Chapitre 4 : On fouille tout
Maggy ouvrit les yeux. Il faisait jour et elle entendait les autres discuter dans la cuisine du rez-de-chaussée.
Elle se leva lentement et marcha en direction du salon en faisant grincer le parquet puis s'arrêta devant l'échiquier.
La jeune femme paraissait intriguée par ce qu'a fait Abel lors de leur dernière partie. Avait-il compris quelque chose sur le jeu ?
- Ah, tu es réveillée, souriait Judas. Viens donc te joindre à nous.
Ils étaient tous ensemble. Ève, traumatisé par la mort de Lilith, restait silencieux.
- Bon, s'exclama Abel. Dépêchons nous de manger. Nous avons des fouilles à faire.
- Pas encore, répondit Caïn. Tu as vu le temps ?
La tempête ne s'était pas calmée.
- Hélas, répondit Abel, il va falloir se presser avant que l'un de nous perde la vie a son tour...
Ève était en larmes. Il renversa et brisa son bol en le jetant par terre et s'en alla.
- Le pauvre, dit Adam, toute tremblotante.
Judas l'observait monter les escaliers, souriant.
Éden bu son verre de jus d'orange et essuya sa bouche avec sa manche gauche avant de parler.
- Finalement, je suis assez intrigué... J'aimerais bien savoir pourquoi c'est nous qu'on a choisi.
- C'est vrai que c'est étrange, répliqua Caïn. Je ne vous connais pas assez pour dire ça mais j'ai l'impression d'être tellement différent de vous.
Ève s'était enfermé dans sa chambre, un couteau à la main.
- Je dois le faire... Plutôt crever que de souffrir ici.
Il le tenait fermement, la lame en direction de son ventre.
- Bordel, j'ai perdu mes couilles ? hurla-t-il.
Les jeunes levèrent la tête, surpris.
- Qu'est-ce qu'il fout ? s'exclama Caïn en se levant brusquement.
Ève serrait les dents, fermait les yeux et se mit à genoux, incapable d'en finir. C'est alors que quelqu'un frappa à la porte. Les yeux du garçon s'écarquillèrent.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Caïn. Tout va bien ?
Il se leva, son couteau à la main.
- Oui... Tout va bien...
Il s'approchait lentement de la porte, tel un cadavre ambulant, puis l'ouvrit soudainement.
-On t'a entendu crier... Je m'inquiète pour toi... Je sais ce que tu endures.
Ève baissa les yeux.
- Nan, tu ne peux pas savoir.
Il ferma la porte et retourna dans son lit, déprimé.
Caïn songea alors quelques instants à son passé. Il descendit rapidement et s'approcha des autres.
- J'ai peut-être une idée sur ce qui nous lie, mais... Je n'en suis pas du tout certains.
- Racontes, répliqua Maggy. Nous sommes tout ouïe.
Eddy ne cessait de travailler. Il était entouré de collègues incapables et devait corriger tout leur boulot.
- Alors, Ed ! s'exclama un type banal. Tu viens prendre un café ?
- Hors de ma vue, pauvre con...
Trois types inintéressants s'approchèrent de lui.
- C'est bon, ne sois pas méchant. T'as une femme qui t'attends pour te vider les couilles après, toi.
Eddy se leva brusquement.
- Parles pas de ma femme comme si ce n'était qu'un morceau de viande.
Il tenait le type par le cou.
- EDDY !
Un autre homme anonyme fit son apparition.
- Quel est ce comportement ?
- Désolé, boss... Mais je démissionne...
Le pauvre homme, débordé par cette situation, s'en alla en laissant son travail inachevé.
- EDDY !
Eddy...
C'était son nom et pourtant, à chaque fois qu'il l'entendait, il avait du mal à se reconnaître. Il pleurait, sur la route, démoli par toute ces émotions.
- Chérie, je suis rentré !
Sa compagne lui sauta dans les bras et l'embrassa.
- Ça s'est bien passé aujourd'hui ?
- Nan... J'me suis barré.
Sa femme devint alors un de ces personnages inutiles. Sa réaction fut l'élément déclencheur... Elle s'en prenait à lui, l'insultait et le frappait.
Eddy lui a alors mis une violente baffe et fit reculer la personne face à lui qui trébucha et s'ouvrit le crâne contre un meuble.
Judas souriait.
- Alors il y a parmi nous un assassin.
- Je pense qu'il y a une erreur ! s'exclama Maggy. J'ai tué personne moi. Ce n'est pas du tout notre lien.
- Si, au contraire, souriait Abel. Peut-être que finalement, nous incarnons tous un péché capital...
Éden se leva.
- C'est probable. Maintenant, si vous le voulez bien... Il est temps d'explorer la zone.
- Oui ! s'exclama Maggy. Enfin !
Caïn fronça les sourcils.
- Je vais chercher Ève. On se sépare en groupe de deux.
- Mais on est sept ! répondit Maggy.
Abel se servit un verre de jus d'orange.
- Je vais rester ici, alors... On ne sait jamais ce qui peut arriver.
- Pourquoi toi ? demanda Judas. Vaut mieux qu'on choisisse quelqu'un d'inoffensif.
- Caïn ! s'exclama Éden. Laisse donc le p'tit à l'étage. On y va entre nous...
Abel et Caïn se sont retrouvés ensemble. Judas se trouvait avec Adam. Éden et Maggy constituaient donc la dernière équipe.
- Bien ! s'exclama Caïn. Abel et moi reprenons les fouilles derrière la forêt. Adam, Judas, retournez sur les traces de Lilith. Puis vous deux... Faites comme bon vous semble.
Ils sont tous sortis. Ève tremblait.
- Combien de temps va durer ce foutu jeu ?
CLAC !
Un bruit de placard retentit. Le garçon se leva brusquement.
- Que font-ils ? Une dispute ?
Inquiet, Ève marchait en direction des escaliers. À ce moment, il compris que tout le monde était parti poursuivre les recherches.
En panique, il courut et s'enferma dans sa chambre. Caché dans un placard, un couteau à la main, il tentait d'être le plus discret possible.
Caïn marchait avec son fusil.
- Dis-moi, Abel... Pourquoi un gamin de ton âge s'est-il rendu ici ? T'as pas école toi ?
- J'suis viré de mon établissement... Accusé d'avoir tué six filles dans leurs toilettes. J'aurais dû aller en prison aujourd'hui ou demain...
- Et c'est vraiment toi ?
L'adolescent le fixait d'un regard noir, sans répondre.
- La question est plutôt... Est-ce que tu m'en crois capable ?
Maggy s'arrêta devant un arbre.
- Je suis désolée, il faut que j'aille... Enfin j'dois pisser, quoi !
- Vas-y.
Éden se tourna et s'éloigna. Il vit alors quelque chose passer non loin. Prudent, il retourna auprès de Maggy en respectant son intimité.
- Ecoute moi bien...
- Oui ?
- On n'est pas tout seuls ici... Et étrangement, je n'ai pas l'impression d'avoir vu un ours.
Maggy remit son pantalon.
- Tu veux dire que...
Ils entendirent tous un hurlement... Celui d'une fille.
Ève agonisait. Il n'y avait plus d'oxygène. Il ouvrit la porte du placard et entendit rire tout près de lui.
Putain, songeait-il, qu'est-ce qui se passe ici ?
Caïn arriva en courant auprès de Maggy et Éden.
- Vous l'avez aussi entendu ? demanda le barbu en panique.
Abel les rejoints, essoufflé.
- Oui... C'était***
Il se fit couper la parole par un rire derrière lui.
- Quel jeu fascinant...
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