes apparaissant. Louis avait juste envie de se lever et aller s'assoir sur ses genoux, l'embrasser de façon insensée, il était tellement épris et amoureux.
Putain.
« On peut se mettre à deux ? » demanda quelqu'un.
« Du moment que vous ne faites pas trop de bruit, j'autorise les groupes de deux, » dit le professeur, « Pas plus, cependant ! »
Louis se concentra sur les mots, ses yeux allant de Harry au professeur puis à nouveau vers le garçon. Harry croisa son regard aux mots du professeur et Louis haussa ses sourcils. Harry sourit simplement et mordit sa lèvre, baissant son regard vers ses mains.
« Tommo, viens mec. Tu t'mets avec moi, » dit Stan, ouvrant son livre avec un soupir.
« Ouais, j'vais bosser avec vous, aussi, » intervint Liam qui se trouvait également à côté de lui.
Louis secoua sa tête, fronçant ses sourcils alors que tout le monde était en train de déplacer sa table et que Harry était toujours seul, feuilletant son livre et souriant pour lui-même – comme s'il savait exactement ce que Louis prévoyait de faire.
« J'ai déjà un partenaire, désolé, » marmonna-t-il sans y réfléchir à deux fois, rassemblant ses affaires et se dirigeant vers l'endroit où Harry était assis. Il ne regarda même pas en arrière pour voir la réaction de ses camarades.
Il posa ses affaires sur la table à côté de celle de Harry et mordit sa lèvre. Quand il se tourna pour poser sa question à Harry, ce dernier le regardait déjà, le même sourire tendre que d'habitude et ses sourcils haussés.
« Est-ce que tu travailles avec quelqu'un ? » demanda-t-il finalement, doux, timide et souriant.
Le sourire de Harry s'élargit, ses dents mordant sa lèvre inférieure. Il secoua sa tête.
« Tu voudrais peut-être travailler avec moi ? » demanda-t-il, son propre sourie devant plus grand.
« D'accord, » murmura-t-il timidement, ses joues roses et parfaites. Bon Dieu.
Louis sourit radieusement et déplaça son bureau à côté de celui de Harry, celui-ci glissa son livre au milieu pour qu'ils puissent le partager. Tout le corps de Louis était dans une effervescence chaleureuse, Harry était à seulement quelques centimètres de lui, il pouvait simplement bouger légèrement et ils se toucheraient. Il ne s'était jamais senti autant en paix en cours et il ne voulait jamais y renoncer.
Louis joua avec son crayon à papier, un sourire toujours sur son visage et son cœur battant si rapidement. « Tu – euh. T'es vraiment beau aujourd'hui. »
Harry le regarda avec des yeux écarquillés. « Merci, » répondit-il dans un souffle.
« Ouais, tes – tes cheveux sont vraiment euh, » Louis sourit, secouant sa tête, « c'est vraiment joli comme ça. »
Harry sourit radieusement, tendant une main dans son dos et passant ses doigts sur la tresse. « Merci ! T'es très beau comme ça ! »
Louis rigola, son cœur loupant un battement. « Comme ça ? » dit-il avec un sourcil haussé, faisant un geste vers son corps.
Les fossettes de Harry étaient comme des cratères, ses yeux brillant. Il tendit une main et remit en place une des manches du tee-shirt de Louis, ses doigts effleurant sa peau et les faisant tous les deux rougir. « Ouais, » murmura-t-il.
Louis se préoccupa même pas du fait qu'ils étaient totalement flagrants, il ne se préoccupa de rien d'autre que le sourire de Harry, ses yeux brillants et du contact de ses doigts sur sa peau.
Il ne put pas retirer le sourire de son visage, même quand il baissa son regard et mordit sa lèvre. « On a du travail à faire, je suppose. »
Harry hocha sa tête en souriant, ses doigts jouant à nouveau avec ses propres manches. Louis trouva ça désespérément adorable. « J'ai pris de l'avance ce weekend, alors j'ai déjà répondu aux cinq premières questions. Si tu veux, tu peux regarder et voir ce que tu penses de – »
« Attends, attends, attends. T'as pris de l'avance ? » Louis sourit en coin, son ton léger et taquin.
« J'avais envie d'en savoir plus sur l'épicurisme ! »
« Harry Styles, » le taquina Louis, « t'es pas seulement intelligent mais aussi un peu nerd. »
Harry tourna son menton dans son épaule, gloussant réellement avec ses fossettes roses et ses yeux étincelants. « Tais-toi, » murmura-t-il en réponse, pas le moindre ressentiment.
Louis sourit, incapable de s'empêcher de tendre une main et enrouler son doigt autour d'une des mèches de cheveux bouclées qui encadrait le visage de Harry. Ce dernier était trop beau pour rester assis près de lui et ne pas avoir un quelconque contact avec lui, pensa Louis, faisant doucement tournoyer sa mèche bouclée.
Pendant un moment, ils cessèrent tous les deux de bouger et se fixèrent du regard, leurs oreilles n'entendant plus aucun des bruits les entourant. Leurs sourires étaient énormes mais secrets, s'imprégnant de la présence de l'autre. Louis avait juste envie que ça dure pendant très longtemps.
A contrecœur, Louis retira sa main et éclaircit sa gorge avec un sourire. « J'suppose qu'on devrait faire ça, alors, hein ? » dit-il, « Si on finit assez vite, on aura du temps pour que tu me parles de l'épicurisme. »
Le sourire de Harry valut tout l'or du monde. C'était toujours le cas.
Lundi 19:42
[envoyé]
T'étais très beau aujourd'hui, H. J'sais pas si t'as remarqué mais j'pouvais à peine détourner mon regard.
Lundi 19:48
[envoyé]
Aussi, c'est possible que j'aie fait des recherches sur l'épicurisme.
***
Louis avait fini par tout confesser à Zayn au sujet de Harry – tous les stupides petits détails. De la nuit d'Halloween de l'année précédente, au désir et aux émotions constants, aux quelques récompenses du beau garçon qui semblaient suspectes, à quand il l'avait revu quelques semaines auparavant. Il lui avait parlé de tout à part ses pensées suicidaires passives mais accablantes.
Zayn lui avait dit, mot pour mot, « T'es un putain d'idiot, mon Dieu.
Zayn avait également continué en lui disant beaucoup d'autres choses. Comme, le fait qu'il se trouvait simplement qu'ils vivaient dans un petit village merdique plein d'abrutis religieux, qui pensaient que les femmes devaient faire à manger et que la seule position sexuelle que Dieu approuvait était le missionnaire.
Il avait dit à Louis, dans un coup de gueule alors qu'il fumait un joint (qu'ils avaient ensuite décidé d'appeler une conversation à cœur ouvert), qu'il pouvait être aussi gay qu'il voulait, que ce n'était absolument pas grave s'il avait envie de sucer Harry et d'avoir des bébés avec lui. L'amour est l'amour, et s'il aimait les bites alors il pouvait en avoir.
Louis avait été touché, vraiment.
Mais ensuite, quand ils n'avaient plus été en train de planer, Zayn avait réaffirmé ce qu'il avait dit et il lui avait également posé quelques questions. L'une d'elles avait été si sa mère était au courant.
Parce que la mère de Louis était, sans compter Zayn, sa meilleure amie. Il avait aidé sa mère pendant son divorce, avec ses sœurs, il l'avait soutenue lors de son deuxième mariage et il était toujours là pour elle, tout comme elle l'était pour lui.
Il était un gros fils à maman et il en était fier.
Et il savait que c'était quelque chose qu'il avait besoin de lui dire. C'était comme ce que Harry avait dit, sa mère n'était simplement pas quelqu'un à qui il pouvait cacher ça.
(C'était ce qui rendait ça tellement difficile, cependant. Si sa mère ne l'acceptait pas, il serait brisé, il le savait.)
Alors quand Zayn lui avait dit qu'il ne pourrait jamais imaginer sa mère le détester pour quelque chose comme ça, il avait été soulagé. Parce que Zayn connaissait sa mère d'une façon impartiale et sans insu, et si Zayn pensait que c'était sans danger de lui dire, alors il le croyait, bien qu'avec anxiété.
Anxieusement parce que sa mère aimait prier à table et les amener tous à l'église chaque semaine.
Et putain, Louis savait que ce n'était pas parce qu'une personne était croyante que ça signifiait qu'elle était homophobe, mais ça rendait le fait qu'ils le soient plus probable, de ce que Louis avait pu voir.
(Louis se rappela activement qu'il n'avait jamais entendu une seule insulte homophobe sortir de la bouche de sa mère, il n'avait jamais vu une grimace aux choses passant au journal. Il se souvint du conseil de sa mère en ce qui concernait les croyances : « Vénère Dieu, pas la parole de Dieu. »)
Quand il lui dit, ils étaient assis sur le canapé en train de regarder un film à l'eau de rose. Son beau-père avait emmené les filles boire du cidre sans alcool et regarder le Festival des Lumières, et son petit frère dormait dans son berceau à l'étage.
Louis se tordit nerveusement les mains, essayant doucement de trouver le courage nécessaire. Son cœur battait à la chamade et il savait qu'il devait lui dire.
« Maman ? » dit-il, hésitant.
Jay tourna son regard de la télévision vers lui, haussant un sourcil. Quand elle vit la tête de Louis baissée, fixant ses mains et non l'écran ou elle, elle s'inquiéta.
« Ça va, Louis ? » demanda-t-elle, focalisant son attention sur son fils.
Louis inspira profondément et hocha de la tête. « Je te dois te dire quelque chose, » déclara-il. Il ferma ses yeux, « et – et j'espère que tu ne me détesteras pas pour ça. »
Jay fronça ses sourcils et elle se redressa rapidement, attrapant la télécommande et mettant le film sur pause. Après un moment d'un silence inquiétant, Jay parla.
« Louis, est-ce que tout va bien ? »
Louis prit une profonde inspiration, fixant ses mains. Des larmes se formèrent dans ses yeux, alors il les ferma à nouveau. « Je suis gay. »
« Je – » bégaya-t-elle avant de faire une petite pause, « oh. »
Ce fut silencieux pendant un moment et Louis commença à pleurer doucement. Il ne pouvait même pas regarder sa mère à cet instant, il se sentait tellement nerveux et vulnérable.
« Je suis désolé, » chuchota-t-il parce qu'il ne savait pas quoi dire d'autre, mais il avait envie de couper le silence avec quelque chose d'autre que le battement de son cœur et ses pleurs.
« Quand – non, Louis, » dit rapidement sa mère, Louis sentit qu'elle se rapprocha de lui et enroula ses bras autour de lui, « pourquoi tu t'excuses ? »
« Parce que je – j'veux pas que tu sois déçue, » murmura-t-il à travers ses larmes, tremblant.
« Chéri, non. Je ne suis pas déçue, » le rassura-t-elle, caressant doucement son visage, « Je suis juste un peu surprise, mais c'est tout. »
« Ça ne te dérange pas, alors ? » demanda-t-il à voix basse, la regardant.
Elle passa sa main dans ses cheveux. « Bien sûr que non. T'es mon fils, Louis. Je te soutiendrai et t'aimerai peu importe ce que tu es. »
Louis laissa échapper un soupir de soulagement, ses épaules tremblant alors que sa tête tombait dans ses mains. Il sentit les bras de sa mère se resserrer autour de lui, l'étreignant fermement.
« Chéri, » roucoula-t-elle, l'inquiétude claire dans son ton, « depuis combien de temps ça te tracasse ? Depuis combien de temps tu le caches ? »
Louis ferma ses yeux, un sanglot étouffé essayant de s'échapper de sa gorge. « La quatrième. »
« Bébé, » geignit-elle, incrédule. « Oh, chéri. Viens ici. Tout va bien. Tout va bien, » lui chuchota-t-elle. « Je suis désolé que t'aies dû me le cacher pendant aussi longtemps. Je ne peux pas imaginer à quel point ça a dû être difficile. »
Louis sentit le poids du drainage émotionnel tomber lourdement sur lui. Sa mère haleta soudainement, se reculant pour regarder Louis.
« On vit – bon Dieu, Louis, s'il te plaît, dis-moi que tu ne crois pas toutes ces horribles choses que les gens du coin disent. »
Louis laissa échapper un rire malgré ses larmes, secouant sa tête. « C'est bon, maman. Je n'y crois pas. C'est difficile parfois mais – mais tout va bien. »
Sa mère soupira, soulagée. « D'accord, chéri. Ils se trompent totalement, de toute façon, je te le promets. »
Ce fut silencieux pendant un moment, sa mère le balançant d'avant en arrière dans leur position assise, le tenant simplement contre elle.
« Tu ne caches pas un petit-copain secret, hein ? »
Louis rigola un peu, essuyant son nez. « Non, maman. Pas de petit-ami secret. »
« Toi et Zayn ne sortez pas secrètement ensemble, alors ? »
« Maman ! » Louis éclata de rire, « Non ! »
***
Vendredi 22:30
[envoyé]
Premier jour du reste de ma vie – yeux brillants.
***
Samedi 16:30
[envoyé]
J'ai amené mes sœurs en ville et elles ont acheté des chaussettes froufrou, j'peux pas arrêter de penser à toi maintenant.
***
Louis venait juste d'entrer dans le lycée quand il le vit. Lui et Zayn marchaient l'un à côté de l'autre, l'odeur de la cigarette toujours fraîche dans son nez. Il allait toujours sur le parking avec Zayn lors la pause de midi pour lui tenir compagnie pendant qu'il tuait son envie, puis ils allaient glander jusqu'à ce que les cours reprennent.
Lorsqu'ils retournèrent dans le bâtiment, la première chose qui les accueillit fut la vision du torse de Harry appuyé contre les cassiers, son sweatshirt couleur pêche remonté dans son dos et quelques joueurs de football en train de rire et de se moquer de lui.
Le sang de Louis bouillit en voyant ça.
« J'arrive pas à croire que t'as un putain de tatouage de pouffe, Styles ! Regardez ça ! »
« T'aimes ça quand les mecs le regardent quand ils te baisent, hein ? Salope. »
« Attends, mec. J'dois prendre une photo. »
Louis entendit Harry geindre, réellement geindre de vulnérabilité, quelque chose qu'il n'avait jamais montré avant. Il essaya de baisser son pull et se retourner mais un des garçons, Jake, le repoussa contre les cassiers et le maintint contre pour que l'autre puisse prendre une photo.
Dès que les mains du garçon touchèrent Harry, Louis vit rouge.
« Enlève tes putain de mains de sur lui, » ordonna Louis avec beaucoup de cran, se précipitant vers le groupe et retirant les mains de Jake du corps de Harry.
« Tommo, la tapette a un putain de nœud tatoué au-dessus de ses fesses – »
Louis enroula une main autour de la taille de Harry et le tourna pour qu'il ne fasse plus face aux cassiers, le tirant fermement contre son flanc et envoyant des regards noirs aux garçons qui le fixaient de façon confuse.
Il attrapa rapidement le téléphone du garçon qui avait pris une photo et, quand il protesta et alla pour le reprendre, Zayn attrapa ses poignets.
« Qu'est-ce que tu fous, putain ? »
Louis l'ignora, cliquant sur l'icône pour afficher les photos. Il supprima les trois qu'il avait prises puis alla dans sa corbeille pour les effacer complètement du téléphone.
« Putain, Tommo, pourquoi tu défends ce pédé, on faisait que s'amuser un peu, » marmonna Jake, sans prendre la peine d'aider son ami à se libérer de Zayn. Ils avaient tous que de la gueule.
« Ferme ta gueule, » cracha-t-il, poussant le téléphone du gars contre son torse. Zayn libéra ses bras et le laissa l'attraper.
« Si je vous revois le toucher, vous êtes virés de l'équipe. »
Les garçons froncèrent leurs sourcils. « Depuis quand tu te soucies de – »
« Retouchez-le, » répéta Louis, appuyant ses doigts contre le flanc de Harry et le rapprochant de lui, « et vous êtes l'équipe, putain. »
« Peu importe, mec, » marmonna l'un d'eux. Ils lancèrent un regard à Zayn avant de se retourner et partir, marmonna des conneries entre eux.
« Ça va, mon pote ? » demanda Zayn ses sourcils froncés d'inquiétude alors qu'il regardait Harry. Ce fut la première fois que les yeux de Louis se posèrent sur son visage depuis le début de tout ce bordel, et il vit des larmes dans ceux du garçon et une petite coupure sur sa pommette, probablement causée par les cassiers.
Harry déglutit visiblement, hochant de la tête. « Merci, » murmura-t-il, les regardant timidement à tour de rôle.
Louis resserra sa prise sur sa taille, se tournant plus vers lui. « Tu saignes, chéri, » chuchota-t-il, ignorant les quelques personnes passant à côté d'eux dans le couloir alors qu'il passait son pouce sous la coupure.
Les yeux de Harry s'écarquillèrent, un rougissement teintant ses joues.
« Tu dois nettoyer ça, » ajouta-t-il avec inquiétude, croisant le regard de Harry.
« Je vais voir au secrétariat pour justifier cette absence, » dit Zayn à Louis avec un certain regard, sachant que Louis avait besoin d'un peu de temps seul avec le garçon, puis il se tourna vers Harry, « Fais attention à toi, mec, d'accord ? »
Harry hocha de la tête, restant silencieux.
Une fois que Zayn commença à s'éloigner, Louis regarda Harry. « Allons nettoyer ça, d'accord ? »
Harry était silencieux et pas de façon adorablement timide, mais plutôt de façon inhabituelle. Le garçon débordait d'une insécurité que Louis n'avait jamais vu chez lui avant, et son cœur se serra.
Quand ils entrèrent dans les toilettes, il verrouilla la porte, la peur d'être surpris toujours très réelle, et il guida Harry jusqu'à ce que ses fesses soient contre le plan vasque. Il murmura un petit 'ne bouge pas' avant de se tourner pour aller chercher du papier toilettes. Harry ne le fit pas et il sauta pour s'assoir à côté de l'évier, à la place, et Louis ne put pas se plaindre de ça.
Il mouilla le papier avec de l'eau froide, conscient des yeux de Harry sur lui.
« Je suis désolé qu'ils aient fait ça. »
Harry soupira, fermant ses yeux alors que Louis tamponnait la petite coupure sur sa joue supérieure. « C'est pas grave. C'est un tatouage ridicule, pas étonnant qu'ils aient fait ça quand ils l'ont vu. »
Louis fronça ses sourcils, ralentissant ses mouvements. « Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? »
« C'est juste un tatouage vraiment horrible, genre, c'est littéralement un tatouage de pouffe. Il demande qu'à être ridiculisé. »
Louis soupira, s'écartant. « Je l'aime bien. »
Harry roula ses yeux. « T'es pas obligé de me mentir. »
Louis déglutit. « Je ne – J'sais pas quoi dire, » dit-il, s'éloignant de Harry, « je t'ai jamais vu comme ça. »
Harry fronça ses sourcils de confusion. « Comme quoi ? »
« Genre... ne pas aller bien et tout. »
Les yeux de Harry brillèrent de tristesse. « Je – je ne vais pas toujours bien. J'essaie mais – mais j'ai des mauvais jours. Je ne m'aime pas tout le temps. »
Je t'aime tout le temps, voulut dire Louis.
Il ne le fit pas.
A la place, il prit une profonde inspiration et tendit une main pour attraper celle de Harry, la serrant.
« Merci d'avoir supprimé les photos qu'il avait pris, au fait. C'est déjà assez embarrassant de savoir que le tatouage est là, j'sais pas comment je ferais si toute l'école était au courant. »
Louis laissa échapper un rire dans un souffle. « Ce qui est embarrassant, c'est le fait que je me sois branlé en y pensant. »
La respiration de Harry se saccada, ses joues brûlant alors que Louis recommençait à appuyer le papier toilettes humide sur sa peau. « Vraiment ? »
« Je ne mentais pas quand j'ai dit que je l'aimais vraiment bien, » dit Louis, tamponnant la coupure de Harry et essayant de faire comme s'il n'était pas affecté par ce qu'il venait juste d'admettre.
« Je – » Harry déglutit, « oh. »
Louis sourit maladroitement, n'établissant pas tout à fait un contact visuel. « Désolé si c'était bizarre à dire à voix haute. »
« Non ! » dit rapidement Harry, fortement. Il sursauta au volume de sa propre voix, réaffirmant plus doucement, « Non. Je – ce n'est pas bizarre. C'est juste que je – je ne m'y attendais pas. » Sa voix se fit trainante, à bout de souffle, ses yeux écarquillés et brillants.
Louis posa une main sur sa cuisse et la serra de façon rassurante. Il alla pour la bouger mais Harry l'attrapa, sa gorge bougeant visiblement quand le garçon déglutit de façon audible.
« Je – » dit Harry avant de se taire. Il cligna doucement des yeux, bougeant la main de Louis pour la poser sur sa hanche.
Louis laissa échapper un soupir, la main tenant le papier mouillé se reculant. « Harry, » murmura-t-il doucement.
Harry humidifia ses lèvres avec sa langue, son souffle doux, puis il frissonna.
« Putain, » marmonna Louis, laissant tomber le papier et se précipitant en avant, ses lèvres se collant à celles de Harry.
Harry fondit dans le baiser, ses bras s'enroulant autour des épaules de Louis et ses doigts s'enfonçant dans ses cheveux. Ses yeux papillonnèrent avant de se fermer, ses lèvres douces mais désespérées. L'air devint lourd autour d'eux avec les sentiments refoulés, les frustrations.
Les ongles de Louis s'enfoncèrent dans les hanches de Harry, faisant légèrement haleter le garçon alors qu'il faisait doucement pénétrer sa langue dans sa bouche et ils gémirent tous les deux. Il tira Harry vers lui par les hanches et celui-ci enroula ses jambes autour de sa taille, s'asseyant au bord du plan vasque.
Il tira légèrement les cheveux de Louis, inclinant la tête du garçon vers l'arrière pour pouvoir l'embrasser plus profondément – plus désespérément, de façon plus obscène, plus tout. Le baiser les fit frissonner, des halètements s'échappant dans l'espace ouvert entre leurs lèvres et emplissant les toilettes.
Les mains de Louis remontèrent de ses hanches à dans son dos, où il les plongea sous le haut de Harry. Il pouvait tout sentir sous le bout de ses doigts ; la peau douce de Harry, ses muscles palpitant, les bosses de sa colonne vertébrale. Bon Dieu, ce garçon était trop et Louis ne pourrait jamais en avoir assez.
Doucement, il passa ses doigts à l'endroit où il savait que le petit nœud tatoué se trouvait, appuyant son pouce dans la peau et ressentant simplement. Il avait l'impression que s'il le touchait assez longtemps, il serait capable de dire la différence entre sa peau immaculée et celle tatouée.
Le simple geste fit gémir doucement Harry, puis il frotta lentement son entrejambe contre la hanche de Louis.
« Putain, » marmonna Harry de sa voix profonde et à bout de souffle, « je t'aime tellement, Louis. »
Le cœur de Louis remonta dans sa gorge comme s'il essayait de sortir et se présenter devant Harry parce que, bon Dieu, il était tellement fou de ce garçon. Un de ses bras s'enroula autour du bas de son dos, tandis que l'autre le faisait dans le haut, ses doigts s'appuyant dans ses épaules ainsi il ne pouvait pas reculer, ne pouvait pas s'échapper.
Leurs respirations étaient lourdes, bruyantes – faisant écho contre le carrelage des toilettes ainsi que les bruits de sussions et les faibles gémissements. Louis pouvait sentir Harry en train d'essayer de resserrer ses jambes autour de lui, de se rapprocher encore et encore, comme s'il restait de l'espace entre eux. Cependant, Louis le laissa faire. Il le laissa coller son sexe contre sa hanche et l'utiliser pour prendre du plaisir, il le laissa parcourir sa bouche avec sa langue, il le laissa emmêler ses doigts dans ses cheveux.
Harry brisa finalement le baiser pour reprendre sa respiration et Louis saisit cette chance pour enfoncer son visage dans son cou et y déposer ses lèvres. Il donna un coup de langue juste en dessous de l'oreille du garçon, faisant rouler la peau douce entre ses dents. Harry haleta, ses hanches partant brusquement en avant et sa tête s'écartant involontairement.
Louis retira l'un de ses bras du dos du garçon et attrapa ses longs cheveux avec sa main, tirant sa tête en arrière pour le mettre dans la position qu'il voulait. « Ne bouge pas, » souffla-t-il contre son cou.
Il se recula pour mordre le même endroit qu'avant, y enfonçant à nouveau ses dents et sentant un léger goût de fer. Il lécha la petite goutte de sang puis commença à sucer la marque jusqu'à ce qu'il fût convaincu qu'elle serait foncée, magnifique et visible pendant un moment.
Ses lèvres retournèrent vers celles de Harry, sa main se relâchant dans les cheveux du garçon pour qu'il puisse bouger sa tête comme il le voulait. Harry répondit immédiatement à son baiser, profond, parfait et un peu vigoureux. Ses gémissements étaient faibles et étouffés, Louis pouvait réellement sentir son désespoir alors qu'il se frottait plus puissamment et plus rapidement contre sa hanche.
« S'il te plaît. » Il brisa le baiser pour gémir, sa lèvre inférieure tremblant contre celle de Louis où leurs bouches se touchaient à peine.
« Allez, » marmonna Louis, enveloppant le garçon avec ses bras, collant leurs torses ensemble et laissant la tête de Harry tomber contre son épaule, « tu peux le faire. »
Le gémissement de Harry sonna comme un faible sanglot, ses bras s'enroulant autour du cou de Louis et ses doigts se resserrant dans ses cheveux. Louis pouvait sentir chacune de ses respirations contre son cou, sentir les petits gémissements contre sa peau. Le garçon se frottait désespérément contre lui, ses jambes et son corps s'accrochant fermement à lui.
Louis était tellement dur que c'en était douloureux mais il l'ignora, en faveur de l'idée de Harry jouissant dans son pantalon avec un sanglot.
Et ce fut ce qui se passa. La respiration de Harry devint saccadée et son corps se tendit, puis le plus joli cri que Louis ait déjà entendu fut étouffé contre son cou, le corps de Harry tremblant.
Il tint fermement le garçon contre lui alors qu'il redescendait doucement de son orgasme, ses hanches se balançant toujours contre les siennes de temps en temps. Ce ne fut que lorsqu'il sentit les doigts de Harry relâcher ses cheveux qu'il se recula, juste assez pour pouvoir le regarder.
Et putain.
Il ne put pas s'empêcher de rire, à bout de souffle, son sourire tendre. Les yeux de Harry étaient noirs, vitreux et écarquillés, ses joues tachées de rouge et ses lèvres. Putain. Ses lèvres étaient tellement foncées, gonflées et belles. Il prit en coupe le visage de Harry, repoussant ses longs cheveux derrière ses oreilles, puis il se pencha en avant et l'embrassa doucement.
Harry fondit dans le baiser, laissant échapper un petit soupir de contentement.
Quand Louis se recula, il vit le suçon dans le cou de Harry et il sourit en coin. Il appuya sur la marque avec son pouce et observa Harry alors que ses sourcils se fronçaient et sa bouche s'ouvrait, un faible gémissement s'échappant de ses lèvres.
« T'as joui dans ton pantalon, » dit-il avec un sourire taquin.
Les lèvres de Harry laissèrent apparaître un sourire et il secoua sa tête. « C'était bon, aussi. Maintenant, aide-moi à me nettoyer. »
Louis roula tendrement ses yeux, détachant les jambes de Harry d'autour de lui et allant chercher du papier toilettes puis il le passa sous l'eau.
« Tu veux bien déboutonne ton jeans pour moi ? » demanda-t-il alors qu'il fermait le robinet. Il revint entre les jambes de Harry et regarda le garçon bataillant avec le bouton de son pantalon.
Les yeux de Louis s'écarquillèrent à la vue du sous-vêtement rose pâle, encore plus à la taille de la tâche humide qui le recouvrait.
« Joli boxer, » murmura-t-il alors qu'il tirait l'élastique pour regarder à l'intérieur. Le sexe de Harry était presque totalement mou mais il était complètement couvert de sperme. « J'avais oublié à quel point tu mouillais, » marmonna-t-il pour lui-même avant de commencer à essuyer le sexe du garçon.
« J'ai, euh, » le garçon fit une pause, mordant sa lèvre, « j'ai aussi des petites culottes. »
Louis ralentit ses mouvements, ses yeux se relevant pour croiser ceux de Harry. « Quoi ? » demanda-t-il, haletant.
« Je ne les porte pas pour venir en cous parce que, tu sais, » Harry mordit sa lèvre, « mais ouais. »
La bouche de Louis devint sèche, essayant de trouver quoi dire en réponse à ça. Il s'avéra qu'il n'eut pas besoin de le faire, parce que la sonnerie signalant la fin du déjeuner retentit, leur faisant peur.
« Putain, » grommela Louis, sortant d'entre les jambes de Harry.
Harry descendit du plan vasque et ferma son pantalon, grimaçant légèrement. « J'vais devoir porter un boxer mouillé et sentir le sperme le reste de la journée à cause de toi. »
Louis rigola joyeusement, se rapprochant du garçon et posant ses mains sur ses hanches. « Comment – »
Un bruit vint de la porte alors que quelqu'un essayait d'entrer à l'intérieur et Louis s'éloigna de Harry, surpris. Ils se regardèrent nerveusement alors que le même cliquetis recommença et une voix faible se fit entendre de l'autre côté.
Louis éclaircit sa gorge et inclina sa tête vers la porte. Harry sourit faiblement et hocha de la tête, détournant son regard.
Rapidement, il déverrouilla la porte et sortit. La personne essayant d'entrer devait être partie, parce qu'il n'y avait personne qui attendait devant la porte au milieu du couloir bondé.
Louis soupira et se dirigea vers son cassier tout en essayant de cacher son érection qui était de toute évidence visible dans son pantalon. Quelques regards errants tombèrent de temps en temps sur lui, mais il choisit de les ignorer. Il vit Zayn à côté de son cassier, attendant, et il sourit.
Zayn éclata complètement de rire.
« Quoi ? » demanda Louis, souriant en coin pour lui-même alors qu'il entrait la combinaison de son cadenas.
« Tes cheveux, putain, mec ! »
Louis rougit, se tendant avant de cogner sa tête contre son cassier et grogner.
Zayn ricana à nouveau, passant sa main dans les cheveux de Louis pour essayer de les recoiffer. « Je vois que quelqu'un a été occupé. »
« Vas t'faire, » grogna Louis avec un petit rire.
« C'est bien pour toi, mon pote. Où est Harry ? Est-ce que ça a aussi l'air aussi flagrant pour lui ? Bon Dieu, c'est trop drôle. »
Louis rigola doucement, secouant sa tête. Il se recula finalement de son cassier avec son visage rouge et ouvrit la petite porte, sortant son sac. Juste au moment où il se retourna, il aperçut Harry.
Harry qui ressemblait à un ange, qui mordit sa lèvre gonflée et baissa ses yeux quand leurs regards se croisèrent.
Louis fronça ses sourcils, regardant Zayn qui se retenait de rire.
« Oh, vas t'faire foutre et vas en cours ! » grogna Louis, frappant la tête de Zayn quand il laissa finalement son rire éclater.
« J'y vais ! J'y vais ! » dit-il tout en continuant à rigoler.
Louis roula ses yeux, regardant Zayn partir. Puis il se concentra à nouveau sur Harry qui se trouvait toujours devant son cassier et bataillait avec ses livres.
Prenant une profonde inspiration, il se dirigea vers Harry et s'appuya contre les cassiers à côté du sien. Harry releva son regard en sursautant, ses yeux s'écarquillant quand il vit Louis, puis un sourire tendre – presque rassurant – étendit ses lèvres.
« Salut, » dit-il.
Louis sourit, détournant son regard de Harry et remarquant que les quelques personnes qu'il restait dans le couloir les fixaient. Il tourna à nouveau ses yeux vers lui.
« Hé. »
Les sourcils de Harry se froncèrent, souriant mais confus. Louis roula ses yeux.
« Qu'est-ce que tu dirais de sécher le reste de la journée ? »
« Oh, je – » Harry cligna rapidement ses yeux, « vraiment ? »
Louis mordit sa lèvre puis hocha de la tête.
« D'accord, » répondit Harry, le souffle coupé.
Louis conduit le garçon jusqu'à son pick-up, couvrant avec un livre son sexe à présent à moitié dur, ignorant tous les regards qu'ils reçurent. Il prit le sac de Harry et le mit à l'arrière du pick-up, avant d'ouvrir la porte de la cabine pour que Harry puisse se glisser dedans.
« Merci, » murmura-t-il.
Louis contourna le véhicule pour aller du côté conducteur et monta à l'intérieur, démarrant immédiatement le moteur.
« Alors, est-ce que tu voulais que, genre, je te retourne la faveur ? » demanda Harry, tout bizarre et d'une façon qui ne lui ressemblait pas du tout. Louis lui lança un regard, ses sourcils froncés et ses lèvres pincées.
« Ce n'était pas le plan, non, » dit prudemment Louis.
« Oh, euh. On fait quoi, alors ? »
Louis attacha sa ceinture, choisissant d'ignorer le comportement étrange de Harry. « Qu'est-ce que t'as mangé à midi ? »
Harry mordit sa lèvre. « Des crackers que Niall m'a donné avant le déjeuner. En fait, j'allais chercher mon repas dans mon cassier quand ces mecs ont décidé qu'ils avaient envie de me déranger. »
« Je suis désolé qu'il ait fait ça, » murmura-t-il, posant une main sur le genou de Harry, « et puisqu'on a tous les deux loupé le déjeuner, je t'invite. C'est moi qui paie. »
« Oh, euh, merci. » dit Harry, jouant avec ses doigts.
Louis fronça ses sourcils alors qu'il sortait du parking du lycée. « Pourquoi t'es aussi timide tout d'un coup ? »
Harry prit une profonde respiration. « Pour être honnête, » commença-t-il doucement, « je pensais que ça allait être la même chose que la dernière fois. »
« Quoi ? » demanda Louis, confus.
« Je pensais que tu allais juste partir après ce qu'il s'est passé dans les toilettes et faire comme si ça n'était jamais arrivé. »
Les doigts de Louis devinrent blancs sous la force avec laquelle il tint le volant, une boule de la taille d'une prune se logeant dans sa gorge. « Harry, » dit-il, « je t'ai dit que je n'allais plus refaire ça et je le pensais vraiment. »
Harry déglutit. « Je te crois. »
Louis mit son clignotant et prit à gauche. « Je vais te le prouver, tu sais ? » Il lança un rapide coup d'œil à Harry avant de prendre un dernier virage vers le A&W, « Je vais te prouver que je suis amoureux de toi et que je te veux et que – »
Harry laissa échapper le plus joyeux des gloussements, sa main venant couvrir la bouche de Louis tandis que ce dernier se garait sur une place de stationnement. Louis rigola également puis il regarda Harry, voyant l'étincelle dans son œil et son grand sourire. Louis rit un peu plus fort et coupa le moteur du pick-up. Il ne voulait rien de plus qu'attraper et immobiliser les mains de Harry pour parsemer de bisous son magnifique visage.
(Il ne pouvait pas, il le savait. Quelqu'un les verrait très probablement.)
Sans retenue, il le fixa. Il le fixa avec un sourire plein de joie et des yeux tendres, mémorisant l'air mignon de Harry.
« Prêt pour le rendez-vous le plus romantique auquel tu n'as jamais été ? »
Les yeux de Harry brillèrent encore plus, si possible, ses sourcils s'haussant. « Oh, » gloussa-t-il, « tu vas me faire correctement la cour, alors ? »
« Bien sûr, chéri, » le taquina Louis, « un milk-shake et des frites sont le seul chemin menant au cœur. »
Harry rit si fort que Louis ne put pas s'empêcher de se joindre à lui, croisant les yeux du garçon et sentant son cœur tambouriner dans sa poitrine. Leurs rires se turent finalement et il ne resta plus que leurs regards plongés l'un dans l'autre et leurs énormes sourires.
Jusqu'à ce que Louis brise le contact visuel avec un petit rire. Il ouvrit la portière da la cabine. « J'suppose que on devrait y aller, hein ? » dit-il doucement, faisant un signe de la tête en direction de la portière. Harry hocha de la tête avec enthousiasme.
Louis descendit de son pick-up, seulement pour découvrir Harry en train de se glisser sur le siège du milieu pour sortir du même côté que lui avec un sourire mignon.
Il trébucha un peu en posant ses pieds sur le sol et Louis posa une main sur sa hanche pour le stabiliser. « Oups. »
« Salut, » murmura-t-il tendrement en réponse.
Harry gloussa et se recula, laissant Louis fermer la portière.
« Prêt ? » demanda Louis.
Harry hocha de la tête, un sourire timide collé aux lèvres. Louis tint la porte du petit restaurant à Harry quand ils arrivèrent devant, et le sourire de ce dernier devint seulement plus grand.
« Commande ce que tu veux, » dit doucement Louis, posant brièvement une main dans le bas du dos de Harry.
Une fille surgit au comptoir, souriant. Elle leur demanda ce qu'ils voulaient et ils commandèrent ensemble, Louis payant pour tous les deux.
Leurs milk-shakes leur furent servis immédiatement, un à la banane pour Harry et un à la vanille pour Louis, puis ils se dirigèrent vers une table dans le coin de la salle.
Ils s'assirent l'un en face de l'autre, souriant radieusement.
Bon Dieu.
Louis fit une boule avec le papier de sa paille et Harry mima des poteaux de but de football américain avec sa main.
Louis rigola, envoyant la balle en papier entre les deux doigts du garçon.
« Touchdown ! » dit Harry avec enthousiasme, « La foule est en délire ! »
Louis sourit et secoua sa tête, accrochant ses chevilles à celles de Harry. « Je trouve que tu ferais une meilleure pom-pom girl que speaker.
Harry haussa ses sourcils. « Je pense que tu veux juste me voir en jupe. »
« Toujours, » soupira Louis, souriant. « Pourquoi les pantalons existent même ? J'aimerais que tu portes une jupe tous les jours de la semaine. »
Du coin de l'œil, Louis aperçut la caissière et le chef leur lancer un regard étrange. Louis lutta contre son envie immédiate de soit se reculer soit leur lancer un regard noir.
« Je le ferais pour toi, Louis Tomlinson. »
La façon dont Harry dit son nom en entier était probablement la chose la plus adorable qu'il ait déjà entendu, et ça détourna son attention des deux voyeurs. Il sourit, non, il fit un grand sourire puis il croisa le regard de Harry, qui venait juste de finir de siroter son milk-shake et l'observait timidement avec un air arrogant, comme s'il savait l'effet qu'il faisait à Louis.
« Laisse-moi goûter ça, » dit finalement Louis, glissant sa main sur la table et l'enroulant autour du verre de Harry. Il le tira vers lui et enveloppa ses lèvres autour de la paille, envoyant un clin d'œil dramatique à Harry.
Celui-ci rigola, secouant sa tête. « Ne demande même pas d'abord, » grommela-t-il tendrement.
« Partager, c'est soucier de l'autre, Harold, » il poussa son milk-shake à la vanille vers Harry alors qu'il prenait une dernière gorgée de celui à la banane.
Harry prit la paille entre le bout de ses doigts et la fit tournoyer dans le verre avant de se pencher en avant et prendre une gorgée. Louis pensa à comment il avait envie d'apprendre toutes les petites habitudes de Harry et la façon dont il faisait plein de petites choses – il avait envie d'apprendre comment il mangeait ses frites, comment il coupait ses ongles et comment il retirait ses chaussures quand il rentrait chez lui.
« Je préfère le mien, » dit finalement Harry avec un petit sourire, ré-échangeant leurs verres. C'est à ce moment-là que le chef ramena les paniers avec leur nourriture, un sourire aux lèvres. Louis lui sourit en réponse, un petit peu gêné. Il prit une profonde respiration et caressa la cheville de Harry avec la sienne, gardant leurs pieds emmêlés.
« Tomlinson ! » dit le chef en souriant radieusement, posant les paniers, « Comment tu vas ? »
Louis sourit. « Très bien, monsieur, » répondit-il. Il était habitué à ça, aux personnes lui parlant comme si elles le connaissaient. C'était une petite ville, plutôt un village même, et il était le quarterback de l'équipe de football, les gens savaient simplement qui il était.
« Vous avez un tournoi la semaine prochaine, hein ? T'es nerveux ? »
« Ouep, vendredi prochain dans le Nord. Aussi nerveux que possible. »
Le chef laissa échapper un rire moqueur. « Pas besoin d'être nerveux, avec la façon dont vous jouez, je suis sûr que vous allez gagner. »
Louis sourit. « Eh bien, être présomptueux ne nous fera pas gagner. »
Le chef tapa Louis dans le dos et regarda Harry, roulant ses yeux comme pour dire 'est-ce que t'arrives à y croire ?'
« Qui c'est qui est avec toi, hein ? »
Louis savait, il savait que c'était ce que l'homme voulait demander depuis le début.
« C'est le formidable Harry, » le présenta-t-il, et Harry fit un signe de la tête et un sourire à l'homme.
« Ravi de te rencontrer, gamin, » dit-il, lançant un long regard à Harry, « vous semblez terriblement proches, vous deux. »
Louis mit un point d'honneur à attraper les deux mains de Harry dans les siennes, voulant montrer qu'il était à l'aise et qu'il n'avait pas peur, qu'il n'y avait aucune raison d'être mal à l'aise et effrayé, même si ce n'était pas complètement vrai.
« Eh bien, monsieur, » dit-il, « vous savez ce qu'on dit, les potes avant les filles. »
Harry éclata de rire, rétractant rapidement ses mains pour couvrir sa bouche alors qu'il ricanait derrière elles.
Le chef sembla accepter la réponse, rigolant également et tapant Louis dans le dos. « T'es un marrant, gamin. Bonne journée à vous deux, » dit-il avec un sourire.
Louis lui répondit en souriant et le regarda retourner derrière le comptoir. Il tourna à nouveau son attention vers Harry qui laissait toujours échapper des petits gloussements et regardait Louis avec des yeux brillants.
Louis était plus que content de lui à cause des rires de Harry, prenant une de ses frites et la mettant dans sa bouche.
Il croisa à nouveau les yeux de Harry et haussa un sourcil. « T'as bientôt fini ? »
Harry lui donna un petit coup de pied sous la table. « Les potes avant les filles, » rigola-t-il, secouant sa tête, « t'es le meilleur pote que j'ai jamais eu. »
Louis commença également à rire, secouant sa tête. « Merci, mon pote. »
***
Ils mangèrent leurs repas entre un jeu de regards et des lancers de frites. Les yeux de Harry brillaient à force de rire et Louis ne pouvait juste pas arrêter de le regarder. Il était tellement captivant, la façon dont son nez se plissait quand il rigolait trop fort et le froncement entre ses sourcils quand il réfléchissait. Ses yeux se mettaient réellement à scintiller quand il était joueur et taquin, et Louis – il n'arrivait juste pas y croire.
Harry était absolument magique.
Une fois qu'ils firent des bruits d'aspiration bruyante avec leur paille et que leurs milk-shakes furent presque vides, Louis regarda Harry et décida qu'il avait envie de l'emmener chez lui.
« Est-ce que tu veux rencontrer ma mère ? » laissa-t-il échapper si soudainement.
Le sourire de Harry devint si grand et sincère, puis quand il murmura, « Bien sûr, » ce fut la chose qui lui fit le plus chaud au cœur.
« D'accord, cool, » dit Louis en souriant. Il jeta leurs ordures dans une poubelle et résista à l'envie d'entremêler ses doigts à ceux de Harry.
Harry monta dans le pick-up par le même côté que Louis, une excuse pour être plus proche, et Louis pinça ses fesses quand il sentit que c'était suffisamment sûr, gagnant un couinement de la part du garçon.
« Désolé, mais quand j'ai un joli petit cul comme ça devant moi, je suis obligé, » le taquina Louis, mettant sa ceinture et démarrant le pick-up.
« T'es obligé ? » dit Harry d'un ton joueur.
« Je suis obligé, » acquiesça Louis, lançant un regard à Harry pour s'assurer qu'il avait mis sa ceinture avant de sortir du parking.
Harry gloussa un peu, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille. « Alors, » dit-il finalement, « comment est ta mère ? »
« Honnêtement, c'est ma meilleure amie. Elle est juste toujours d'un tel grand soutien, aimante et forte, c'est difficile d'imaginer une vie sans elle. »
« Lou, » murmura Harry, plein d'adoration, « c'est tellement mignon. »
Louis rougit un peu, haussant ses épaules. Il put voir le sourire tendre de Harry du coin de son œil ; il pouvait sentir les yeux doux du garçon le regarder. Ça installa une telle chaleur dans son corps.
Quelques minutes plus tard, ils garèrent devant chez Louis. Ce dernier éteignit le moteur et se détacha, se tournant pour regarder Harry.
« Dans combien de temps tu dois rentrer chez toi ? »
Harry roula ses lèvres. « Les cours finissent dans une heure et ça ne dérangerait pas ma mère que je sois dehors jusqu'à dix-huit heures, peut-être ? Alors on peut rester ensemble pendant quelques heures encore. »
Louis mordit sa lèvre et hocha de la tête. « D'accord, cool. »
Harry sourit puis ouvrit sa portière, descendant du pick-up. Avec une profonde respiration, Louis en fit de même.
« Attends, je vais prendre ton sac. Il va probablement bientôt commencer à pleuvoir, » dit Louis alors qu'il tendit une main dans l'arrière de son pick-up pour attraper leurs sacs. Harry sourit et laissa leurs doigts s'effleurer quand il prit le sien des mains de Louis.
« C'est maintenant le meilleur moment pour la rencontrer, parce que tous les petits monstres sont à l'école. »
Harry rigola légèrement, suivant Louis jusqu'à la porte. Louis la déverrouilla puis l'ouvrit, annonçant qu'il était rentré.
« Qu'est-ce que tu fais là aussi tô – » commença à dire sa mère, sortant de la cuisine avec un froncement entre ses sourcils. Ce fut jusqu'à ce qu'elle vît Harry.
« Maman, voici Harry. On a fini plus tôt parce que les cours de cette après-midi sont juste des heures d'étude pour le gros examen qui arrive. »
« Menteur, » dit-elle avec un roulement d'yeux, faisant rire Harry. « Cependant, je suis ravie de te rencontrer, chéri. Tu m'es familier. »
Les fossettes de Harry se creusèrent dans ses joues. « Je travaille à l'épicerie. »
Jay sourit. « C'est là que je t'ai déjà vu, alors. Je suis vraiment contente de te rencontrer, Harry. Je suis Jay. »
Elle serra la main de Harry puis elle le prit dans ses bras.
« Ravi de vous rencontrer aussi, » murmura Harry, un peu timide.
« Alors, t'es le petit-ami de Louis ? » demanda-t-elle en faisant un clin d'œil.
Louis rougit fortement. « Maman, » geignit-il, prenant le poignet d'un Harry rigolant et le tirant vers les escaliers, « on ne va pas faire ça. »
« Tu laisses la porte de ta chambre ouverte, Louis ! » cria-t-elle après eux, faisant glousser Harry.
« Toi et ta mère vous ressemblez tellement, » dit Harry en souriant.
« Dans le sens, gênants ? » demanda Louis, invitant Harry à entrer dans sa chambre.
« Non, chaleureux, » corrigea Harry. Il posa son sac par terre puis étira ses bras au-dessus de sa tête. « Ta chambre est tellement masculine, juste comme celle de Niall, tu sais ? Mais je préfère la tienne. Elle a ton odeur. »
Louis ricana, son cœur battant rapidement dans sa poitrine à cause du fait qu'il aimait tellement ça, Harry emplissant les murs de sa chambre avec ses paroles.
« Ton lit a l'air très confortable, » Harry lui fit un clin d'œil taquin.
« Oh, il l'est, » acquiesça Louis, s'appuyant contre son bureau.
Harry sourit, regardant toutes les récompenses sur le mur de Louis avant de poser à nouveau ses yeux sur lui. « Est-ce que ça serait bizarre de te demander un sous-vêtement de rechange ? »
Louis grogna, secouant sa tête. « Merde, t'es – » Il rigola et ouvrit un des tiroirs de sa commode. « Je suis vraiment désolé, j'aurais dû te le proposer. »
Harry rougit. « C'est pas grave, je ne suis absolument pas désolé pour ça, cependant. »
Louis choisit de ne rien dire en retour, il sourit simplement et sortit un des boxers pour que Harry puisse se changer.
« Voilà, tu veux un jogging aussi ? »
Harry roula ses lèvres tandis qu'il défaisait sa ceinture. Louis poussa la porte de sa chambre pour avoir plus d'intimité, même s'il savait que sa mère les laisserait tranquille.
« Je pense que le boxer suffit, mais merci. »
Louis se tourna et sortit un pantalon de jogging pour lui pendant que Harry retirait son petit sous-vêtement rose tâché de sperme. Après l'avoir enfilé, il se retourna juste au moment où Harry mettait ledit sous-vêtement rose tâché de sperme dans son sac puis poussa du pied son pantalon dans un coin de la chambre.
Louis rigola en regardant le garçon se laisser tomber sur son lit, portant seulement un boxer blanc et un pull couleur pêche.
« Ton lit est parfait, » gémit Harry, tournant sa tête dans un des oreillers de Louis et inspirant son agréable odeur. Après avoir fait ça, il repoussa les couvertures et se glissa en-dessous, juste comme un petit enfant.
Puis Harry leva ses beaux yeux vers lui, tenant les couvertures ouvertes. « Tu viens me faire un câlin ? »
Louis sourit, grimpant dans le lit avec Harry jusqu'à ce qu'ils soient torse contre torse et qu'ils soient obligés de loucher pour se regarder.
« Salut, » chuchota Louis avec un sourire.
« Salut, » chuchota Harry en retour, « je suis la petite cuillère, d'accord ? »
« Quoi ? » s'exclama Louis, « Le grand géant Harry est une petite cuillère ? Qu'est-ce que cela ? Tu pourrais prendre dix personnes dans tes bras mais t'es une petite cuillère ? » Louis souffla, le taquinant bien évidemment. « Je ne l'aurais jamais deviné ! »
« Chut ! » Harry gloussa, « C'est mon plus grand secret ! Tu dois le dire à personne ! »
Louis haussa ses sourcils, avant de porter l'estocade et de chatouiller les flancs de Harry. « Oh, mais je vais le dire à tout le monde. Le yéti est en fait un petit bébé, il aime être dorloté et il exige d'être la petite cuillère ! »
Harry donna des coups de pieds en l'air, sa tête jetée en arrière alors qu'il pleurait de rire. « Lou ! S'il – s'il te plaît ! » Il gloussa, « arrête, s'il – » Louis le chatouilla sous les bras et le garçon s'agita dans tous les sens en rigolant.
Il chatouilla Harry pendant encore quelques secondes, savourant la beauté du garçon quand il rigolait, puis il se laissa tomber sur le côté et enroula rapidement ses bras autour de Harry, initiant sa position de grande cuillère.
« Est-ce que c'est assez bien pour toi, mon grand garçon ? »
Harry enfonça son menton dans son épaule, ses joues rouges à force de rire. « Peut-être bien, » dit-il d'une voix traînante, un léger gloussement dans son ton et le regardant à travers ses cils, avec une fausse moue et une étincelle taquine dans les yeux.
« Oh, peut-être bien ? » demanda Louis en haussant un sourcil, « Peut-être bien ? Quelqu'un est un peu exigent, hein ? De quoi d'autre t'as besoin ? Beaucoup d'amour et d'affection ? »
Harry fit ressortir sa lèvre inférieure et hocha de la tête.
« Tu m'en demandes beaucoup, petit tombeur, » Louis secoua sa tête.
Malgré les taquineries, Louis souriait comme un idiot et passa une main dans les cheveux de Harry. Il gratta doucement le crâne du garçon avant de se pencher en avant et déposer des petits bisous partout sur son visage.
Sa tête tournait à toute allure, pensant à tous les rêves éveillés qu'il avait fait de cette situation. Des rêves éveillés où il tenait simplement Harry contre lui, l'embrassait, jouait avec ses cheveux et observait ses cils papillonner. Il était beau et Louis avait l'impression qu'il pourrait le faire, qu'il pourrait aimer Harry et le laisser l'aimer en retour, même si c'était seulement en privé.
Harry gloussa, enfouissant son visage dans le cou de Louis. « Viens, on écoute de la musique. »
Louis ne réfléchit pas à deux fois avant de tendre un bras et attraper son téléphone sur son bureau.
« Qu'est-ce que tu veux écouter ? »
Harry cligna des yeux, mordant sa lèvre. « Fais une playlist des chansons qui te font penser à moi. »
Louis rigola. « Très égocentrique, non ? »
« Chut, » gloussa Harry.
Louis roula ses yeux, mais il commença à parcourir ses chansons et le fit quand même. A la fin, il était totalement rouge, Harry lui demanda de la mettre en lecture et l'écouter lui donna envie de jeter son téléphone par la fenêtre.
Mais il le fit quand même.
« C'est quoi la première chanson ? » demanda-t-il avant même qu'elle commence, et Louis sourit tendrement.
« C'est Angel de Jack Johnson. »
« D'accord, » murmura Harry. Il glissa un peu plus bas dans le lit pour pouvoir poser sa tête sur le torse de Louis et ce dernier continua de jouer avec ses cheveux.
Au moment où la chanson se termina, Louis était sûr que Harry pouvait entendre son cœur battre rapidement et de façon irrégulière. Quelque chose dans la façon dont le garçon serra sa taille lui donna l'impression qu'il ne devait pas s'en soucier.
***
Ils restèrent couchés dans le lit pendant une bonne heure, parlant et écoutant les chansons de la playlist. Harry ne fit aucun commentaire sur les choix de Louis, mais ce dernier le voyait sourire après certaines paroles et c'était merveilleux.
Ils décidèrent de partir avant que le frère et les sœurs de Louis rentrent, parce que pour l'instant ils n'avaient aucune bonne étiquette pour définir ce qu'ils étaient et Louis ne pouvait pas supporter l'idée de faire référence à Harry comme seulement un ami.
Quand ils annoncèrent qu'ils partaient, Harry prit Jay dans ses bras et elle sourit en coin avant de dire, « J'ai été ravie de te rencontrer, petite cuillère. »
Louis s'étouffa avec son propre rire.
***
Des nuages gris les surplombaient, lourds et sombres, et des gouttes de pluie tombaient. Cependant, aucun d'eux ne s'en souciait parce que ça signifiait que Harry pouvait se glisser sur le siège du milieu et se coller à Louis, le monde extérieur triste et distrait.
« Ne me ramène pas tout de suite chez moi, » murmura doucement Harry, posant prudemment sa main sur la cuisse de Louis.
« D'accord, » répondit Louis, son corps semblant électrique.
Il conduit jusqu'au cinéma en plein air abandonné qui se trouvait presque à l'extérieur du village. A présent, il était rempli de mauvaises herbes et toutes sortes de plantes. Il alla jusqu'à l'arrière du bâtiment pour avoir plus d'intimité.
Louis coupa le moteur et éteignit les phares. Il s'assura également que les portières étaient verrouillées, par habitude.
Harry se détacha immédiatement puis fit de même avec Louis et ce dernier lui sourit.
« Qu'est-ce que tu fais ? » le taquina-t-il légèrement.
Harry sourit doucement, se déplaçant un peu sur la banquette et se couchant de façon à poser sa tête sur les cuisses de Louis. Il dut plier ses genoux pour pouvoir tenir dans l'espace, mais ça ne le dérangea pas du tout.
Louis ricana, passant ses doigts dans les cheveux de Harry et les laissant s'y perdre. Harry ferma ses yeux à la sensation et ils restèrent tous les deux silencieux, écoutant la pluie tomber sur le pick-up.
Ça ne devrait vraiment pas être aussi agréable. Ça ne devrait pas sembler aussi confortable et comme tout ce que Louis avait toujours voulu.
Mais c'était le cas, Dieu seul savait à quel point c'était le cas.
C'était tellement facile de se laisser prendre dans tout ça. Tellement facile de laisser ses pensées errer librement, ainsi que ses sentiments. Il se redressa, ses mains dans les cheveux de Harry, et il ressentit tellement d'amour dans son cœur pour ce garçon que c'en fut foutrement douloureux.
Louis commença doucement à retracer le visage de Harry avec son pouce ; caressant la courbe de son nez et le creux de ses paupières ; sentant la douceur de ses joues et ses magnifiques lèvres ; il pourrait passer toute l'après-midi à compter ses cils, ou les tâches dorées dans ses yeux quand il ouvrirait à nouveau.
Et c'était effrayant parce que Louis n'avait jamais ressenti ça avant, il n'avait jamais aimé autant quelque chose pour avoir envie d'en apprendre chaque petit détail.
Ce fut encore plus effrayant quand Harry dévoila à nouveau ses yeux et Louis put si clairement voir qu'il ressentait exactement la même chose.
« Salut, » murmura Harry.
Louis sourit tendrement. « T'es très beau. »
Harry rougit, joliment et fortement. « Merci de m'avoir défendu aujourd'hui, » dit-il, tellement timidement et sincèrement.
Louis fronça ses sourcils. « Je – j'aimerais avoir pu le faire plus tôt. Genre quand ils ne faisaient que se moquer de toi. Aujourd'hui ne serait peut-être jamais arrivé, alors. »
« Ne te fais pas ça, Lou. Je comprends que t'avais peur et je ne te blâme pas. C'est difficile. »
Louis ferma ses yeux et hocha de la tête. « C'est vraiment difficile. »
Il sentit une main prendre la sienne, des doigts passant entre les siens. « Mais ça devient plus facile, non ? »
Louis pensa à l'entretien téléphonique avec le conseiller où il avait parlé de ce qu'il s'était passé l'autre soir avec sa mère. Il sourit. « Ouais. »
Harry embrassa leurs mains jointes, avant de les poser sur son torse.
***
Quand Louis ramena finalement Harry chez lui, il le fit avec le garçon collé contre son flanc et tenant sa main.
Et avant que Harry descende du pick-up, il s'assura d'embrasser la joue de Louis en murmurant un doux « envoie-moi un message quand t'es chez toi, » puis il disparut à l'intérieur de la maison et à l'abri de la forte pluie.
***
Mercredi 18:24
[envoyé]
Bien rentré.
Mercredi 18:39
[reçu]
D'accord. Et Louis, s'il te plaît, ne laisse pas aujourd'hui te perturber. Tu peux prendre autant de temps que t'en as besoin. Ne te sens pas mis sous pression par ce qu'il s'est passé, s'il te plaît. xx
Mercredi 18:45
[envoyé]
Aucune pression.
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