9 ~ Iceberg and Hunternumb
Le reste du trajet se fait dans le silence, je sens que Joe me fixe, cherchant un moyen de faire la conversation, mais je n'arbore pas un visage communicatif, je finis même par détourner la tête, observant l'écran noir au travers de la vitre, laquelle commence à être légèrement mouchetée de petites plaques de glace.
Dans ce reflet, je découvre également une fille au teint cireux, avec de longs cheveux roux sales et des yeux froids. Je devais m'y attendre, c'était presque trop beau que je sois la dernière Illégale, surtout avec Hemmings non loin de moi. Il était le seul à pouvoir faire basculer ma vie et j'imagine que j'ai dû profondément le blesser pour qu'il puisse me faire ça. J'avais gardé un infime espoir, je pensais que nous étions amis.
Mais les gens changent et bientôt je n'aurais même plus à me soucier ni de lui ou de Michael, ou de qui que ce soit d'autre. Je ne les verrais plus jamais.
« -Tu comptes parler avant d'arriver ? –Demande Joe après avoir pris suffisamment sur lui pour me laisser tranquille-
-Je n'ai rien à te dire.
-Tu pourrais au moins me raconter comment tu t'es faite chopper.
-Ca a l'air de t'amuser –Dis-je en lui jetant un regard mauvais-
-Disons que je suis vraiment surpris, avec toutes ces personnes qui te protégeaient, j'imaginais que même dénoncée, ils mettraient du temps à t'avoir.
-J'étais en cours à ce moment-là, les Gardiens sont venus me chercher et ma professeure n'a pas réussi à me cacher suffisamment longtemps.
-Ana Calgary ? –Je fais oui de la tête- J'espère qu'il ne lui arrivera rien de trop grave.
-A l'heure qu'il est, elle, Cécile, ma mère et ma sœur, doivent être punies pour m'avoir cachée.
-Elles n'auront rien de grave, la punition tombe directement sur toi, elles ne te verront plus jamais.
-Je n'ai même pas eu le temps de leur dire au revoir, ni même de préparer mes affaires.
-Si tu crois que les Gardiens allaient attendre ta bénédiction pour récupérer tes affaires –Dit-il en levant les yeux au ciel- Tu as déjà des choses qui ont été acheminées à l'Iceberg, du moins ce qu'ils jugeaient nécessaire, en gros plus rien ne te rattache à ton ancienne vie désormais.
-Est-ce que tu sais ce qu'il m'attend à l'Iceberg ? –Je demande nerveusement, alors qu'il joue avec ses mèches rouges-
-Tout dépendra de ton Hunternumb.
-Plus il sera élevé, mieux ce sera ?
-Plus il sera élevé et plus tu seras une cible.
-Une cible ? Pourquoi ?
-J'imagine que maintenant que tu ne fais plus parti des territoires du Nouveau Canada, je peux te révéler le projet dont je t'ai parlé –Dit-il en s'étirant- L'AGFA veut envoyer des individus sur Terre, prochainement.
-Alors, c'était pour ça les Subs énormes que j'ai vu ?
-Je ne pense pas que plusieurs Subs seront utilisés, un seul le sera, car tout le monde ne partira pas.
-De qui parles-tu en disant « tout le monde » ?
-Ce projet n'est mis en place que pour les Illégaux et les Criminels, mais tous ne seront pas envoyés sur Terre, disons que seuls les plus forts auront leur place de garantie dans le Sub.
-Combien y-a-t'il de personnes à l'Iceberg ?
-Trop pour que tous puissent rentrer dans un Sub, tu comprends où je veux en venir ? Ton Hunternumb sera un numéro de classement pour l'AGFA, il déterminera si oui ou non tu pourras te rendre sur Terre et...
-C'est drôle. Quand on s'est parlé pour la première fois et que tu m'as proposé de rejoindre ton projet, j'ai vraiment cru qu'il s'agissait de ton projet à toi seul, mais depuis tout à l'heure tu me parles de l'AGFA, autrement dit c'est un de leurs projets ?
-Effectivement, seulement je fais partie de ceux qui vont encadrer les Hunters, j'ai plus de responsabilités que tu ne le crois.
-Je ne fais pas confiance en l'AGFA, s'ils veulent envoyer des Illégaux sur Terre ce n'est pas pour nous remercier d'être différents et tu devrais éviter de les croire toi aussi.
-Je ne crois pas que tu sois la mieux placée pour me dire ça.
-Pardon ?
-J'ai eu vent de tes dernières actions auprès d'Amadalia après mon départ et je trouve que pour quelqu'un qui ne leur fait pas confiance, tu as été un peu trop... Serviable.
-Je pensais qu'en me rapprochant d'Amadalia je deviendrais intouchable –Dis-je en croisant les bras- Et je ne veux plus avoir à parler de ça.
-Très bien, alors à l'avenir cesse de me prendre de haut Pandore, car je ne suis pas ton ennemi mais je peux le devenir.
-Pourquoi, c'est quoi ton Hunternumb à toi ?
-Sûrement plus élevé que le tiens.
-Alors méfie-toi, que je ne vienne pas te tuer dans ton sommeil.
-Je vois que tu as bien compris ce qu'il risque de t'arriver si tu parles trop –Dit-il en souriant en coin tout en se détachant- Bien, on arrive ma jolie. Tu m'excuseras mais c'est la procédure, mais aussi parce que tu commences sérieusement à me les briser avec ton air de mauvaise fille »
Je vais pour me détacher à mon tour, sauf que d'un geste brutal, Joe me plaque contre mon siège et m'empêche de me lever. Le choc est si soudain que mon souffle se coupe et je reste paralysée, les yeux grands ouverts sur une seringue qu'il approche sans aucune douceur de mon cou.
J'ai à peine le temps de réagir qu'une décharge traverse tout mon corps, le rendant aussi lourd que du plomb.
Puis je vois blanc.
*
Si une chose est sûre, c'est que je ne suis plus dans le Sub. Je suis allongée sur quelque chose de froid et à en juger par les violents frissons qui m'envahissent, je dirais que je suis à demie nue, quelque part dans le noir. Je ne peux bouger, non pas que mon corps soit encore engourdi, mais il semblerait que je sois maintenue allongée par quelque chose de douloureux, comme si j'étais clouée à cette paroi glacée.
Joe ne m'a jamais dit que je me retrouverais dans une telle situation et je commence à paniquer lorsqu'un bourdonnement se fait entendre. Une aura lumineuse semble grossir au niveau de mes pieds, puis elle se rapproche et je suis obligée de fermer les yeux lorsqu'elle arrive à hauteur de mon visage, comme un gros néon se mouvant de haut en bas.
Il passe une seconde fois, de ma tête jusqu'aux pieds, puis il s'éteint et c'est de nouveau le silence jusqu'à ce qu'un grésillement se fasse entendre.
« -Sujet numéro 7020, Pandore Keanon –Annonce une voix automatisée- Sexe féminin, illégale venant du Terrier, secteur Est du Nouveau Canada. Correct ?
-O...Oui –Je bredouille-
-Veuillez-vous lever. »
Un clic se fait entendre, puis je sens clairement quelque chose lâcher mon corps, ou plutôt s'en retirer. Puis il y a un bruit électrique et rapidement, le noir laisse place au blanc d'une pièce circulaire. Au-dessus de moi, je remarque l'énorme couvercle noir d'une sorte de boite dans laquelle je devais sûrement être allongée et c'est après avoir cligné plusieurs fois les yeux que je les baisse sur mon corps. Je suis en sous-vêtements, ma peau est marbrée par le froid et des petites taches bleues circulaires, semblables à des hématomes, apparaissent sur mes bras et mes jambes. Inutile de chercher plus loin, je remarque très clairement les multiples seringues disposées de part et d'autre de la paroi sur laquelle j'étais allongée, toutes remplies de deux liquides différents. L'un est jaune vif et l'autre, brunâtre. Du sang.
En un clin d'œil, le sang disparait des seringues, comme aspiré par des tuyaux invisibles et un long silence pesant vient renforcer ma sensation de malaise.
«- Veuillez mettre vos affaires –Annonce la voix alors qu'au même instant un des murs blanc se met à pivoter, dévoilant un plan de travail sur lequel trône une tenue noire- Puis entrez votre bras dans le tube. »
Quel tube ? Trop frigorifiée, je pense d'abord à enfiler les vêtements, je chercherais le tube plus tard. Apparemment ce sont des affaires conçues pour les températures basses, doublée avec de la laine et avec le même système de chaleur que celui dans les combinaisons de plongée de Michael. J'enfile un débardeur, une veste rembourrée portant le même écran sur la manche que mon ancien uniforme et c'est lorsque je prends le pantalon et les bottes, que je découvre une cavité juste en dessous, comme un trou fait à même le plan de travail et suffisamment large pour y entrer un bras. Je regarde autour de moi qu'il n'y ai pas de caméra, ou quelqu'un pour m'indiquer ce que je dois faire, mais après plusieurs minutes à chercher un autre « tube », je remonte ma manche droite et enfonce ma main dans le trou jusqu'à la moitié de mon avant-bras, le cœur battant.
Il ne se passe rien.
Puis sans prévenir, mon bras est compressé, presque comme écrasé en deux et une douleur vive m'arrache un petit cri, avant que je ne retire mon bras sans attendre qu'on m'y ait autorisé.
La compression l'a rendu rouge vif, mais ce n'est pas ça qui me choque.
Il y a quelque chose sur mon poignet, quelque chose de gonflé là où la douleur m'a saisi.
Des écritures.
ETF-P7020-I
Je déglutis et frotte nerveusement ma main dessus pour les faire disparaitre, mais elles ne bougent pas. Ce n'est pas simplement écrit, c'est incrusté dans ma peau, à tout jamais.
« P7020, vous occuperez le dortoir pour filles des Hunters, section Illégale. Votre emploi du temps vous sera communiqué sur votre écran chaque matin, toute infraction ou toute absence sera sévèrement punie. Veuillez également noter votre Hunternumb... »
Puis quelques secondes passent dans le plus grand des silences, me laissant le loisir d'entendre mon cœur battre bien trop puissamment. Quel est mon Hunternumb ? Est-ce lié à la force ? J'entortille mes doigts et redresse la tête vers les hauteurs de la pièce, attendant la voix.
« 57 »
J'ouvre grand les yeux. Sur combien est-ce ? Sur 100 ? Si c'est le cas alors cela veut dire que je ne suis absolument pas redoutable et surtout pas prête à partir sur Terre. Mais alors que je réfléchis, le mur face à moi se lève, donnant sur un couloir grisâtre d'où s'échappe un courant d'air glacial. Mes cheveux se mettent à virevolter et alors que je recule légèrement, on me demande de quitter la salle blanche.
Je n'ai fait que quelques pas que d'autres résonnent au bout du couloir et c'est une fois à l'extérieur et que le mur blanc s'est fermé dans mon dos, qu'apparait Mélawi, la collègue de Joe, ses cheveux crépus attachés en un large chignon et son regard noir braqué sur moi.
«- Tu es enfin sortie ! –Dit-elle d'une voix agacée- Tu en as mis du temps, le repas vient de se terminer et tu n'auras rien mangé.
-Je n'ai pas faim –Dis-je d'une voix pâteuse-
-Parfait, comme ça je n'ai pas besoin de m'en faire pour toi. Allez maintenant suis-moi.
-Où est-ce qu'on va ? –Je demande en la suivant, massant toujours mon poignet marqué alors qu'elle s'arrête et se tourne vers moi-
-Oh je te ramène chez ta maman –Dit-elle avec un air étonné, vite remplacé par un regard blasé- Tu en as d'autre des questions comme ça ? Maintenant tu me suis et tu te tais, je ne suis pas là pour faire la conversation, si tu as besoin d'un crétin avec qui parler, tu as Joe. »
J'aimerais répliquer, mais je préfère ne pas me créer des ennuis dès mon arrivée à l'Iceberg, alors je fais ce qu'elle dit et me contente de marcher à son rythme, observant de temps à autre les murs du couloir. Ils sont d'un gris métallique et recouverts d'une fine couche de glace, m'empêchant de voir correctement mon reflet. De toute façon, je n'ai pas le temps de m'y intéresser, car Mélawi est bien décidée à m'amener à destination et bientôt nous débouchons sur un carrefour.
Sans m'expliquer où ces chemins mènent, elle tourne à droite et grimpe un escalier fait du même métal que les murs. Je commence à grimper et me rattrape de justesse à la rambarde, sentant mes pieds glisser sur les discrètes plaques de verglas.
«- Non mais fais attention ! –Soupire Mélawi qui, malheureusement, m'a entendu glisser- Tu veux peut-être qu'on fasse mettre des crampons à tes bottes ?
-Je ne pensais pas que les escaliers étaient couverts de verglas –Dis-je les joues rouges-
-Tu es à l'Iceberg, tout est fait pour te le rappeler. L'Energie du Nouveau-Canada est faible ici, nous n'avons que les restes et nous pouvons nous en estimer heureux, sinon nous serions tous morts gelés depuis longtemps.
-Il y aurait pourtant moyen de faire venir plus d'Ene...
-Ecoute-moi bien petit génie –Dit-elle en s'arrêtant brusquement- Ici tu es comme les autres, tes ambitions de physicienne, ton désir futur, tout ça tu peux les oublier dès maintenant. Tu n'es ici que dans un seul but et si tu ne remplis pas ce but, tu seras dégagée. C'est ce que tu veux ?
-Non –Dis-je en me sentant agressée- Mais je dis simplement que l'Iceberg pourrait recevoir plus d'Energie.
-Oui on pourrait, mais au cas où tu l'aurais oublié, l'Iceberg n'est pas fait pour être une partie de plaisir. C'était une prison à la base, pas un centre de loisir, alors n'imagine pas qu'un jour nous puissions recevoir un quelconque geste de faveur. Bien, on est arrivées. »
Dans tout ça je n'avais pas remarqué l'imposante arche glacée derrière Mélawi, indiquant le « Dortoir pour Filles Hunters – Section Illégale ». Juste à côté se trouve une arche bien plus petite, presque créée à la va-vite, sur laquelle est écrit « Dortoir pour Filles Hunters – Section Non-Illégale ». Les deux étant traduites en anglais juste en dessous.
« -Toutes tes affaires ont été déposées dans ton compartiment, vu l'heure qu'il est, tes camarades ne vont pas tarder à revenir du réfectoire, alors le mieux que tu puisses faire c'est te coucher et attendre les instructions sur ton boitier demain matin. Réveil obligatoire à huit heures, tu as interêt à ne pas le louper. Bonne nuit. »
Je ne sais pas si j'avais envie de lui parler, mais la perspective de me retrouver toute seule dans un dortoir inconnu me réjouis encore moins. Pourtant, je suis bien obligée d'entrer.
Une fois passée sous l'arche, il me semble que l'air se fait moins frais. Le sol est en bois, sans aucune trace de gel et lorsque j'appuie sur l'interrupteur, une lumière dorée vient illuminer la pièce boisée. La pièce est immense, presque aussi grande que le réfectoire de l'Ecole de l'Est et des lits superposés sont alignés à équidistance le long des murs, séparés par des petites commodes. Je m'approche timidement des premiers lits, cherchant un repère quant à savoir où se trouve le mien, lorsque mes yeux tombent sur un petit écran incrusté dans le bois, sur lequel brille un code semblable à celui qui se trouve sur mon poignet, sauf que ce n'est pas exactement le même. Je suis apparemment dans le secteur des A.
Après m'être rendue plus au fond de la pièce, j'atteins le secteur des P et cherche le code P7020, le trouvant sur un lit en hauteur, couvert de draps géométriquement pliés. Alors c'est ici que je vais vivre maintenant ? Je jette un coup d'œil à la commode juxtaposée et ouvre les deux tiroirs du haut, y trouvant quelques affaires m'appartenant. Uniquement des uniformes, mes pyjamas et des cahiers de cours, rien qui ne m'appartenait vraiment personnellement.
A cette vue mon cœur se serre et je ne prends même pas la peine de mettre mon pyjama, je grimpe la mezzanine et fais mon lit, frissonnant au contact des draps rêches et glacés, puis je me glisse en dessous, serrant fermement la veste rembourrée contre moi et réglant le réveil sur l'écran pour huit heures.
Je me demande comment vont Cécile, ma mère et Victoria. Est-ce qu'elles dorment ? Et Madame Calgary ? Que lui a-t'on fait après que j'ai été expulsée de la cachette ? Peut-être Michael pense-t'il à moi, ou bien est-il écœuré d'apprendre que j'étais une Illégale, pendant qu'Hemmings doit se réjouir.
Hemmings.
Mes poings se serrent violemment et une larme roule le long de ma joue, atteignant mes cheveux avant d'être glacée par le froid qui passe malgré le chauffage.
Je n'arrive pas à croire que toute ma vie ait basculé à cause de lui. Je ne peux même pas être en colère, car jamais je ne pourrais lui exprimer cette colère en face, plus jamais je ne verrais celui qui m'a trahie. Mais je me sens détruite. Même les meilleurs amis d'un jour peuvent devenir ennemis.
Lorsque je ferme les yeux je revois malgré-moi toute la scène dans la classe de physique. C'était tout à l'heure, pourtant il me semble qu'une éternité est passée, il est même possible que l'Iceberg ne soit pas sur le même fuseau horaire, mais quoi qu'il en soit, je rejoue la scène dans ma tête, en boucle. Le peu de place sous ce bureau, le confinement, la peur, les larmes et les cris de mes camarades... Ce coup de feu. Qui ai-je vu au sol déjà ? Tout était si soudain, je ne suis même pas capable de me rappeler laquelle de mes camarades a été blessée ou tuée. Mais je me souviens du visage en pleurs d'Eponine.
Je me souviens de sa voix, terrorisée après m'avoir défendue en vain pendant quelques minutes.
« Elle est sous le bureau ! »
Serais-je chez moi à l'heure qu'il est, si elle n'avait jamais hurlé ces mots ? Ou bien quelqu'un d'autre l'aurait fait, après qu'une autre de mes camarades n'ait été touchée ?
Je ne peux plus que me poser des questions, qui resteront sans réponses. Tout ce que j'ai vécu est terminé, mes amis n'ont plus de sens, ma famille n'est même plus là et je m'en veux d'avoir passé ces derniers temps plus au crochet d'Amadalia qu'auprès de ceux que j'aimais.
De nouvelles larmes roulent de mes tempes jusque dans mes cheveux alors que je m'allonge sur le dos, portant la couverture jusque sous mon nez. Il n'y a encore personne dans le dortoir, je peux bien verser quelques larmes.
Puis c'est avec soulagement que je tombe de sommeil, sans même attendre de pouvoir me présenter à mes camarades.
*
«- Je peux savoir à quoi tu joues ?! »
Je sursaute violemment et sors de mon sommeil pour faire face au visage flou mais, je pense, très énervé, de Mélawi, laquelle a presque grimpé tout l'escalier de ma mezzanine pour tirer d'un coup sec sur mes draps.
« -M...Mais qu'est-ce que tu fous ? –Dis-je mal réveillée et le cœur sur le point d'exploser sous la panique-
-Qu'est-ce que je fous ? Tu te fous de moi ! Je t'avais dit de mettre ton réveil à huit heures.
-Et c'est ce que j'ai fait –Dis-je sans comprendre, la bouche pâteuse-
-Il est neuf heures ! Et je suis sûre que tu ne te serais jamais levée si je n'étais pas venu te chercher.
-J'ai mis mon réveil ! –Dis-je en me redressant et en touchant allumant l'écran, lequel annonce effectivement neuf heures, sans même aucune trace du réveil- M...Mais c'est pas possible, je me souviens de l'avoir mis avant de me coucher ! Je te jure que c'est la vérité !
-A d'autres, maintenant tu te dépêches d'enfiler un uniforme propre, vu que tu as dormi avec l'autre et tu me rejoins à l'extérieur. »
Puis elle se retire aussi vite qu'elle est arrivée, me laissant toute démoralisée sur mon lit. Je masse mes tempes, observe mon écran sans rien comprendre, avant de descendre et d'enfiler l'uniforme noir de rechange. Je n'ai même pas le temps de me coiffer, j'ignore même si nous disposons d'une salle de bain, car j'aimerais bien me doucher ; Que Mélawi vient me chercher, me demandant de la suivre d'un ton ferme. Je ne lui pose même pas de questions, à vrai dire je suis à moitié endormie et je me demande encore s'il est possible que je n'ai pas entendu mon réveil. En chemin je ne rencontre que quelques personnes, toutes vêtues de noir et me regardant avec étonnement, puis nous arrivons bientôt devant une gigantesque porte, surplombée d'une arcade glacée comme celle du dortoir, indiquant le réfectoire.
Bien que la porte soit close, j'entends du bruit parvenir jusqu'ici et alors que je pensais attendre sagement la fin du service, Mélawi ouvre brusquement la porte, faisant taire toutes les conversations, puis me tire avec elle.
Je me retrouve devant plusieurs grandes tables en bois, certaines rondes, d'autres rectangulaires allant jusqu'au fond de la pièce et où chaque personne tourne sa tête dans ma direction. Je sens le feu me monter aux joues et je pense que je ne pouvais pas être plus réveillée qu'en cet instant. J'entends des conversations reprendre, puis quelques rires venant de tables au loin et alors que j'aimerais m'en aller, pour aller je ne sais où, Mélawi me retient par le bras et fixe toutes les personnes présentes.
«- Mesdemoiselles, messieurs, voici votre nouvelle camarade et retardataire Pandore –Dit-elle après avoir obtenu l'attention de tout le monde- Faites en sorte qu'elle soit familiarisée avec les lieux mais aussi avec les coutumes et dépêchez-vous de finir votre petit déjeuner que vous puissiez commencer vos cours d'ici une demi-heure. »
Aussitôt terminé, elle lâche mon bras et c'est tête baissée que je fonce jusqu'à une table vide au fond de la salle, ignorant tous les regards qui se posent sur moi. Je ne cherche même pas à comprendre comment je dois faire pour avoir mon plateau déjeuner, je reste assise, faisant comme si je vérifiais quelque chose sur mon écran et tout ce que j'espère c'est que ces têtes tournées vers moi trouvent un autre point à fixer.
« -Pandore ! »
Je sursaute, trouvant deux personnes face à moi et dans la panique je n'ai même pas reconnu mes deux anciennes camarades, Vénus et Minna. Je reste bouchée-bée, déjà parce que je ne m'attendais pas à les voir, mais aussi parce que toutes deux arborent des mèches de couleurs. Les longueurs blondes de Vénus sont désormais teintes d'un mauve pastel, quant à Minna, ses cheveux sont passés du châtain clair au noir corbeau, lui donnant un air plus dur qu'autrefois.
« -Eh bien quoi ? Tu ne nous reconnais pas ? –Plaisante Minna face à mon manque total de réaction-
-Pourtant on était tes camarades –S'amuse Vénus, avec une pointe d'ironie dans la voix avant de me faire un large sourire et de s'assoir face à moi- Je suis surprise de te voir ici, j'imagine que c'était toi la nouvelle !
-Les autres filles vont regretter –Glousse Minna-
-Quelles autres filles ? –Je demande enfin-
-Eh bien, la tradition au dortoir des filles, c'est que les nouvelles sont, comment dire, bizutées.
-Elles se sont amusées à éteindre ton réveil –Dit Minna- Apparemment tu dormais quand nous sommes arrivées et certaines ont vu une occasion de te faire une farce.
-Mais elles ignorent qui tu es –Dit Vénus avec une lueur d'excitation- Il va falloir que tu leurs prouve que tu es bien plus forte qu'elles.
-C'est un concours ? –Dis-je en regardant autour de moi-
-Tout ici n'est que concours, les résultats scolaires, les résultats sportifs, le Hunternumb... D'ailleurs, je suppose que tu as eu un numéro élevé ? –Demande Minna à voix basse alors que Vénus se penche-
-Ca dépend, vous savez sur combien il se note ?
-Sur 60 ou 65, je ne sais pas trop. Alors, tu as un score élevé ? –Demande Minna- D'après les autres, c'est lié avec tes capacités physiques, donc tu dois avoir au moins 55 non ?
-Je n'en sais rien –Dis-je surprise- Je ne m'en rappelle plus très bien.
-Vraiment ?! –S'offusque Vénus- Mais c'est nul, comment veux-tu leur prouver que tu es la meilleure Hunter de tout l'Iceberg ?
-Je ne veux pas être une Hunter.
-Tu n'as pas le choix –Dit Minna avec une grimace- Tous les Illégaux et les Criminels entre treize et vingt ans sont qualifiés par défaut pour être des Hunters. Moi en tout cas j'ai envie d'en être une, tu imagines, aller sur Terre !
-Calum et Adrian disent qu'il y a des monstres maintenant à la surface et qu'on va devoir les combattre ! –Rajoute Vénus d'une petite voix excitée qu'elle peine à cacher- Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'y aller.
-Ce sera toujours plus intéressant que de se les geler ici ! Sinon, tu ne manges rien Pandore ?
-Je ne sais pas comment ça fonctionne.
-De toute façon les cuisines sont fermées, les cours vont bientôt commencer et il nous reste à peine trente minutes si on veut finir de se préparer –Grimace Vénus- Je peux aller voir si je trouve quelques restes pour toi si tu veux ?
-Non ça ira, merci.
-Bon, on te fait visiter alors ? »
Je fais un simple oui de la tête et me lève avec elle. Je n'avais pas remarqué, mais pendant que nous parlions, presque la moitié du réfectoire s'en était allé. Seuls restaient quelques retardataires dont un garçon au teint foncé, arborant des cheveux crépus tirant du brun sur du orange et une fille aux cheveux verts. Les autres semblaient avoir aussi quelques extravagances capillaires, mais rien qui soit aussi visible que les deux autres, ou encore que Joe, lequel se lève de sa table avec Mélawi et me fait un signe de la main. Bien que je ne l'apprécie pas plus que ça et encore moins après son coup d'hier dans le Sub, je lui rends son geste, comme si je m'agrippais aux quelques personnes que je connais en ce lieu totalement inconnu. Il semble être satisfait et alors que je commence à quitter le réfectoire, il arrive à ma hauteur et glisse quelque chose dans ma poche, s'en allant directement après. J'y glisse ma main à mon tour, touchant quelque chose de dur et sortant une miche de pain de la taille d'une petite balle.
Au moins je ne crèverais pas de faim pendant mon premier cours.
*
Vénus et Minna me font visiter les alentours du dortoir des filles, une salle de bain commune se trouve juste derrière, alimentée en eau chaude et composée d'une vingtaine de compartiments comprenant une douche, un évier et un toilette. Bien évidemment, il n'y a pas une douche par fille, aussi nous sommes donc obligées de nous laver chacune notre tour et je choisis bien évidemment de rester avec Minna et Vénus.
Alors que j'attends à l'extérieur, profitant des grands miroirs pour attacher mes cheveux en une queue de cheval, je sors à nouveau le pain et le grignote sous les regards des autres filles. Je ne me suis présentée à aucune et aucune n'est venu se présenter à moi. Je me demande même qui fait partie du groupe de celles qui ont éteint mon réveil hier soir et alors que je m'apprête à prendre la place de Minna, une fille sort du compartiment d'à côté. Elle s'arrête brusquement, l'espace d'une seconde et moi-même je stoppe tous mouvement, reconnaissant Shey, la fille de Tertiaire de l'Ouest qui m'avait tiré dans la nuque lors de la journée sportive. J'ignorais qu'elle était Illégale ou même Criminelle. Mais en tout cas, si le Hunternumb est effectivement lié aux aptitudes physique, alors elle ne doit pas être loin derrière-moi ou peut-être même devant moi et j'imagine qu'elle s'est dit la même chose, avant de partir vers un groupe de filles de l'Ouest, faisant exprès de parler anglais.
*
Je finis de me préparer et suis Vénus et Minna dans les couloirs glacés, arrivant devant un mur gigantesque, sur lequel s'alignent plusieurs arches. La première indique « Sport et Logique », la deuxième «Biologie terrestre », la troisième « Géographie », la quatrième « Armes, Stratégies et Survie », la cinquième « Histoire Ancienne » et la sixième et dernière «Disciplinaire ». A chaque salle son cours et je ne suis aucunement surprise de voir que Joe est le ''professeur'' de Sport et Logique. Mélawi s'occupe de la Stratégie, quant aux autres professeurs, certains semblent à peine plus vieux que moi. Sûrement des étudiants en Universités, arrachés à leurs rêves et coincés ici.
Sur mon écran brille la mention « Géographie » et je suis déçue de voir que Minna et Vénus ne sont pas avec moi. Je marche vers l'arcade correspondante et suis prise d'un frisson de dégout en voyant le lecteur à l'entrée. Il ne scanne pas nos écrans, il scanne notre code incrusté sur notre poignet, histoire de s'assurer que personne n'a volé la veste d'un autre. J'ai l'impression d'être une machine, ou un simple objet qui se ferait badger et quand mon nom et ma photo apparaissent sur le lecteur, je détourne la tête et rentre dans la salle où attendent déjà quelques élèves.
Comme à mon habitude, je me mets tout devant, là où il n'y a personne et où personne ne viendra s'asseoir, puis je sors les quelques affaires de cours trouvées dans ma commode et fixe le mur métallique face à moi. La salle de classe ressemble à celle de l'Ecole de l'Est, mais en beaucoup plus haute et beaucoup plus froide. Les murs sont glacés et les lumières bleutées des néons n'arrangent pas, donnant l'impression d'être piégé dans de la glace.
« -Je peux m'asseoir à côté de toi ? »
Je sursaute et tourne la tête vers mon interlocuteur qui n'est autre que le garçon aux cheveux crépus bruns et oranges. Il porte désormais un bandana en laine noire et des lunettes, lesquelles agrandissent légèrement ses yeux verrons. Bien que je me sente ennuyée sur le moment, je finis par hocher la tête. De toute façon qui suis-je pour l'empêcher de s'asseoir.
« -Merci c'est cool, j'avais pas très envie de rester au fond, même avec mes lunettes j'ai du mal à voir et puis je ne supporte plus les garçons qui me servent de voisin. Alors, tu es la nouvelle c'est ça ? Super comme entrée ce matin.
-Ce n'était pas volontaire.
-Le bruit cours que c'était tes camarades de chambre qui t'ont fait une farce, vous les filles vous êtes vraiment des pestes quand vous le voulez –Dit-il avec un large sourire- Mais je vous admire, vous êtes bien plus combattives que nous. Tu es, Pandore c'est ça ?
-Oui –Dis-je en lui serrant la main-
-Je m'appelle Rafael, j'habitais à la Perle avant –Dit-il tout sourire- J'étais à l'Université Textile, je comptais devenir Styliste pour l'AGFA, mais bon je n'ai pas eu de chance.
-Comment es-tu arrivé ici ?
-Ma mère –Dit-il en haussant les épaules- Bien que l'on vivait convenablement jusque-là, on a commencé à manquer d'argent et elle a décidé avec mon père que ce serait mieux pour moi d'aller vivre dans un autre Quartier, à la charge de l'AGFA. La pauvre ne s'est pas imaginé une minute que cette histoire de Quartier pour les Illégaux était juste un gros mensonge –Il soupire- L'argent est une bien mauvaise chose.
-Je ne te le fais pas dire.
-Et toi, comment es-tu arrivée ici ?
-Apparemment on m'a dénoncée.
-Comment ça, tu ne sais pas qui ? –Demande-t'il surpris-
-J'ai ma petite idée, un ancien "ami".
-Je vois, moi la famille, toi les amis, comme quoi on ne peut se fier qu'à soi-même. En tout cas je suis ravi de faire ta connaissance. »
Je lui rends son sourire et observe désormais le garçon qui vient de prendre place au bureau face à nous. Il se présente comme étant Mr Warwick, mais des exclamations résonnent depuis le fond de la classe.
« - Hé Pédro !
-Allez fais pas ton timide Ped' ! –Ricane un autre-
-C'est Mr Warwick pendant les cours les gars –Grommèle le garçon- Bon, où en étions-nous la dernière fois ?
-Les continents Monsieur –Sourit Rafael alors que je le regarde, raclant ma gorge- Quoi ?
-Vous avez déjà commencé des cours ?
-Evidemment, tu pensais qu'on allait attendre que tous les Illégaux soient attrapés ? –Il sourit, amusé par sa blague avant de me passer un de ses cahiers- Tiens, tu pourras recopier quand tu auras du temps libre.
-Merci. »
Je range son cahier dans mon sac et prête attention au cours. J'ai l'impression d'être de retour à l'Ecole, sauf que tout est différent, en passant de la salle de classes aux élèves et à la matière étudiée. Jusque-là nous n'avions étudié qu'une Géographie vaste et peu précise, car quoi qu'il arrive jamais plus on ne verrait la surface de la Terre et donc il ne servait pas à grand-chose de s'y intéresser. Mais aujourd'hui c'est différent.
Si non devons vraiment atteindre la surface, alors il nous faudra connaître la géographie et ce plus précisément que dans un cours traditionnel.
Plusieurs cartes apparaissent à l'écran, une carte du Monde comme il l'était avant la Grande Guerre et une carte approximative de ce qu'il doit être aujourd'hui. Bien que Mr Warwick soit sûr de lui, je souligne le trait approximatif, car personne ici, ni sur des générations précédentes, n'a pu aller sur Terre pour confirmer cette hypothèse. Je veux bien croire aux histoires de balises, mais à chaque carte qui défile, je préfère me méfier.
Sur Terre, ne reste plus que l'ancienne Amérique du Nord, la moitié Est du Canada ainsi que le Nord, le Nord de l'Europe, les Pôles et la moitié Sud de l'Afrique. L'eau a recouvert le deux tiers des territoires et bon nombre se sont vus être pulvérisés, réduits en tas de terre et de roche, au fond des océans.
Si les estimations sont justes, le projet Hunters commencera au Canada et devra s'étendre sur toute l'Amérique du Nord et à chaque lieu sa météorologie précise. La météo, comme le soleil, c'est pour nous une science lointaine. Nous ne connaissons rien d'autre que la ventilation des conduits d'aération, la chaleur d'un soleil lointain et maintenant le froid de l'Iceberg. Nous ignorons tout de la pluie, du vrai soleil, des nuages, de la neige. Toutes ces choses qui font partie de notre monde, mais qui se passent au-dessus de nos têtes et même des images affichées sur le tableau n'aident pas, moi j'aimerais voir pour y croire.
*
Vers la fin du cours, la fatigue me gagne à nouveau et mon esprit s'évade. Je vois le visage de Michael et je me rends compte à quel point il me manque. Au-delà de notre relation plus intime de ces derniers mois, il avait toujours été là pour moi, il m'attendait le matin, le midi. Nous étions toujours ensemble, j'avais besoin de lui comme il avait besoin de moi et j'ai du mal à réaliser que quand je sortirais du cours, il ne sera pas là pour m'attendre, ni durant les prochains jours, pendant les semaines à venir. Plus jamais.
La douleur dépasse la fatigue et je suis obligée de lutter à présent contre mes larmes plutôt que contre mon sommeil. Je ne peux pas croire que je ne le verrais plus jamais, ni lui, ni ma famille.
Je me sens tout à coup incroyablement seule.
*
A la pause du midi, je rejoins Vénus et Minna au dortoir où elles vont déposer leurs affaires du matin. Le lit de Minna n'est pas loin du mien et alors que je range mes affaires, je sens quelqu'un dans mon dos.
« - Tu as fini Min... »
Je suis violemment plaquée contre ma commode, le choc répercuté sur mon ventre me coupant la respirant et m'empêchant de crier, puis on me fait tourner, je perds l'équilibre et tombe contre le lit sous le mien, levant les yeux vers Shey, un sourire triomphant aux lèvres.
«- Tu n'as plus de très bons réflexes P7020 –Dit-elle dans un français moins déplorable que prévu-
-Qu'est-ce que tu me veux ? –Dis-je en me redressant-
-Connaître ton Hunternumb –Dit-elle en me poussant, sauf que je me rattrape à la commode et me tiens droite face à elle- On te dit redoutable, mais d'après ce que j'ai vu, tu as juste de la chance en équipe.
-Tu ne m'as vu qu'une fois –Dis-je en me tenant fermement debout- Et je ne vois pas quel problème ça peut te faire, tu es forte toi aussi, tu seras forcément prise.
-Peut-être, mais je refuse d'avoir moins que toi, ou de faire équipe avec toi, tout simplement.
-Parce que je t'ai battue à la journée sportive ? Je ne savais pas que les Tertiaires de l'Ouest étaient aussi puériles.
-Fais gaffe à ce que tu dis –Dit-elle en attrapant mon col d'un geste brusque avant que je ne la dégage, échangeant nos places et m'apprêtant à lui coller une gifle-
-Pandore non ! »
C'est la voix de Minna, pourtant ce n'est pas sa main qui attrape mon poignet. Face à moi Shey se met à pâlir, faussement, puis d'une voix plaintive elle prétend que j'allais la violenter pour connaître son Hunternumb. Si une main ne retenait pas la mienne, je l'aurais étalée au sol.
Mais je suis attirée en arrière et reconnait Joe, la mine sévère.
« -Shey, tu sors de là et tu vas en cours, Minna, Vénus, vous accompagnerez Pandore au réfectoire et vous ne la quitterez pas, c'est clair ? –Dit-il d'une voix presque menaçante sans même me regarder-
-Lâche ma main –Dis-je avec colère-
-Ecoute-moi, je t'ai dit qu'ici tu ne pourrais pas en faire qu'à ta tête –Dit-il gravement- Tu n'as pas le droit de te battre en dehors de la salle de sport, c'est interdit. Tu as de la chance que ce soit moi qui passais dans le coin, sinon c'était direction la salle disciplinaire et pour ton premier jour, ç'aurait été mal vu d'accumuler un retard et une dispute –Il lâche mon poignet- On est surveillés ici aussi et si l'AGFA trouve que tu ne sais pas saisir cette deuxième chance, alors ils te feront subir quelque chose de pire, c'est ce que tu veux ?
-Non –Dis-je en sentant la présence gênante de Vénus et Minna à côté, lesquelles n'osent plus bouger-
-Alors ne te fais pas remarquer lorsque ce n'est pas nécessaire.
-Mais c'est elle qui a commencé bordel !
-Je le sais, tout le monde le sait, mais on n'y peut rien, tu dois montrer que tu es plus adulte que ces poufiasses, d'accord ? »
Un seul contact avec ses yeux bruns me conforte dans l'idée que même si je suis seule, il sera là pour me soutenir. Mais le sera-t'il tout le temps ? Ici c'est un professeur, il risque gros lui aussi et peut-être me laissera-t'il tomber à la prochaine bourde.
Quoi que, je me demande ce qui peut bien être pire comme punition, que celle d'être envoyé à l'Iceberg.
~ Bonsoir :) je profite de cet update pour vous souhaiter d'avance une bonne année 2017, je vous souhaite le meilleur et je me souhaite d'être toujours auprès de vous sur Wattpad pour cette nouvelle année :) en attendant, passez une bonne dernière journée de 2016, passez une excellente soiré, prenez soin de vous et à l'année prochaine comme on dit :) n'hésitez pas à regarder les dates des prochains meetings de janvier, où je dédicacerai BTWS et TPFOT, le tout expliqué sur "Kactueuse"! (sinon j'espère que vous aurez appréciez ce chapitre, je plante un peu le décor de l'Iceberg, ensuite ce devrait être plus "vivant") ! <3
Kactus
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