Chapitre 34 : Stockholm Syndrome


Kurapika s'éveilla le matin suivant au milieu de ses draps de satin, avec la plus violente douleur aux fesses jamais ressentie. La jalousie de Kuroro eut attenté son intégrité physique une bonne partie de la nuit. L'homme n'avait pas apprécié de voir son compagnon s'encanailler avec Léorio, même s'il plaçait en lui une confiance aveugle. C'était le simple orgueil de ne pas détenir tous ses éclats de rire qui l'avait heurté.

Le Kuruta se retourna donc en geignant malgré lui. Sentir le Lucifer dans un tel état d'agacement lui eut beaucoup plu. Ses mains virulentes plaquées sur ses hanches, ses ongles enfoncés dans sa chair, les grognements dans lesquels il s'était réclamé possesseur de son corps l'avaient embrasé tout entier. L'idée de se plaindre ne lui vint pas à l'esprit lorsqu'il croisa les yeux hagards de son amant, perdus sur les courbes de son corps.

Kuroro semblait morose, ce matin-là. Son regard bercé de peine le contemplait comme s'il le voyait pour la dernière fois. Kurapika prit peur. Il se blottit dans ses bras.

— Tout va bien ? demanda-t-il, une fois appuyé contre son torse.

— Avec la Brigade, nous avons beaucoup discuté, hier soir. Ils sont lassés de la tournée. Ils veulent partir. Nous avons trouvé un plan, depuis quelques temps, qui pourrait rapporter beaucoup.

— Ils en ont tous assez ?

— La majorité d'entre eux étaient déjà crispés, après s'être enfermés si longtemps dans la Tour. C'était la perspective du voyage qui leur plaisait. Mais ça ne suffit plus. Ils veulent retrouver leur vie.

— Quand est-ce qu'ils partent ?

— Bientôt, dans quelques jours, le temps de réunir les préparatifs nécessaires à notre plan.

Kurapika resserra sa prise autour du Lucifer, les paupières scellées pour contenir ses larmes.

— Tu vas partir aussi ?

— Oui, Kurapika.

— Tu ne peux pas les laisser faire le plan sans toi ?

— Je serai en danger si je reste.

— Pourquoi ?

— Je ne suis pas censé divulguer les actions de la Brigade. Si je t'en parle, considère cela comme un gage de ma confiance, et de mon amour pour toi... Dans le coffre de Nen de la Tour Céleste, il reste encore beaucoup d'argent. Nous allons le voler.

— Pourquoi ? répéta Kurapika d'une voix blanche.

— Parce que c'est ce qu'on fait.

Il y eut un long silence, rythmé par la respiration saccadée du Kuruta. Les mains du Lucifer caressaient ses cheveux, comme pour le rassurer. Il embrassa son front, laissant sa chaleur témoigner pour lui son chagrin de le quitter.

— Ce n'est pas ce que je demande, souffla-t-il. Pourquoi tu ne restes pas juste avec moi, Kuroro ? Pourquoi ne pas te réorienter dans la musique ?

Il songea aux frissons qui le parcouraient dès que son amant l'appelait. Ses lèvres apportaient à son nom une douceur inégalable. Sa présence le comblait de bonheur. Mentir n'eut servit à rien. Le Lucifer ne pouvait plus envisager sa vie sans l'homme recroquevillé entre ses bras.

— Ça ne convient pas à mes camarades. Et ça ne me convient pas non plus. Je me suis amusé, mais je ne suis pas fait pour cette vie-là, Kurapika. Si je suis resté jusqu'ici, c'était uniquement pour être avec toi, mais je ne peux plus continuer.

— Mais il reste peu de temps avant la fin de la tournée. Deux semaines tout au plus. Et puis vous avez signé des contrats, vous ne pouvez pas partir sans les avoir honorés.

La voix de Kurapika avait commencé à flancher. Lui-même réalisait l'absurdité de ses propos, mais il était prêt à user de toutes les dissuasions qui lui venaient à l'esprit, pourvu qu'elles gardent le Lucifer plus longtemps auprès de lui. Il ne s'était pas préparé à ce que leur idylle s'achève aussi vite.

— Nous allons braquer les gens qui nous engagent, Kurapika. Nous sommes à mille lieux de respecter notre contrat.

— Je ne suis pas prêt à te voir partir.

— Je suis désolé, mon amour. C'est un crève-cœur de me séparer de toi.

Cette fois, le Kuruta se mit à pleurer. Son dos se souleva par spasmes. Ses larmes inondèrent le torse de son amant. Même en sachant depuis le commencement de leur relation que cette fin était inévitable, il ne pouvait s'y résoudre.

— Tu n'as pas le droit de partir comme ça. J'ai besoin de toi.

— Je le sais. J'éprouve les mêmes sentiments.

— Alors, reste.

— Alors, viens.

— Quoi ?

Kurapika redressa la tête pour faire face à Kuroro. Ses prunelles embuées de larmes avaient pris une teinte mauve d'une beauté astrale. Le Lucifer en eut le souffle coupé. Jamais il n'avait vu ses yeux briller d'un tel éclat de mélancolie.

— Viens avec moi, Kurapika, répéta-t-il, animé d'une passion nouvelle. Tu voulais une place auprès de moi. La voici. Toute prête à t'accueillir. Rejoins-moi. Et ainsi, rien ne nous séparera plus.

— Mais enfin, tu...

— Oui, je me rends compte de ce que je te demande. Je t'aime. Je veux partager ma vie avec toi.

— Je ne peux pas faire ça, répliqua impulsivement le Kuruta.

Il secoua nerveusement la tête de droite à gauche. Ses yeux reprirent leur habituel rouge flamboyant. Dans son esprit semblait défiler les images de ses jours aux côtés de Kuroro, au sein même de la Brigade.

— Tu ne pensais pas pouvoir m'aimer, et pourtant, regarde-nous.

— Ce n'est pas pareil, Kuroro. Je ne peux pas... Ce que tu fais, je ne le soutiens pas. J'ai toujours voulu me battre contre ça. Vous vous en prenez à des innocents pour de l'argent. Je ne veux pas devenir comme ça.

— Et je ne veux pas que tu sois comme ça. Je ne veux pas te modifier. Je suis tombé amoureux de ton sens de l'équité et de la justice. Je rêverais d'être comme toi. Moi, je ne sais pas comment faire. Je suis aveuglé par mes désirs, sans aucune notion du mal ou du bien, mais toi... Tu détiens entre tes mains la possibilité de ne plus jamais voir un massacre comme celui de ton clan se reproduire. Tu détiens le pouvoir de changer la face du monde. Tu m'as déjà changé. C'est ton occasion de faire entendre ta voix. Alors, chante, mon amour. Et rayonne sur le monde. C'est ta chance de nous rendre meilleurs.


§


Léorio et Pamu sirotaient un cocktail sur un canapé du bar de l'hôtel. Comme tous les lieux qu'ils avaient visités ces derniers mois, l'endroit manifestait sobrement sa richesse. Les fauteuils de style victorien s'agençaient harmonieusement autour des tables basses. Un bar circulaire immense, tout en bois laqué, trônait au milieu de la pièce. La lumière tamisée éclairait le lieu entièrement vide. En dehors des gagnants d'XHuntor, peu de vacanciers semblaient séjourner en ces lieux, à cette époque de l'année.

La jeune femme gigotait, assise sur les genoux de son compagnon. Elle riait aux éclats des papouilles qu'il lui faisait au cou, rouge de joie, à moitié étouffée, et presque tombée à la renverse. Voir sa partenaire d'apparence douce et modérée se tordre de rire sans retenue amusa Léorio, qui s'apprêtait à lui chatouiller les côtes, quand Gon entra dans la pièce.

Le couple se redressa, Pamu sécha ses larmes, replaça sa jupe sur ses cuisses, et s'assit plus convenablement, à côté de Léorio. L'adolescent sourit de les voir si complices.

— Désolé, dit-il d'un air amusé, je ne voulais pas vous interrompre.

— Non, tu ne déranges pas, Gon, répondit Pamu. Tu cherches quelque chose ?

— Je me demandais si Kirua était ici.

— Il doit être dans sa chambre, hasarda Léorio. Tu as pu lui parler, la dernière fois ?

— Oui. Ça ne s'est pas très bien passé. Il me déteste.

— Je suis sûre que ce n'est pas le cas, répliqua doucement Pamu.

Léorio lui jeta un coup d'œil en biais. La haine de Kirua envers son ancien ami lui semblait plus qu'évidente. Sa petite-amie parue si convaincue qu'il n'osa pas la contredire.

— J'ai peur de ne pas pouvoir me rattraper, murmura Gon d'une voix étranglée, en se laissant tomber sur une chaise.

— C'est sûr que tu as largement dépassé les bornes, pour le coup, rétorqua-t-il d'un ton sec.

Pamu le réprimanda des yeux. Gon baissa la tête, honteux.

— Kirua t'aime, Gon. Il ne te déteste pas. Je crois qu'il a surtout peur.

— Peur de quoi ? De moi ? demanda Gon.

— Oui, entre autres.

Voyant que les deux hommes la scrutaient curieusement, elle se sentit forcée de continuer.

— Je connais mieux Kirua qu'il n'y paraît. Il est incapable de te détester. Depuis qu'il t'a rencontré, il n'a jamais cherché qu'à te protéger. Je ne pense pas que ce cas de figure soit très différent. Vos désirs divergent. Il croit sans doute que tu seras mieux sans lui.

— Peut-être que lui serait mieux sans moi.

— Tu trouves qu'il a l'air d'aller bien ?

— Non, mais je...

— Gon, regarde-moi, dit-elle d'un ton plus dur. Le genre d'amour que ressent Kirua pour toi, ce n'est pas quelque chose de passager. Je l'ai vu pleurer, alors que tu lui tournais le dos, parce qu'il ne savait plus comment prendre soin de toi. Je l'ai vu pleurer, parce qu'il était incapable de comprendre à quel point tu comptais pour lui. Et la vérité, c'est que tu ne lui as jamais témoigné de preuve d'amour à laquelle il peut s'accrocher, du moins, pas comme il l'attend. Alors, je comprends qu'il te fuit, et qu'il ait peur. Il est prêt à se tuer pour toi, et toi, le maximum que tu aies fait, c'est l'accompagner faire de la musique, jusqu'à ce que tu t'ennuies, et que tu te jettes dans les bras d'Hisoka.

Elle plaqua ses mains sur sa bouche et s'empourpra à toute allure lorsqu'elle réalisa l'âpreté de ses paroles. Gon la regardait, bouche bée. Léorio fronça les sourcils de mécontentement. La capacité de Pamu à attiser sa propre colère lui eut toujours causé des ennuis. Elle avait le don de dire plus qu'il n'en fallait.

— Tu es dure, Pamu, réprimanda Léorio. Loin de moi l'idée de soutenir Gon dans sa relation malsaine avec Hisoka, mais je pense qu'il se sentait vraiment mal d'avoir perdu son Nen. Tu imagines à quel point ça doit être difficile à vivre ? Il a juste voulu le récupérer, mais forcément, deux types pareil, sans personne pour les superviser, ça ne pouvait rien donner de bien.

— Je suis désolée, je ne voulais pas te parler comme ça.

— Non, ce n'est pas grave, je ne savais pas... Quand est-ce qu'il a pleuré ?

— A la NGL. Vous deviez avoir quatorze ans, à l'époque. C'était juste avant ton combat contre Pitou. Il s'est mis à pleurer, et m'a demandé de te protéger, parce qu'il s'imaginait qu'il n'était pas assez bien pour toi. Il ne se sentait pas à ta hauteur.

En deux ans, Gon n'avait jamais pris connaissance de ces événements. Les réminiscences glaçantes de cette journée lui revinrent, suivies des mémoires morcelées de ses semaines de coma. Il n'eut jamais dit à Kirua que son seul souvenir de ces jours obscurs était son visage, souvent souriant, et parfois attristé, et que ce visage l'avait ramené à la vie, et qu'il avait empêché plus d'une fois de mourir, ou de se laisser mourir. Pourquoi avoir gardé cela secret ?

— Ce n'est pas très différent, murmura Gon, la gorge nouée.

— Non, ce n'est pas très différent. Il ne se croit pas assez bien pour toi, alors il te repousse, pour que tu puisses vivre heureux, ailleurs, avec d'autres gens dont il pense qu'ils te rendront plus heureux que lui. Ce n'est pas une bonne idée.

— Personne ne me rend plus heureux que lui. Je ne me sens même pas digne de son amour pour moi. Kirua est incroyable. Il sait tout faire, il est drôle, attentionné, sincère. Il est le plus bel homme que j'ai jamais rencontré. Il est mon sauveur. Il m'a sauvé tellement de fois, souvent sans même le savoir... J'ai besoin de lui. Il est indispensable. Et j'ai voulu lui dire mais il...

— Peut-être que dire ne suffit plus, coupa Léorio. Peut-être que tu devrais lui montrer.

— Comment ?

— En créant entre vous de vrais compromis, répondit Pamu. Il n'a jamais cessé de se sacrifier pour toi. Mais maintenant, il a des objectifs, et des envies. Tu dois les prendre compte. Peut-être que c'est ton tour de te sacrifier, Gon. Peut-être qu'il est temps de choisir entre ta liberté totale, et ton amour pour lui.


§


L'ambiance sur le plateau fut étrange, ce soir-là. Pour une fois, Kirua avait lâché sa bouteille d'alcool. Ses yeux vitreux laissaient penser qu'il avait dormi et pleuré toute la journée. A demi réveillé, il tenait sa guitare entre ses mains.

En dehors de Kuroro, les membres de la Brigade avaient disparu sans saluer leurs collègues. Les organisateurs du concert s'arrachaient les cheveux. On avait imposé à L.P.M bien plus de chansons qu'à l'accoutumée, pour combler les grands trous laissés par L.B.F.

Kurapika, les yeux rougis, gardait ses mains dans ses poches. Même Kuroro, derrière sa neutralité habituelle, semblait affecté par les événements.

— Allez, les gars, on va être super ! leur cria Léorio pour les encourager.


*musique*


Au signal du régisseur, ils entrèrent sur la scène, accueillis par les hurlements hystériques de la foule. Kirua entama son solo de guitare comme s'il était possédé. Le garçon à moitié endormi quelques secondes plus tôt avait été remplacé par la superstar en devenir.

La moitié de la salle hurlait son nom en battant des mains. Il ne se préoccupait pas d'eux. Il semblait n'y avoir que lui, ses doigts, et ses cordes pincées avec dextérité.

La sensualité sauvage avec laquelle il maniait son instrument eut le don de rendre Gon fou, comme toutes les fois auparavant où il l'avait vu dans cette état. Il ne pouvait pas l'arracher à son monde égoïstement. Il ne pouvait pas le détourner de la route qui se traçait face à lui dès qu'il jouait ou chantait.

Il le suivit naturellement, comme hypnotisé par ses gestes, en synchronisation totale avec Kurapika. Lui aussi paraissait fou, assis derrière la batterie qu'il martelait de sa fureur. Ses émotions étaient un maëlstrom de rage, de désespoir et d'amour. 


I won't stand in your way
Je ne resterai pas sur ton chemin

Let your hatred grow
Laisse ta haine grandir

And she'll scream
Et elle criera

And she'll shout
Et elle hurlera

And she'll pray
Et elle priera

And she had a name
Et elle avait un nom

Yeah she had a name
Oui, elle avait un nom


And I won't hold you back
Et je ne te retiendrai pas

Let your anger rise
Laisse ta colère monter

And we'll fly
Et nous volerons

And we'll fall
Et nous tomberons

And we'll burn
Et nous brûlerons

No one will recall
Personne ne se souviendra

No one will recall
Personne ne se souviendra


Kurapika n'avait encore jamais jouer avec tant de rage. Tout semblait exploser en lui. Sa douleur, bercée par la voix de son amant, frémissait au creux de son estomac comme un volcan. Il fallait qu'elle sorte, qu'elle se libère, d'une manière ou d'une autre, qu'elle recouvre le choix cornélien que l'amour lui imposait. Kuroro ne chantait que pour lui. Gon et Kirua ne jouaient que l'un pour l'autre, sans le dire ni se regarder, mais la musique les unissait tous. Et de leurs souffrance naquit la beauté.


This is the last time I'll abandon you
C'est la dernière fois que je t'abandonne

And this is the last time I'll forget you
C'est la dernière fois que je t'oublie

I wish I could
Si seulement je pouvais


Kuroro se retourna pour voir Kurapika dès qu'il eut fini de chanter. Il ne s'était jamais autant haï de semer le mal autour de lui. Blesser le Kuruta ce jour-là lui sembla être le pire crime qu'il eut jamais commis.


Look to the stars
Regarde les étoiles

Let hope burn in your eyes
Laisse l'espoir brûler dans tes yeux

And we'll love
Et nous aimerons

And we'll hope
Et nous espérerons

And we'll die
Et nous mourrons

All to no avail
Tout ça en vain

All to no avail
Tout ça en vain


Le Lucifer ne vit jamais le moment où Kurapika releva ses yeux sur lui. Il contempla sa silhouette forte du charisme qu'elle transportait, ému, perdu, incapable d'accepter qu'il disparaisse le lendemain. Le conte de leur amour ne pouvait pas s'achever ainsi. Il voulait l'aimer encore, et passer chaque minute de sa vie à lui vouer toute sa passion.


This is the last time I'll abandon you
C'est la dernière fois que je t'abandonne

And this is the last time I'll forget you
C'est la dernière fois que je t'oublie

I wish I could
Si seulement je pouvais


Gon calquait ses gestes sur ceux de Kirua. Il ne possédait pas cette grâce qui semblait le faire virevolter au-dessus du monde, mais il s'en moquait éperdument. Kirua lui semblait plus magnifique que jamais, noyé dans son autre monde qu'il ne laissait entrevoir que la porte de ses yeux. La finesse de son jeu terrassait l'adolescent. Il ne pouvait plus voir que lui, incapable de se détacher, absorbé tout entier dans la magie que son ancien compagnon créait d'un claquement de doigts.

Kirua finit par sentir son regard peser sur lui, et l'observa à son tour. La musique lui avait retiré toutes les protections avec lesquelles il se cachait. Gon remarqua dans ses prunelles d'océan la fierté d'un tuteur face à son élève. Il sembla ravi de voir à quel point il était devenu bon guitariste.

Face à cette étincelle de joie, il ne put s'empêcher de sourire. Le bonheur de Kirua n'avait pas d'égal. Et Kirua sourit aussi, malgré lui, comme un enfant heureux. Le cœur de Gon rata un battement. Il manqua de se lever pour se jeter sur lui, mais la réalité les rattrapa tous deux, brusquement, sans prévenir, et Kirua détourna ses yeux, sans qu'ils ne perdent leur éclat.


This is the last time I'll abandon you
C'est la dernière fois que je t'abandonne

And this is the last time I'll forget you
C'est la dernière fois que je t'oublie

I wish I could
Si seulement je pouvais


Ils se regardèrent tous, les uns les autres, tandis qu'ils chantaient pour la dernière fois ensemble, à l'unisson. La colère s'était abandonnée dans la mélancolie. Leur collaboration eut à peine démarré qu'elle fut déjà finie.


I wish I could
Si seulement je pouvais





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