Chapitre 6 : Pêché capital
Il faisait nuit. Judas était assis devant la table de la cuisine, face à Éden. Maggy préparait un délicieux poulet rôti avec des frites faites maison. Un tel repas allait certainement détendre l'atmosphère.
Ève entra, fatigué.
- Ça va mieux ? demanda Caïn.
- C'est plus à Abel qu'il faut demander. Moi, je parviendrais sûrement à m'en remettre...
Abel était encore sous sa douche. Cela faisait déjà deux heures.
- Tu viens manger ? s'exclama Caïn derrière la porte. C'est prêt dans cinq minutes.
- J'arrive !
Le garçon éteignit l'eau et jeta un œil au miroir. Devant celui-ci, il se mit à rire.
- Je vais vite mettre un terme à ce jeu...
Il descendit et rejoint les autres à table.
- C'est succulent, souriait Judas. Où as-tu appris à faire ça ?
- Ce n'est qu'un poulet, répondit Maggy. Rien d'exceptionnel.
Judas serrait son couteau.
- Rien d'exceptionnel ?
Ève se racla la gorge.
- Et si on discutait de nos souvenirs d'enfance ? Ce serait un sujet intéressant, non ?
- Hahaha, riait Abel. Il vaut mieux éviter.
- Je vois... Et***
- Veux-tu bien te taire ? demanda Judas. J'aimerais déguster ce fabuleux repas dans le silence.
L'ambiance fut à nouveau plombée. Le repas se termina dans le calme. Chacun retourna dans sa chambre. Ève tremblait encore dans son lit, se sentant observé.
Caïn et Maggy s'étaient endormis. Éden réfléchissait à un moyen de s'enfuir. Tandis que le jeune Abel regardait le paysage nocturne par sa fenêtre..
Le soleil se levait. Caïn entra dans la cuisine en premier. Il ouvrit alors une boîte de biscuits et commença à grignoter en mettant la table pour les autres.
- Bien le bonjour, souriait Abel.
- Oh, salut.
Les joueurs descendirent tous sauf Judas. Les jeunes restèrent un moment dans la cuisine mais il ne descendit toujours pas. Intrigués, ils décidèrent d'entrer dans sa chambre.
- Qu'est-ce que vous voulez ? s'exclama-t-il dans son lit. On peut pas dormir ?
- Désolé, riait Maggy. On s'inquiétait !
La matinée fut courte. Ève prenait sa douche.
Je rentrerais vivant... Je ne peux pas me permettre de rester ici plus longtemps.
Le garçon se débarbouillait le visage devant le miroir et s'essuya avec sa serviette. Puis d'un œil, il s'observa, la serviette sur sa tête...
- Oui... Je gagnerais.
Il se rendit dans la cuisine et s'assit aux côtés d'Abel.
- Tu n'as pas l'air bien, souriait l'adolescent. Veux-tu un remontant ?
- Ça ira, répondit Ève. Je suis juste fatigué.
- Dis-moi... Tu crois qu'il y a une autre règle du jeu ?
Le blond lança subitement un regard à Abel.
- Une autre règle ?
- Un autre moyen de gagner le jeu.
- Pourquoi tu me demande ça ?
- J'en sais rien... J'me fais sûrement trop d'idées.
Puis il s'en alla, laissant Ève au beau milieu d'une multitude de couteaux.
Caïn marchait dans la neige, seul, jusqu'à arriver devant une vieille grotte. Il se débrouilla pour allumer un feu et s'installa.
- Désolé, les amis... Mais j'vais devoir rester ici pour trouver une sortie. Revenir au manoir n'est pas une solution pour avancer.
Éden lisait un livre de cuisine.
- Tu vas nous faire à manger ce soir ? souriait Judas.
- Va crever...
- Oh, c'est vilain, ça.
- T'es insupportable ! T'avais l'air plutôt sympas au début pourtant.
- Tu devrais être le mieux placé pour savoir qu'il ne faut faire confiance à personne.
Eden se leva.
- Dis-le moi... C'est toi qui a tué la p'tite, n'est-ce pas ?
- Tout dépend de ce que tu en penses.
Puis Judas se retira, souriant.
Caïn sortit une cigarette.
- Ça fait longtemps que j'attends ça...
Puis il commença à fumer, allongé sur un lit de pierre inconfortable.
- J'commence à parler tout seul... J'suis sûrement devenu fou à les fréquenter... Pauvre Ève.
Il se releva rapidement.
- Ouais, j'vais devoir le sortir de cette merde. J'vais trouver un échappatoire.
Quelqu'un passa devant lui.
- Qu'est-ce que...
L'homme revint, surpris. Il pointa alors Caïn avec une arbalète.
- Merde !
Il se jeta sur le côté et saisit le fusil afin d'abattre son ennemi. La balle explosa une partie de son crâne.
Apeuré, il s'approcha lentement du corps et le fouilla. Hélas, il n'avait rien sur lui.
Maggy massait Ève sur son lit, enfermés dans une chambre.
- Ne t'inquiète pas... On va s'en sortir tous ensemble.
- Nan, j'y crois pas. soupira Ève.
- Fais-moi confiance. J'ai trouvé la solution. Mais il va falloir faire quelque chose avant que je puisse en parler.
Le garçon ouvrit les yeux.
- Et qu'est-ce donc ?
Elle approcha sa bouche de son oreille et chuchota :
« Il faut tuer Judas »
Ève fronça les sourcils.
- Est-ce que j'peux vraiment te faire confiance ?
- La question est plutôt... Est-ce que tu préfère faire confiance à ce sale type ?
Il serrait les poings.
- T'as raison... Mais à une condition.
Il se retourna et fixa sa poitrine.
- Tu ne peux vraiment pas me regarder dans les yeux ? demanda Maggy. C'est très dérangeant pour toi...
- Passons ce détail.
Elle sourit et s'excusa.
- Je t'écoute. Quelle est ta condition ?
- C'est moi qui tuerais cet enfoiré.
Caïn rentra au manoir.
- Qu'est-ce que tu fais avec ça ? demanda Abel.
Il déposa le cadavre de son agresseur au sol.
- Je pense qu'il y a d'autres gens qui s'entretuent de leurs côtés. Il a dû chercher une sortie aussi, mais... Il m'a attaqué.
- Caïn... Il faut que je te parle.
L'homme reculait lentement.
- Ah oui ?
Abel souriait et s'approchait de lui lentement.
- J'ai pensé à plusieurs solutions pour s'évader d'ici... Et la première, serait de se confesser.
- Comment ça ?
- Nous sommes tous enfermés à cause de quelque chose... Tu as fait une connerie mon ami. Et moi aussi !
Maggy et Ève entrèrent dans la cuisine et s'arrêtèrent devant cette scène, sans faire de bruit.
- Saches que je ne suis pas un saint. Je pense que si je me repentis, je n'aurais plus aucune raison de rester. On va alors pouvoir me libérer et ma vie reprendra son cours.
- Tu me fais peur, gamin.
Abel se mit à rire, d'une façon très effrayante, la tête levée.
- Il y a de quoi ! Après tout, j'ai tué une vingtaine de salopes dans mon bahut...
- Abel, cesses tes idioties. dit Maggy. On va s'en tenir au plan initial.
Le garçon tenait son menton.
- Et bien apparemment, avouer mon péché n'a servi à rien. J'me disais aussi...
- Avoues-le, souriait Judas en entrant.
Tu le savais depuis le début, hein ? Si tu viens d'avouer tout ça. C'est pour une toute autre raison.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top