✺Chapitre 21: Journal intime d'une Rebelle

Morgane tourna la tête. Certes, leur position à toutes deux n'était pas dénuée de sens, mais pourquoi Cassiopée était-elle là ?

Pandora avait enroulé ses jambes autour de son bassin ainsi que ses bras autour de sa nuque, l'attirant à elle. De plus, elles s'embrassaient encore lorsque la blonde aux cheveux ondulés avait ouvert la porte.

Elle interrompait quelque chose d'intéressant, songea Morgane avec colère. Ses yeux rencontrèrent les iris étonnées de la jeune femme et lui lança un regard noir.

- Oui ?

Pandora laissa échapper un petit couinement, ne pouvant voir derrière les épaules musclées de sa petite amie la personne avec qui elle parlait.

- Mais bordel, pas dans une salle de sport, c'est dégueulasse, dit la blonde avec un rire nerveux.

- T'es vraiment venue pour me faire chier, hein ? grogna Morgane, se décollant du mur.

De ce mouvement, Pandora put se relever et posa ses deux pieds au sol, embarrassée. Elle vit Cassiopée qui se tenait à l'entrebâillement de la porte, les bras croisés.

- Je suis venue pour chercher mon amie, articula la Price entre ses dents, se retenant de jeter un commentaire brûlant à son ennemie.

- Elle n'est pas là... Oh, rappelle toi que t'en as pas, répliqua la brune alors que les muscles de sa mâchoire se crispaient, signe de son agacement croissant. Tu peux te casser maintenant.

Pandora soupira, et s'appuya sur le mur, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Pour une fois, elle aurait aimé que Cassiopée ne soit pas là et que Morgane et elles continuent ce qu'elles voulaient entreprendre... Mais son amie avait raison. Premièrement, ce n'était pas hygiénique, et ce n'était surtout pas le moment.

- Morgane, je lui avais dit qu'elle pouvait passer me chercher.

Celle-ci se tourna vers sa petite amie, qui avait parlé très posément. Elle la regarda, surprise et éberluée, avant de déclarer:

- Très bien. Et bien, si je passe après elle, je m'en vais.

Elle reprit ses gants de boxe avec fureur, avant de l'es enfiler et de donner de grands coups dans le sac de sable qui trembla sous la puissance de ses coups. Cassiopée la regarda, goguenarde, avant de se tourner vers l'autre jeune femme avec les sourcils froncés:

- Mais tu fous quoi, bordel ?

Lorsqu'elles furent bien loin, Pandora murmura:

- Désolée... Je me suis laissée emporter.

- C'est surtout elle qui t'a incitée, oui. Ça s'appelle du viol, ouais ! s'exclama Cassiopée, hors d'elle. T'es sérieuse ? "Emportée" ?

- N'importe quoi. Du viol ? Quoi ?

- T'étais consentante dans cette histoire ?

- Mais oui ! Arrête de t'énerver parce que tu n'aimes pas Morgane, c'est super chiant. J'ai juste... La prochaine fois, je ne me déconcentrerais pas.

- T'as intérêt à lui dire ce que t'as sur le coeur, ou je le fais, et là ce sera différent !

- Tu as intérêt à ne rien dire, surtout. Je te casse les côtes si tu fais quoi que ce soit.

- Toi ? Me casser les côtes ?

Cassiopée éclata de rire, alors que son amie rougissait de honte.

- Arrête. J'ai gagné du muscle en vrai.

- Ouais, nan.


- Et voilà, ma belle ! s'exclama Kaloss.

Iris posa sa valise sur le lit, et leva ses yeux bleus vers lui. Elle le dépassait de peu, mais ils semblaient faire la même taille, l'un à côté de l'autre.

- Merci, Kaloss Abigail Manson.

- Oh là ! s'exclama l'homme en se pavanant dans son corset à froufrous. Juste Kaloss, chérie.

- Alors juste Iris pour moi. Pas de chérie, ajouta-t-elle avec un petit sourire.

Il hocha la tête, comprenant bien, et déclara en levant les bras au ciel, dramaturge:

- Et bien, voilà. Tu es installée. Ça ira ?

- Très bien. Je suis désolée pour tout cela... soupira la femme en s'asseyant sur le lit, l'air fatiguée.

Il lui afficha un grand sourire, et regarda furtivement dans le salon. S'apercevant qu'il y avait plusieurs personnes dans l'appartement, il ferma la porte à clefs. Le souffle d'Iris s'accentua, mais il la rassura:

- Pour parler en toute sûreté.

- Euh, oui.

- Alors ? Qu'est-ce qui te fait échapper des griffes de Servilus comme ça ?

Elle sursauta, très surprise par sa question et son regard inquisiteur. Elle devait l'avoir sous-estimé car il semblait très au courant.

- C-comment ?

- Ouais. Je sais que tu es une de ces... Disons, un de ces appâts. Ça va, depuis la semaine dernière ?

La brune se tut, il disait trop de choses auxquelles elle ne pouvait répondre.

- La semaine dernière, répéta Kaloss, la prenant pour une imbécile. Tu sais, dans la boite de nuit.

- Tu y étais ?

Iris se couvrit la bouche d'une main, choquée. Soudain, elle eut un énorme doute... Était-il l'auteur de ce verre offert au bar mystérieusement ? Ou l'inconnu des couloirs du Capitole à qui elle avait parlé tout à l'heure ?

- Évidemment ! Il n'y a pas un drama ou je ne suis pas, chér...Iris. Il t'a vraiment atomisée. Tu avait fait quelque chose pour le mettre autant en colère ?

- Quelqu'un m'avait offert des robes.

- Oh ?

Un petit sourire colora les joues retouchées du tailleur. Le doute d'Iris s'accentua lors de cette mimique, et une angoisse serra sa gorge. Étais-ce cet homme qui lui avait offert tout cela ?

- Mais je n'en voulais pas, dit-elle, toujours impassible. Je n'aime pas dépendre des autres.

Et d'un homme, c'est humiliant.

- Oui, bien sûr ! s'exclama dramatiquement Kaloss, faisant cliqueter ses faux ongles. Donc il t'a rejeté après cela ?

- Je...

- Mmh, oui. Tu le voyais pour quoi ?

- Je ne le voyais pas, dit Iris entre ses dents serrées. Il m'a promit de rendre le district 5 influent et riche si je faisais ce qu'il disait.

Kaloss éclata de rire, avant de s'approcher et de coller presque leurs visages, son souffle à quelques centimètres de sa bouche. Étonnamment, il n'avait pas une haleine rance et puante comme Zachary Servilus, mais une simple odeur mentholée, au réglisse. Elle n'eut pas le réflexe de se reculer, mais le fixa froidement, ses yeux bleus le transperçant presque.

- Je suis impatient de voir le moment où il tiendra sa promesse. Tu n'as pas d'argent, n'est-ce pas ?

- Quel âge avez-vous ? demanda Iris, en croisant les bras, gardant son regard et son visage proche du sien, résistant à sa silhouette plus imposante.

Il se releva, un grand sourire sur ses lèvres peintes.

- C'est très impoli de poser cette question, enfin ! Revenons-en à nos moutons. Pourquoi tu ne rentres pas chez toi ?

- Je le fais souvent. Mais je ne veux pas rester vivre au district 5 chez ma famille.

- Grande famille ?

- J'ai sept frères et soeurs.

- Oh. C'est beaucoup, ça.

- Ils sont plus petits. Je les entretiens, mais je ne peux pas rester avec eux.

- Tu es la pute de Servilus pour les aider ?

- Je ne suis pas-

- C'est la même chose.

- Non.

- Bon, je le concède. Disons que tu es soumise au chantage par un homme pas très clair, tu le sais au moins ?

- Oui.

- Ok. Et là, tu vas faire quoi ?

- Essayer de trouver du travail.

- Qui entretienne tes sept frères et soeurs et deux parents vieillissant ? Tu trouveras pas.

- Merci pour ces conseils.

Il rit, avant de déclarer:

- Tu me plais. Je t'engage dans mes ateliers.

- D'accord.

Kaloss se leva et déverrouilla la porte, avant de la saluer. Sans sourire, Iris se sentait mieux intérieurement. Son plan se déroulait exactement comme elle voulait.


Iris se retrouva seule sur le lit, un peu penaude. Beaucoup de choses tournaient dans sa tête, parfois des bribes sans sens de conversations passées, ou ce jeune homme, Kaloss, qui lui était inconnu.

Ses paroles, son aisance, beaucoup de choses lui plaisaient dans la façon dont cet homme coloré de partout lui avait parlé. Il était grand, peu musclé mais sa voix portait. Sa barbe était admirable et mettait en valeur son visage, ce qui était fort peu courant chez les hommes du Capitole. Enfin, ses cheveux étaient tressés, pleins de couleur. Cela changeait de Servilus.

Quelles pensées. Elle secoua sa tête, comme impure.

- Bonjour.

Iris tourna la tête vers la fenêtre, d'où provenait la voix. Étrangement, elle lui paraissait familière.

- Bonjour...? Oh. Vous êtes l'homme du couloir.

- Vous souhaitez m'appeler comme ça ?

- Oui.

Iris sourit. Elle ne voyait rien par la fenêtre, sans doute était-il caché quelque part. De ce fait, il ne la voyait pas non plus, et elle pouvait se laisser aller à quelques sentiments qui ne traversaient pas souvent son visage de verre.

- Très bien. Mademoiselle, je crois que je dois vous avouer quelque chose.

- Oui ?

- C'est moi qui vous ait communiqué ces robes.

Iris souffla du nez, amusée. Peut-être reconnaissante, mais chagrinée.

- Elles ne sont plus, vous savez. Zachary Servilus, le doyen, les a déchirées. Toutes.

- Oh. Vous m'en voyez attristé. Elles vous allaient vraiment bien.

- C'est vrai. Ne me parlez plus de cela, j'en pleurerais de dépit.

- Vous ? Ne pleurez pas. Cela m'attristerait.

Iris s'allongea sur le lit, en caressant entre ses doigts une mèche de cheveux bruns. Elle fit des petits ronds avec ses doigts sur son ventre, se détendant.

- Peut-être que si vous regardez dans votre salle de bain, ici, j'aurais posé d'autres robes pour vous.

Iris réfléchit, avant de se lever, et d'allumer l'interrupteur de la salle de bain. Ainsi, elle se retrouva en face de trois robes magnifiques. Subjuguée, elle s'exclama, la voix tremblante:

- Oh...!

- C'est tout mon plaisir.

Elle rit de surprise, et de bonheur.

- J'en mettrais une demain.

- Ce sera tout à votre honneur.

- Merci beaucoup.

- Je vous en prie. Comment s'est passé la journée ?

- Plutôt bien. J'avais des ordres clairs, et je les ai accomplis. C'est une bonne chose en perspective, n'est-ce pas ?

- Je pense. Quels étaient-ils ?

- Je devais aller crécher chez les gagnants des 95èmes Hunger Games. C'est fait.

- Mh.

- En fait, je trouve qu'ils ont l'air agréables. Pour l'instant, je ne connais que Kaloss Abigail Manson, Valentin et Cassiopée Price de loin.

- Ce sont des gens que vous avez déjà rencontré ?

- Alors, réfléchit Iris. Cassiopée est une fille que je connais du Capitole. Il faut savoir que c'est vraiment une petite peste avec les gens qu'elle n'apprécie pas. C'est-à-dire quasiment la totalité des citoyens du Capitole.

Elle rit un peu.

- Mais moi, elle m'aime bien. Je ne sais pas trop pourquoi.

- Oh. Et Valentin.

Iris secoua la tête, un peu plus ferme:

- C'est un gros con. Après les Hunger Games, il m'a lâchée. Et il m'a laissée essayer de reconstruire le district 5 toute seule. C'est vraiment un enc-

- Mais vous allez dormir près de lui, alors. Pourquoi ?

- Je m'en fiche. Je me fous de lui, de sa vie. Je le déteste simplement.

- C'est très fort...

- Et puis, Kaloss, il est mignon. À vrai-dire, il me plait bien, mais je crois qu'il aime les hommes.

- La sexualité est un vaste sujet.

- De toute façon, je me concentre sur ma carrière. Je n'ai pas besoin, je n'ai pas le temps pour un homme.

- Je dirais que c'est sage ?

- Je ne sais pas, soupira Iris.

Elle sourit, apaisée. Son souffle était plus posé, Iris se sentait mieux. Elle avait posé une main sur son ventre, et sentait ses poumons s'ouvrir et se refermer au rythme de son coeur. Jamais elle ne s'était écoutée ainsi, n'avait ouvert ses sens à autre chose qu'à l'action, le stress et le travail. Comme en gélatine, ses muscles s'étaient détendus. Était-ce la voix de cet mystérieux inconnu qui lui faisait cela ? Elle frissonna, n'en sachant rien.

Elle passa quelques temps à réfléchir, et ne sentit pas le sommeil venir et la prendre délicatement. Qui sait où était ce mystérieux homme, maintenant ? C'était la première fois depuis bien longtemps qu'elle dormait aussi bien.

Dimitri soupira, la boule au ventre. Les ordres étaient les ordres... cependant c'était abject. Il considérait avec une horreur grandissante ce que lui disait la Louve.

Au début, il avait accepté sans rechigner d'aller mettre un coup de pression à Morgane. Mais maintenant, il se sentait lâche. La voir ainsi, assise sur cette chaise.

Il dut secoué d'un long frisson, avant de mettre son masque de loup et de la considérer.

Son visage froid était éteint, amorphe, comme tout son corps. Bizarrement, elle n'était pas avachie, bien que Dimitri dût droguer plusieurs de ses plats pour la rendre ainsi. Droite, on aurait dit qu'elle dormait simplement.

Ses mains étaient liées à la chaise, derrière son dos. Cela rendait Dimitri très mal à l'aise. Qui sait ? S'il n'avait pas bien serré les noeuds, qu'elle le prenait par la gorge et brisait les os de son cou ? À juger son carnet de santé et sa force physique, elle pourrait aisément le faire... Ou prendre le coutelas que Dimitri avait dans la main et l'égorger avec. Ou encore, le tabasser et lui briser tout les os jusqu'à ce qu'il meure de douleur...

Dimitri se retint de s'apeurer, et croisa les bras lorsqu'elle se réveilla peu à peu. Ce n'était pas la première fois qu'ils se voyaient ainsi.n Pas la dernière. Tant que Morgane ne cédait pas, tant que Dimitri n'accomplissait pas ses ordres...

Cela continuerait.

- Bonjour, dit Dimitri d'une voix adulte, ferme, dénaturée.

Derrière son masque, qui cachait la totalité de son visage, il se sentait un peu plus fort. Il se savait lâche, mais qu'importe. Ce n'était pas lui qui devait la frapper, mais bien la Louve, ou les rebelles en général.

- Enculé, répondit simplement Morgane en crachant par terre.

Dimitri recula, mais la salive de la jeune femme atteint sa chaussure, ce qui eut le don de l'énerver grandement. Courage. Il aurait besoin de cette rage pour abattre son poing sur elle.

- Avez-vous modifié votre décision ?

- Nan. Va te faire foutre.

Dimitri s'approcha et se mit à genoux, et elle le regarda de haut. Bien que seul les yeux de Dimitri étaient visibles, on sentait la tension entre eux deux. Morgane était droguée et attachée, mais dans un certain sens, elle menait la cadence et cela ne lui plaisait pas. Il posa une main sur sa cuisse et lui montra la lame du couteau qu'il avait dans la main.

L'éclat de son fils brilla dans les yeux de la brune, qui serra sa mâchoire musclée. Elle ne fit pas de commentaire.

- Je réitère. Avez-vous modifié votre décision ?

- À bas les rebelles. Vive le Capitole. Allez vous faire foutre, je vous niqu-

Le poing de Dimitri fusa plus vite que ses pensées. L'impact avec la tempe de Morgane se fit au ralenti, alors qu'elle poussait un grognement de douleur.

Le sentiment de victoire qui emplit Dimitri le terrifia après coup. Non. C'était mal, tout cela.

Morgane poussa un juron, et Dimitri lui prit violemment le menton avant de le monter vers son masque de bois. Leurs yeux se rencontrerent. Et Dimitri avait la même étincelle de rage qu'elle.

- Regardez-moi. Vous avez perdu.

Il poussa un cri de douleur, très surpris, en agitant sa main. Elle venait de lui mordre le pouce, le sang afflua. Aveuglé par la douleur, Dimitri gronda, et donna un grand coup de pied dans le ventre de Morgane, qui bascula en arrière.

Elle essaya de se débattre, mais c'était trop tard. À terre, ligotée, elle n'eut d'autre choix que d'essayer vainement de se débattre, alors que le rebelle lui assénait violemment des coups, dans toutes les directions à part sa tête.

Morgane tituba jusqu'à la porte. Tout ses sens étaient éveillés dans la douleur, ses oreilles sifflaient. Ses doigts craquaient à chaque pas, à chaque fois qu'elle s'appuyait sur un mur pour avancer. Elle avait le souffle haché, aveuglée par des pics de douleur provenant de sa cage thoracique.

Elle sortit ses clefs, tremblante, avant de s'écrouler sur le paillasson et d'ouvrir, s'affalant dans l'entrée. Avait-elle connu pire douleur, appart les blessures des Hunger Games ? Elle murmura:

- I...Iris...

Elle poussa une exclamation de douleur pure, aiguë, lorsqu'une main se posa sur son dos. Elle n'eut que le temps de voir le visage de celle qu'elle avait appelée, submergée par ses blessures.

Lorsqu'elle reprit peu à peu conscience, elle était posée sur un lit, le lit normalement vide de leur appartement. En face d'elle, dans le flou de son réveil, quelqu'un s'affairait.

Elle se rendit compte avec gêne qu'elle était nue, mais bouger pour cacher son corps pudique n'était pas possible, tant la douleur était présente encore.

- Réveillée ?

La voix posée et froide de la Mentore parvint à ses oreilles. Elle fut rassurée de savoir qu'elle n'avait plus d'acouphènes.

Posant un regard fatigué sur son propre corps... Morgane Clay se rendit compte qu'elle était couverte de bleus.

Iris s'assit à la table du petit-déjeuner pour regarder l'étrange tableau qui se profilait devant elle.

La nuit avait été longue pour elle, lorsque Morgane était arrivée, vers 3 ou 4 heures du matin. Elle était réveillée depuis 2 heures, et prenait un thé à la camomille tranquillement lorsque la jeune femme était arrivée. Grâce à ses capacités de Mentor, Iris put directement lui porter de l'aide, mais n'arracha pas un mot à Morgane de la soirée.

Le matin, lorsque Iris se réveilla enfin, épuisée, assise sur une chaise près de son lit, la brune ainsi que ses vêtements avaient disparus. Très bien, avait-elle pensé. Cela restera donc notre secret ?

Ce que le Capitole avait tendance à appeler "l'équipe" en parlant des gagnantes des Hunger Games contenait en réalité beaucoup plus que le petit couple. En effet, Iris ne fut pas surprise de voir tout un beau monde à la table du salon.

Un Muet avec un tatouage de loup dans le cou s'approcha et posa sur la table quelques mets savoureux, fixant Morgane. Pandora, quand à elle, papotait tranquillement avec Kaloss et Valentin. Cassiopée, de son regard de serpent, fixa la nouvelle venue:

- Bonjour, Iris. T'es là depuis quand ?

- Depuis hier soir, dit la Mentore.

Elle s'assit, dominant de sa carrure altière tout ceux qui y étaient assis. Le visage dur de la blonde aux cheveux blonds laissa transparaitre un regard respectueux, ce qui étonna beaucoup la brune. Cependant, elle non plus ne laissa pas paraitre son étonnement. De nature prudente et froide, elle but simplement un verre de café en regardant les membres de la table.

- Cool ? s'étonna Pandora en se tournant vers elle. Pourquoi ?

- Oh, des raisons privées, dit Iris avec un sourire imperturbable.

La petite blonde hocha la tête avec un sourire en coin. C'était une personne très solaire. Très agréable.

Il était même très étonnant que Morgane soit avec elle, tant les deux contrastaient de part leur comportement. En effet, la Clay était plutôt renommée pour son comportement emporté et sanguin, alors que Pandora était d'un naturel doux et émotif. D'ailleurs, Iris commençait à mal prendre le fait que la brune ne soie toujours pas venue la voir pour la remercier pour hier soir... Elle le ferait sans doute plus tard, tout le monde était là.

Les opposés s'attiraient donc bien, songea-t-elle.

Elle posa son regard sur Valentin, mais le détourna dès qu'il releva les yeux vers elle. Non, lui ne méritait pas son attention.

- Bon, dit Cassiopée en se balançant sur sa chaise, et croisa ses jambes, posant ses pieds sur la table. Les enfants... Je vais vous balancer une dinguerie, mais ça ne sert absolument plus à rien de s'entrainer tout les matins, les filles.

Elle se tourna vers Morgane et Pandora.

- Pour marquer le coup, du fait que je propose de totalement arrêter ce truc débile, je propose un truc.

Un "non" clair se forma sur les lèvres de Valentin, qui fronça les sourcils. Cependant, Cassiopée ne se laissa pas interrompre et continua, avec un air de parfaite petite peste qui lui allait si bien.

- J'ai déjà dit à Caesar Flickerman que nous pouvions tous être à son plateau à 10 heures !

Pandora s'exclama:

- Quoi ?

Iris se tourna vers l'ancien gagnant des Hunger Games avant de dire, ses yeux pourtant toujours rivés sur la blonde:

- C'est une bonne idée.

Le Mentor la regarda, une étincelle étonnante et étonnée dans le regard, sans pour autant faire de commentaire. Iris fit un petit sourire à Morgane avant de lui demander:

- Je sais que les caméras sont quelque chose que tu n'aimes pas. Tu en penses quoi ?

- Oh, coupa Cassiopée avec un grand sourire méchant, elle n'aime pas grand-chose, donc on s'en fout.

- Ta gueule, conna-

- Morgane, avertit Valentin d'une voix grave

- Elle me casse les couilles !

- Je n'en ai rien à faire. Cassiopée a sa place parmis nous.

Morgane le regarda avec des yeux noirs, plus foncés que ses pupilles. Elle gratta sa nuque, dévoilant derrière ses cheveux un bleu d'une étrange couleur violette.


"Bonjour. Je m'appelle Anne-Lise, et je suis une rebelle.

Oui, une vraie rebelle. Ça vous étonne n'est-ce pas ? Peut-être que vous me connaissez, que vous êtes proches de moi. Ça par contre, ça serait improbable, parce que peu de gens sont amis avec moi. Il faut dire que je me fais plus d'ennemis que d'amis ! Ce n'est pas ma faute, j'adore critiquer. Enfin, critiquer et me battre.

Et là vous vous dites "wow, c'est vraiment une fille trop dark, ou trop aventureuse !" ou alors... Vous vous dites juste "mais quelle frimeuse cette fille". Les deux sont un peu vrai. Faut dire qu'on doit pas y aller de main morte lorsqu'on est sous les ordres de la Louve ! Elle, c'est une grand-mère de ouf. Disons que j'en avais pas avant, donc en vrai je ne peux pas savoir si elle est OUF mais disons qu'elle est trop BADASS.

Déjà, elle a pratiquement sauvé la vie de centaines de personne dans mon ancien district, et puis elle a été incroyable avec moi ! Disons que, dans ma vie, j'ai un peu fait de la merde. Mouais... Disons le sincèrement, j'ai été complètement conne à un certain moment de ma vie. Entre drogues, et vol, c'était pas la joie ! Aussi, lorsqu'on a un trouble de l'hyperactivité comme le mien, ça a toujours été compliqué.

Autant que ma situation familiale (inexistante). Mais je suis pas une ouin-ouin, loin de là ! La Anne-Lise, elle en a vécu des trucs !

L'avantage certain d'être hyperactive, c'est que je ne suis jamais fatiguée. Enfin, disons que j'ai BEAUCOUP d'énergie pour commencer pleeeeins de trucs... Et jamais assez d'attention pour les finir. Con n'est-ce pas ? Heureusement, la Louve m'a beaucoup aidé, et grâce à elle j'ai toujours une direction dans laquelle aller, pour ne pas me perdre. C'est elle qui m'a recueillie. Un gars (méchant, je précise hein) allait vraiment me TA-BA-SSER et là elle est arrivée. J'étais toute gamine, enfin, y'a quatre ans quoi. Depuis, elle s'est troooop bien occupée de moi. Et de cela en découle... Moi ! Une "rebelle" (wow) au service de la justice et du bien ! Ouais, j'adore quand je dis ça, ça fait trop stylée.

Oh, merde ! J'oubliais le plus important. En ce moment, c'est trop énervant, parce que personne n'est à la base en ce moment. Parce que j'oubliais, on passe presque tout notre temps sous terre, à faire des trucs CHIANTS. Heureusement, j'ai toujours un pote pour faire les trucs relous à ma place (merci les gars, c'est trop sympa). Comme par exemple regarder 24h/24 ce qui se passe au Capitole, ou s'occuper de l'approvisionnement. (Je vous passe les détails, je m'endormirais tellement c'est inutile !)

Du coup, il n'y a personne. Et c'est chiant. Ce pourquoi j'écris un peu, dans ce carnet qui sera mon journal intime à partir de maintenant !

Après, je mens un peu. Parfois, Dimitri revient. Dimitri, c'est un gars super cool, mais il est nerveux comme jamais en ce moment. Il ne peut pas me dire ce qu'il fait, parce que la Louve ne veut jamais qu'on communique d'informations entre nous. C'est vraiment un truc de protection utile, parce que comme ça, le Capitole ne voudra pas nous torturer s'il prend l'un de nous parce qu'il sait que de toute façon, on a rien. Ca nous protège, quoi !

Bref, je me suis encore perdue. Oui, Dimitri. Il est super gentil avec tout le monde, à part avec Ness. Mais Ness est chiant, faut le dire. Trop bizarre aussi. Peut-être que je suis un peu amoureuse de Dimitri, mais bon. J'ai pas trop le temps d'y penser, dès que j'essaie de me concentrer sur ça, mes pensées dérivent et... Bon, c'est sûrement débile. Je sais pas du tout qui j'aime. Ca se trouve, j'aime personne.

Et puis le problème de Ness et Dimitri, c'est que je sais qu'ils sont très prometteurs pour devenir de grands rebelles. Et de toute façon, on finit toujours par mourir. Comme mon père, comme ma mère ! Quand on a plus rien, c'est facile de crever, n'est-ce pas ? Mais quand on a un mec, quand on est amoureuse, on est une proie facile. Le Capitole nous cueille.

Et puis ils ont les trucs les plus durs à faire aussi. Moi, la Louve me laisse un peu trainer là où je veux. Elle sait que je suis la meilleure espionne du groupe. D'ailleurs, il n'y a pas longtemps, elle a accepté que j'aille au Capitole; avec les garçons !

Ca s'annonce explosif."

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