La famille Zoldyck


"Pourquoi ne pas t'asseoir en attendant ?"

Elle sursauta, elle n'avait ni entendu l'homme rentrer dans le bureau du patriarche ni senti sa présence.

À ses mots, elle commença à baisser afin de s'asseoir sur le sol mais un poids sur son bras la retint.

L'homme la mena à une chaise, la laissant s'asseoir cette fois, avant de tapoter sa joue de manière affectueuse.

Elle eût l'impression vive que l'homme devait être âgé.

"Merci." Ce furent les seuls mots qui lui vinrent sur le moment.

"De rien. Dis moi, que dirais-tu de changer ton nom ?"

"Pardon ?" lui échappa avant qu'elle ne put se retenir.

"Eh bien "Thirteen" ne ressemble pas vraiment à un nom, tu sais ? C'est un numéro."

Il avait raison. Elle n'avait jamais pensé changer son nom mais l'idée lui plaisait.

Pourquoi pas jouer sur le thème des malédictions ?

Black Cat serait un bon nom, mais il ressemblait bien trop à un alias.
Peut-être pourrait-elle s'en servir plus tard.

Peut-être Shi-yon ? Comme les deux façons de dire quatre en japonais. Les asiatiques étaient superstitieux par rapport au chiffre 4 non ?

....japonais ? Asiatiques ? Qu'est-ce que c'était que cela ?
Peut-être qu'elle reviendrait vers cette pensée plus tard, elle sentait une migraine venir.

Alakshmi ? Likho ? Beshaba ? Les différentes déesses de la malchance lui vinrent à l'esprit.

Likho était peut-être trop dur à prononcer pour ceux qui ne connaissent pas le langage.

(....quel langage ? Le russe. Mais qu'est-ce que le russe ?)

Alakshmi était dans le même cas.

"Appelez moi Beshaba s'il-vous-plait." Elle sourit, satisfaite de son choix.

"Bien. Je suis Maha, l'arrière grand-père de Silva."

***

Maha lui tint compagnie jusqu'au retour du patriarche.

Il lui parla de son petit-fils, Zeno, le père du patriarche et grand-père du jeune maître.

Il lui parla du jeune Milluki qui, du haut de ses six ans, ne semblait pas montrer de grands talents dans l'assassinat. Pourtant, il semblait capable de survivre de grandes choses.

Il lui parla de la grossesse difficile de Kikyo et de son désire de garder sa famille au plus proche.

Le jeune maître Illumi était le successeur du patriarche, il montrait un potentiel de taille pour l'assassinat, la dissimulation et l'adaptation. Il était sujet aux fantaisies de la Madame, qui lui faisait porter ses anciens vêtements.

Thirteen— non, Beshaba, se trouvait de plus en plus curieuse à son sujet.

***

Lorsque Silva ouvrit la porte, ce fut accompagné d'une femme qu'il présenta comme la responsable des servantes, Tsubone.

Thirt—Beshaba se leva sur le champ, s'inclinant vers le patriarche dans l'espoir de saluer une des personnes en charge de son éducation, au moins pour une année.

Tsubone marcha bruyamment vers elle, probablement afin de ne pas la surprendre lorsqu'elle lui prit une main pour la guider hors du bureau, jusqu'aux quartiers des domestiques.

Ce qui la surprit le plus fut de sentir à nouveau l'air frais de la montagne un long moment avant d'atteindre leur destination.

La propriété Zoldyck devait être énorme !

***

Tsubone lui présenta les trois autres femmes qu'elle entraînait en ce moment : Mitsuba, Kasuga et Yasuha.

La vieille dame — ses mains étaient ridées — lui présenta leur chambre à toutes les quatres, du moins pour l'instant, et lui expliqua que pour les quatre prochains mois, son éducation serait prise en charge par le vieu Zebulo, le gardien de la propriété.

Il sera en charge de lui apprendre le braille, le morse, les bases du nettoyage ainsi que la survie sur la propriété.

Les quatre mois suivants seraient aux mains de Tsubone elle-même, chargée cette fois de lui apprendre à se battre seule ainsi qu'avec une charge, afin de s'assurer que Thir— Beshaba soit en mesure de protéger le jeune maître à tous prix.

Les quatre derniers mois se passeront auprès de Goto, afin de doucement mais sûrement l'habituer à la vie en tant qu'aide du jeune maître, l'intégrant progressivement dans le quotidien de tous les membres de la famille.

Tsubone ferma la porte sur ces mots, laissant la jeune filles aux curiosités des trois apprenties.

Joie.

***

Le lendemain, on lui indiqua que trouver par elle-même le concierge serait sa première tâche.

On lui assura que chaque employé avait été notifié de sa présence, de son rôle ainsi que de sa première tâche. Elle était donc libre de tenter tout ce qu'elle pouvait pour le trouver.

Elle sentait que ça allait être long...

***

Deux jours, cinq heures, trente-six minutes et vingt-sept seconde.

Ce fut le temps qu'on lui annonça.

Elle devait admettre que trouver le concierge après s'être réfugiée dans sa cabine afin d'échapper au chien géant dans la forêt de la propriété Zoldyck n'était vraiment ce qu'elle imaginait.

Elle ne s'attendait pas non plus à ce que celui-ci menotte ses bras et ses jambes avec des poids, avant d'en placer un cinquième autour de sa taille et de lui demander de balayer la cabine.

Elle sentait déjà les douleurs musculaires arriver.

***

Une routine s'installa.

Le matin, elle nettoyait son côté de la chambre des apprenties attendantes, puis elle se dirigeait vers la cabine du vieu Zebulo en évitant du mieux qu'elle pu le chien de garde des Zoldyck.

Le midi, elle préparait à manger avec les ingrédients qu'elle avait recueillis elle-même en passant dans la forêt.

L'après-midi, elle apprenait à lire, écrire et compter en braille, ainsi que leur équivalent en morse.

Dès qu'elle semblait s'habituer aux poids qu'elle portait sans cesse, le vieil homme augmentait l'échelle.

Au bout de quatre moi, Zebulo la guida à un....mur (?) et lui demanda de pousser de toutes ses forces.
Elle s'exécuta.
Il lui retira les cinq poids avant de lui demander de recommencer.

Elle ne sut les résultats de ces petits tests que lorsque l'homme les annonça à Tsubone.

"Avec les poids, Miss Beshaba a réussi à pousser trois portes. Sans les poids, cinq."

La vieille dame inspira brusquement.

"Quel talent, à juste douze ans."

Beshaba se tint un peu plus droit, soudain fière d'avoir survécu à ce terrible entraînement.

Avant de repartir, le concierge lui expliqua le concept des portes de vérification, les deux tonnes de la première porte étant doublée à chaque nouvelle porte et la reconnaissance qu'un individu gagnait aux yeux de Mike, le chien de garde, en conséquence.

Choquée, Beshaba se rappela soudain qu'elle avait ouvert cinq portes.

2 + 4 + 8 + 16 + 32....

Ça faisait combien ???

Elle compta sur ses doigts, tentant de calculer sa nouvelle force.

....62 tonnes ????

Elle continua de répéter 62..62 ?? 62 !! en boucle le reste de la journée, toujours choquée malgré elle.

***

Le lendemain, une des filles qui partageaient sa chambre, Yasuha, l'approcha.

"Beshaba ? Je suis l'apprentie dont le niveau est au plus proche de toi, mon rôle pendant ces quatre moi va être de te guider dans l'espace d'entraînement, jusqu'à ce que tu puisses t'entraîner seule."

La jeune femme abaissa la tête brusquement afin de montrer son enthousiasme.

Elle tendis sa main, s'attendant à ce que l'autre la lui prenne afin de la mener où elles étaient attendues.

Yasuha reprit la parole sur le chemin.

"Je dois d'abord t'amener à Tsubone afin qu'elle évalue ton niveau. Tu passeras la journée avec elle mais à partir de demain, tu t'entraîneras avec moi."

"D'accord."

Comme prévu, l'apprentie domestique laissa Beshaba seule après avoir salué son professeur.

***

La vieille dame prit une grande inspiration avant de parler.

"Miss, connaissez-vous le concept de Nen ?"

La jeune femme secoua doucement la tête, tapotant N-O-N sur sa jambe par réflexe.

"Eh bien ?"

Elle sursauta avant de répondre à voix haute cette fois. L'autorité de la femme la poussa au respect.

"Non Madame."

"Ne m'adresse pas avec le mot «Madame», il est réservé pour la Madame, la femme du patriarche, Maître Silva, compris ?"

"Oui Ma- uh, Dame Tsubone."

"C'est acceptable, je suppose. Le Nen, comme je disais, est en quelques sortes ton aura, lorsque tous les chakras — ce que tu peux imaginer comme des points de tension de ton corps — sont ouverts. Certains les ouvrent naturellement après des années à méditer. Nous avons quatre mois pour tout t'apprendre. Aujourd'hui, nous allons ouvrir tes chakras par la force et espérer que tu n'en meures pas. Des questions ?"

"Juste une M— Dame Tsubone. Comment dois-je faire pour ne pas mourir ?"

"J'espère que tu survivrais, Gamine, j'aime ton esprit. Visualise le courant d'un fleuve et imagine-toi au milieu. Tu ne dois pas te laisser emporter par le courant mais le maîtriser."

Beshaba ferma les yeux, bien que ceux-ci lui soit tout autant utiles ouverts que fermés, c'est-à-dire pas du tout, afin de se concentrer.

"Bonne chance, Gamine."

***

Lorsque Dame Tsubone la contourna, la jeune femme s'attendait à ce qu'elle pose sa main sur son dos afin de faire ce qu'elle devait pour "ouvrir ses chakras".

Curieuse, elle tenta de visualiser des "points de tensions" dans son corps, comme la vieille femme les avait décris afin de les ouvrir.

Elle avait l'impression que cela fonctionnait bien, cependant elle était trop concentrée sur ce qu'il se passait à l'intérieur d'elle-même plutôt qu'à l'extérieur, ce qui fut pourquoi elle fut tant choquée de sentir comme une attaque sur ses chakras qui causa toutes leurs ouvertures.

Sursautant, Beshaba tenta d'empêcher l'afflux d'aura s'échappant de son corps, en vain.

Dans sa panique, elle se rappela soudain de la métaphore de son mentor quelques minutes auparavant.

Elle imagina de l'eau s'écoulant de chacun de ses chakras et la força à circuler à travers tous les autres, créant des sortes de veines reliant tous ses points de tension les uns aux autres et ainsi évitant un débordement.

Rassurée et épuisée, elle se laissa tomber au sol, respirant fortement.

Dame Tsubone était étrangement silencieuse derrière elle.

"Dame Tsubone ?" elle s'inquiéta.

"...Beshaba, étais-tu entrain d'ouvrir tes chakras avant que j'intervienne ?"

La jeune femme tapota O-U-I sur sa jambe, acquiesçant de la tête avec excitation.

"J'avais réussi à en ouvrir deux, mais je ne trouvais pas les autres ! Grâce à vous, Dame Tsubone, tous mes chakras sont ouverts sans que l'on ait besoin d'ouvrir tous les livres médicaux que l'ont puisse trouver !"

Elle sentit son sourire s'élargir.

Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'elle avait été aussi fière d'elle même.

Elle ne s'était jamais sentie aussi bien dans sa peau, aussi forte, aussi confiante.

Elle commençait à soupçonner que ce soit ça, le pire poison sur Terre.

Il y avait une raison pour laquelle la Fierté était un péché capital.

..... Terre ? Péché Capital ?

Dame Tsubone soupira, ramenant sur elle l'attention de la jeune fille.

"Avec le temps qu'il nous reste, je vais t'apprendre le Ten, le Ren et le Zetsu. Tu t'entraîneras par la méditation à passer d'un état en l'autre rapidement. Les deux mois après celui-ci, nous nous pencherons sur le Gyo, le In, le En, le Shu, le Ken, le Ko et le Ryu. Enfin, pour le dernier mois, tu détermineras un Hatsu qui t'es propre, un qui corresponde au mieux à ton type de Nen ainsi qu'à ta personnalité, on en reparlera plus tard. Pour l'instant..."

La vieille femme posa un objet, puis un autre sur ce qui sembla à Beshaba être une table, puis le bruit d'eau qui coule retentit.

Quelques secondes plus tard, l'autre femme posa sa main sur l'épaule de la jeune femme.

"Maintenant, le Ten."

***

Elle était fatiguée, épuisée, elle ne se sentait pas de bouger le petit doigt.

Pourtant, Dame Tsubone la fit se lever, encore une fois.

"C'est la dernière fois de la journée. Allez, le Ren."

Avec ses mains étendues devant elle, Beshaba activa son Ren.

Silence.

"Félicitations, Gamine, cette simple eau est maintenant un poison mortel."

Transformation.

Merde.

***

Woohoo fin du second chapitre !!
Qui devine la suite ??

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