Feitan x reader // part II

La pluie tombait à flots. Feitan attendait tout en haut d'un bâtiment, sur son toit, penché vers la ruelle à sa droite. Des semaines de filature. Il n'était pas rentré au repaire de la Brigade depuis trois jours. Il ne dormait plus. Il ne se reposait plus. 

Depuis sa confrontation avec T/P, une obsession s'était lentement formée. La force de cette fille relevait de l'exceptionnel. Il n'avait pas pu la mesurer dans son intégralité, parce qu'elle avait fui le combat. Et ce soir, après tous ces efforts, il la retrouvait enfin. 

Une forme sortit par une porte et se mit à marcher dans la ruelle. Feitan n'attendit pas une seconde de plus, il sauta et atterrit à deux mètres dans son dos. Le bruit de ses pieds dans la flaque attira l'attention. L'inconnue se retourna et lui fit face. Un éclair déchira le ciel.

— Je t'ai retrouvé, murmura le brun. 

Un sourire apparut sur les lèvres de T/P. Au fond, elle espérait qu'il viendrait. Elle se sentait traquée depuis un moment. Même si la C/C avait plus ou moins deviné qui la suivait, voir son ancien adversaire s'avancer sous la pluie lui arracha un rire. 

— Et qu'est-ce que ça fait ? murmura cette dernière. Es-tu satisfait ou est-ce qu'il faut que le sang coule à nouveau pour que tu te sentes enfin complet ?

Feitan se figea. Les cheveux de la jeune femme collaient à son visage et à sa nuque. Elle ne paraissait ni surprise, ni effrayée. Elle n'amorça pas même un mouvement dans le but de se battre. Aucune garde. 

— Dis-moi. Quel sentiment t'a animé jusqu'ici ? 

T/P s'approcha de lui tandis qu'elle parlait. Son regard ne quitta pas les yeux gris de son interlocuteur. 

— La colère ? L'excitation ? Ou bien la frustration ? 

Bras croisés sur sa poitrine, elle laissa son sourire s'étirer au fur et à mesure de ses mots. 

— Était-ce le besoin de me voir souffrir, celui de me surpasser, celui de voir mon visage se déformer sous la douleur et t'apporter la satisfaction ? De savoir que tu obtiens toujours ce que tu veux ? 

Il serra les poings, incapable de formuler une seule phrase. Son sabre attendait d'écorcher la chair mais il n'y toucha pas. Il observa la femme devant lui, fasciné par chacun de ses mouvements. La Matérialisation ne lui allait pas.  Son charisme lui retirait les mots de la bouche. 

— Ou alors celui de m'ôter la vie au nom de la Brigade Fantôme pour avoir humilié trois d'entre vous ?

— Tu savais ?

— Non. La mafia a posé une prime sur votre tête. Tu t'appelles donc "Feitan" ? 

Il opina silencieusement. Elle venait de dire son prénom. Il déglutit mais ne baissa pas les yeux. Il n'était pas aussi intimidé que ça. 

— Je savais que tu me retrouverais, lui murmura cette dernière. Mais combien de scénarios t'es-tu fais dans ta tête avant d'arriver jusqu'à moi ? Est-ce que ça ne rend pas le moment moins satisfaisant que ce que tu t'imaginais ? 

— Pas le moins du monde. Maintenant que je te tiens, je peux finir ce que nous avons commencé, rétorqua-t-il sur un ton déterminé. 

T/P s'arrêta, enfin arrivée à sa portée. Il n'y avait qu'une maigre distance entre eux. Elle rit à nouveau. Il sentit son ventre se tordre. La C/C se pencha vers lui. Son nez touchait presque le sien. 

— Si c'est vraiment ce que tu veux, pourquoi est-ce que tu n'as pas encore dégainé ton sabre, Feitan ?

Les muscles de l'épéiste se tendirent. Pour lui donner tort, il voulut attraper son parapluie et en sortir la lame cachée. Mais son corps resta immobile. Il se noyait dans les yeux de T/P. Presque par réflexe, il chercha à combler l'espace entre eux. La jeune femme l'en empêcha en posant son index sur ses lèvres. 

— Tu vois, c'était presque trop facile de t'emmener là où je voulais au moment où je le voulais. Je pensais que le sabreur de la Brigade Fantôme se monterait un peu plus résistant. 

Encore une fois. Elle le frustrait. Il n'avait fait que jouer à son jeu et agir exactement comme elle l'attendait. Il s'était laissé berné. Puis sa frustration laissa vite place à une rage silencieuse. Il la tenait. Peut-être que ce n'était que parce T/P l'avait poussé dans cette direction. Mais il la tenait. Et elle n'irait nulle part. 

Feitan repoussa violemment son bras, attrapa sa nuque et l'embrassa. Il la recula jusqu'au mur qu'elle heurta de plein fouet. La C/C sourit tout en lui rendant son baiser. S'il croyait obtenir toujours ce qu'il voulait, il ne l'avait clairement pas connue avant. Ses doigts agrippèrent son menton et le reculèrent. Tête rejetée en arrière, il la dévisagea les yeux mi-clos. 

Tu as perdu, lui susurra-t-elle. 

La seconde d'après, elle joignit leurs lèvres à nouveau. Il attrapa sa jambe pour la remonter au niveau de sa taille. Sa main libre se posa à côté de la tête de T/P pour mieux coller son corps contre le sien. Oui, il avait perdu. 

Échec et Mat, Feitan. Tu m'appartiens. 

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