Chapitre 4 :

Le Capitole. C'est une ville très belle, avec de bâtiments magnifiques, des rues propres. Je pourrai presque l'aimer si il n'y avait pas toute cette hypocrisie. Bien sûr, on ne la voit pas, pourtant elle est là, dans le simple fait de forcer des adolescents comme Lilou à s'entre-tuer pour des crimes qu'on commis des gens qu'on ne connaît pas. Est-ce que c'est parce que des parents sont mauvais que leurs enfants le sont ? Mon père avait six ans lors de la guerre. Qu'est-ce que Lilou peut avoir fait ? Pourquoi la punir ? Moi, je pense que le Capitole sont juste des gens horribles qui aiment voir les gens souffrir. Ce n'est pas un rappel, pour eux, les Jeux, c'est drôle.

Aujourd'hui, on doit faire la Parade. Gaëtan m'a expliqué. On a rendez-vous avec les stylistes dans quelques minutes. Je suis dégoûté par le fait d'avoir besoin de stylistes. J'ai l'impression qu'on s'amuse avec moi, que je ne suis qu'une poupée, un jouet aux yeux du Capitole. Ça doit d'ailleurs être comme ça qu'ils me voient. Je soupire en emboîtant le pas à mon mentor. Lilou et Morgane sont déjà auprès des stylistes. Le mien, un certain Georges Marrks semble n'en avoir rien à faire de nous. Apparemment, il s'est arrangé avec la femme qui s'occupe de Lilou pour qu'on se ressemble, pour mettre le trait sur notre lien fraternel. Personnellement, je n'attends rien d'eux. Depuis toujours, les personnes du district Dix sont déguisés, soit en boucher, soit en fermier, soit en vache, bien que ce dernier costume soit plus rare. Forcément, c'est aussi cette option qu'à choisi Georges. Je me retrouve donc sur le char du Dix, vécut d'un ensemble de cuir et de tissus marron, hideux, la tête surmontée d'un casque évoquant la tête d'une vache. Georges a voulu faire de moi un vaillant taureau, près à tout pour protéger le pauvre petit veau qui se trouve à ses côtés. C'est comme ça que, à cause de lui, j'ai été, une fois de plus, humilié devant tout Panem.

Pour l'entraînement, je n'ai pas suivi les conseils de Gaëtan, on s'est organisé autrement avec Lilou. Elle maîtrise tout ce qu'il faut pour la survie, moi je me suis concentré sur les techniques de combat. Ma sœur a voulu apprendre à se battre, mais je l'en ai dissuadé. J'ose croire qu'elle n'aura pas besoin d'en arriver là.

Je n'arrive pas à savoir si il y a des personnes dignes de confiance parmi les autres adolescents, au cas où je me retrouverai séparé de Lilou, j'aimerai qu'elle ai quelqu'un qui puisse me remplacer. Mais personne ne le pourra, je pense qu'ils ne pensent qu'à la blesser. Il est clair que les Carrières me détestent, je vois les regards qu'ils me jettent, les rires sur mon passage. De ce que j'ai entendu, je ne suis « qu'un idiot qui pense qu'il peut protéger sa petite sœur... On n'est pas dans un conte de fée ». Je ne sais pas si je peux la protéger, mais je ferais de mon mieux pour elle. Certains des autres districts, comme la fille du Six, ou le garçon du Douze ont l'air de compatir pour Lilou et moi. Et les derniers n'en n'ont rien à faire de ma présence. J'attends avec Lilou dans la pièce en attendant le passage devant les Juges. Je suis stresser, mais pas pour moi, au fond, je m'en fiche de rater l'évaluation. Ce qui m'inquiète, c'est celle de Lilou. Si elle a un bon score, elle peut espérer gagner quelques sponsors. Je pousse un soupir d'impatience, ma jambe droite tremble. Lilou a l'air plutôt calme, mais je sais que ce n'est pas parce qu'elle à l'air de quelque chose qu'elle l'ai, c'est même assez rare. Je pose ma main sur la sienne pour lui montrer que je suis là. Elle sourit timidement. Puis la voix automatique m'indique que je dois y aller. Lilou me presse la main, je ne sais pas si c'est pour elle, ou pour moi. Sûrement un peu des deux.

-Tu vas assurer, lui dit-je.

-Toi aussi.

Je hausse les épaules. Je ne me suis toujours pas décidé sur ce que je vais faire, alors je ne miserais pas sur moi. Avec les mentors, Lilou a décidé de faire une démonstration sur les pièges, elle devenue super forte en trois jours. Gaëtan a cherché avec moi ce que je pourrai proposer, mais on n'est arrivé à aucune conclusion pertinente. Dans la salle, les mêmes spots d'entraînements sont installés. Il règne une ambiance assez particulière, une fois que la pièce est vide. Les Juges sont au-dessus, dans une petite alvéole qui surplombe la salle. Ils étaient assez distraits, mais lors de mon entrée dans la salle, ils ont arrêté leurs discussion pour poser leurs regards sur moi :

-Théo Leech. Vous avez dix minutes pour proposer quelque chose. Nous vous regardons, annonce un vieil homme.

Les derniers Juges tournent leurs chaises pour se placer face à moi. Je fouille des yeux les spots à toute allure, espérant un éclair de génie, qui, bien sûr, ne vient pas. Après un court instant où je suis désemparé, je me décide pour le stand de combat au couteau. Je me place au centre du cercle dessiné au sol. Une petite voix m'informe que les cibles sont en train d'être créées. Peu après, la première apparaît, courant vers moi. J'esquive le coup et je le frappe dans le dos pour le faire tomber. Je me suis déjà battu au collège, les vrais combats sont beaucoup plus compliqué. Là, ce n'est qu'un programme, avec les probabilités et un peu de chance, on peut déterminer où apparaîtra le prochain ennemi. Une vraie personne, ce n'est pas pareil. J'ai toujours le remord de blesser, même si c'est pour me défendre. Une vraie personne est imprévisible. Et pour peu qu'on l'ai vraiment énervée, elle peut réellement avoir l'envie de vous étriper, ce qui n'est pas le cas du programme.

Malgré tout, même si je vois souvent les cibles venir, je ne sais pas bien me battre. Quand mon temps est écoulé, je sais que j'ai fait une performance vraiment horrible.

-Nous vous remercions M. Théo Leech.

L'homme n'ajoute rien. Je sais que je dois partir, et je sais que je ne vais pas avoir une note acceptable. Je marche lentement vers la sortie, espérant secrètement que ma sœur entre avant que je sois parti, mais bien sûr, la prochaine personne n'entre qu'une fois que le précédent ai fermé la porte. Quand je sors, je m'enfonce aussitôt dans un recoin. J'attends Lilou. Une dizaine de minutes après, elle ouvre la porte.

-Comment ça s'est passé ?

-Bien. Tous mes pièges ont fonctionnés, mais j'ai mis tellement de temps à fabriquer mon collet que je n'ai pas eu le temps de faire tout ce que je voulais. Et toi ?

Je me met à marcher vers notre chambre, au dixième étage. Je ne veux pas répondre à la question, mais dans tous les cas, quand elle verra ma note, je serais obligé de m'expliquer.

-Je ne sais pas trop. Mal je pense.

-Dis pas ça. Je suis sûre que tu les as impressionné. Tu sais, quand je suis arrivée, ils parlaient avec tellement d'entrain qu'ils ont mis plusieurs minutes à faire attention à moi.

Je détourne le regard. Je pense surtout qu'ils étaient en train de se moquer de ma piètre performance. Théo Leech, le garçon qui se prend pour un héros, qui pense pouvoir sauver sa sœur, mais qui n'est pas fichu de battre des cibles virtuelles.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top