Chapitre 17: Dark Horse

Merci à Christina Grimmie d'avoir bercé mon adolescence.

« Zaza95 : Est-ce qu'on parle du chanteur d'L.P.M, j'ai nommé Kirua Zoldyck ? Ptdr, si je pouvais me réincarner en un bout de corde de sa guitare, je le ferais. *bave* Jamais rien vu d'aussi sexy.

PussyKiller_ : Et voilà. Les fangirls se ramènent dès que le chanteur prétend être célibataire. Les admirateurs de la première heure vous remercient de pourrir la fandom de ce magnifique groupe en devenir avec vos hormones de chattes en chaleur.

Guitienne : Groupe un peu surcoté à mon goût. Ils gèrent mais ce serait bien de voir leurs compos un jour.

Zaza95 : @PussyKiller_ Les gens dans ton genre, vous êtes vraiment le cancer d'Huntergram, c'est pas possible. Laisse-nous rêver. @Guitienne : C'est un concours de chant, pas de composition mdr.

PussyKiller_ : Mais il a 16 ans ! SEIZE ANS ! Tu peux pas le laisser s'épanouir tranquille, faut que tu ailles frotter ton vagin mouillé sur lui, là ?

Zaza95 : Déjà, qui a dit que j'ai un vagin ?

Danichou42 : C'est vrai que le pauvre enfant a même pas pu se rendre compte de son homosexualité.

Diable__Danseur : J'ai tellement ri devant l'interview. Hétéro de chez qui x))

Zaza95 : Mais en vrai, on en sait rien. Comme vous dites, il a 16 ans. Et y a pas que gay et hétéro dans la vie. Il est peut-être bi.

LPMfan : Il pourrait être bi, trans, ou juste chanter les chansons qu'il aime, comme il dit si bien.

Diable__Danseur : En tous cas, il peut bien me chanter ce qu'il veut... Avec ses petits potes là. Miam :o

Zaza95 : Same. Ils sont tous invités chez moi mdr

Maître_Gimxoxo : Perso, je veux bien même juste être sa chaise

PussyKiller_ : @Maître_Gimxoxo @Zaza95 Roooh.... Vous fatiguez.

Meldou666 : Kirua trop surcoté. Il est mignon c'est sûr, hein. Mais Gon...

Diable__Danseur : GON OMG MON SUCRE

Maître_Gimxoxo : Putain Gon méritait trop de gagner la dernière fois ! J'ai pleuré devant mon écran ;- ;

Zaza95 : Tout ce que ça prouve, c'est que ce groupe ne tient que par la présence de Kirua. @Meldou666 *tchip* Kirua n'est même pas assez côté. C'est la perfection même.

PussyKiller_ : MAIS C'ETAIT UN ASSASSIN !!!

Zaza95 : @PussyKiller_ Et alors ? Il s'est repenti, non ? Son passé le rend encore plus angélique *-*

Se.Tustus274 : De toute façon, vous avez oublié un élément très important du groupe : Kurapika

Guitienne : C'est une fille ou un garçon ?

Danichou42 : @Guitienne Je me porte volontaire pour aller vérifier

PussyKiller_ : Clairement un mec. Vous avez tous trop de problèmes.

Zaza95 : Kurapika *-* Mais pas autant que Kirua déso

FangirlingKirua : @Zaza95 on se comprend.

Zaza95 : @FangirlingKirua ma sœur ! Ses cheveux là, comment résister ?

FangirlingKirua : @Zaza95 son petit air sauvage avec sa guitare

Zaza95 : @FangirlingKirua Laisse tomber. Depuis que je l'ai vu, je suis tellement amoureuse »

— Ça ne sert à rien de continuer à faire ça, Kirua. Ceux ne sont pas les réseaux qui vont me remonter le moral.

— Je ne veux pas que tu continues de croire que les gens ne t'aiment pas ! Ils t'adorent ! Et hier, c'était vraiment super ! Tu n'étais juste pas en forme, mais ça arrive à tout le monde. Regarde « Diable Danseur », il a l'air de te vouer un culte.

— Mais ce n'est pas Hisoka, ça ?

— Je ne sais pas...

— Peu importe, coupa Gon. Je m'en fous, dans le fond. Je m'en veux seulement d'avoir fait perdre le groupe.

Depuis la veille, Kirua peinait à croiser les yeux de son partenaire. Son regard fuyant fixait tout ce qui ne lui ressemblait pas. A cours d'idée, l'adolescent se contenta de contempler ses cheveux noircis par l'aurore, et sa silhouette détachée du décor, nonchalamment accoudée à la balustrade de leur terrasse.

— Et puis, tous ces gens qui fantasment ouvertement sur toi, ça me dérage, avoua finalement Gon. Tes groupies sont de plus en plus nombreux... Et je suis content pour toi ! Mais je n'aime pas la façon dont ils te regardent...

— Mais c'est du flan, tout ça, Gon. Tu le sais, non ? Ils ne m'aiment pas vraiment... Ils aiment celui qui monte sur scène, c'est tout.

— Et celui-là, ce n'est pas toi ?

Surpris, Kirua dévisagea son partenaire, béat d'incrédulité.

— C'est un autre moi.

— Quand tu es sur scène, c'est toi que je vois. Gon s'était extirpé à l'horizon pour goûter aux premiers rayons de soleil reflété dans ses yeux d'océan. Tu sembles juste être à ta place. Plus que jamais. Je voudrais être comme toi.

— Tu as ta place aussi sur scène, Gon, murmura Kirua, sa main caressant avec douceur le fin duvet de sa joue.

— Moi, c'est différent. Je ne suis pas comme toi. Tu montes sur les planches, et il n'y a plus que toi que l'on voit. Il n'y a que toi que l'on veut voir.

— Non, c'est faux ! C'est nous ! C'est L.P.M que les gens aiment.

— Tu peux continuer de te voiler la face si c'est plus simple pour toi, souffla Gon en se détachant de leur courte étreinte. Toutes ces filles à tes pieds aux concerts... Ce n'est pas pour L.P.M qu'elles sont là. C'est toi qu'elles veulent. Parce que tu as toutes les qualités du monde, et que je ne suis désormais plus le seul à les voir...

— Je t'en prie... Ne sois pas jaloux. Je me fiche d'elles.

— Comment ne pas être jaloux ? J'ai l'impression d'être ton amant secret, Kirua, s'agaça-t-il. En fait, ce n'est même pas une impression. C'est clairement ce que je suis.

— Tu es celui que j'aime. C'est tout. Si c'est trop insupportable pour toi de ne rien dire, on peut tout arrêter, et faire autre chose.

— Je ne veux pas être cruel. Tu as trouvé ta vocation et tes objectifs. C'est tout ce qui compte. C'est juste difficile, certains jours de voir des gens qui ne te connaissent pas te regarder comme un morceau de viande. Mais je vais faire un effort pour m'y habituer. Je te le promets.

Kirua attrapa d'autorité le visage de son amant et lui raconta dans son baiser l'amour que ses mots ne pouvaient contenir. Il fit danser sa frustration contre ses lèvres entrouvertes, heurta son manque de lui de ses paumes sur ses flancs. Il effleura leurs rêves d'avenir de la pointe de sa langue, et sa reconnaissance au destin de les avoir fait se rencontrer. De ce baiser fougueux, Gon ressorti troublé. Il avait compris ce que Kirua n'avait chanté que pour lui. Son cœur s'emballa lorsqu'il quitta sa lippe rougie d'avoir été amoureusement mordillée, comme pour le supplier de rester plus longtemps.

— Un seul mot de toi, et tout s'arrête, souffla-t-il, tout contre lui. Je dois aller m'entraîner. A tout à l'heure.

Subjugué. C'est le premier mot qui vint à l'esprit de Gon lorsqu'il émergea de sa torpeur. Kirua s'était dévoilé sous un jour qu'il ne lui avait encore jamais vu. Séduisant, il l'avait toujours été. Un mélange d'inconscience et d'élégance innée cachées sous de faux airs de cancre. Mais jamais Gon ne lui avait vu cette sensualité entreprenante, cette assurance seulement manifestée pour deux choses jusque-là : la musique et le meurtre.

Ainsi, même son âme-sœur évoluait, progressant lentement vers l'âge adulte et la maturité. Seul Gon semblait coincé dans les regrets d'un passé révolu, nostalgique d'une époque que son corps lui interdisait de retrouver. Tout cela ne lui ressemblait pas : ruminer ses échecs sous le joug du ciel, à vivre une vie qui n'était pas la sienne. Le Gon de ses souvenirs aurait sauté dans le vide depuis longtemps, vers l'inconnu et sa promesse de meilleur.

§

Type à la chaîne :
Tu peux supprimer ton post, s'il-te-plaît ?

Génocideur :
Mais qui voilà... Je te manque ?

Type à la chaîne :
C'est dommage que tu ne voies pas à quel point tu me fais soupirer d'ennui. Bref, supprime ça.

Génocideur :
Je vois surtout que tu ne nies pas...

Type à la chaîne :
Repost : @KuroroLBF Les compteurs sont à nouveau à zéro. Une défaite écrasante pour L.P.M. Hisoka est un adversaire à la taille de la Brigade. Pas étonnant que les prépubères se soient fait laminer... On se revoit au dernier étage.

Génocideur :
Et donc ?

Type à la chaîne :
Ne fais pas semblant de ne pas comprendre le problème. Supprime ça. Tu fais du mal à mes amis. Et laisse-les en dehors de notre... litige.

Génocideur :
Qui a dit que ça avait un rapport avec toi ?
Et un litige ? C'est une drôle de façon de parler de ta folle envie de mon corps.

Type à la chaîne :
Putain ! Mais tu es insupportable, toi ! Sois sérieux deux secondes.

Génocideur :
Certainement pas.

Type à la chaîne :
Supprime ton post.

Génocideur :
Tu t'imagines vraiment que j'obéirai à tes ordres ?

Type à la chaîne :
Pas vraiment. Mais j'essaye quand même dans le doute...

Génocideur :
Suce-moi ?

Type à la chaîne :
Roh....
Je t'imaginais plus intelligent, tu sais.

Génocideur :
Je suis un homme plein de surprises.

Type à la chaîne :
Bref. J'ai pas l'intention d'éterniser cette conversation.

Génocideur :
Ah ?

Type à la chaîne :
Supprime ça, s'il-te-plaît. Je ne veux pas que ça fasse de la peine inutile à mes amis.

Génocideur :
Et toi ?

Type à la chaîne :
Quoi moi ?

Génocideur :
Tu te moques que ça te fasse de la peine ?

Type à la chaîne :
Ça ne me fait pas de peine. Je suis juste agacé par tes bêtises.

Génocideur :
Ah bon ? Pourtant mon post ne diffère pas de la quantité d'autres du même genre sur Huntergram. Tu leur as tous envoyé un message privé ?

Type à la chaîne :
Non.

Génocideur :
Alors c'est quoi la différence, Kurapika ?

Type à la chaîne :
C'est toi qui l'as posté...

Génocideur :
Et ça t'a fait de la peine ?

Type à la chaîne :
J'en ai juste marre que tu te comportes comme un con.

Génocideur :
Je me comporte comme je suis.

Type à la chaîne :
J'ai bien compris.

Génocideur :
Tu sais, tes petits potes, il y a de grandes chances qu'ils n'aient même pas vu mon post. Ils ne me suivent pas sur Huntergram, eux. Et quand bien même ils l'auraient vu, je pense qu'ils n'en ont rien à foutre.

Type à la chaîne :
Ce n'est pas une raison pour en rajouter.

Génocideur :
Admets que mon post t'a fait de la peine et je le supprime.

Type à la chaîne :
C'est mort.

Génocideur :
Alors ça te plait de faire partie des prépubères ?

Type à la chaîne :
C'est une très bonne période. Que tu as gâché, malheureusement.

Génocideur :
Et voilà, on y revient. Tu ne voudrais pas changer un peu de refrain ?

Type à la chaîne :
De refrain ?

Génocideur :
Celui où tu es coincé entre avouer que je te plais et trouver un prétexte pour me détester.

Type à la chaîne :
Ça fait un moment que c'est mon crédo, ça.
...
Message supprimé.

Génocideur :
Attends, tu as dit quoi là ?
?
Kurapika

Type à la chaîne :
Rien. Ça a bugué. Arrête de t'emballer pour rien.

Génocideur :
Je l'ai lu de toute façon.
Je te plais !

...
Hahahaha
Tu es tombé amoureux de ton tortionnaire

Type à la chaîne :
Mais ferme ta gueule, toi !
Et puis c'est absolument pas vrai, ok ?

Génocideur :
Pathétique.

Type à la chaîne :
Pardon ?

Génocideur :
Tu crois faire honneur à ton clan avec une attitude pareille ?

Type à la chaîne :
Comment t'octroies-tu le droit de parler de mon clan ?

Génocideur :
Tu penses qu'ils seraient fiers de toi ?

Type à la chaîne :
Mais tais-toi !

Génocideur :
De te voir fondre pour celui qui les as massacrés.

Type à la chaîne :

Arrête ça.

Génocideur :
Et ne même pas être capable de l'assumer correctement.

Type à la chaîne :
S'il-te-plaît.

Génocideur :
Bah alors, type à la chaîne ?
Je croyais que tu voulais te battre ?

Type à la chaîne :
Lâche-moi.

Génocideur :
Mais en fait tu continues d'humilier leur mémoire en t'écrasant à la première provocation.

Je croyais que tu voulais broyer mon cœur, ou je ne sais plus quoi.
Que tu voulais me péter la gueule.
...

Tout ça c'était du flan, en fait.

Type à la chaîne :
Je vais te tuer.

Génocideur :
On dirait que tu ne sais pas quoi faire de ta fameuse haine.

Type à la chaîne :
Je vais te tuer !

Génocideur :
Je t'attends.

Type à la chaîne s'est déconnecté.

Génocideur a renommé Type à la chaîne en Kurapika.

Génocideur s'est déconnecté.

§

Il n'y aurait plus de retour en arrière. La porte vers un autre destin se dressait devant lui, avec nouveau un choix imposé. Le premier depuis longtemps. Toquer ou rebrousser chemin. Tenter de redevenir maître de son destin. Ou s'enliser toujours plus loin dans une vie qui ne lui convenait plus.

« Un seul mot de toi, et tout s'arrête. »

Ce n'était pas cela qu'il voulait. Imposer à Kirua de cesser la musique, lui interdire l'espoir d'un avenir heureux était impensable. Voulait-il réellement tout arrêter ? Ou seulement retrouver des sensations perdues ?

Un élan d'instinct le poussa à l'agacement. Ses réflexions sans conclusions lui donnaient des maux de tête. Il toqua trois grands coups révolus sur la porte avant d'être saisi d'effroi. Ne commettait-il pas une grossière erreur à se jeter ainsi dans la gueule du loup ? N'avait-il pas foncé dans un piège sommairement tendu ?

— Gon ?

— Mon dieu, Hisoka ! Habille-toi !

Il se tenait là, entièrement nu dans l'embrasure de la porte, et trempé des pieds à la tête. L'adolescent se couvrit les yeux en apercevant l'engin à demi mou qui semblait le fixer. Nullement gêné, Hisoka continua à s'exhiber à la vue de tous, les mains posées sur les hanches et le bassin en avant.

— Voilà à quoi ressemble un sexe d'homme, Gon, harangua-t-il en le secouant sous le nez de l'adolescent, qui gardait obstinément ses mains contre ses yeux. Tu n'as pas dû en voir beaucoup.

— Oui, oui, c'est bon. Ce n'est pas la première fois que je le vois. Tu peux le ranger.

— Tu étais bien plus curieux du haut de tes treize ans.

— Je t'en supplie. Mets un slip.

— J'ai le droit d'être nu chez moi.

— Hisoka !!

— Oh, ça va. On ne peut plus s'amuser... Entre, je vais m'habiller.

Gon, de moins en moins convaincu du bienfondé de son idée, entra d'un pas hésitant dans la chambre. Il aurait pu se contenter de retrouver Biscuit, ou même Wing. Pourquoi avoir choisi ce psychopathe ?

L'adolescent contempla avec attention le paysage esquissé à travers la fenêtre. La ville méconnaissable modelait sous ses pieds de complexes réseaux routiers entre des toits miniatures. Les arbres s'étendaient dans l'horizon, troués par les villes et soulevés par des montagnes qui brisaient en deux le ciel et l'immensité.

Dans la lumière apparu sa silhouette, une serviette roulée autour de la taille, les cheveux lissés par l'humidité, son regard le détaillant sans gêne. Lorsque ses yeux grimpèrent à son visage, et qu'il remarqua Gon le considérant dans la vitre, il planta ses yeux ocre et lourds de sous-entendus dans les siens. L'évidence s'imposa alors à l'adolescent. Il l'avait choisi parce qu'il était le meilleur. S'il n'était pas apte à guérir son Nen, personne ne le serait.

— Que me vaux ta visite ?

Gon déglutit et se retourna pour lui faire face.

— J'ai réfléchi à ta proposition. Et c'est d'accord.

Le visage d'Hisoka s'illumina, devenant aussitôt particulièrement menaçant. L'homme était aussi génial qu'ingérable. Gon parviendrait-il seulement à refréner ses ardeurs ?

— Je ne pensais pas réussir à te faire flancher si vite. Je suis ravi. Tu n'as pas tant changé, finalement. Au fond, tu es resté un diamant brut, ou un petit fruit précieux.

Il se lécha les lèvres sans le quitter des yeux. Les années avaient presque accordé la même taille aux deux hommes. Le magicien procurait pourtant toujours le même effet à l'adolescent. Celui qui ne l'avait jamais quitté depuis l'examen. Depuis sa strangulation.

La chair de poule parcouru immédiatement sa peau dorée. Ne sachant quoi répondre, il resta sur le qui-vive, soucieux, bouillonnant du désir de recommencer à sentir.

— Notre entraînement démarrera dès demain, alors, reprit-il en s'asseyant sur le siège d'une coiffeuse adjacente au mur. Il n'y a plus une seconde à perdre. Nous allons nous régaler.

Prêt à se farder d'une poudre blanche, il considéra de nouveau l'adolescent dans le reflet du miroir, et lui offrit un sourire vaguement attendri, presque encourageant. Il n'en fallut guère plus à Gon pour plonger dans l'extase. Ses yeux s'illuminèrent. Il voulut danser et chanter. Son Nen. Il allait retrouver son Nen. La confiance qu'il plaçait en Hisoka était absolue, sans concession. C'était lui qui ranimerait son souffle de vie, son feu éteint dont quelques braises s'échappaient avec peine. Un petit saut de joie lui échappa avant qu'il ne s'épanche jusqu'à terre dans des remerciements empressés.

— Merci, Hisoka ! Merci !

— Ce n'est pas encore fait, Gon. Et ce ne sera pas facile. Nous verrons si tu voudras me remercier demain. Sois là dès huit heures.

— Oui, je serai là ! — L'adolescent s'apprêtait à sortir lorsqu'il s'arrêta à l'entrée du couloir, l'air d'avoir oublié quelque chose. —Tu n'en as sans doute pas besoin, dit-il, soudain intimidé, mais bon courage pour ce soir. Et bravo pour hier. Tu méritais amplement cette victoire... Tu as été superbe.

Le regard de Gon oscilla de ses pieds au parquet. Il tripotait ses mains, légèrement empourpré. L'admiration goûta la tristesse, la souffrance d'avoir été surpassé, et le bonheur de pouvoir encore apprendre. Il ne vit pas le regard d'Hisoka briller d'étonnement, ni son sourire malsain lui tordre le visage.

— Merci, Gon. Ce n'était pas très difficile. Tu ne voulais pas être là. J'espère qu'à l'avenir, tu sauras me fournir des combats plus intéressants que ceux gagnés d'avance.

— C'est promis, répondit-il dans un gigantesque sourire.

— Tu viens, ce soir ?

La question sonna comme un ordre.

— Bien-sûr !

— Parfait.

§

Emportés par la foule agglutinée de l'arène, ils se prirent la main pour ne pas se perdre. Le plaisir de sentir sa paume pressée contre la sienne en public se mêla au chagrin de l'exceptionnel. Une fois assis, ils redeviendraient deux bons amis aux yeux du monde. Le cœur de Kirua battait-il aussi vite que le sien ? Savourait-il également la dureté de leurs doigts entrelacés ? Rêvait-il de l'attirer à lui pour l'embrasser comme il l'avait fait le matin-même ?

Ils furent assis, et sa bulle de bonheur lui éclata au visage. Kirua s'empressa de détacher sa main pour y déposer son menton. Sans sourire ni regard. Il se concentra seulement sur l'activité fourmillante des régisseurs, préparant la mise en scène compliquée exigée par le magicien. La peine glaça l'estomac de Gon. Il ne put que voir l'indifférence affichée de son partenaire avant qu'une chaleur plus amère qu'un air rempli de soufre ne se répande en lui : l'habitude.

*musique*

La salle soudain plongée dans le noir empêcha Gon de contempler son amant secret plus longtemps. Des nuages de fumée attirèrent ses yeux, puis se tintèrent de bleu sous la pâle lumière des projecteurs. Hisoka était introuvable. Les yeux de l'adolescent parcouraient la scène tamisée de bout en bout sans apercevoir sa silhouette. L'arène entière retenait son souffle, attendant son arrivée grandiloquente.

I knew you were
Je savais que tu allais

You were gonna come to me
Que tu allais venir vers moi

Here you are
Te voilà

You better choose carefully
Tu ferais mieux de choisir avec attention

I'm capable of anything
Je suis capable de n'importe quoi

Of anything and everything
De n'importe quoi et de tout

Sa silhouette émergea du sol. Elancée, gracieuse, dangereuse. Une ombre à peine visible dans l'obscurité, entourée de brume et de ténèbres. La musique couvrait à peine les hurlements hystériques de la foule. Gon ne respirait plus, plaqué contre son siège par les frissons d'horreur et d'émerveillement qui le parcouraient. L'aura naturelle du magicien s'était décuplée et étendue sur toute la scène, réverbérée dans la salle entière.

Au milieu de la nuit, son corps s'illumina soudain. Un jet de lumière blanche dévoila la combinaison d'argent qui le moulait de la tête aux pieds. Ses bottines taillées dans la tenue le grandissaient encore d'une quinzaine de centimètres. Il exhalait sa sensualité audacieuse, revendiquait sa personnalité à chacune de ses inspirations. Il provoquait l'admiration et la haine, la foudre et la passion. Sans doute adorait-il tout cela.

Are you ready for, ready for
Es-tu prêt pour, prêt pour

A perfect storm, perfect storm
Un fort orage, fort orage

Cause once you're mine, once you're mine
Car une fois que tu es à moi, une fois que tu es à moi

There's no going back
Il n'y a pas de retour possible

La scène entièrement éclairée permit de voir Hisoka y graviter comme une étoile dans l'espace. Sa tenue soulignait ses courbes voluptueuses et accentuaient son déhanché lorsqu'il marchait à grands pas d'un bout à l'autre de la scène.

Mark my words
Marque mes mots

This love will make you levitate
Cet amour va te faire léviter

Like a bird
Comme un oiseau

Like a bird without a cage
Comme un oiseau sans cage

But down to earth
Mais retour sur terre

If you choose to walk away, don't walk away
Si tu choisis de partir, ne pars pas

It's in the palm of your hand now baby
C'est dans la paume de ta main maintenant bébé

It's a yes or no, no maybe
C'est oui ou non, pas peut-être

So just be sure before you give it up to me
Alors juste sois sûr avant de t'abandonner à moi

Up to me, give it up to me
De t'abandonner à moi, de t'abandonner à moi

So you wanna play with magic
Alors tu veux jouer avec la magie

Boy, you should know whatcha falling for
Mec, tu devrais savoir ce pour quoi tu tombes

Baby do you dare to do this
Bébé oses-tu faire ça

Cause I'm coming atcha like a dark horse
Car je viens à toi comme un cheval noir

Are you ready for, ready for
Es-tu prêt pour, prêt pour

A perfect storm, perfect storm
Un fort orage, fort orage

Cause once you're mine, once you're mine
Car une fois que tu es à moi, une fois que tu es à moi

There's no going back
Il n'y a pas de retour possible

Il avait capté son regard. Gon en était convaincu. Un long moment, leurs yeux s'étaient croisés, son cœur s'était soulevé. D'admiration. De terreur. Il ne savait plus. Le magicien avait le pouvoir de le mettre en trans, sans qu'il ne puisse rien à faire. Ce n'était pas un spectacle, c'était une mise en garde.

So you wanna play with magic
Alors tu veux jouer avec la magie

Boy, you should know whatcha falling for
Mec, tu devrais savoir ce pour quoi tu tombes

Baby do you dare to do this
Bébé oses-tu faire ça

Cause I'm coming atcha like a dark horse
Car je viens à toi comme un cheval noir

Are you ready for, ready for
Es-tu prêt pour, prêt pour

A perfect storm, perfect storm
Un fort orage, fort orage

Cause once you're mine, once you're mine
Car une fois que tu es à moi, une fois que tu es à moi

There's no going back
Il n'y a pas de retour possible









********************************

Hey ! J'espère que ce chapitre vous a plu. Pour la première fois, j'ai choisi de mettre un cover plutôt qu'une oeuvre originale en chanson proposée. Je n'aime pas trop la version de Katy Perry.

Cette fois-ci, je ne suis pas sûre qu'il y ait besoin d'expliquer quoique ce soit. Les paroles me semblent limpides. J'étais très heureuse qu'elle me soit venue à l'esprit lorsque j'ai imaginé ce chapitre, et j'avais vraiment hâte d'écrire cette scène. Je trouve que les paroles correspondaient parfaitement à la situation.

Et cette situation, justement, parlons-en. Qu'en pensez-vous ? Gon fait-il le bon choix d'aller travailler son Nen aux côtés d'Hisoka ? Comment Kirua réagira-t-il si jamais il apprend le "pacte avec le diable" de son petit-ami ?

Pour clôturer ce chapitre, voici un petit fanart de Gon et Kirua que j'aime beaucoup. Je les imagine à peu près comme ça dans Hunter x Boys Band, quoique Gon a quand même un visage un peu plus "adulte" dans mon esprit. Mais j'espère que ça vous donne une bonne idée de leur physique ! Je mettrai d'autres fanarts à l'occasion, j'en ai quelques uns sous la main ;)

Bref, je crois que j'ai fait le tour. Merci pour tous vos votes et commentaires, merci à tous ceux qui sont allés lire Envol et Il Etait Né Libre en venant de cette fiction, ça m'a beaucoup touché. Vos retours m'encouragent énormément !

PS: J'envisage d'écrire un recueil d'OS lemon avec plusieurs animés que j'ai particulièrement aimé. Je pensais écrire sur des ships MHA que j'aime bien, encore HunterxHunter évidemment, One Punch Man, Evangelion, Assassination Classroom... Est-ce que ça vous tente ? Quels animés/mangas voudriez vous voir? Et quels ships ?

Bisous :*

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