Chapitre 9 : Envie
Léon s'assit sur un banc, triste.
- Tu sèches les cours ? souriait une jolie fille.
- J'évite simplement mon frère. Et nous sommes dans la même classe.
- Donc tu sèches. Moi aussi, donc je ne te jugerais pas.
- Tu m'aurais jugé dans le cas contraire ? Parce que tu te sens aussi supérieure à moi ?
Le sourire de la demoiselle s'effaça.
- Je vois. T'es un gars jaloux des autres, hein ? Je pense qu'on est faits pour s'entendre.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Tout mon entourage est chanceux. Et moi, j'ai une poisse incroyable. Tu veux qu'on se promène au parc ce soir ?
- Comme un rendez-vous amoureux ?
Elle sourit et ferma les yeux.
- Si tu veux !
Le garçon se mit à rire et prit la fille dans ses bras.
- J'ai enfin quelque chose que cet enfoiré n'a pas ! Une jolie fille et qui m'à l'air gentille en plus.
- Toi aussi t'as l'air mignon.
Ils retournèrent en cours et se rejoignirent à la sortie. Ils marchaient main dans la main, admirant le coucher du soleil.
- Je n'ai jamais vraiment eu de sentiment pour quelqu'un, soupira Leon. Mais j'me sens attiré par toi. Est-ce que j'suis amoureux ?
- On peut sûrement appeler ça le coup de foudre. Et je te rassure, tu me plais aussi beaucoup.
- Alors... Tu es ma petite amie ?
Elle baissa la tête.
- Quoi ?
- Je n'ai que 15 ans. Toi, t'es en dernière année, non ? Tu vas sûrement vouloir trouver mieux.
Il s'approcha d'elle.
- Désolé, j'ose pas. J'ai encore jamais embrassé de fille.
Elle tint sa tête et déposa ses lèvres sur celles de Léon. Après ce doux baiser, il sourit.
- J'ai seulement seize ans. Tu peux m'aimer sans inquiétude !
- Rassures-moi... Tu ne fais pas ça seulement pour te sentir plus fort que ton frère hein ?
Léon rit.
- T'es folle ! Je n'oserais jamais faire ça.
Les jours passèrent. Les amoureux profitaient de leur temps ensemble. Puis les mois défilaient un par un, rapidement...
- Eh, Léon.
- Oui ?
- Tu sais... Ça fait déjà sept ans qu'on est ensemble. Et j'aimerais aller plus loin.
- Comment ça ?
Elle prit sa main et la posa sur son ventre.
- Tu veux pas fonder une famille ?
-Il versa une larme.
- Ce serait magnifique !
Le couple avait alors prévu de se marier.
- T'as invité beaucoup de gens, souriait sa future femme. C'est qui tout ça ?
- Ma famille. J'ai tout ce que j'veux dans ma vie. Je n'ai plus besoin d'être jaloux et de les fuir. Et puis, nous avons tous grandis. J'imagine que mon frère arrêtera de pourrir ma vie.
- J'aime tellement ta façon de penser.
Vint alors le jour du mariage. Le jeune homme se tenait debout, devant tout le monde, surexcité. Il se dandinait, tremblait et souriait bêtement.
- Putain, ça fait une demi-heure qu'on l'attend, chuchota Léon. Elle est où ?
- J'en sais rien, répondit sa mère. Ton frère aussi a disparu.
Le coeur du garçon se stoppa un instant.
- Nan... Nan, il n'à pas osé...
Puis il se mit à genoux, les larmes aux yeux.
- Il me l'à aussi volé... Il baise ma femme, hein ?
Le publique se questionnait. Leon passa une main dans ses cheveux et sourit.
- Non, pas cette fois. Il n'aura rien, ce fils de pute !
- Pardon ? s'exclama sa mère.
Il courut partout en fouillant désespérément chaque recoins de leur lieu de mariage. Et il arriva devant sa voiture...
- Qu'est-ce que tu fais ? s'écria Léon.
Son frère se retourna et laissa tomber le corps de la pauvre femme en robe blanche, devenue vermillon.
- Tu... Tu as tué... Ma femme et mon enfant...
- Ridicule...
- TU AS DÉTRUIT MA VIE ESPÈCE DE CONNAAAAARD !
Il s'élança vers son frère et se prit un violent coup de poing dans le nez.
- Je m'en vais, j'ai mieux à faire.
Le pauvre homme pleurait à s'en faire vomir. Il serra alors sa défunte petite amie dans ses bras une dernière fois.
- Je t'en prie reviens... T'es la femme de ma vie.
La foule s'approcha de lui.
- Je t'aime... Je t'aime putain... Pourquoi ?
- Appelez une ambulance ! Vite, les secours !
- Ta gueule ! hurla Léon. Elle est morte, sale pute ! Tu vas faire quoi ? La ramener ? Tu vas pouvoir reconstruire ce que Noah a détruit ? C'est ça ?
- C'est toujours les autres avec toi. Tu n'as vraiment pas changé. Je suis même certaine que tu l'as tuée pour accuser ton frère !
Il poussa le plus puissant des hurlement et fonça vers sa mère qu'il assassina devant tout le monde...
Judas se réveilla.
- Encore ces souvenirs... Ça me hantera jusqu'à sa mort...
Il se leva et jeta un œil à l'extérieur. La tempête de neige ne cessait d'envahir leur environnement.
Abel reposait sa tête dans ses mains, les coudes sur la table de la cuisine.
- Bonjour, dit Maggy sans émotion.
Caïn ne répondit point. Abel la regarda quelques secondes et reprit sa position initiale.
- L'ambiance est tellement plus sombre depuis qu'il a disparu...
- Non. répondit Éden. L'ambiance devient plus sombre à chaque secondes passées ici. Pourquoi est-ce qu'on est là, putain ?
Abel se leva et emmena Maggy avec lui.
- T'es sûr que tu veux tuer Judas ? chuchota-t-il. On a perdu Ève. C'est sa faute, j'en suis convaincu. On a la solution pour s'enfuir. Je pense qu'il vaut mieux lui faire confiance, plutôt que de laisser Caïn, Éden, toi ou même moi, mourir inutilement.
- On ne peut pas faire ça. Abel, s'il le faut, c'est moi qui le tuerais. Mais...
- Nan, répondit le garçon en prenant sa main. J'vais le faire. Cette nuit, pendant qu'il dormira.
- D'accord, soupira Maggy. Mais avant d'en parler à Caïn et de fuir, il doit disparaître. Ce malade ne doit pas connaître la vraie règle du jeu.
Judas, souriant, observait l'échiquier.
- Alors comme ça, ils ont un plan...
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