1.0

Plic, ploc... Plic... ploc. J'ouvre les yeux et laisse mon regard encore vaseux se poser sur la mare rougeâtre entre mes jambes, réalisant par la même occasion que je me suis endormi dans la baignoire. Plic, ploc, plic, ploc... ce même bruit de goutte à goutte me caresse les oreilles, me faisant vaguement penser à une douce mélodie. Plic... ploc... plic... ploc... Puis soudain, je revois le sourire rayonnant du musicien devant mes yeux, étirant un faible sourire sur mes propres lèvres tandis que mon cœur se réchauffe un peu plus dans la fraîcheur de la pièce.

Sentant une subite douleur au niveau de la nuque, je réalise que je me suis endormi avec la tête penchée en avant, étant resté assis dans le fond de la baignoire, mes coudes toujours sur mes genoux relevés et les bras croisés. Oui, certainement que ma tête a dû dodeliner et pendre dans le vide, expliquant cette douleur désagréable à la nuque.

Plic, ploc... Plic, ploc... Le goutte à goutte me fait relever le regard en m'évertuant à ouvrir les yeux correctement, ma paupière gauche peinant à respecter cet ordre mental, tandis que ma vue se focalise sur l'eau qui coule de la pomme de douche. Pourtant, je sais que si le bruit des gouttes résonne particulièrement fort, c'est tout simplement car sa provenance la plus proche n'est pas celle de la pomme de douche, mais bien celle de mon crâne.

Me redressant lentement en grimaçant de douleur pour me laisser tomber contre le rebord de la baignoire avec le plus de douceur possible, je laisse l'arrière de mon crâne cogner sans retenue, veillant pourtant à ne pas écraser mon dos douloureux tandis que mes pieds s'allongent dans le fond. Puis je referme les yeux sur la vision du sang qui me recouvre et s'est mêlé au goutte à goutte de l'eau de la pomme de douche, ignorant délibérément cette flaque que j'ai involontairement créé.

Oui, je n'aurais pas dû rentrer hier. Je m'en rappelle maintenant, de mon envie de faire demi-tour et de courir jusqu'à la place, rejoindre les bras chaleureux et réconfortants de Chanyeol. Mon désir de plonger dans son étreinte protectrice et rassurante, de me perdre dans sa gentillesse et de plonger dans sa chaleur. De saisir cette main tendue et de ne plus jamais la lâcher, non, plus jamais...

Doucement, ma vue se brouille tandis qu'une larme glisse rapidement sur ma joue gauche, mes paupières alternant entre fixer le vide face à moi et se refermer sur elles-mêmes. Je suis mort, je ne vis plus. Je n'ai plus ce désir de combattre ni de protester contre cette injustice que me fait vivre la vie. Tout ce que je veux c'est me perdre dans le bonheur, me faire submerger par l'amour de mon frère, ou au final de n'importe qui.

Maintenant je ne veux plus que de la douceur, je veux simplement que la douleur s'en aille et me fiche la paix. Que les hématomes qui recouvrent mon corps à présent, disparaissent de la blancheur de ma peau. Cette fichue pâleur qui révèle tous les coups que je reçois, cet épiderme trop sensible détesté qui se marque bien trop rapidement même quand je me cogne ou que je ne reçois qu'une gifle.

Oui, j'ai le malheur d'avoir une peau claire qui marque très vite, rougissant, brunissant, tournant même parfois au bleu, violet ou jaune suivant les bosses, et affichant n'importe quelles marques que ce soit mon doigt qui appuie trop fort ou un objet qui me heurte. Ces coups, je ne peux plus les cacher. Non, je ne peux que les dissimuler vaguement derrière des couches de vêtements, et encore cela n'est pas toujours suffisant.

Inspirant longuement, je laisse mes paupières me plonger dans le noir tandis que mon buste se soulève suite à cet oppressant besoin de respirer, laissant un petit sifflement s'échapper de ma narine droite bouchée et me faisant penser au cri d'un oisillon. Oui, je suis cet oisillon mort, ou plutôt destiné à mourir le premier, à peine l'œuf éclos. Et pourtant, comme tout nouveau-né, j'ai encore cette étincelle d'espoir en moi, qu'un jour j'arriverai à m'envoler de mes propres ailes en m'éloignant du nid, seul.

Poussant un soupir, je revois de brefs souvenirs de la veille passer dans l'obscurité qu'ont créées mes paupières, tels de rapides coups d'éclairs, tels des flashs d'un court instant. Je revois mes pieds fouler le sol, ma main ouvrir la porte d'entrée, mon sourire disparaître en voyant les cadavres de bouteilles vides éparpillées jusque dans le couloir. Je me souviens avoir le temps de poser sur la table de la cuisine le pain que j'ai acheté à la boulangerie afin de ne pas revenir les mains vides, puis de m'approcher du corps inanimé de mon frère aîné au sol, dans le salon.

J'entends à nouveau mes cris résonner dans ma tête, l'image de mes mains secouant Baekbom tandis que mon cœur tremble de peur, avant qu'il ne se relève en me collant une gifle et qu'il ne me repousse brutalement. Puis je me rappelle mon incompétence à sauver mon frère, le regardant s'étouffer à moitié par-terre, avant qu'il ne déchaîne la frustration de sa faiblesse sur moi.

Oui, j'ai souffert. D'un langage courant et familier, on peut même dire que j'ai prit cher. Et le pire, c'est que j'ai reçu une douleur intense aussi bien physiquement que mentalement. Ne pas avoir pu aider Baekbom dans son moment de mal-être, ne pas avoir pu me défendre ni même appeler les secours pour lui, le laissant récupérer lentement et très mal en s'acharnant sur moi, m'a creusé une cicatrice bien plus profonde au cœur que celles que j'ai sur mon corps.

Pourtant, si j'en ai eu pour mon compte, cela a également déclenché une émotion que je n'ai jamais ressenti avant. Celle de retrouver le musicien, et de le laisser me consoler en pleurant dans ses bras. Oui, à l'instant, j'ai envie de courir le rejoindre et qu'il me rassure comme le grand frère que Baekbom aurait dû être. Je veux maintenant l'amour de Chanyeol, sans l'ombre d'une hésitation.

*

Mes chaussures raclent les pavés, tandis que mon pas se fait pressé. Un bonnet enfoncé sur la tête, un col roulé remonté sur le cou, un manteau enroulé autour de mon corps, plus aucune marque des coups de la veille n'est visible, exceptée celle intérieure, celle de mon cœur, qui se traduit par l'expression crispée de mon visage. Je sais que j'ai cet air de celui qui va se mettre à pleurer, et pourtant c'est ce que je ressens. Je suis cet enfant perdu qui se retient de pleurer en avançant rapidement la tête baissée, slalomant entre les gens.

De la large plaie ouverte au crâne que m'a causé une bouteille de verre brisée, il n'en reste rien aux yeux du monde, pansée soigneusement et cachée derrière un court bandage, que recouvre mon bonnet vissé sur ma tête. Des griffures et marques sanglantes qu'ont causés les débris de verre et les ongles de mon frère, ainsi que de la trace rouge de ses doigts que suggère une envie tenace d'étranglement, mon col roulé les cache toutes à la perfection, remontant même joliment jusqu'à mon menton. Et le reste, tous ces hématomes, petites plaies et coupures, tout est également caché sous mes épaisseurs de vêtements, protégé de mon manteau doudoune semblable au corps de Bibendum mais de couleur grise – que je trouve habituellement horrible physiquement mais tellement confortable et chaud.

Puis soudain, alors que je ressens le soulagement d'être sûr d'être bien couvert, une tête plus grande que les autres au sourire plus éclatant que le soleil m'interpelle, me faisant courir difficilement vers le musicien qui vient tout juste de poser sa guitare au sol, près de la fontaine. Sans réfléchir, je m'élance à travers la marée humaine pressée, ignorant les regards qui se posent courtement sur moi et laissant juste mon cœur s'exprimer.

Chanyeol !

Réchauffant mon cœur, je vois l'interpellé tourner la tête dans ma direction avec des yeux surpris, avant qu'un sourire rayonnant n'étire plus encore ses lèvres à ma vue, et qu'il n'écarquille les yeux en réalisant que je cours vers lui. Puis, submergé par une vague d'émotions trop confuses et complexes pour mon esprit tourmenté, je sens les larmes perler à mes yeux, avant de les laisser involontairement dévaler sur mes joues.

Et tandis que le regard du musicien se fait instantanément inquiet à la vue de mon visage maintenant ruisselant, il ouvre les bras et me laisse me jeter dedans, posant directement sa joue contre la mienne et sa main gauche dans mon dos, la droite sur l'arrière de mon crâne.

Baekhyun, ça va pas ? s'affole-t-il en soufflant doucement à mon oreille, Pourquoi tu pleures ?

Me laisse pas... je sanglote soudain, fondant en larmes contre lui, Ne me laisse pas...

Surpris, je sens Chanyeol se figer et je peux aisément deviner que ses yeux s'écarquillent, pourtant plus rien ne m'atteint, perdu dans mon envie de rester dans son étreinte pour toujours, et n'arrivant plus à me concentrer sur autre chose que mon corps qui se soulève et tremble grossièrement à chacun de mes pleurs.

Eh... souffle soudain doucement le musicien à mon oreille, longeant mon dos de sa main dans des mouvements répétitifs et apaisants, tandis que sa deuxième main me caresse également l'arrière du crâne, Je ne compte pas te laisser... Est-ce que je suis parti une seule fois ?

Mes sanglots se font soudain plus gros, me faisant hoqueter tandis que l'envie de répondre à Chanyeol me gagne, mais mon corps et ma voix ne sont pas de cet avis.

Je ne t'abandonnerai pas, jamais... murmure doucement le musicien en me serrant contre lui, enfouissant son nez dans le creux de mon cou, entre ma veste et mon col roulé, Je serai toujours là pour toi Baekhyun...

Et sans que je ne le contrôle, mes bras viennent s'enrouler autour de sa nuque, m'agrippant à lui, tandis qu'il me serre plus fort dans son étreinte chaleureuse et réconfortante, protectrice et rassurante.

*

J'ai honte et mes joues sont rouges, mon regard fuyant, et pourtant je serre fortement la main du musicien dans la mienne, comme si j'avais peur qu'il la lâche à tout instant. Je sens parfois le regard de Chanyeol se poser sur moi avant de se reporter devant lui, le laissant m'entraîner à sa suite avec sa guitare dans le dos, loin de la grande place. Je suis terriblement mal à l'aise de m'approprier son temps et de priver les gens de sa douce musique, en le retenant ainsi auprès de moi.

Pourtant, bien que cela est entièrement ma faute si le musicien est à mes côtés et non près de la fontaine, c'est bien lui qui a insisté catégoriquement pour me réserver son temps et délaisser la grande place en m'emmenant à sa suite, à travers les rues. Évidemment, je ne cache pas que sa décision ébranle encore mon cœur de bonheur et d'émoi, et qu'un léger sentiment de soulagement se propage à travers mon corps, vibrant chaleureusement. Et surtout, cet apaisement qui coule dans mes veines comme une drogue, procuré par sa présence auprès de moi, ainsi que son contact, sa main dans la mienne.

Soudain, le musicien s'arrête et me laisse venir à lui, posant son regard pétillant et pourtant à l'instant tellement inquiet sur moi, avant de me sourire gentiment et affectueusement lorsque je relève les yeux vers lui. Timidement, un faible sourire s'étire sur mes lèvres à mon tour, ne pouvant empêcher une douce esquisse de se dessiner sur mon visage à la vue de celle tellement belles sur les lèvres de Chanyeol. Puis ce dernier me désigne d'un geste de la main l'horizon face à nous, me révélant ainsi le charme de l'entrée d'un petit parc.

On sera bien ici, souffle-t-il doucement, me faisant plonger dans son regard si doux, on sera tranquilles et personne ne viendra nous embêter si tu veux pleurer encore.

Pinçant doucement des lèvres, je baisse le regard tout en clignant des yeux, légèrement gêné de m'être laissé aller face à lui, mais n'ayant pas pu faire autrement. C'était comme un besoin irrépressible, et au final, même si c'est toujours un peu embarrassant, cela m'a fait du bien et je suis rassuré que ce soit avec Chanyeol que j'ai craqué.

Quand j'ai réfléchi à un endroit où t'emmener, j'ai pensé à ce parc, lance le musicien d'une voix légère en me tirant à sa suite, parce qu'il est joli, toutes les plantes sont sauvages et naturelles, il n'y a aucun artifice et on peut donc apprécier sa beauté simple et discrète.

Le regard de Chanyeol se pose sur moi tandis que je laisse le mien se promener autour de nous sur l'allée, surplombée d'arbres entrelacés ainsi que de buissons de fleurs embaumant doucement dans l'air, approuvant totalement que le parc est simple et pourtant bien plus beau que certains parcs artificiels.

Un peu comme toi, souffle soudain le musicien, me faisant relever des yeux ronds vers lui, simple, discret, naturel et même un peu sauvage, mais plein de charme.

Je sens mes pommettes rougir tandis que je détourne la tête d'embarras devant le sourire affectueux et un brin espiègle de Chanyeol au mot « sauvage », mon cœur battant fortement dans ma poitrine. Puis mon vis-à-vis me pointe du doigt une des nombreuses sorties parsemées le long de l'allée, nous faisant tourner ensemble pour arriver dans un petit coin rempli de verdure, un par-terre de petites fleurs blanches s'étendant à nos pieds et des buissons de couleurs différentes ayant poussés ici et là. Le musicien me tire doucement par la main afin de me conduire à un joli petit banc en bois, caché derrière un buisson de fleurs brunes-orangées, avant de m'inviter à m'asseoir et de m'imiter.

Puis mon regard se pose sur nos mains encore liées, Chanyeol n'ayant pas l'idée de les séparer, avant que je ne vois doucement ses doigts s'entrelacer aux miens, faisant brûler mes joues. Doucement, le musicien m'attire contre lui de manière à me serrer courtement avec son bras libre, avant de se détacher en souriant afin d'ôter sa guitare de son dos. Le regardant faire, je réalise que mon cœur est bien plus léger, comme si tout mon chagrin s'était échappé avec mes larmes, effaçant tous mes problèmes par la même occasion.

Ça va mieux ? me demande soudain Chanyeol d'une voix douce, dézippant la housse de sa guitare sans que son regard ne me quitte.

Je hoche légèrement de la tête sans répondre de vive voix, ne me sentant pas d'utiliser ma voix pour répondre, car je sais qu'elle serait défaillante en raison de mes pleurs précédemment.

J'aime beaucoup cet endroit... lance doucement le musicien, Je venais souvent ici quand... Enfin, je venais souvent ici plus jeune.

Mon regard se porte sur sa grande silhouette, le regardant retirer délicatement sa guitare de sa housse, ses yeux posés sur les courbes de l'instrument et les longeant d'un air un peu absent.

Je trouve que ce parc est reposant et apaisant, continue-t-il doucement en installant son instrument sur ses genoux, l'accordant lentement en grattant les cordes, j'aimais bien venir ici pour me vider la tête... apprécier la beauté de la nature... respirer un air plus frais et moins pollué, sans personne pour t'interpeller...

Une once de curiosité s'allume en moi à la mention de son passé, me donnant envie de questionner Chanyeol sur les raisons de ses venues ici, surtout la première fois.

J'ai beaucoup composé ici, rit-il soudain, posant son regard sur moi, et personne n'est jamais venu me voir quand je jouais ou quand je chantais, alors si jamais un jour tu veux pleurer en paix, je pense que tu ne trouveras pas meilleur endroit qu'ici.

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres tandis que le musicien détourne le regard, le perdant dans le paysage autour de nous. Puis, doucement, ses doigts commencent à gratter les cordes pour en soutirer une jolie mélodie, me faisant presque instinctivement fermer les yeux lorsque le son de sa guitare s'élève plus sérieusement. Et tandis que Chanyeol se met à chanter doucement, m'offrant son temps dédié à la musique quotidien rien qu'à moi, je me laisse bercer par l'harmonie que créées sa voix et sa guitare, ému de recevoir un tel cadeau de sa part qui me va droit au cœur.

*

De douces et légères caresses se perdent dans mes cheveux, me faisant soupirer faiblement tandis qu'une agréable chaleur m'enveloppe confortablement, ne me donnant pas l'envie de quitter ce cocon. Puis, à contre-cœur, j'ouvre les yeux pour poser mon regard sur l'étendue d'herbe parsemée de fleurs délicates aux pieds du musicien, sentant ses doigts jouer en s'enroulant autour de mes mèches de cheveux.

Mes joues se colorent faiblement tandis que je ferme les yeux de gêne, ne me rappelant pas m'être endormi, et encore moins avec la tête sur les genoux de Chanyeol. Puis avec légèreté, un petit rire s'élève dans l'air, me faisant ouvrir les yeux et tourner la tête vers celle du musicien. Celui-ci me regarde avec amusement, un sourire aux lèvres qu'il essaye visiblement de retenir mais en vain, ses yeux pétillants se plissant quelque peu.

Réveillé ? me lance-t-il plus pour me taquiner qu'avoir une réelle réponse.

Rougissant vivement, je me cache directement derrière les manches de mon manteau, ayant terriblement honte de m'être endormi, bercé par la musique et fatigué par ce manque de sommeil que mes larmes ont accentué, faisant rire encore mon vis-à-vis.

Trop mignon, lance soudain Chanyeol, me faisant baisser mes manches jusqu'à mon nez pour le regarder avec de grands yeux, je ne pense pas connaître quelqu'un aussi mignon que toi...

À ces mots, mon cœur chute avant de s'envoler vivement dans ma poitrine, propageant une douce chaleur dans tout mon corps tandis que mes joues rosissent et qu'une étincelle de bonheur vient m'inonder la tête. Tout à coup, la main du musicien vient se saisir de l'une des miennes, les liant ensemble sans que son regard ne quitte le mien.

Comment tu te sens ? demande-t-il doucement, ses yeux se plissant de manière plus affectueuse tandis que son ton se fait plus tendre.

Ne pouvant supporter la subite chaleur qui me prend tout entier et me fait presque agréablement suffoquer suite à son attention sur ma personne, je lâche sa main et me redresse soudainement, me rasseyant correctement en fuyant son regard.

Ehh, rit doucement Chanyeol en enfonçant son index dans ma joue gauche, me faisant écarquiller les yeux, pas besoin d'être gêné. Est-ce que je le suis moi ?

Mon regard surpris se tourne vers lui avant que je ne pince courtement la bouche en papillonnant des yeux, étirant un sourire sur ses lèvres.

Adorable, souffle-t-il en riant légèrement.

Mais arrête ! je proteste en virant au cramoisi, le poussant légèrement de mes deux mains.

Un rire franc s'échappe des lèvres du musicien tandis qu'il m'attrape soudain par la taille pour me porter, se levant en même temps qu'il cale mon abdomen sur son épaule, et me faisant crier légèrement avant qu'il ne se mette à tourner sur lui-même. Ce n'est que lorsqu'il me pose enfin à terre en gardant ses mains sur mes flancs que je réalise que je viens de voleter dans les airs sur son épaule, trop choqué par son geste pour penser à mon corps meurtri, alors qu'une légère douleur est pourtant présente. Mais elle disparaît bien vite en rencontrant le regard amusé de Chanyeol, un sourire se dessinant sur mon visage à son rire qui porte haut dans l'air et comble mes oreilles, tandis qu'une douce chaleur s'empare de moi en même temps.

Je préfère ça, lance-t-il soudain en enroulant son bras autour de ma nuque, me coinçant affectueusement contre lui avant de me lâcher doucement, te voir sourire plutôt que te voir tout triste.

Surpris, mes yeux s'écarquillent tandis que le musicien me sourit doucement, puis un sourire timide et pourtant sincère se dessine sur mes lèvres, avant qu'il ne pose sa paume sur ma joue dans une agréable caresse. Et contre toute attente, je pose doucement ma main sur la sienne, la gardant emprisonné contre ma joue tandis que ses yeux s'écarquillent et que ses lèvres ne s'entrouvrent légèrement de surprise, enflammant mon cœur un peu plus. Puis, affectueusement et presque tendrement, je frotte délicatement ma joue contre sa paume, fermant courtement les yeux avant de les rouvrir pour soutenir son regard, faisant face à son sourire attendri.

Sentant l'embarras et la timidité monter en moi, me faisant lâcher sa main et me détacher de lui, pourtant ma volonté d'accepter sa main et sa présence sont toujours présentes, me faisant l'étreindre doucement. Surpris, Chanyeol met un temps avant d'enrouler à son tour ses bras autour de moi, me rendant parfaitement mon câlin et se contentant de sourire en posant sa tête contre la mienne.

Ne pense jamais que tu es tout seul, me souffle-t-il soudain doucement à l'oreille, me faisant écarquiller les yeux contre lui, et ne le crois pas non plus...

J'écarte alors ma tête de son buste sans pour autant le lâcher, afin de plonger mon regard dans le sien, l'étonnement se lisant sur mon visage.

Je serais toujours là si tu as besoin Baekhyun, alors ne crois pas que tu es tout seul, lance le musicien doucement en levant ses mains pour les poser sur mes joues, les caressant de ses pouces, il ne faut jamais perdre espoir, qu'importe les situations.

À ces mots, mes sourcils se froncent légèrement tandis que l'incompréhension et la gratitude montent en moi, s'entremêlant ensemble.

Quand tu pleures, dis-toi que tu allumes une étoile dans le ciel, sourit Chanyeol, et que quand tu souris, tu la fais briller la nuit.

Et tandis que mon cœur se réchauffe en même temps qu'il se met à battre plus fort, mes yeux s'écarquillent légèrement avant qu'un sourire ne naisse sur mon visage, faisant également sourire mon vis-à-vis.

Et toi Baekhyun, tu as un sourire qui fait briller le soleil, rit doucement le musicien, avant de se pencher pour déposer un baiser sur mon front et me serrer doucement contre lui.

Alors un sourire heureux s'étire timidement sur mes lèvres, mon cœur battant plus fort tandis que Chanyeol s'écarte de moi pour me prendre par la main, me ramenant jusqu'au banc afin de récupérer sa guitare et de la remballer dans sa housse. Puis, ne voulant pas le quitter maintenant, je m'allonge dans l'herbe pour cueillir des petites fleurs blanches une à une, les liant ensemble par le biais de leur tige, afin de créer une jolie petite couronne. Et quelques instants après, le musicien me rejoint dans l'herbe, me souriant en riant légèrement tandis qu'il s'applique à faire une couronne de fleurs à son tour, rendant mon cœur aussi léger qu'une plume.












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