Chapitre 2 : Jeu mortel

La tempête s'était calmée. Il faisait toujours aussi froid à l'extérieur et il faisait noir. La tombée de la nuit avait alourdie l'ambiance déjà assez sombre depuis les paroles de l'inconnu.

Les lumières étaient toute éteintes. Seul, dans sa chambre, Ève tremblait.
C'est vraiment glauque ici, songeait-il.

Le grincement du vieux parquet l'effrayait. Caïn dormait paisiblement. Les autres réfléchissaient.

Lilith se leva pour aller faire sa petite commission du soir avant de dormir. Elle dormait à l'étage avec Ève et Maggy.

Le garçon l'attendait derrière la porte. Elle poussa un cri en le voyant, surprise.
- Je... Je suis désolé...
- Oh, ce n'est rien. C'est juste que... Je ne suis pas rassurée ici.

Il baissa les yeux.
- Honnêtement, moi non plus. J'ai un de ces maux de ventre... Horrible.
Quelqu'un montait les escaliers.
- Est-ce que ça va ? demanda Judas. J'ai entendu crier.
- Oui, souriait la jolie rousse. Ce n'est rien, ne t'en fais pas.
- Je vois. Passez une bonne nuit.

Le garçon redescendit, souriant. Il attendit que les jeunes retournent dans leur chambre avant de retourner dans la sienne.

La lumière du jour les réveilla. Joyeux, ils se rendirent tous dans la cuisine du rez-de-chaussée pour se servir un bol de céréale, de lait, du jus d'orange ou bien même des tartines de chocolat ou de confiture.
- Franchement, c'était très confortable ! s'exclama Abel. Vous ne trouvez pas ?
- Si, répliqua Caïn. C'est même plutôt bizarre. Un manoir perdu, une ambiance malsaine mais un sacré confort.
- Je vous l'ai dit, ricanait Judas. Il ne faut pas s'inquiéter.

Le type mystérieux retira sa capuche. Il était chauve, avait des yeux marrons et une petite cicatrice sur la joue gauche.
- Je ne compte pas devenir votre ami s'il y a potentiellement un traitre parmi nous. Et surtout si c'est un jeu déplaisant. Mais j'vous donne quand même mon nom.

Le type s'appelait Éden.

Il prit un peu de pâte à tartiner au chocolat et en étala sur du pain.
- Mais il est vrai que nous sommes plutôt bien accueillis. Est-ce vraiment un mauvais jeu ?
Ils mangeaient tous dans la « bonne humeur » et s'assirent ensuite dans le salon.
- Est-ce qu'il compte venir à 18h ? demanda Caïn.
- C'est possible, répondit Éden. À moins qu'il soit déjà là. Il diffusera seulement un enregistrement.

Judas riait.
- Cela voudrait dire qu'il se cache avec nous pour n'éveiller aucun soupçons ?
- J'imagine...
- Alors il aurait fait exprès d'arriver en retard pour retarder le lancement du jeu.

Éden lança un regard noir à Judas.
- Tu penses que c'est moi ?
- Je dis seulement que c'est bizarre si ta théorie tient la route.
Caïn se racla la gorge.
- Si c'est le cas, c'est qu'on se fait manipuler. Peut-être bien qu'il vaut mieux qu'on s'en aille.
- Non, c'est débile, répliqua Abel. Il a sûrement déjà tout prévu.

La télévision changea de canal.
- Bonjour à tous. J'espère que vous avez passé une bonne nuit... Je vous attends dans la cave. Vous allez passer un par un devant moi pour connaître le rôle de vos cartes. Et le jeu pourra commencer.
- Interessant, riait Judas. Passer un par un est plus judicieux pour éviter d'attirer plus de soupçons sur telle ou telle personne.

L'homme avait appelé les joueurs un par un. L'un d'eux se trouvait dans le sous-sol. Il y avait un épouvantail derrière une vitre ainsi qu'un haut parleur.
- Bien... Ton rôle, c'est la luxure... Personne ici ne doit embrasser qui que ce soit. C'est ton action interdite. Si cela arrive, tu mourras...
- Et quel est le but du jeu ?
- Il y a plusieurs manières de gagner. Tuer les autres joueurs... Trouver les actions interdites des autres et les pousser à les exécuter... Dans tout les cas, il n'y aura qu'un seul gagnant...

« Le dernier survivant »

C'était un jeu mortel et tout le monde refusait de l'admettre. Caïn prit un fusil de chasse et enfila son manteau.
- J'vais retrouver cet enfoiré. J'vais le buter ! Appelez les flics en attendant.
- Malheureusement, répondit Lilith, nous n'avons pas de réseau ici.
- C'est bon, n'ayez aucune crainte, souriait Judas. Nous sommes tous arrivés par le portail. Pourquoi on ne pourrait pas en sortir ?

Éden jeta un œil à la fenêtre.
- Ce serait trop facile. Mais il suffirait simplement d'attendre ici sans se tuer. M'enfin faudrait-il d'abord qu'on puisse se faire confiance.
- Nous n'avons pas de nombreuses réserves dans la cave, ajouta Ève. On ne pourra pas tenir ici très longtemps.

Abel réfléchissait.
- Et si on montrait nos rôles ? Ce sera sûrement plus facile pour se faire confiance.
- J'en doute, déclara Judas. Peut-être que l'un de nous ne doit pas le montrer sous peine d'être exécuté.

Les joueurs se fixaient, tous troublés. Il suffisait peut-être de trouver l'instigateur de ce jeu et l'éliminer pour tout arrêter.
- C'est souvent les plus discrets qui sont les plus louches, riait Caïn. Ce serait Adam ?
- Ou alors le type trop bizarre ajouta Judas. Pourquoi pas Eden ?
- Vous plaisantez ? J'aurais tout misé sur Ève. Il a tout d'un protagoniste de roman mystérieux.
- Les protagonistes ne sont pas vraiment les méchants en général... On va tourner en rond longtemps.

Abel soupira avant de s'affaler sur un canapé.
- J'aurais bien proposé à tout le monde de vivre comme si de rien était en attendant de trouver une solution, mais comment vous faire confiance ?
- Dit-il alors qu'il tripote une gamine depuis son arrivée, répliqua Maggy.
Le jeune garçon se mit à rire.

Caïn sorti du manoir avec le fusil et son manteau. Lilith enfila aussi ses vêtements chaud et s'en alla à son tour. Ève jeta un œil à son téléphone sans réseau et s'approcha de la porte.

Il posa sa main sur la poignée et réfléchir. Était-ce nécessaire de les suivre ?
- Vous allez tous chercher une sortie ? demanda Judas. Ou vous allez faire semblant d'être inquiet et nous baiser par surprise ?
- Écoutes ! s'exclama Ève en s'approchant furieusement de lui. Si tu me soupçonne, tues-moi maintenant !

Adam et Éden se mirent devant Ève.
- Ce serait avec grand plaisir, souriait Judas.
- Arrêtez ! s'exclama le garçon mystérieux. Je pense qu'il vaut mieux éviter de s'énerver...

Maggy monta à l'étage.
- J'vais me laver moi.
- Tu as pensé à prendre des affaires de rechange ? s'exclama Ève. Moi, j'ai pas réfléchis à ça...
- Désolée, mais je ne peux pas te prêter mes culottes !

Ève pensa à nouveau à un scénario érotique. Il ouvrit alors la porte d'entrée et s'enfuit en courant.
- Il est trop bizarre, dit Abel.
- Bref, je monte aussi, déclara Éden.

Caïn marchait lentement derrière le manoir. Il scrutait les alentours jusqu'à apercevoir l'entrée d'une forêt. Il y avait peut-être une sortie au bout.

L'homme frottait ses mains entre elles car il n'avait pas pris ses gants. Il les glissa ensuite dans ses poches et continua d'avancer.
- Eh, Caïn !
Il se retourna. Ève arrivait en courant.
- Qu'est-ce que tu fou ici idiot ? Tu vas tomber malade !
- C'est vrai qu'on se les gèles ici... Mais j'voulais faire un petit tour.
- Ce n'est pas une bonne idée. Rentres au manoir.
- Avec ces cons ?

Caïn posa l'arme et retira son blouson.
- Enfiles ça. Mais ne te plains pas d'avoir froid après.
- Merci beaucoup !
Ils marchaient ensemble dans les bois glacials.

Judas était allongé sur le canapé en présence de la jolie Adam. Abel, sorti de sa douche, revint.
- Oh, te voilà ! s'exclama Judas. Je m'ennuyais avec elle. Ça fait dix minutes qu'elle n'à pas parlé.
- Tu crois peut-être que je vais t'aider à t'ambiancer ?
- Tu n'es vraiment pas drôle... J'vais me laver aussi, tiens. Ce sera mieux que de rester avec vous.

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