Chapitre 11
-Attend ! L'interrompit Rai en attrapant le poignet d'Hisoka.
-Quoi ?
Rai releva ses yeux vers Hisoka et avança son visage vers ses lèvres. Celui-ci esquissa un mouvement de recul.
-Qu'est-ce tu fais ? demanda t'il, de façon agressive.
-Rien.
Rai détourna la tête et repoussa l'homme sur le coté en claquant sa langue contre son palais.
-Mais qu'est ce qu'il t'arrive, enfin ?!
-Ce qui m'arrive ?! Ce qui m'arrive, c'est que je ne suis pas ton putain de sex-toy !
Elle se leva et remis ses vêtements en place. A son tour, Hisoka se leva pour lui faire face.
-Eh, pas la peine de t'énerver. On s'est mis d'accord sur les conditions dès le début.
-Les conditions ?! Il ne s'agit pas d'un contrat !
-Oh, je vois, lança Hisoka d'un air supérieur. Tu voudrais plus.
-Oui, je voudrais plus ! s'époumona Rai, avant de s'interrompre.
Elle venait vraiment de dire ça?! Elle retint son souffle et baissa les yeux.
-M'enfin, ajouta t'elle. Laisse tomber, tu ne pourrais pas comprendre.
-Oh, je ne pourrais pas comprendre ?! Et Kuroro, il y arriverai, lui ?
-Qu'est-ce qu'il vient de faire là-dedans ?!
-Ne fais pas l'innocente, avant de le rencontrer tu ne m'aurais jamais dit non !
-C'est ça qui te dérange ? Que je te dise non ?!
Hisoka grogna et fit un pas en avant afin de bloquer contre le mur, mais d'un mouvement rapide du bras, elle le repoussa et s'échappa de son emprise.
-Je ne suis pas ton jouet, Hisoka ! Maintenant, va-t'en !
-Quoi ?
-Va-t'en !
Il retint son souffle une seconde, avant de souffler et de faire demi-tour pour sortir de la pièce en claquant la porte. A son tour, Rai souffla et se laissa tomber sur son lit.
-Mais c'est pas vrai... lâcha t'elle en relâchant le haut de son corps sur l'oreiller.
Elle sentait sa gorge se serrer et ses yeux la piquer, mais elle refusait de laisser couler la moindre larme. Il en était hors de question. Elle passa son poignet sur ses yeux et tenta de contrôler sa respiration.
C'est au bout de quelques minutes qu'elle entendit des petits tocs discrets sur sa porte.
-Hisoka, à moins que tu reviennes pour t'excuser, tu peux t'en aller ! S'écria t'elle.
-Il a encore fait l'idiot ? Demanda une voix calme lorsque la porte s'entrouvrit doucement.
Rai releva la tête pour apercevoir la tignasse de Machi passer dans l'entrebâillement de la porte.
-Je peux entrer ? Demanda t'elle avec un sourire.
-Bien sur, répondit Rai en se redressant. Excuse-moi, entre.
Machi referma la porte derrière elle et vint s'assoir aux côtés de la jeune femme.
-Tu es bien amochée. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Rai hésita. Elle ne pouvait pas parler de Kurapika, elle ne voulait pas dévoiler son existence et risquer de lui porter préjudice. Mais elle pouvais très bien mentir un peu.
-Une connaissance avec qui j'ai passé mon examen de hunter était aux enchères, et apparemment il m'en voulait encore de l'avoir battu a une épreuve pendant l'examen. Je n'ai pas eu le temps de réagir, c'est Hisoka qui est venu me récupérer.
-Heureusement qu'il était là, alors.
-On peux dire ça. Il m'aura au moins fait un peu de soins.
Machi sembla réfléchir une seconde, puis plongea son regard dans celui de Rai.
-Tu veux en parler ?
Rai crevait d'envie de se confier a quelqu'un. Pendant des mois, sa relation avec Hisoka avait été d'une simplicité parfaite, et tout avait changé lorsqu'elle avait intégré la brigade. Elle cela la pesait plus qu'elle ne le pourrais le reconnaitre. Et elle avait besoin de vider son sac. De toute façon, qu'est ce qu'elle avait a perdre ? Elle n'avait plus rien.
Alors elle se confia. Elle raconta tout, le commencement de leur relation, les mises en garde d'Hisoka contre la brigade, sa réaction lorsqu'il s'est ramené chez elle le soir où elle a décidé de rejoindre l'araignée, en omettant bien évidement certains détails concernant ses amis. Elle parla même de ce qu'il venait de se passer.
-En fait, il est carrément jaloux de Kuroro.
-C'est idiot.
-J'ai l'impression que c'est une éternelle rivalité entre eux. Même si je pense qu'Hisoka s'intéresse vraiment à toi.
-Mais non, il ne pense juste qu'a un plan cul.
-Il est quand même venu te secourir tout a l'heure, et te soigner.
Rai se contenta de hausser les épaules, quand de nouveaux coups retentirent contre la porte.
-Oui?
Kuroro entra dans la chambre et laissa la porte ouverte.
-Rai, comment-te sens-tu ?
-Ça va. Merci.
-Tant mieux. J'ai découvert quelque chose qui devrait t'intéresser.
Elle haussa un sourcil, mais se leva pour le suivre. Machi retourna dans le hall avec les autres tandis qu'ils se dirigeaient tous les deux vers le bureau privé de Kuroro. Lorsqu'ils entrèrent, il referma la porte derrière eux et invita Rai a s'installer en face de lui.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda t'elle en plongeant son regard dans celui du chef de la Brigade.
-Tu m'avais dis que tu ne trouvais pas de travail avant de venir ici, n'est-ce pas ?
-C'est exact.
Rai ne voyait pas où il voulait en venir. Pourquoi lui parler de ça maintenant ? Avait-il fait des recherches à ce sujet ? Mais pourquoi ?
-Apparemment, quelqu'un aurait fait circuler une rumeur à ton sujet, et menacer chaque personne qui serai susceptible de t'embaucher.
-Mais pourquoi quelqu'un aurai fait ça ? Et surtout, qui ?
Kuroro parut soudain gêné, et baissa ses yeux sur ses mains.
-Une des personnes que j'ai interrogées m'a dit qu'un grand homme avec des cheveux rouges était venue la voir il y a 6 mois de cela pour la menacer.
Puis, tout devint clair dans l'esprit de Rai. La date, les cheveux, tout correspondait. Il ne prononça pas son nom, mais elle sut de suite de qui il s'agissait.
-L'enflure !
Elle se leva et se précipita sur la porte. Kuroro fut plus rapide et s'interposa entre elle et la sortie.
-Attends, tu ne sais pas si c'est vraiment lui, ni même les raisons qui l'aurait poussé a faire ça.
-Je m'en contre-fiche !
-Il y a surement une explication !
-Laisse-moi passer !
Elle plongea son regard dans le sien, et il finit par la laisser passer. Elle se rua vers le hall, ou elle repéra vite Hisoka dans un coin. Celui-ci était assit devant une table et sursauta lorsque Rai plaqua ses deux mains dessus avec violence.
-Oh, dit-il avec un sourire hautain en coin. Tu as changé d'avis pour tout a l'heure ?
- C'est toi qui a lancé une mauvaise réputation sur moi pour m'empêcher de me faire embaucher ?
Elle lui posait la question tout en sachant la réponse, et ses soupçons se retrouvèrent véridiques lorsque son sourire s'effaça.
-Comment tu...?
-Comment as-tu osé ? Pourquoi tu as fais ça ?
Un regard derrière Rai fit comprendre a Hisoka que tous les autres membres de la brigade les regardait. Kuroro, au centre de la pièce, le regardait avec un air satisfait.
-Tu ne veux pas qu'on en parle ailleurs ?demanda t-il en se levant.
-Je ne veux pas en parler ailleurs. Je veux en parler ici et maintenant. Je veux connaitre tes raisons. Tu as détruit ma vie !
-Je voulais te protéger ! Hurla Hisoka.
-Me protéger ? Mais de quoi ?!
-J'avais peur que ta puissance soit révélée au grand jour ! J'avais peur que
la brigade et que Kuroro apprennent ton existence et que tu la rejoignes ! J'ai essayé de te mettre en garde, mais tu ne m'as pas écouté ! Tu n'en fais toujours qu'a ta tête et vois où tu en es aujourd'hui !
Rai retint son souffle un instant. Il avait fait ça pour l'éloigner de la Brigade, et de Kuroro ? Il se fichait d'elle ?
-Mais qui t'as permis de faire ça ? C'est peut être a cause de toi que ça m'a précipiter ici ? Tu te rends compte que tes actes ont des conséquences ?!
-Je ne pensais pas que ça tournerai comme ça ! Et j'ai tenté de te dissuader de venir dans la Brigade !
-Et ça n'excuse en rien ce que tu as fait ! Je ne suis pas ton objet ! Tu n'as pas a décidé pour moi de ce que je dois faire !
Un blanc s'en suivit. Ni l'un ni l'autre n'osa parler par appréhension d'envenimer les choses. C'est Rai qui poussa un soupir la première, avant de se redresser.
-Ne t'avise plus jamais de m'adresser la parole. Je ne veux plus rien savoir de toi.
Tournant le dos de manière théâtrale, elle disparut derrière la porte et sortit du Q.G pour se diriger vers la ville.
Hisoka, de son coté, lança un regard assassin a Kuroro, qui laissa échapper un rire bref avant se retourner et de se rendre vers son bureau. Tout le monde regardait le magicien. Il claqua sa langue a son palais et se lança a la poursuite de Kuroro. Une fois dans le bureau, il claqua la porte et la ferma a clé.
-Comment tu as su que c'était moi ? Et pourquoi lui avoir dis ? Lui hurla t-il.
-Elle avait le droit de savoir.
-Ça ne te concernait pas !
- Maintenant, si.
Hisoka esquissa un mouvement de recul. Il avait peur de comprendre.
-Comment ça ?
-Le seul moyen pour moi de l'atteindre elle, c'est de passer par toi. Et vice-versa, pour t'atteindre toi, il faut passer par elle. Et il semblerai que j'ai pris de l'avance.
-Je ne vois pas de quoi tu parles, lança Hisoka froidement. Je n'en ai rien a faire d'elle, tu te trompes.
-Donc ça ne te dérangera pas si ce soir je l'invite a passer la nuit avec moi.
En une seconde, Hisoka passa au dessus de la table et agrippa Kuroro par le col.
-Si tu touches a un seul de ses cheveux, je t'assure que je vais te détruire.
-Oh, calme, voyons. Je croyais que tu n'en avais qu'à faire d'elle.
Hisoka repoussa Kuroro et se dirigea vers la porte.
-Si tu crois vraiment que ton plan va marcher, cracha- t'il, tu te fourres le doigt dans l'œil.
-C'est ce qu'on verra, répondit Kuroro tandis qu'Hisoka claquait la porte derrière lui.
De son coté, plus loin dans la ville, Rai marchait rapidement, essayant de faire redescendre sa tension, mais rien n'y faisait, son Nen menaçait a tout moment de s'échapper de son corps.
-Mais quel... !
En pestant, elle se prit les pieds dans un petit rocher qui dépassait de la terre et s'étala de tout son long sur le sol. En lâchant un petit cri de douleur, elle se retourna pour se mettre sur le dos et souffla longuement, son bras cachant son visage. Elle resta de longues minutes dans cette position, a ne penser à rien, en essayant de sortir toute cette histoire de la tête.
-Rai ?
L'intitulée se redressa, surprise, et fit face à Gon.
-Gon !
Le jeune garçon, suivit de son ami aux cheveux blancs, fonça sur la jeune femme et se jeta dans ses bras.
-Rai ! Je suis content que tu ailles bien !
-Mais qu'est ce que tu fais là ?
-C'est une longue histoire, répondit la jeune femme en s'asseyant prêt de ses amis. Je suis sortie me changer les idées.
Elle hésita un instant à demander aux garçons de partir, de peur qu'un des membres de la Brigade l'ai suivie et voit la scène, mais au final, elle s'en fichait.
-Comment tu vas ? Demanda Killua avec un air inquiet, faisant référence à l'évènement avec Kurapika.
-Ca pourrait aller mieux. Mais j'aurai dû m'y attendre.
-Ne t'en fais pas, dit Gon en s'asseyant à ses cotés. Tout s'arrangera, et on croit en toi, on sait que tu réussiras à en venir à bout.
Les encouragement de ses amis mirent du baume au cœur à la jeune femme. Elle s'en fit elle-même la promesse. " Je mettrais fin à la Brigade Fantôme, je le promet", se dit-elle.
Killua expliqua à Rai le plan qu'ils voulaient mettre en place pour piéger l'Araignée. Kurapika bloquerai les pouvoirs de Kuroro avec ses chaines, et, sans chef, la Brigade serait alors bancale.
Les trois amis restèrent ensemble les heures qui suivirent, à discuter, se détendre et mettre en place un plan afin de piéger Kuroro.
Ce fut à contrecœur qu'elle retourna au Q.G à la tombée de la nuit. Sa vie simple lui manquait, mais elle gardait espoir : bientôt, sa vie reprendrait son sens, et elle pourra alors prendre un nouveau départ, loin de la Brigade, loin de cette ville, et surtout, loin d'Hisoka.
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