Les quelques jours qui suivirent furent plus calmes.

Mitsuba se chargeait à présent de l'accompagner, comme Yasuha avait décidé que si ses efforts n'étaient pas reconnus à leurs justes valeurs, elle ne ferait plus d'efforts.

Autrement dit, elle était jalouse.

Elle avait découvert que Beshaba ne s'entraînait pas pour être une simple attendante, comme ses trois camarades, mais pour être une aide directe au jeune maître.

Elle ne trouvait pas juste qu'autant d'efforts soient mis en place pour aider une «fille venue de nulle part à grimper les échelons alors qu'on a toutes plus d'expérience !»

Ça s'appelle les connections, Suzanne.

...Suzanne ?

Qu'importe. Un sujet plus important serait adressé aujourd'hui : son Hatsu.

***

Pour ce dernier mois d'entraînement, on attendait que la jeune femme pratique son Ten à toute heure, tout en réfléchissant à un Hatsu qui lui conviendrait.

Elle repensa au nom Black Cat qu'elle avait envisagé avant de le considérer plus comme un alias, lorsqu'elle aurait besoin de dissimuler son identité.

Son Nen pourrait faire en sorte que ce nom lui soit assigné, plutôt que l'obliger à l'annoncer, non ?

Un rictus étira ses lèvres.

Parfait, plus qu'à partir à la chasse aux chats. Ugh, elle détestait devoir utiliser la Matérialisation.

***

Après un mois à courir auprès de chats, apprendre à se déplacer comme eux, à chasser pour se nourrir, à vivre à leur rythme, elle y était enfin parvenue !!

Une transformation complète avait eu lieu, mais elle travaillait encore sur la transformation partielle.

Dame Tsubone lui sembla étonnée de son choix. Lorsqu'elle le fit remarquer, la vieille femme lui fit remarquer qu'elle pensait que la jeune femme pencherait plus vers le poison, comme lors de son test sur l'eau.

Mortifiée de ne pas y avoir pensé, Beshaba se promis de tenter de transformer son sang dès que son premier Hatsu serait finalisé.

"Avant de t'envoyer vers Goto," la femme interrompit ses pensées, "le 274ème examen Hunter prendra place dans deux semaines. Tu as donc deux semaines pour trouver le lieu de l'examen, nous nous sommes chargés de ton inscription. Bonne chance, Gamine."

Sur ces mots, Mitsuba la tira hors de la pièce avec hâte, se précipitant vers leur chambre.

"J'ai un cadeau pour toi, avant que tu partes !"

En entrant dans la pièce commune aux quatres apprenties, la blonde — du moins, elle lui avait dit être blonde — lui lâcha la main pour se précipiter vers ce qu'elle pensait être son lit.

La jeune servante — promue récemment — revint vers elle pour guider sa main vers un objet, probablement son cadeau.

Une cane.

C'était une cane.

"Pour t'aider à te repérer sans trop te faire remarquer. Comme ça tu pourras utiliser ton Nen en toutes sécurité pour te repérer sans te prendre trop de remarques !" elle s'expliqua d'une voix tremblante, nerveuse.

Avant qu'elle ne puisse lui répondre, la porte s'ouvrit et quelqu'un inspira d'une façon dramatique. Kasuga.

Leur troisième colocataire était bien plus dramatique que son extérieur timide laissait paraître. En privée, elle aimait les gestures grandioses et les réactions disproportionnées.

"Comment as-tu pu ?! Commencer à lui donner ses cadeaux sans moi ?!"

Un rire nous échappa à toutes les deux deux.

Rapidement, la jeune femme courut chercher son propre cadeau, le déposant fermement entre les mains de son amie.

"C'est de ma part. C'est pas grand chose mais, là où tu vas, ça t'aidera grandement à éviter qu'on te regarde mal. Les gens du dehors n'aiment pas ce qui ne leur paraît pas «normal»"

Un sourire étira ses lèvres.

"Merci les filles."

Elle commençait à avoir mal aux joues, à force.

Elle pensa que si elle pouvait pleurer, elle le ferait.

Mitsuba et Kasuga s'écrièrent Oooh en même temps avant de la prendre dans leurs bras, serrant de toutes leurs forces.

Kasuga lui avait offert un bandeau à attacher autour de ses yeux ainsi qu'un masque de chat noir — mesquin, d'après elle — qu'elle avait choisi pour combien il lui rappelait son amie.

Après un petit silence, elles s'écrièrent Joyeux anniversaire Beshaba !

Confuse, la jeune femme leur répondit Anniversaire ?

"Tu nous as dit à ton arrivée que tu ne te souvenais plus de ta date de naissance comme seule ta mère la connaissait et elle n'en parlait pas, tu ne pouvais évidemment pas regarder la date lorsqu'il était «fêté» et ta mère a disparu autour de tes dix ans," Mitsuba expliqua.

"Alors, on s'est dit que la première fois qu'on t'offrirait des cadeaux seraient ta date d'anniversaire ! En plus, tu nous avais dit que la seule chose dont tu te souvenais était qu'il neigeait de temps en temps à cette période ! Donc Décembre est un bon moment !" Kasuga continua.

"Et puis, on voulait fêter le premier test officiel des capacités d'une d'entre nous !"

"Ouais, c'est pas tous les jours qu'on peut mesurer l'entraînement de notre prof !" Kasuga ajouta en rigolant.

Elle avait raison. Dame Tsubone nous avait interdit de tester notre force avant l'heure. Beshaba serait donc la première à tester son entraînement.

Elle avait hâte.

***

Le lendemain, l'aube, elle accrocha à sa ceinture ses pochettes et couteaux de cuisine, juste pour être sûre de pouvoir survivre peut importe où se passait l'épreuve, puis elle attacha son bandana autour de sa tête et plaça son marque de biais par-dessus.

Elle sortit silencieusement de la salle, se tenant au mur le plus proche avant de se rappeler du cadeau de Mitsuba.

Elle fit demi-tour, se demandant comment elle avait pu oublier un cadeau si utile, attrapant sa cane, puis repartant à nouveau vers la sortie, cette fois utilisant le En afin de sentir ce qu'il se passait autour d'elle dans un rayon de 3 mètres.

En sortant, elle se rappela d'utiliser sa cane pour dissimuler son Nen.

Il fallait vraiment qu'elle s'y habitue.

***

À la sortie du bâtiment, Dame Tsubone lui remit un bâton grand et lourd. Elle lui montra comment le ranger et le transporter, lui montra avec quoi le nettoyer puis l'interdit fermement d'utiliser ses instruments pour se battre.

Beshaba grimaça.

Jusque là, les seules armes qu'elle utilisait étaient celles qui pouvaient également lui servir à autre choses, notamment ses ustensiles de cuisine.

Le cadeau de Dame Tsubone serait ainsi sa première possession dont l'utilité première serait de se battre, de blesser autrui, de se défendre, de défendre autrui.

L'aspect second de sa responsibilité d'aide du jeune maître serait de le protéger.

Oui, ce nouveau cadeau lui servirait dans les années à venir, heureusement que sa mentor s'était montrée assez prévoyante pour commencer à l'habituer à cette idée dès sa deuxième phase de préparation à l'emploi.

***

L'entrée du 274e examen se trouvait au sommet d'un des plus hauts gratte-ciels de Yorknew City. Elle soupira, puis demanda la direction à la guide.

L'ascenseur était plein à craquer.

Il y avait une file d'attente.

Elle tenta de repérer la cage d'escalier avec son En. Vide.

Comme la propriété Zoldyck lui manquait.

***

Cet immeuble était soit beaucoup plus petit qu'elle ne le pensait, soit la propriété Zoldyck était beaucoup plus grande.

Son petit doigt lui disait que c'était plutôt la seconde option.

***

Un petit monsieur, qui s'était présenté comme Bean, et, prenant en compte sa condition, lui récita son numéro avant de lui apprendre comment l'attacher à son haut.

Cette intéraction lui remonta le moral assez pour qu'elle se contente d'assommer les hommes qui décidèrent qu'elle était une victime facile.

Des premiers arrivés, ils n'étaient plus que trois, tous les autres ayant tenté d'attaquer un des trois participants et s'étant fait éliminer par sa défaite.

***

Une jeune fille l'approcha dans la cinquième épreuve.

Elle aussi, on l'avait sous-estimée

***

Menchi lui présenta tous les métiers sponsorisés par l'association des Hunters, dont la formation après le passage de l'examen devenait gratuit.

Son partenaire, Bohara, et elle voulaient devenir des Hunters Gourmets.

Elle était intriguée.

***

Quatre personnes finirent l'examen au final : n°1 Satotz, n°45 Shiyon et n°54 & 55 Bohara et Menchi.

Il lui restait une semaine pour retourner à Kukuru Mountain.

***

Le vieu Zebulo vint à sa rencontre dès qu'il l'aperçut.

Il la déchargea de ses armes, dirigeant sa canne vers les portes de validation.

5 portes, toujours, mais plus facilement cette fois.

***

Le concierge inspecta ses armes, et il put identifier que le seul sang ayant touché les lames de ses couteaux était animal.

Son Hatsu peut-être ?

***

Ce ne fut pas Dame Tsubone qui l'accueillit devant les quartiers des domestiques, mais Goto.

Le jeune maître Killua était né peu de temps avant qu'elle ne parte.

Sa première tâche serait d'aider à développer sa résistence au poison tous les matins.

Le pauvre n'avait qu'un mois.

***

L'après-midi, elle s'occupait de la Madame, prenant gare à se défendre de toute attaque éventuelle de Goto, que ce soit envers elle, envers leur maîtresse ou envers les autres employés, suivant les priorités indiquées : la Madame, elle-même, Goto puis tout autre employé dans les alentours.

Lorsqu'elle entrerait au service du jeune maître, la priorité changerait automatiquement selon l'ordre le jeune maître Irumi, ses frères, leurs parents, leurs éventuels serviteurs personnels, tout autre personnel.

Aucun scénario ne prévoyait la possibilité de devoir défendre Maître Maha ou Maître Zeno. Les capacités des deux hommes dépassaient largement celles de tout être vivant sur leur propriété réunis. Il était donc futile de tenter de les protéger.

***

Goto augmentait la difficulté chaque jours, sans attendre qu'elle puisse tenir le rythme, comme l'avait fait le vieu Zebulo.

Sa cane était superficielle à présent, la paranoïa dont l'avait accablée Goto la forçant à abandonner tout ce qui pourrait, d'une manière ou d'une autre, causer sa mort ou celle d'une personne à sa charge.

Après deux mois, Goto l'attaquant de toutes ses forces, sans répit.

Après trois, il n'était plus seul. Les attaques étaient coordonnées, différentes stratégies étaient mises au point, tous les coups bas imaginables étaient autorisés — leur médecin pouvait rétablir complètement quiconque désirait guérir — et parfois, les serviteurs attaquaient au compte-goutte, sans plan réel afin de la maintenir sur ses gardes.

Son En n'avait jamais été aussi précis.

***

Kikyo — leur maîtresse, la Madame — lui annonça sa grossesse en premier. Pas à l'un de ses fils capable de comprendre ce que cela signifiait, pas à son mari, le patriarche, à son beau-père ou au grand père de ce dernier. À elle, sa niece, la fille de sa sœur, celle qu'elle détestait, le résultat d'un viol.

La future aide de son fils, une servante.

Elle s'agenouilla immédiatement, attrapant délicatement la main de sa maîtresse afin de déposer un léger baiser sur le dos de celle-ci, avant de se pencher pour en déposer un second, sur le ventre de la femme face à elle.

Cette femme avait à peine dix-huit ans lorsqu'elle avait accouché de son premier enfant, vingt-trois pour le second, juste trente pour le troisième. Elle en aurait trente-et-un pour le quatrième.

S'il survivait.

***

Le jeune maître Illumi n'était pas ce à quoi elle s'attendait.

Elle savait que Tante Kikyo — elle lui avait demandé de l'appeler ainsi — avait voulu avoir une petite fille pour son premier enfant.

Elle ne pensait pas qu'elle nierait au jeune maître toute façon d'exprimer qui il était afin de l'obliger à conformer à ses envies.

Le jeune maître passa ses deux premières heures en sa compagnie à la fixer du regard.

Elle aurait voulu lui rendre la pareille, mais ses yeux n'étaient plus là.

C'est pourquoi elle examina son Nen, à la place.

Du haut de ses douze ans, le Illumi avait commencé son entraînement au Nen de la façon naturelle, ses chakras n'étaient ainsi pas encore assez ouverts pour qu'il puisse pratique, mais ils l'étaient assez pour lui permettre à elle d'interpréter ses émotions, ses envies.

Il ne cherchait pas la liberté, ni à se rebeller contre sa famille. Le jeune homme était d'une loyauté sans faute, et elle se sentit brusquement prise d'affection pour lui.

Il ne savait pas désirer la liberté, puisqu'il ne l'avait jamais possédée.

***

Coucou !!
Nouveau chapitre !!

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