Partir
Le jeune maître Alluka souhaitait être appelé Jeune Maîtresse.
La jeune maîtresse Alluka avait formé une seconde personnalité avec son Nen, en charge de réguler le trop-plein d'énergie qu'avait créé une âme aussi puissante, son nom était Nanika, le jeune maître Killua l'avait nommée.
Ces jours-ci, lorsque les jeunes maîtres et la jeune maîtresse recherchaient un quelconque soutien émotionnel, c'est vers Beshaba qu'ils se tournaient.
Nanika avait tué Yasuha, Kasuga et Mitsuba. C'était la compensation pour des vœux trop avares.
Plus personne ne partageait son dortoir.
Elle n'avait plus touché ses instruments de cuisine depuis six ans.
Il lui restait une semaine avant la fin de son contrat.
Sa dernière tâche serait d'accompagner le jeune maître Illumi à la Tour Céleste.
Elle avait une heure pour dire ses adieux aux jeunes maîtres, à la jeune maîtresse, à la Madame et à ses professeurs.
Le jeune maître Milluki comprendrait. Il lui demanderait de prendre quelques unes de ses inventions avec elle, pour qu'elle ne l'oublie pas.
Le jeune maître Killua tenterait de lui faire croire que cela lui était égal, tout en lui attrapant le pantalon de toutes ses forces.
La jeune maîtresse Alluka ne comprendrait pas réellement, elle pleurerait sa solitude lorsqu'elle ne trouverait pas Beshaba au retour de son frère.
Nanika serait résignée, elle ne lui demanderait pas de rester, seulement de lui laisser de quoi se souvenir d'elle.
Le jeune maître Kalluto serait triste pour un temps, puis il l'oublierait, il était trop jeune pour réellement s'inquiéter de sa disparition.
La Madame lui donnerait probablement des lettres de recommandation afin qu'elle ne soit pas forcée de retourner dans la ville de l'Etoile Filante.
Goto lui confierait sûrement une pièce faite de son Nen, afin qu'elle puisse le contacter lorsqu'elle serait en danger.
Dame Tsubone jouerait peut-être les dures en lui faisant croire que son départ lui importait peu avant de lui offrir un objet de valeur sentimentale.
Le vieu Zebulo lui offrirait de quoi manger pour un mois avant de lui donner assez de poids pour l'enterrer. Il ne voudrait pas qu'elle oublie son entraînement après tout.
***
Elle reçût un téléphone, une mini-bombe avec traceur, à n'utiliser qu'en cas extrême de danger mortel, avec un détecteur biométrique qui fonctionne à la salive, des lunettes descriptives, des oreillettes traductrices, ainsi que la référence, en braille, d'un artisant pour prothèses.
Confuse et touchée, Beshaba se contenta de ranger ses nouvelles possession dans le double-fond de sa sacoche. Elle était que tout cela lui servirait un jour.
***
"Jeune maître..."
"NON."
***
"Au revoir, jeune maîtresse."
"Bye Beba ! Tu vas me manquer !"
"Vous aussi, vous allez me manquer maîtresse Alluka."
***
"Beshaba ?"
"Oui Nanika ?"
"Je voudrais faire un échange."
"Que voudrais-tu ? Et que me proposes-tu en échange ?"
"Ton petit boken. En échange, je te devrais une réparation. Tu sais qu'il est bien plus simple de détruire que de réparer."
"Très bien, mais tu dois également refuser tout vœux que je jugerais égoïstes. Tu sais les différencier maintenant."
"D'accord."
***
"Jeune maître Kalluto ?"
"Mère a dit qu'après aujourd'hui tu ne reviendrais plus."
Elle avait mal anticipé. Beaucoup de servantes étaient entrées puis étaient parties de la vie du jeune maître, aussi avait-elle pensé que lui faire ses adieux serait facile.
Elle avait oublié que la seule constante dans sa vie était sa famille, et malgré le fait qu'elle ne soit que leur cousine, tous la voyaient comme leur sœur.
***
Comme elle le pensait, la Madame lui plaça entre les mains une quinzaine de lettres différentes sans un mot.
Une d'entre elles était écrit en braille.
***
Goto plaça sa main sur son épaule, silencieux. Il s'éloigna quelques minutes plus tard, sans un bruit.
Elle trouva une pièce collée sous sa chaussure.
***
Dame Tsubone lui donna une trousse à pharmacie, un set de cuisine neuf, ainsi que de la cire pour plaquer ses petits cheveux hors du chemin lorsqu'elle reprendrait la cuisine.
Elle ne s'était jamais sentie aussi comprise.
***
Le vieu Zebulo tenta de l'enterrer vivante sous tous les poids qu'il possédait.
Elle ne pût tous les faire rentrer dans le compartiment caché de sa sacoche, ce qui la força à en porter la moitié en tous temps.
Il y en avait même pour ses doigts !
Heureusement pour lui, les épices rares qu'il lui donna pour se faire pardonner en valaient la peine.
Avant qu'elle ne parte, il la prit dans ses bras. En morse, il la remercia d'être devenue sa petite-fille.
Elle le remercia d'être devenu son grand-père en retour.
***
Maître Silva, Maître Zeno et Maître Maha les attendaient devant la porte de la vérification.
Le jeune maître Illumi ouvrit la cinquième porte. 62 tonnes.
Lorsqu'elle tenta de suivre le jeune maître hors de la propriété, Maître Silva la retint.
Il patienta, attendit que les portes se referment avant de la pousser dans leur direction.
Elle ouvrit six portes. 126 tonnes.
Avec les poids.
***
Le voyage jusqu'à la Tour Céleste leur prit toute une journée.
Lorsque le jeune maître deviendrait maître d'un étage, il devrait rentrer, seul.
Il devait devenir maître d'un des étages les plus hauts s'il voulait garder le statut d'héritier.
Autrement, le jeune maître Killua l'obtiendrait, comme il montrait déjà les signes d'un grand assassin.
***
Un homme du nom de Kuroro Lucifer les empêcha d'entrer à l'étage 200. Selon lui, le Nen du jeune maître était encore trop faible.
Une aiguille lui frôlant la joue lui fit changer d'avis bien vite.
Elle était si fière.
***
Kuroro Lucifer devint une constante dans leur quotidien.
Il voulait tout savoir sur les cousins, mais il refusait de donner toute information concrète sur lui-même, projetant un air d'ouverture qui faisait croire à toute personne qui le croisait qu'il n'avait aucun secret. Lui qui aimait tant parler, sûrement ne pourrait-il se retenir de révéler toute confidence ?
***
Elle avait fait une erreur.
Elle ne pensait pas que qui-que-ce-soit forcerait l'entrée de sa chambre pendant qu'elle se douchait.
Aussi s'était-elle déshabillée complètement, retirant son masque et son bandana et ne premmnant que ses vêtements du jours avec elle dans la salle de bain adjacente.
Quelqu'un était sur son lit, entre elle et ses armes.
Quelqu'un qui savait se servir du Nen mais qui l'avait scéllé pour un temps.
"... Thirteen ?"
C'était la voix de Kuroro.
Comment connaissait-il ce nom ?
Elle avait adopté le nom Shiyon dans la tour, afin de commencer une nouvelle vie hors des Zoldyck.
C'est là qu'elle réalisa pourquoi le nom Kuroro Lucifer lui avait dit quelque chose. Uvogine.
C'était le chef de leur bande de survivants.
"On m'appelle Shiyon maintenant. Comment va Uvo ?"
***
Elle ne sut ce qui la poussa à demander Kuroro de l'aider dans ses recherches mais ce fut une bonne décision : il trouva l'homme qu'elle cherchait en une semaine.
Il lui donna toutes les informations dont elle pourrait avoir besoin.
Elle réserva son jugement pour lorsqu'elle l'aurait rencontré. Elle savait ce que la vengeance pouvait faire à quelqu'un.
Elle rendrait visite aux Kurutas dès qu'ils seraient licalisés.
***
Kuroro dût partir, mais il lui laissa une carte avec une adresse écrite en braille et un numéro de téléphone.
Elle le rangea dans sa sacoche, sûre de ne jamais devoir s'en servir.
***
Illumi devint maître du 237e étage.
Il exigea qu'elle l'appelle simplement Illumi dès lors.
Le soir même, alors qu'il préparait ses affaires pour quitter la Tour, son Nen prit pour la première fois depuis des années une teinte attristée.
"...Beba ?"
C'était le surnom que tous les enfants Zoldyck avaient adopté, ils considéraient ce nom comme la preuve de leur lien.
"Oui Jeu— Illumi ?"
Il hésita, l'appréhension qu'elle sentait dans son Nen semblant insurmontable.
Pour lui donner un peu de courage, elle l'approcha, lui prenant la main.
"Je sais que tu n'as pas l'intention de revenir travailler pour mon père mais... Est-ce qu'on pourrait quand même garder contact ?"
Besh— Shiyon s'autorisa un sourire.
***
Elle passa deux mois de plus à la Tour, non plus en tant que simple accompagnatrice mais en participante cette fois.
Puis, Kuroro vint lui rendre visite.
***
Les Kurutas étaient une tribue, pas une simple famille.
Jusqu'à l'incident dont était coupable sa génitrice, leur peuple était confondu à d'autres nomades.
Ils n'accueillaient pas chaleureusement les étrangers, encore moins ceux ayant un lien avec leur isolation.
***
Lorsqu'elle rencontra la sœur de son géniteur, elle remarqua vaguement que malgré ses deux jeunes enfants, le seul homme avec qui elle partageait sa tente était son frère.
Elle ne posa pas plus de questions. Elle aurait dû.
***
Elle retrouva le nom Thirteen pour la semaine qu'elle comptait passer avec les Kurutas.
Elle fut contente de ce choix lorsqu'elle se réveilla enchaînée et son Nen bloqué.
***
Lorsqu'elle s'échappa après deux jours, ce fût traînant son corps battu et ses habits en lambeaux, aggripant de toutes les forces qu'il lui restait une carte avec des coordonnées écrites en brailles.
***
Son Nen était toujours cellé, ainsi ce fut sans réel repère qu'elle avança vers ce qu'elle pensait être des bois denses qui pourraient la dissimuler les temps qu'elle se remette de ses blessures.
Lorsqu'elle entendit une voix familière, le soulagement pesa sur son corps plus que tout ce que Zebulo avait pu lui donner.
Elle perdit conscience.
***
À son réveil, elle su immédiatement que la main tenant la sienne était celle d'Uvogine. Sa voix suivit l'instant d'après.
Il parlait à quelqu'un. Qui ?
Kuroro.
Savoir qu'elle était en sécurité, qu'aucun homme inconnu l'utiliserait, que personne ne l'a toucherait sans son consentement faillit la renvoyer dans son état d'inconscient.
U-V-O ? Elle voulut confirmer.
"C'est lui, c'est Uvogine, il n'y a que lui qui te touche, Thirteen."
Rassurée, elle retourna sa main afin de retourner l'affection.
Le grand garçon —Homme maintenant — était une présence rassurante pour elle, elle le connaissait, pourtant, elle ne put s'empêcher de vérifier.
J-u-s-t-e//m-a//m-a-i-n ?
"Oui, Machi est la seule à t'avoir touchée à part Uvo, en ce moment, et c'était uniquement pour t'examiner."
Elle se détesta pour la honte et l'appréhension qui l'envahirent, cependant aucun sentiment n'était rationnel et après ce qu'elle venait de vivre, il était naturel pour elle de réagir ainsi.
Pourtant, le dégoût qu'elle ressentit envers elle-même ne fit que s'intensifier.
***
Machi lui fit un bilan de ses blessures : perte de beaucoup de sang, la langue coupée, des hématomes sur tout le corps ainsi que des coupures, une jambe cassée, quelques traumas au niveau de sa tête ainsi que ses parties génitales...
Certaines blessures seraient dévoilées à toute la troupe afin de lui éviter des commentaires désgréables — sa langue et sa jambe, notamment — mais le reste dépendrait d'elle.
Personne ne la forcerait à dévoiler l'identité de ceux qui lui avaient causé du tort, même si on la prévint que Feitan —Feitan ? Quel genre de nom était Feitan ?— risquerait de demander de manière insistante.
***
Pakunoda fut celle qui finit par lui extraire l'information. Accidentellement, bien sûr.
Le Hatsu de Pakunoda fut activé inconsciemment, lorsqu'elle se demandait comment elle pourrait lui extraire l'information sans sembler vouloir paraître intrusive.
Elle fût soumise à son propre Nen, forcée de revivre l'agressiln dont avait été victime Thirteen.
Elle n'eût aucunement besoin de s'expliquer auprès de la jeune femme, celle-ci comprenant immédiatement que l'intrusion n'avait pas été consciente.
Leur leader commença à planifier leur vengeance.
***
Ce fut son idée, le tatouage avec un numéro au milieu.
Shizuku proposa un vert de terre, chose contre laquelle Nobunaga protesta de tout son être.
Sharnalk finit par proposer l'araignée, après au moins cinq heures de débat.
Au fur et à mesure des années, leur groupe s'était étendu, chacun s'était trouvé une passion, quelque chose dans lequel ils se spécialisaient. Pourtant, tous se réunissaient autour de leur Chef, leur tête.
C'est pourquoi il proposa que Kuroro porte le numéro "0".
Nobunaga se revendiqua le numéro "1" puisqu'il était le premier à avoir approché leur leader.
Feitan décréta qu'il serait le numéro "2", et puisqu'ils semblaient décider au plus rapide, Machi s'écria "3 !", lui coupant presque la parole.
Par superstition, Phinks décida qu'il refusait d'être le numéro 4, alors il annonça "5" du ton le plus calme qu'il pût.
Amusé, Sharnalk énonça "6 !" de son plus beau sourire — du moins, d'après Kuroro. Franklin le suivit dans son petit jeu avec calme, anonçant "Je serais le numéro 7, dans ce cas." d'un ton enjoué.
"Je veux bien être le numéro 8." dit Shizuku.
Un silence suivit, puis Pakunoda dit "9.", ignorant les cris de Phinks. Selon lui, les autres membres se moquaient de lui à éviter le chiffre 4.
Bonolenov et Uvogine annoncèrent qu'ils seraient les numéros 10 et 11 respectivement avant de partir en fou rire.
Pour lui montrer qu'elle était de son côté, Thirteen dit "Ah non, je vais pas être le numéro 12 avec mon prénom !", taquinant Phinks un peu plus sans s'en rendre compte. Lorsque Kuroro lui fit remarquer, cela la fit rire un peu.
Machi avait utilisé son Nen pour coller à ce qu'il lui restait de langue celle d'une femme, emprisonnée pour avoir causé le suicide de plusieurs jeunes garçons en allant les voir pour leur parler tous les jours — Thirteen avait refusé de la laisser attaquer une jeune femme innocente, encore moins si c'était en son nom.
Une chirurgie était également prévue pour leur vengeance, afin de transférer à Thirteen ce qu'elle aurait dû avoir de droit avec son sang Kuruta : leurs yeux.
Elle avait hâte de pouvoir à nouveau voir.
***
Bonjour !!
Un peu sombre, cette histoire, hein ???
Désolée, le prochain chapitre sera mieux, promis !!
Voici les âges pour ceux qui se demandaient :
Thirteen : 19 ans
Illumi : 18 ans
Milluki : 13 ans
Killua : 6 ans
Alluka : 5 ans
Kalluto : 4 ans
Silva : 40 ans
Kikyo : 36 ans
Kuroro : 20 ans
Nobu : 23 ans
Fei : 22 ans
Machi : 18 ans
(Hisoka : 22 ans)
Phinks : 24 ans
Sharnalk : 18 ans
Franklin : 24 ans
Shizu : 13 ans
Paku : 26 ans
Bonolenov : 24 ans
Uvo : 23 ans
(Kortopi : 14 ans)
Bonus :
Zeno : 61 ans
Ging : 26 ans
Leorio : 13 ans
Kurapika : 11 ans
Gon : 6 ans
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