Chapitre 6: Le fantôme de Gadjeel
- Il faut qu'on rentre, Pandora. S'il te plait, regarde moi.
Pandora était figée, les yeux dans le vide. Devant ses pupilles bleutées repassaient en boucle et en boucle les derniers instants de cette fille à la peau noire, aux cheveux bruns. Son agilité même ne l'avait pas sauvée du pic de métal que le district 12 avait brandi contre elle.
- Pandora. Pandora, nous n'avons pas le temps ! Et si les tributs venaient vers nous ?!
Elle avait une famille. Des amis, peut-être des frères et soeurs. Qui la pleurerait ? Qui enterrerait son cadavre ? Elle n'était pas morte sur le coup, elle se vidait de son sang près du ruisseau où elle avait voulu s'abreuver. Pourquoi Pandora n'était-elle pas venue la secourir, l'aider ?
- Non non non, regarde moi.
Morgane mit des petites claques sur les joues de sa camarade, dans l'urgence de trouver une cachette. Malgré les dunes qui pouvaient offrir l'asile quelques temps, elles n'étaient pas à l'abri du soleil, ou des combats.
Pandora reprit violemment conscience lorsque Morgane plongea ses yeux dans les siens. Elle fut agitée d'un soubresaut:
- Cette fille...
- Elle est morte. Il faut qu'on avance, Pandora. S'il te plait.
Morgane lui prit la main, et commença à courir.
- Il faut qu'on trouve un endroit à l'abri du soleil, à l'abri des regards, loin d'ici.
La blonde la suivit, dans un état léthargique. Peu à peu, elle chauffa ses membres mous et courut derrière son acolyte. Devant ses yeux défilaient le paysage morne et gris d'un désert. Chaque pas faisaient crisser les rouages, les vices et les tôles sous leurs pieds. Rester dans ces dunes n'annonçait rien de bon. Puisque le district 12 y était si à son aise, et qu'ils avaient réussi à tuer et à vaincre les premiers districts, il fallait mieux s'échapper.
Pandora se mordit le bras. Il fallait qu'elle se concentre. Le sang devait être son quotidien. Comment ferait-elle, lorsqu'elle devra tuer, à son tour ? Aurait-elle du sang-froid, comme cette fille du district 12, ou hurlerait-elle à plein poumons comme ce jeune homme à l'oreille arrachée ? Comment tuerait-elle ? Pourrait-elle vraiment tuer ? Elle n'avait jamais voulu de mal à quiconque dans cette arène, c'était déchirant de voir la haine qui se dégageait entre chaque district.
Morgane s'arrêta, à bout de souffle:
- Regarde, cette petite "grotte". Arrêtons-nous là.
Elle s'assit près d'une grande tôle qui faisait office de toit. Personne ne les verrai, ici, à l'abri du vent sous une dune. Pandora s'assit, les jambes en carton. Elle reprit son souffle, courir ici toute la journée était une torture. Morgane sortit une bouteille d'eau et une conserve. Elle tendit la bouteille à sa camarade:
- Bois.
Pandora porta la bouteille à ses lèvres, les yeux dans le vide, sans boire. Morgane se rapprocha d'elle, et soupira:
- C'est la première fois que tu vois quelqu'un mourir ?
Pandora releva ses yeux bleus, des larmes dans les yeux. Elle lutta pour ne pas pleurer, ne pas sangloter, rester de marbre. Elle regarda un point fixe derrière Morgane, mais celle-ci l'obligea à la regarder. Une larme roula sur sa joue.
- Oui...
La brune la prit dans ses bras, alors que Pandora explosait. Deux jours qu'elles étaient dans l'arène, et elle ne voulait plus être ici. Elle voulait juste échapper à cet enfer, vivre sa vie avec Yuki et Tili, sans être dérangée. Elle ne voulait pas être dans les bras de Morgane, elle ne voulait pas l'aimer comme elle commençait à le faire, elle voulait juste qu'on la laisse tranquille.
Sa camarade lui caressa les cheveux, en attendant que ses pleurs s'épanchent. Elle lui murmura à l'oreille:
- Je ne te laisserai plus seule dans une forêt, tu me comprends ? On traversera ça à deux. Tu n'es pas seule.
Le souffle de Pandora se stabilisa peu à peu, elle serra dans ses doigts fins le tissus du tee shirt de Morgane. Malgré le fait qu'elle ait bien dormi la veille, elle avait été réveillée en sursaut et le combat l'avait fatiguée. Elle passa les bras et les jambes autour de la taille de sa compagne et s'endormit peu à peu.
Lorsqu'elle reprit conscience, elle se trouvait toujours dans la même position. Morgane avait disposé les couvertures sous elle pour faire un oreiller confortable, elle s'était allongée dessus. Elle jouait maintenant avec les rouages d'une petite machine qu'elle avait construite pendant le sommeil de Pandora. Celle-ci releva la tête et regarda son acolyte faire, sans commenter la scène.
- Je t'ai toujours dit que je n'avais pas de famille biologique et c'est vrai, dit la brune, les yeux rivés sur sa construction. Seulement, j'ai une famille adoptive.
- Tu m'avais dit, murmura simplement Pandora.
- On est six, que des mecs. Et puis y'a mon papi. Même si c'est le papi des garçons, c'est aussi mon papi. Il avait toujours voulu une fille.
Elle sourit en disant cela, et passa une main dans les cheveux de Pandora.
- C'est le gars le plus gentil de toute la terre. Il est jamais allé à l'école... Mais crois-moi qu'il sait tout. Il trouvait des boulots aux garçons en un clin d'oeil, c'était impressionnant.
La blonde l'écouta parler, un doux sourire aux lèvres.
- Alors bon, c'était pas les plus faciles. Le plus grand, Seth, il doit décharger des cageots de légumes tout les matins à 5 heures.
- 5 heures ? C'est tôt.
- Et à 17 heures, pour un marchand de légumes.
- Et toi ? Tu faisais quoi ?
- Moi, je taillais des trucs dans du charbon. C'était pas fou, mais je pouvais les revendre aux passants. Tu sais, avec les deux poignards. Je faisais des petits animaux, des silhouettes... Mais c'était pas urgent, à ce moment-là, de gagner de l'argent. Même si on est pas les plus riches du tout, on vivait bien.
- Quand on gagnera, on sera riches, dit Pandora, rêveuse.
- Ouep, princesse. Très riches. On vivra comme des reines.
Pandora se releva à contre-coeur, et mangea la fin de la conserve:
- Tu ne m'en as même pas laissé !
- Comment ça ? Mais si, regarde !
- Mais y'a plus rien ! Franchement, t'abuses.
Morgane éclata de rire:
- Les filles riches n'ont pas le droit à ça.
- Quoi ? fulmina Pandora, outrée. Attention parce que sinon, je vais te frapper avec mes poings de fille de riche !
- J'attend de voir ça ! Bon, trêve de bavardages... Où sont les deux sacs ?
Pandora redevint sérieuse, et chercha autour d'elles. Elle se releva, épousseta les quelques copeaux de métal qui trainaient sur ses habits. Des empreintes de pas étaient restées incrusté dans la poussière.
- C'est nous ça ?
- Non, dit Morgane d'une voix figée. Quelqu'un est venu ici.
Pandora sursauta, comme brûlée. Elle aida sa camarade à se lever:
- Tu crois qu'ils sont partis avec les sacs ?
- Putain... Je crois bien.
- Je n'aurais pas dû m'endormir si promptement, c'est ma faute !
- Non, c'est moi. J'ai pensé que les tributs seraient partis, mais ils sont passés par ici. Nous avons eu de la chance, le dernier sac à dos n'a pas été volé. On a deux poignards, quelques conserves et une bouteille d'eau. Sans compter les deux couvertures.
- Tu fais tout pour ne pas m'alarmer, mais je sais la réalité, dit Pandora, accusatrice. On ne tiendra que quelques jours avec ce qu'on a. Nous devrions revenir à la Corne d'abondance.
- Sérieusement ?! C'est dangereux. Je parie que les premiers districts y sont aussi. Ils se sont associés, Pandora ! C'est pas pour cueillir des pâquerettes qu'ils le font !
- Et je te signale qu'ici, il n'y a rien. On est obligées de sortir de cet endroit, j'imagine que le district 12 y est plus que dangereux.
- Tu as raison, concéda la brune. Mais promet moi de ne rien faire d'imprudent.
Pandora se releva, un petit sourire aux lèvres. Elle posa ses lèvres sur l'oreille de Morgane et lui souffla:
- Fait-moi confiance, d'accord ? On crois l'une en l'autre. Ça se passera bien: on va à la Corne d'abondance et on s'enfuit comme des voleuses pour attendre qu'ils se tuent les uns les autres.
La plus grande frissonna, mais acquiesça:
- Allons-y.
Elles se mirent en route. Pandora était soulagée de ne pas avoir à porter les deux sacs qu'elle avait ramené de la Corne d'abondance, car ils pesaient un certain poids. Cependant, elle regrettait de ne pas se savoir à l'abri de la faim et de la soif. Cela lui faisait froid dans le dos de savoir que quelqu'un s'était introduit dans leur cachette pour voler ses sacs. Elle commençait à avoir un peu mal aux pieds, mais ne se plaint pas.
- Dis, Morgane, débuta-t-elle en prenant la main de celle-ci. T'as déjà été amoureuse ?
- Moi ? s'étonna la brune. Euh, je ne sais pas trop, pourquoi ?
Pandora rougit, et rétorqua:
- Et bien, je crois qu'il se passe quelque chose entre nous.
Alors que Pandora allait ajouter quelque chose, Morgane se tourna et posa un doigt sur les lèvres de sa compagne et dit:
- Je te rappelle que n'importe qui épie nos conversations et les transmet en direct sur un écran dans tout les foyers. On en parle après ?
La blonde grommela, bougonne. Elle était toute rouge. Seulement, elle savait que Morgane avait raison. Tout ce qu'elle dirait ici abreuvait directement les yeux curieux et pervers des districts et du Capitole. C'était la dernière chose dont elle avait envie.
- Moi j'ai jamais rencontré de garçons, donc forcément...
Morgane se tourna vers elle, interloquée, mais ne dit rien. Pandora soupira, et elles continuèrent leur marche.
Lorsque quelque chose crissa sous les pieds de la blonde, celle-ci pensa que ce n'était qu'un tas de ferraille parmis tant d'autres. Le sort fit qu'elle se trompa: quelque chose la renversa.
Morgane se retourna en sursaut, voyant sa camarade tomber. Une chose était sortie du sol, comme un ressort. Énorme, rouge comme la rouille, acéré, un espèce de gros serpent prenait désormais la place de Pandora. Celle-ci s'était relevée, et regardait la chose avec ébahissement.
- C'est quoi ce bor...
Morgane n'eut pas le temps de finir sa phrase que la tête du vers de métal s'écrasa avec fracas autour d'elle. La blonde enleva sa main, juste avant que le sol juste à cet endroit soit écrasé par la force de l'automate. Comme aveugle, il cherchait Pandora. Elle se releva et s'éloigna, alors que sa camarade sortait son couteau.
- C'est humain ça ?!
- Sûrement pas !
Alors que le vers lançait un jet de projectiles, composés de bouts de verrous, de ferraille et de clous, sur Pandora, Morgane essaya de l'attaquer. Elle se jeta sur la chose en brandissant sa lame. Le bruit que fit le poignard en ripant contre le métal fut insupportable à l'oreille de la plus petite.
- J'ai émoussé mon arme, ça ne sert à rien.
Pandora s'éloigna encore plus, un des clous s'était enfoncés dans la peau de son bras, encore sensible à cause des aiguilles de pins provenant de la veille.
- Partons vite, Morgane !
Celle-ci se retourna pour suivre Pandora, qui comptait déguerpir au plus vite loin de cette abomination, qui avait si brusquement sorti du sol. Cependant, une lanière de fer, provenant du corps du monstre, attrapa la cheville de celle-ci et la fit tomber à terre alors qu'elle s'élançait vers sa compagne. Avec un cri de douleur, elle s'écrasa au sol, des éclats de fer dans le menton. Elle ne laissa pas la douleur prendre le dessus et se releva immédiatement pour essayer de se libérer de l'emprise.
Pandora sentit son coeur se serrer. Elle voulut s'approcher mais le ver lançait des jets de bouts de métal tout autour de lui, comme pour l'éloigner. Seulement, il ne visait qu'à partir d'approximations, et elle n'était pour l'instant pas touchée. Seulement, elle ne pouvait pas apporter son aide à sa coéquipière.
Le ver, content de son affaire, commença à rentrer dans le sol. Avec un horrible bruit écoulement et de succion, le sol autour commença à être attiré par la force du ver, et entraina Morgane à sa suite.
- Non !
Morgane redoubla d'ardeur avec son poignard pour libérer sa cheville. La liane de fer était trop épaisse et elle ne pouvait donner de grands coups sans peur de toucher sa peau, qui devenait déjà bleue à cause de la poigne du serpent de fer.
- Morgane !
Le sol se dérobait tout ses pieds, elle tenta de s'accrocher aux déchets environnant mais c'était peine perdue.
Pandora essaya d'approcher, en proie à une panique totale, mais elle avait peur de se faire aspirer à son tour. Lentement mais sûrement, Morgane se rapprochait du ver, à cause de la force d'attraction. Celui-ci crachait de la fumée, des jets de petites pierres. Il n'y avait plus que sa tête qui se trouvait hors du sol.
Alors que Pandora pensait que Morgane était perdue, un bruit de sifflement la ramena à la réalité. Une flèche traversa la tête du vers, qui s'arrêta brusquement. Morgane aussi stoppa ses gesticulations, pour regarder avec horreur un jeune homme, en haut d'une dune.
Il avait des cheveux blancs, le visage fin. Un arc à la main, il tira une nouvelle flèche. Elle vint se planter dans le corps du ver. La liane qui enserrait la cheville de Morgane se rétracta, comme blessée. Le ver hurla de douleur, avant de rentrer dans le sol. Morgane faillit tomber dans le trou qu'il laissa mais reprit son équilibre. Elle garda son regard sur le garçon, comme si elle le connaissait.
Celui-ci les regarda, de loin. Voyant Pandora se précipiter sur Morgane pour lui apporter son aide, il fixa la brune, et sourit, doucement. Il
Il s'éclipsa, sous le regard hagard de celle-ci.
- Je... Viens de voir un fantôme. Je la croyais morte, murmura Morgane, sans que Pandora l'entende.
Le silence qui se creusait entre elles était pesant, autant que le soleil ardent qui frappait leurs yeux. Pandora voyait des taches noires dans ses prunelles, elle chancelait. La seule bouteille d'eau qu'elles avaient gisait dans la main de Morgane.
En traversant le désert de ferraille, elles croyaient retrouver la Corne d'abondance directement... Force était de croire que non. D'étranges murs formant des chemins leur barraient la route. Il était évident qu'elles ne pouvaient rebrousser chemin, et s'étaient aventurées dans le labyrinthe.
Ce n'était pas une bonne idée, mais qui en avait une meilleure ? Elles avancèrent sans parler. Depuis l'attaque du serpent de metal, Morgane était blanche. Les muscles de sa mâchoire s'étaient crispés, elle avait refusé un câlin apaisant de Pandora. Voilà d'où venait la gêne, sûrement.
Pandora boudait, elle avait décidé d'avancer et se trouvait deux pas plus loin de sa camarade. Cependant, elle connaissait les risques de ce genre de démarche et ne restait pas loin.
Au bout de quelques heures de marche harassante, elles aperçurent de loin le petit dôme vert de la Corne d'abondance. Nul doute qu'elles furent très soulagées. La soif les prenait, et elles apercevaient des bouteilles d'eau assises dans l'herbe, seule, au milieu de victuailles disséminées tout autour.
Au aguets, elles virent le combat qui se déroulait en plein dans l'herbe, en ayant la sagesse de ne pas y prendre part.
Un tribut avait plaquée une fille au sol et la rouait de coups avec un rondin de bois, alors que l'autre croisait le fer de son adversaire.
Pandora eut un frisson en regardant le bâton frapper la tempe de la jeune femme, sa tête, son nez, en d'horribles craquements. Le regard de l'autrice des coups était lui aussi terrifiant. Ses yeux étaient pleins de haine, de folie, mais un éclat de peur luisait plus que les autres.
N'était-ce pas cela, les Jeux de la faim ? Le but était-il réellement de surmonter sa peur et détruisant tout autour de soi ? Tout ce que la jeune femme au sol pouvait voir était un démon penché sur elle qui détruirait toutes les parties de son corps avant de s'en repaitre, mais Pandora ne voyait qu'un être apeuré, contraint de devenir un animal pour rester vivant. C'était affligeant, c'était les Hunger Games.
Pandora prit conscience de cette réalité alors qu'un coup de canon retentissait. La fille gisait, au sol, sans vie. Elle tourna la tête, pour ne pas voir son visage affreusement atrophié. Son regard fut alors attiré par l'autre combat.
Une épée avait transpercé le corps d'un des garçons, qui se tenait le poitrail, à genoux. Il regarda son adversaire, vaincu, une lueur de désespoir dans les yeux. "Ne me tue pas". Le sang dégoulinait de son ventre. Le garçon le regarda, debout, indifférent. Sous les cris de douleur de son ennemi, il enleva la lame de son abdomen, avant de lui trancher la gorge de la pointe de son épée.
Dans un bruit mou, le corps de celui-ci tomba au sol, défiguré. Une flaque de sang l'auréolait comme un saint. Il était mort.
Pandora regarda Morgane, les yeux écarquillés. Celle-ci ne perdait pas une miette du combat, trop occupée à scruter ses deux adversaires que de penser aux états d'âmes de sa camarade. La blonde se tint le ventre, les yeux remplis des horreurs qu'elle venait de voir. Elle vomit dans le buisson à côté d'elles.
Les deux tributs gagnants se relevèrent. La fille était couverte de sang, mais n'en prit pas compte. Ils se parlèrent deux minutes, fêtèrent leur victoire et prirent une bouteille d'eau.
Morgane se tourna vers Pandora, qui regardait le sol, tremblante. Elle s'approcha d'elle et passa une main dans son dos. Puis, elle la prit par le col et la remit debout, ce qui ne fut pas très agréable.
- Pandora, relève-toi. Il faut que tu sois forte. Je ne peux pas être là pour toi tout le temps.
Pandora déglutit. Cette phrase lui fit l'effet d'un poignard dans le coeur, mais elle fut efficace. Elle se reprit, comme si elle avait été victime d'un choc électrique. Elle voulut faire bonne figure mais une énorme main se posa sur son épaule. Elle se retint d'hurler, et se retourna.
Un colosse blond, une masse à la main, regardait Pandora avec mépris. Elle bondit vers l'arrière, l'adrénaline envahissant son corps. Il allait la tuer ?! C'était le tribut du district 1, il était trop fort ! Cet énorme tas de muscles s'appelait Franck. Cette arme dans sa main lui serait destinée...!
- Pousse-toi, dit-il simplement d'une voix grave, sans un regard pour elle.
Pandora bégaya quelques mots, tremblante. Il devait faire au moins une tête de plus qu'elle. Une fille surgit du dos du garçon pour lui dire d'un ton hautain, mais conciliant:
- On vous fait un cadeau, d'accord ? On a des choses à régler avec notre soi-disant "alliance" qui nous a lâché en plein désert. Dégagez de là, avant qu'on ne perde patience.
Pandora voulut répliquer quelque chose, absorbée par les iris hypnotisantes de Cassiopée, mais Morgane la tira vers l'arrière:
- On s'en va.
Elle déguerpit, entrainant la blonde à sa suite. Celle-ci, tournée vers l'arrière, put voir le district 1 s'élancer vers la Corne d'abondance, main dans la main. Les cris de bataille et de douleur s'éloignèrent alors que Morgane l'entraina dans la forêt.
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