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J'aimerai m'ennuyer. La plupart des gens que je croise cherchent absolument à s'occuper, tout le temps, n'importe comment, pourvu qu'on ne les laisse pas seuls avec leurs pensées.

Pour ma part, ces derniers temps je suis complètement débordé, pour de la merde et auprès de personnes que je n'estime en rien, des chiens dépourvus de nuances en plus de cela.

Intérieurement, je ris. De dépit certes, mais je ris. Tous m'attendent au tournant en exigeant de moi des choses que je peine à leur délivrer. Je suis naturellement vu comme l'homme de la situation, alors que je ne sais absolument pas ce que je fou dans ce bordel. Je sais juste pourquoi j'y suis. Foutu aléa de l'existence, il a fallu que je naisse au mauvais endroit, au mauvais moment.

La raison de mes égarements pseudo philosophiques se tient malheureusement là, dans ces luxueux bureaux, juste devant moi, avec leurs faux airs de dominant et leurs regards mi-agacé, mi-apeuré. Ils me toisent comme si j'étais un gosse pourrie gâté qu'il fallait redresser, incarnant un rôle qui contrastait totalement avec la réalité de la situation.

« Je suppose que tu as déjà pris connaissance de l'ordre du jour hum ? me fit l'un de ses idiots en croisant les bras de mécontentement. »

Je ne réponds rien, mais mon expression blasée est suffisante pour lui faire comprendre qu'il peut poursuivre son pitoyable numéro de remontage de bretelle. Il fait son petit chef tyrannique comme d'habitude, mais je perçois tout de même cette lueur de frustration lorsqu'il me jauge du regard. Il ne peut pas faire ce qu'il veut avec moi puisque je suis intouchable. Il en rage, et moi je savoure sans m'en lasser, cette maigre satisfaction.

« Nos chiffres sont en chute libre depuis que tous le monde flippe à cause de cet enculé de tueur. Plus personne n'achète ! C'est la panique en ville et les patrouilles de flics se sont multipliées. »

Je le vois s'agiter, puis se lever pour finalement se rassoir en faisant racler le pied de sa chaise contre le sol dans un bruit strident. Pourtant, il sait que je ne supporte pas ce genre de nuisances l'enfoiré. Il essaye de garder son calme, mais je vois à sa façon de remettre nerveusement la cravate de son costard impeccable et de frotter frénétiquement son crâne rasé, que le mec rêve de me sauter à la gorge. Qu'il essaye tiens, je ne suis pas contre un peu de rebondissement.

« Nous tous dans le réseau, on se casse le cul pour maintenir le business à flot, et qu'est-ce que j'entends ? Que on...Que je dois encore rattraper tes erreurs ! On nous a l'œil par ta faute, ma taupe est formelle ! reprit-il en faisant cette fois-ci taper la paume de ses mains contre la surface du bureau nous séparant. »

Je n'ai pas flanché une seconde, même pas un battement de cil et ce constat ne fit que le tendre davantage. C'est ce moment qu'a choisis son petit toutou qui lui sert de bras droit pour intervenir et entamer un peu plus ma propre jauge de patience.

« E-elles peuvent nous coûter chère d'ailleurs ces erreurs. C-ce n'est vraiment pas malin de s'être frotté à ce gosse de riche. Vous ne pouvez pas dire le contraire, il faut nous comprendre... »

Contrairement à l'autre pitbull, le mouton fait moins le malin et ose à peine croiser mon regard. Quelque part, je le comprends. Son patron joue avec le feu et il ne veut pas en payer le prix, lui le sous-fifre.

« Vous vouliez que je fasse mes preuves et j'ai saisi une occasion. Le truc à mal tourné, mais ce n'est en rien de ma faute. Nous ne sommes pas les seules pourritures à vivre dans cette ville. Il faut l'accepter et agir en conséquence, fis-je en m'adressant directement au plus colérique des deux. »

À la suite de ma déclaration, je me renferme totalement sur moi-même en faisant mine de prêter attention à leurs jacassements tandis que mon esprit vogue déjà bien loin, au-delà de ces murs beaucoup trop propres.

Leurs tenues hors de prix et ces bureaux affublés d'une décoration raffinée et moderne sont bien insuffisants pour masquer la crasse qui tapisse chaque recoin de leur être, s'en est presque risible. J'espère au fond de moi me démarquer de ce costume qui me colle à la peau et qui ne me ressemble pas. Enfin je ne sais pas, je crois. C'est beau de s'illusionner parfois, pas vrai ?

« Je les attends les flics, qu'ils viennent me chercher, fais-je tout à fait confiant en ne me préoccupant pas d'avoir couper la parole à mon interlocuteur. »

Ce que ces deux crétins ignorent, est que secrètement, je désire réellement me faire chopper.

Le bâtiment qui se dressait devant eux était tellement impressionnant qu'il apparaissait davantage comme un hangar aux yeux de Taehyung. Lorsqu'il s'était figé devant l'entrée, celui-ci reçu d'ailleurs un léger coup de coude provenant de Seokjin, le plus âgé ne supportant visiblement pas l'idée d'essuyer un retard.

« Dépêche-toi, on est attendu, fit alors le brun en verbalisant ainsi une impatience non dissimulée. »

Taehyung se contenta de le suivre puisque de toute manière, il était bien trop épuisé pour taquiner son partenaire. En réalité, le jeune officier payait actuellement de son impétuosité et de l'obsession qui ne le quittait jamais vraiment.

Il s'était en effet amusé à suivre Jungkook toute la journée d'hier sur son dernier jour de congé, persuadé que le plus jeune en ne se sachant pas observé finirait pas fauter, d'une façon ou d'une autre. Il voulait bien lâcher la bride et se montrer moins agressive envers l'étudiant, mais cela ne signifiait pas, bien au contraire, qu'il baisserait sa garde.

Seulement et à son plus grand désarroi, Jungkook avait eu une journée des plus banale, celle-ci se résumant à son université, un restaurant quelconque où il avait déjeuner avec une jeune femme qui semblait être une simple connaissance et sa salle de sport. Les seuls éléments un tant soit peu notables qu'il put conserver dans un coin de sa tête furent les entrevus que Jungkook passa avec le professeur que le blond avait interrogé il y a quelques semaines de cela, et la manière dont le noiraud s'était volatilisé après être sortie de sa séance de sport tardive.

Le jeune inspecteur connaissait parfaitement son emploi du temps et ne comprenait toujours pas pourquoi le plus jeune avait échangé avec ce professeur plusieurs fois dans la même journée et ce en dehors des cours. Plus encore, Taehyung s'étonnait fortement d'avoir finalement perdu la trace de Jungkook à la fin de la journée alors qu'il était pourtant persuadé de ne pas s'être fait repérer. Pour ce qui était du professeur d'art, il se souvenait de ce fameux concours auquel il préparait l'étudiant, mais la justification lui semblait toujours insuffisante. C'était comme une démangeaison dont il n'arrivait pas à se défaire, une sensation de malaise, désagréable.

Taehyung se fit tirer de ses pensés lorsque le visage de l'inspecteur Moon apparu dans son champ de vision dans ce qui s'apparentait à un hall d'accueil simple, mais d'ores et déjà impressionnant du fait de sa luminosité naturelle et de la hauteur du plafond qui devait facilement dépasser les cinq mètres.

« Inspecteur Kim et...Kim, je vous attendais. Je vous souhaite la bienvenue dans ce qui sert d'annexe au commissariat, seulement accessible aux plus hauts gradés des officiers et pour nos enquêtes les plus complexes. »

L'inspecteur Moon ne s'attendait pas à recevoir de retour puisque tout en continuant son petit discours de présentation, il se retourna dos aux inspecteurs en leurs faisant signe de le suivre. Taehyung s'étonna de monter immédiatement des escaliers menant à une mezzanine surplombante tout le rez-de-chaussée et offrant une vue sur des rangés de bureaux flambant neuf en contre-bas. Ce premier étage était suffisamment vaste pour accueillir une aile consacrée aux équipements et doté d'un stand de tir, ainsi qu'une autre où se trouvait un laboratoire certes modeste par sa taille, mais totalement équipé.

Médusé par cet endroit dont il ne soupçonnait pas l'existence, Taehyung avait finit d'être charmé en retournant au niveau inférieur et à la vue de l'expression béat de Seokjin, il n'était pas le seul. Avec ses couleurs chaudes et ses murs façonnés de pierre couleur crème, le cœur du complexe ressemblait davantage à un loft rénové par un designer tout droit sortie de Los Angeles qu'à un QG de police. Le jeune inspecteur faillit presque en baver d'admiration lorsqu'il aperçu des dizaines d'ordinateurs dernier cri contenant des bases de données considérables, ainsi qu'un immense écran plat au centre de la pièce où les officiers pouvaient grâce à l'écran tactile, afficher et manipuler tous les dossiers en leur possession.

Pire qu'un gosse se rendant à Disney Land, Taehyung ne pu s'empêcher de manifester sa jalousie.

« Ya pas à dire, vous ne vous faites vraiment pas chier, fit le blond sous le regard déjà courroucé de Seokjin.

- Je vous le concède, mais que voulez-vous. On compense comme on peut les sacrifices qu'implique notre statut, répondit l'agent Moon à la fin de sa visite, faisant à présent face aux deux officiers. »

Aussi bien le brun que son coéquipier furent étonné du ton presque amical qu'avait adopté leur supérieur, réaction d'autant plus surprenante au regard du dernier échange en date, entre lui et Taehyung.

« Peut-être mais en attendant, c'est plutôt chiant pour nous parce que ça nous fait faire un sacré détour par rapport au commissariat.

-Justement c'est pour cela que le menu fretin, c'est fini pour vous deux. Le temps de l'enquête, le commissaire divisionnaire nous veut entièrement dévouer à cette affaire. Par conséquent, vous passerait le plus clair de votre temps, ici, au QG. Une objection peut-être ?

Tout deux répondirent par la négative, bien que l'un d'entre eux parut bien plus exalté que l'autre. L'inspecteur Moon ne perdit donc pas de temps et les heures qui suivirent furent consacrées à l'échange, échange durant lequel chacun fit état de ses trouvailles ainsi que de ses questionnements actuels, tant vis-à-vis de l'affaire Park que de celle du tueur au masque, même si désormais, elles ne faisaient plus qu'une.

Tous s'accordèrent à dire qu'il fallait maintenir un niveau de vigilance élever et garder les effectifs sur le terrain. Plus encore, il devenait primordial de fouiller plus consciencieusement dans le passé de la dernière victime en date dans l'espoir de lui trouver enfin un lien quelconque avec Jimin, et en dernier lieu, remonter jusqu'au tueur.

Afin de s'installer correctement, ils avaient chacun tiré une chaise de bureau au centre de la pièce et s'étaient mis en cercle pour écouter les autres attentivement, tour à tour. En écoutant Seokjin mentionner ce fameux lien, Taehyung leva soudainement la main, cherchant pour une fois à prendre la parole dans les règles en ne souhaitant pas froisser son aîné. Légèrement excédé, celui-ci donna finalement sa permission et le blond ne se fit pas attendre pour se relever de son siège, un indexe pointer sur son menton.

« Je suis d'accord qu'il faut à tout prix essayer de faire le pont entre Park et cette femme, surtout après la découverte du bijou du gosse, mais tout de même... Je reste persuadé qu'il ne faut pas écarter l'hypothèse que la dernière personne a été choisi au hasard. J'ai l'impression qu'elle n'est que le support du message. Il instrumentalise les corps, tellement que les victimes, ou tu moins la dernière, ne semblent, si je peux dire les choses ainsi, être que le matériau de base pour quelque chose de plus grand, quelque chose qui nous dépasse.

-Taehyung arrête de t'emporter tu...

-Non non laissez-le poursuivre, ça m'intéresse, intervint calmement l'inspecteur Moon, le regard rivé sur le jeune blond. Quelle est la marche à suivre selon vous ? »

Taehyung fut agréablement surpris et presque flatté d'être immédiatement soutenu par cette nouvelle connaissance, mais il lança cependant un regard désolé en direction de Seokjin avant de reprendre en sachant que son aîné détestait se faire reprendre.

« Et bien il me semble que la piste de Palan Yang est la plus solide à notre disposition. Rien ne les lie à notre tueur au masque, mais les éléments sont trop nombreux sur l'affaire Park. C'est ce qu'on a de plus tangible.

-Ah oui, ce fameux Ghost...Intéressant. L'inspecteur Moon se leva d'un bond de son fauteuil pour venir se poster derrière l'un des ordinateurs situés à sa droite. Très bien ! A ce que je vois, on n'a pas grand-chose sur eux depuis notre dernière descente en 2015, mais ce n'est pas un problème j'ai assez de connexion pour obtenir un mandat de perquisition. Ce n'est pas un procédé très orthodoxe, mais l'idée serait de faire une nouvelle descente à Palan Yang et débusquer Ghost à l'aide de la description physique en notre possession. On le maintiendrait en détention provisoire pour autre chose que l'affaire Park, mais ça nous laisserait le temps de lui poser des questions et de faire appel au camarade de Jimin qui l'avait déjà aperçu aux abords de l'université. »

L'un cria au génie, l'inspecteur Moon montant de plus en plus dans son estime, et Seokjin fit presque la grimace en comprenant qu'il venait de rencontrer une version simplement plus polie et plus âgée de Kim Taehyung. Cependant et contre toute attente, c'était cette fois-ci techniquement son supérieur et il ne pouvait que se permettre d'acquiescer même s'il ne pensait pas que cela donnait le meilleur exemple à son dongsaeng.

Alors que la conversation se poursuivait depuis plusieurs minutes déjà et que les éléments du dossier continuaient de défiler sur l'écran géant, Taehyung devint subitement beaucoup plus calme et beaucoup moins bavard qu'à l'accoutumé. Seokjin préféra ne pas en faire état, ni lorsqu'il perçu que son cadet ne les écoutait plus, ni quand Taehyung inventa ce qu'il devinait être une excuse pour partir plus tôt chez lui.

Une fois arrivé à destination, Taehyung referma vivement sa porte, mais se fit freiner dans son élan lorsque son animal de compagnie se rua sur lui, la gueule entrouverte et la queue frétillante. Ce fut lorsque Chien lui sauta dessus, que son propriétaire étouffa un gémissement de douleur en prenant toute l'ampleur de sa prise de poids exponentielle. Il retint cependant un élan de colère et se contenta de lui donner à manger malgré son empressement. En réalité, il ressentait une certaine fierté depuis que la bête avait commencé à suivre une formation pour devenir chien renifleur.

Une fois son devoir accompli, Taehyung se hâta de se séparer de son imperméable ainsi que de ses chaussures et une fois confortablement installé dans son canapé, il sortit de son sac à dos les dossiers qu'il avait malencontreusement subtilisés il y a quelques heures de cela.

Techniquement c'était bel est bien du vol, mais Taehyung ne s'en formalisa pas plus que cela. Il trouvait juste quelque peu...embêtant de ne pouvoir consulter ces documents uniquement qu'au bureau, sans avoir la possibilité de s'adonner à son travail, seul chez lui. Le jeune homme l'avait décidé, ce n'était qu'une broutille, presque un mal pour un bien comme le dit si bien l'expression.

Ce n'est qu'après avoir vu plusieurs photos défiler sur l'écran au QG que Taehyung avait été frappé d'une illumination, si on pouvait qualifier sa trouvaille hypothétique ainsi. Ce n'était pas que Taehyung ne voulait pas en faire part aux autres, mais il gardait cette crainte en lui de passer pour un clown auprès de ses pairs s'il avait le malheur de se tromper. Il avait la constante impression de devoir faire ses preuves ainsi que de démontrer ses capacités et cette pression qu'il s'infligeait constamment finissait par le rendre hermétique à l'échec. Il ne supportait pas l'idée de se ridiculiser.

Après avoir éparpillé une dizaine de photos sur sa table basse et au détour d'une analyse minutieuse, la lumière fut, il avait raison.

« Je ne suis pas fou ! Je.le.sa.vais. Avait-il presque hurlé en tapant du poing contre le bois à chaque nouvelle syllabe prononcée. »

La cause de cette excitation bouillonnante ? Un bracelet, un simple petit bandeau de cuir sans signe distinctif particulier. Lorsqu'il y a seulement quelques jours, on lui avait annoncé qu'un bijou appartenant à Jimin avait été retrouvé sur le corps de la victime, le jeune homme en était tomber des nues en réalisant que les deux affaires étaient à ce titre intimement connectées. Cependant, il ne s'était pas encore attardé au model du bijou et ce fut seulement en le voyant passer sur l'écran tout à l'heure, qu'une connexion supplémentaire avait surgit de sa mémoire.

Il avait zieuté en long et en large les photos des quelques membres de Palan Yang que les stups avaient pu obtenir et désormais il était formel. Chaque personne appartenant au gang et se trouvant sur ces images avaient en leur possession le même model de bracelet à leur poignet droit. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, il serait stupide de le supposer.

Ses collègues avaient établi une connexion entre les deux affaires et Taehyung venait tout juste d'en créer une autre avec cette organisation criminelle.

« Ghost, me voilà. »

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Coucou les loulou!💜

Alors, plusieurs choses:

-Je suis plutôt régulière dans la publication, ça me rassure et j'espère que cela vous fais plaisir.

-J'ai tenté de varier les points de vue et surtout la personne à laquelle j'écris. Je tente des choses, j'espère que ça ne vous dérange pas (avez-vous deviné de qu'il il s'agit au début du chapitre ?^^).

-J'ai légèrement modifié la forme de mes dialogues, je trouve ça mieux ainsi.

-Mes histoires font un peu office de laboratoire, je teste des choses. N'hésitez pas à faire des remarques positives mais aussi négatives si vous trouvez cela justifié, je suis là pour apprendre!

Passez un bon weekend et à bientôt😘

PS: Bonne anniversaire à ce grand sage!🥰🥰🥰