Chapitre 2: True Friends
Comme la dernière fois, la musique est à démarrer au *. Je me demandais: est-ce que vous voulez un signe plus voyant? Genre un "(Musique)" ?
Bon, en tous cas, sachez que je ne cautionne pas du tout le comportement de mes personnages. Toute forme de drogue est néfaste à la santé. Faites attention à vous. Un peu la flemme de ressortir le crédo: "Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez" si connu sur Wattpad, mais l'idée est là.
Je vous fait des bisous, n'oubliez pas les commentaires et les petites étoiles si ça vous plait, c'est mon seul moyen de savoir qui me lit!
A bientôt,
Sijinte
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Il avait été convenu que le groupe se réunirait au moins une fois par semaine. Kurapika et Léorio ayant chacun leur domicile, ils avaient décliné la proposition de Gon et Kirua de vivre tous ensemble dans l'appartement au-dessus du studio, qui était pourtant largement assez spacieux pour leur permettre de s'y installer confortablement. Le groupe avait donc convenu d'un morceau qu'ils travaillaient dans la semaine chacun de leur côté, avant de le restituer tous ensemble.
Gon avait eu raison. En découvrant le don certain de Kirua pour la musique, ils avaient tous décidé de l'aider dans son entreprise. La véritable alchimie qui régnait entre eux les poussa également à accepter le projet.
Gon avait pratiqué son instrument avec encore plus d'acharnement au cours de la semaine suivant leur première rencontre. Ils répétaient presque tous les jours avec Kirua, qui dépassait lentement sa timidité et acceptait petit à petit de chanter devant lui. Il était incapable de déterminer si le regard admiratif de Gon lui donnait confiance ou le mettait juste mal à l'aise, mais, dans tous les cas, il prenait sur lui pour se donner de l'aplomb.
— Kirua...
Gon avait parlé d'une petite voix timide qui ne lui ressemblait pas du tout, alors qu'il prenait son cours de guitare quotidien avec Kirua. Il avait eu l'air un peu gêné ces derniers jours. Kirua n'était pas parvenu à comprendre pourquoi et n'avait pas osé aborder le sujet. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, même si leur amitié était aussi solide qu'au premier jour, les événements passés ensemble les avaient douloureusement ébranlés. Ils s'étaient retrouvés depuis plus de deux mois et ne parlaient jamais sérieusement, comme si rien ne s'était jamais passé.
— Oui ?
— Je... J'ai pas trop osé aborder le sujet mais...
Gon s'empourprait. Sa tête était basse, ses yeux fixaient ses mains tremblantes qu'il tripotait nerveusement. Ça ne lui ressemblait pas d'avoir du mal à s'exprimer. Kirua le regardait avec des yeux ronds, anticipant mentalement chacune des possibles phrases qui allaient suivre. Le stress montait, son cœur battait de plus en plus fort, alors qu'il attendait la voix de Gon pour briser le silence tendu. Pourquoi était-il gêné ? Et si... ? Kirua balaya cette idée de son esprit. C'était impossible.
— Pourquoi tu as choisi cette chanson, là ? finit d'articuler Gon, en proie à une grande inquiétude.
Le stress retomba légèrement. Avant de remonter en flèche. Y avait-il un sens caché qui aurait mis Gon mal à l'aise et auquel Kirua n'avait pas fait attention ?
— Ah... Je l'écoute souvent et je l'aime bien... C'est tout...
— Ah bon... J'avais l'impression que... Enfin les paroles, je les ai prises un peu pour moi.
Kirua s'empourpra à son tour. Il n'avait pas envie de perdre l'amitié de Gon, pas juste après l'avoir retrouvée. Si Gon y avait perçu des paroles amoureuses, il fallait absolument qu'il lui fasse comprendre qu'il n'y avait rien de tout ça. Au contraire, Kirua avait choisit la musique la moins romantique possible. Et c'était vrai qu'il l'adorait. Lui, s'identifiait aux paroles mais pourquoi Gon... ?
La réalité le frappa soudainement. Comment avait-il pu ne pas y faire attention ? La pression retomba quelques peu, d'une certaine façon. Il avait tellement pardonné le comportement de Gon deux ans auparavant qu'il n'avait pas pensé qu'il pourrait lui aussi s'identifier au texte. Il n'avait jamais voulu le mettre mal à l'aise. Peut-être ressentait-il un besoin inconscient de se libérer. Peut-être n'y avait-il jamais fait attention, trop empressé qu'il était de remettre Gon sur un piédestal.
— Je n'avais pas remarqué, Gon. On peut faire autre chose si tu veux. Je suis désolé.
— Non, ce n'est pas grave. C'est normal que tu aies besoin de t'exprimer à ta façon.
La séance de travail fut écourtée. Ils passèrent le reste de la matinée chacun de leur côté, tous deux mal à l'aise. C'était presque pire que s'ils s'étaient disputés. En même temps, il n'y avait pas vraiment matière à s'énerver. Les événements dataient, chacun avait pris conscience de son erreur. C'était juste resté un sujet tabou entre eux. Et c'était très gênant.
Kurapika et Léorio arrivèrent en début d'après-midi, manifestement assez motivés. Léorio avait finalement accepté l'idée que faire « Boum boum » sur un clavier pourrait être amusant et Kirua lui avait promis de lui apprendre la guitare à son tour. Après avoir discuté de choses et d'autres un court moment, Gon et Kirua restant toujours distants l'un par rapport à l'autre, ils décidèrent finalement de se mettre au travail.
*
I wouldn't hold my breath if I was you
Je ne retiendrais pas mon souffle si j'étais toi
Cause I'll forget but I'll never forgive you
Parce que j'oublierai mais je ne te pardonnerai jamais
Don't you know, don't you know
Ne sais-tu pas, ne sais-tu pas ?
True friends stab you in the front.
Les vrais amis te poignardent de face.
Une fois concentré dans ce qu'il faisait, Kirua laissa ses problèmes pour se concentrer uniquement sur la musique. Kurapika et Léorio s'éclataient aussi. C'était la première fois qu'ils entendaient Kirua chanter. Ils comprirent instantanément ce que Gon voulait dire lorsqu'il parlait de son talent hors du commun. La voix de Kirua était encore empreinte de jeunesse. Son timbre magnifique retranscrivait parfaitement sa sensibilité. L'adolescent avait un immense potentiel, ce qui ravissait tous ses amis.
La chanson était très rythmée et tous avaient travaillé avec acharnement au cours de la semaine. La partie de batterie promettait à Kurapika de s'amuser. Il avait du mal à contenir son excitation. Reprendre cet instrument était du pain béni pour lui. Il n'était plus tout à fait sûr de ses choix, ni de ses objectifs et pouvoir noyer ses problèmes dans la musique avec ses amis étaient la meilleure chose qui pouvait lui arriver en ce moment.
It's funny how things work out
C'est drôle, comment les choses ont tourné
Such a bitter irony
Une ironie si amère
Like a kick right to the teeth
Comme un coup de pied dans les dents
Kurapika se donna à cœur joie sur son petit solo de batterie. Il était ravi.
It fell apart right from the start
C'est arrivé de nulle part
But I couldn't even see
Mais je ne pouvais pas voir
The forest for the trees
La forêt derrière les arbres
(I'm afraid you asked for this)
(J'ai peur que tu l'aies réclamé)
La chanson était pleine de rancœur et, lentement, Kirua se sentit gagné par l'émotion du morceau. Il ressentait toute cette colère sans grande difficulté. Les choses lui paraissaient évidentes désormais.
This ends now.
Ça s'arrête maintenant.
Gon avait raison. Son amour pour cette chanson était né de sa rage après lui. Il s'était appliqué à nier sa colère du mieux possible pendant plusieurs années, mais la vérité était qu'il lui en voulait toujours. Il ne pouvait pas se détacher de lui, mais il lui faisait peur. Kirua était effrayé qu'à la moindre occasion, Gon reparte dans les travers qu'il lui avait montré lors du combat contre les Kimera-Ants. Rien ne l'avait jamais autant blessé que son meilleur ami. Sans doute était-il capable du meilleur comme du pire.
True friends stab you in the front.
Les vrais amis te poignardent de face.
It's kind of sad cause what we had
C'est un peu triste car ce que nous avions
Well it could have been something
Eh bien ça aurait pu donner quelque chose
I guess it wasn't meant to be
Je suppose que ça n'avait pas lieu d'être
So how dare you try and steal my flame
Alors comment oses-tu voler ma flamme
Just cause yours faded
Juste parce que la tienne s'est affadie
Well hate is gasoline
La haine est de l'essence
A fire fuelling all my dreams
Un feu qui alimente tous mes rêves
(I'm afraid you ask for this)
(J'ai peur que tu l'aies réclamé)
Gon ne pouvait pas s'empêcher de jeter des regards à Kirua. Il était un peu déconcentré, faisait des erreurs mais personne n'y prêtait attention, manifestement. Ces sentiments qu'il exprimait avaient l'air si réels, si actuels. Gon lui avait-il fait tant de mal qu'il y pensait encore deux ans après ?
Lui aussi, y pensait. Souvent, même. Il avait cru qu'il valait mieux ne pas remettre le sujet sur la table et essayer de passer à autre chose, mais aucun d'entre eux n'y arrivait. Il avait aussi ses chansons phares qui lui rappelait cette douloureuse période lors de laquelle il s'était transformé en monstre de haine. Peut-être que cette façon de discuter était la bonne. Peut-être que la libération par l'art était l'issus à ce problème qu'ils évitaient comme de la poussière qu'on aurait glissé sous un tapis. Après tout, Kirua sortait chaque jour de sa zone de confort depuis qu'ils s'étaient retrouvés et Gon envisageait désormais sérieusement de faire pareil. La perspective de régler le problème lui remit du baume au cœur.
A la fin de la chanson, ils répétèrent certains passages difficiles, qui avaient moyennement fonctionné. La répétition dura environ une heure. Tout le monde écoutait Kirua consciencieusement. Gon ne faisait plus aucune erreur, entièrement concentré sur sa partie.
You can run
Tu peux courir
But you can't hide
Mais tu ne peux pas te cacher
Time won't help you
Le temps ne t'aidera pas
Cause karma has no deadline
Car le karma n'a pas de date limite
Kirua n'osa pas le regarder de la répétition, sauf pour lui faire quelques remarques et lui donner des conseils. Il prenait son air le plus détaché possible, mais son trouble n'échappa à personne. Gon lui souriait, tentant de le mettre à l'aise et Kirua lui répondait d'un air légèrement crispé. Il sentait qu'il l'avait blessé, et tout cela le gênait affreusement. Il aurait préféré garder sa rancœur au fond de lui plutôt que causer du tord à son meilleur ami.
Don't you know, don't you know
Ne le sais-tu pas, ne le sais-tu pas ?
True friends stab you in the front
Les vrais amis te poignardent de face
I wouldnt hold my breath if I was you
Je ne retiendrais pas mon souffle si j'étais toi
You broke my heart and there's nothing you can do
Tu m'as brisé le cœur et il n'y a rien que tu puisses faire
And now you know, now you know,
Et maintenant tu le sais, tu le sais
True friends stab you in the front
Les vrais amis te poignardent de face.
And now you know, now you know
Et maintenant tu le sais, tu le sais
True friends stab you in the front
Les vrais amis te poignardent dans le dos.
Après la répétition, Kirua rejoignit Kurapika. Il s'était adossé à la rambarde du balcon du premier étage et semblait admirer la nuit. En l'observant avec plus d'attention, Kirua réalisa que de la fumée s'échappait de la bouche du blond. Il s'approcha sans bruit et s'appuya à son tour contre la balustrade.
— Je savais pas que tu avais commencé à fumer.
Kurapika, jusque-là passionné par son smartphone, sursauta et lâcha l'objet électronique. Kirua, dans une vivacité à toute épreuve, le rattrapa et le lui tendit sans daigner le regarder. Le Kuruta rougit et baissa la tête, mal à l'aise de s'être fait surprendre en cet instant de faiblesse, lui qui désirait tant donner l'exemple à ceux qu'il considérait comme ses protégés. Kirua se tourna vers lui en haussant un sourcil, une expression indéchiffrable flottant sur son visage toujours plus pâle à la lumière de la lune.
— C'est pas une clope, je me trompe ?
— C'est... C'est un peu...compliqué pour moi, en ce moment.
— Ça m'étonne que tu fasses ça, quand même. S'il avait fallu parier sur quelqu'un qui fumerait des pétards en cachette, j'aurais plutôt pensé à moi.
Kurapika baissa la tête. Il avait honte de s'être fait prendre en flagrant délit. Il avait juste essayé pour voir, une fois en soirée. Il s'était montré très réticent au départ. Puis il réalisa que ça lui faisait oublier le vide qu'il n'arrivait pas à combler. Il avait rapidement eu besoin de sa dose journalière. Il ne se sentait pas vraiment dépendant. Il aurait pu arrêter s'il avait eu envie. Ça lui faisait juste du bien.
— C'est juste que... maintenant que j'ai récupéré tous les yeux je... C'était con mais je croyais que ça me soulagerait... Je croyais que je me sentirais mieux.
— Et alors ?
— Et alors, j'ai retrouvé les yeux et ça a ramené personne. Au début, j'étais tenté d'aller descendre toute la Brigade, mais maintenant je sais plus trop...
Il y eut un moment de silence durant lequel personne ne parla. Les deux amis fixaient le vide sans rien dire, tous deux pensifs. La soirée était calme, agréable. Les voitures défilaient sous leurs yeux. C'était un de ces instants de la vie lors duquel on réalise que le monde est aussi magnifique qu'éphémère.
— Je peux ?
— Non mais Kirua, t'es pas majeur, c'est pas sérieux ! Imagine que t...
— Arrête tes conneries, Kurapika.
— ... Tiens.
Kirua tira une longue latte sur le joint parfaitement roulé du Kuruta, observant la nuit qui s'étendait sous ses yeux. Il laissa la fumée s'échapper lentement de sa bouche entrouverte, créant ainsi des formes translucides et arbitraires, puis ferma les yeux pour savourer la légère euphorie qui montait en lui. La drogue lui procurait un drôle d'effet. Elle le rendait plus heureux, plus insouciant mais ses sens n'étaient jamais troublés. Il n'avait pas ce sentiment d'être dépossédé de son corps.
Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé. L'année précédent ses retrouvailles avec Gon, il avait plusieurs fois compilé toutes les mauvaises décisions imaginables. Juste pour tomber malade. Dès qu'Alluka fermait l'œil, il quittait l'appartement qu'ils partageaient pour se murger la gueule dans des endroits peu fréquentables.
Le ventre vide, il mélangeait différentes drogues et alcools peu recommandés. Il aurait aimé pouvoir s'abandonner totalement à l'ivresse, voir le monde tourner autour de lui ou vomir ses tripes dans les toilettes, juste pour voir comment c'était de perdre le contrôle. Mais comparé aux différents poisons qu'on lui avait introduit dans le corps pendant toute son enfance, l'alcool ou la drogue étaient bien peu de choses. S'il avait continué cet entraînement, il aurait peut-être même perdu la légère euphorie qu'il savourait tant à cet instant.
— C'est pas ta première fois, hein ?
L'adolescent regarda le blond du coin de l'œil en hochant la tête négativement, avant de lui rendre le joint. Il avait relevé la tête et regardait le ciel, respirant l'air à plein poumon pour sentir la fraîcheur de la nuit.
— Et alors, avec Gon ?
Kirua le fixa vivement, mi-troublé, mi agacé d'être encore dérangé par l'image du garçon brun qui lui servait de meilleur ami. Il n'avait réussi à le chasser de son esprit qu'un bref instant.
— Quoi, Gon ?
— Disons que la chanson ressemblait plus à un règlement de compte qu'un bon moment entre potes.
— J'avais pas fait gaffe. J'avais pas imaginé qu'il comprendrait à quoi je pensais et que ça le toucherait.
— Il est pas con, Kirua. Tu le sais très bien.
Kirua soupira d'agacement alors qu'il observait la nuit d'un air rageur.
— Oui, je sais. Mais ce que j'ai ressenti à la NGL, il y était tellement peu sensible que je pensais pas qu'il s'en était rendu compte. Et puis c'est bizarre. S'il voit qu'il me détruit, pourquoi il fait rien pour régler la situation ? Je compte pas assez ? Je suis son larbin ?
— Arrête, Kirua. Tu te fais du mal pour rien. S'il t'aimait pas, il serait pas là, à t'aider.
— Mmh...
La vibration du téléphone de Kurapika les sorti tous les deux de leur rêverie. Aussi discrète soit-elle, Kirua l'avait entendue, malgré son esprit embué. Ces sens exacerbés, il les maudissait intérieurement. Ces derniers temps, il rêvait seulement d'être un adolescent normal.
Du coin de l'œil, il vit le regard de Kurapika virer un instant à l'écarlate. Il se tourna vers lui, une interrogation perçante au fond du regard, avant de voir le Kuruta soupirer d'un air agacé. Il refusait de le voir. Il sentait les yeux bleu océan qui pesaient sur lui, mais il ne voulait pas les croiser. La source de son agacement, qui s'était manifestée sous forme de texto, il n'était pas prêt à la dévoiler à son ami. Il n'avait juste pas envie d'en parler.
Kirua le sentit, n'insista pas et profita simplement de la présence silencieuse à ses côtés, toujours maternelle et rassurante. Ils finirent par rentrer quelques instants plus tard et rejoignirent Gon et Léorio qui conversaient tranquillement en comatant sur les canapés.
— Bon, vous voulez faire quoi la semaine prochaine ? demanda Léorio en les voyant entrer.
— J'ai déjà choisi la chanson de cette semaine, c'est votre tour, rétorqua Kirua.
— Moi, j'ai une idée. J'aimerais bien qu'on fasse Love The Way You Lie.
Tout le monde considéra Gon en haussant les sourcils. Personne n'avait pensé à ses potentiels goûts musicaux. A vrai dire, aucun d'entre eux ne s'attendait à ce que ce soit lui qui propose une chanson.
— Le truc avec Eminem ?
— La partie de rap est loin d'être évidente, si je me souviens bien.
— Je sais juste chanter moi, j'ai jamais rappé de ma vie.
— Moi, je sais.
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